Debout, citoyens !
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Debout, citoyens !

Contre la décadence

  1. 116 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Debout, citoyens !

Contre la décadence

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Citations

À propos de ce livre

"Face au désarroi d'une jeunesse en mal de repÚres et au pessimisme des intellectuels tentés par un relativisme mortifÚre, l'existence d'un point de convergence entre les diverses traditions spirituelles apparaßt nécessaire pour redonner un sens à nos vies tout en s'opposant aux certitudes abusives de quelques-uns. Jeunes Européens, il ne tient qu'à vous de retrouver l'enthousiasme et le souffle que mérite notre civilisation."

Foire aux questions

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Informations

Année
2015
ISBN
9791030201598

Comment surmonter
le « déclinisme » ?

Il n’est pas possible de penser surmonter une sĂ©rie de facteurs aussi lourds que ceux dont nous venons de faire le recensement par des mesures pratiques telles que la limitation de l’immigration clandestine, l’aide au dĂ©veloppement local des peuples sous-dĂ©veloppĂ©s, ou autres dispositions utiles, certes, mais sans portĂ©e fondamentale. Une guerre comme celle que nous devons affronter ne saurait se remporter que sur un plan idĂ©ologique. Cela est d’autant plus nĂ©cessaire que face Ă  la contestation de l’islam radical qui nous accuse d’avoir sombrĂ© dans une sociĂ©tĂ© de consommation sans Ăąme, il importe de bien mesurer nos armes.

RÉAFFIRMATION DE NOS VALEURS

Les valeurs dont nous procĂ©dons sont magnifiques, nous l’avons dit. Mais elles exigent pour ĂȘtre remises en selle la prise en compte d’un contexte nouveau et une Ă©ducation appropriĂ©e.
Notons d’abord que les causes de leur effacement temporaire nĂ©es des deux guerres civiles que nous avons connues ont largement disparu. La construction d’une Europe unie, l’abandon dans l’ensemble acceptĂ© des nationalismes, le temps Ă©coulĂ© depuis les pires horreurs du passĂ©, justifient une vision rĂ©novĂ©e dont la repentance et l’auto-flagellation doivent ĂȘtre rĂ©solument Ă©cartĂ©es. Nous devons regarder devant nous et non derriĂšre. Redisons-le : l’esprit critique grec, le sĂ©rieux romain, le goĂ»t de la spĂ©culation intellectuelle juive, l’altruisme chrĂ©tien reprĂ©sentent des valeurs Ă©ternelles dont nous pouvons ĂȘtre fiers. Encore doivent-elles ĂȘtre enseignĂ©es dĂšs la petite Ă©cole pour ĂȘtre reprises et commentĂ©es ensuite au niveau du collĂšge et du lycĂ©e.
Le rĂŽle de l’enseignement est lĂ  fondamental. Prenons un exemple : face Ă  l’offensive sans nuance de religions trop sĂ»res d’elles, il est capital que soit rĂ©affirmĂ© le respect dĂ» Ă  toutes les croyances et, simultanĂ©ment, le fait qu’aucune ne saurait prĂ©tendre ĂȘtre supĂ©rieure aux autres. Ce point d’histoire des doctrines est plus important qu’il ne paraĂźt. À titre d’exemple, face Ă  un islam convaincu d’ĂȘtre le « sceau de la rĂ©vĂ©lation », l’analyse critique des doctrines issues du passĂ© nous oblige Ă  une conclusion : ni le taoĂŻsme, ni le confucianisme, ni le bouddhisme, ni l’hindouisme, ni, non plus, le christianisme, le judaĂŻsme ou l’islam ne peuvent prĂ©tendre reprĂ©senter l’aboutissement ultime, le point omĂ©ga des croyances humaines. Nous devons, comme disait JaurĂšs,
« 
 sauvegarder avant tout cette idĂ©e qu’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© sacrĂ©e, c’est-Ă -dire interdite Ă  la pleine investigation de l’homme ».
À moins d’insulter les penseurs du monde entier qui ont consacrĂ© leur vie Ă  l’approfondissement de leurs textes fondateurs, il est prĂ©somptueux de vouloir passer leurs efforts par pertes et profits au bĂ©nĂ©fice d’un seul successeur.
Une Ă©ducation appropriĂ©e devrait donc insister sur l’histoire des religions et leur Ă©volution progressive, soulignant Ă  la fois le besoin profond qu’elles manifestent et leur caractĂšre relatif. Pour prĂ©ciser un peu ces observations, il conviendrait de prĂ©senter aux jeunes, dĂšs leurs premiĂšres annĂ©es, un programme qui leur fasse prendre conscience de cette unitĂ© dans la recherche du sacrĂ© qui est celle du genre humain, tout en mesurant nos origines religieuses Ă  l’aune d’une perspective historique.
Il faut rĂ©pĂ©ter Ă  ce sujet que, sans ce qu’il est possible d’appeler une Ă©ducation philosophique, il est trĂšs probable que certains soient tentĂ©s de monopoliser Ă  leur profit le « besoin de croire ». Il est possible en particulier que l’islam, au niveau de ses grandes universitĂ©s thĂ©ologiques, se refuse Ă  baisser sa garde, Ă  l’instar de ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© observĂ© dans l’histoire, avec comme consĂ©quence le risque de terribles conflits idĂ©ologiques.
C’est Ă  ce niveau que se retrouve le caractĂšre vĂ©ritablement fondateur de la libertĂ© de penser qui nous distingue de l’animal ne sachant qu’obĂ©ir Ă  la loi de l’espĂšce. Car s’il suffisait de se soumettre une fois pour toutes Ă  une rĂ©vĂ©lation pour trouver le bonheur et mĂ©riter le paradis, que serait l’homme sinon une sorte de robot programmĂ© de l’extĂ©rieur ? OĂč se situerait son autonomie ? Les planĂštes ont-elles du mĂ©rite Ă  tourner autour du Soleil ? Ne faut-il pas prĂ©fĂ©rer l’affirmation de Bernanos, « La foi ? C’est vingt-quatre heures de doute, moins une minute d’espĂ©rance », qui exalte la force crĂ©atrice de l’incertitude plutĂŽt que l’obĂ©issance passive, facteur de stĂ©rilitĂ© intellectuelle ?
Face Ă  un conflit idĂ©ologique de cette nature, il n’y aurait donc pas d’autre choix que la lutte pour prĂ©server l’essentiel : cette fragile libertĂ© de penser qui, malgrĂ© ses travers et le mauvais usage qu’en font les manipulateurs d’opinion, constitue la force et la meilleure justification des dĂ©mocraties occidentales. Dans les classes des annĂ©es cinquante, le professeur lisait en chaire les lettres des fusillĂ©s de seize ans qui avaient affrontĂ© le nazisme totalitaire avec leur seul courage. Quelles phrases magnifiques jaillissaient de ces bouches qui seraient recouvertes de terre au matin ! Rappelons-nous que la libertĂ© se mĂ©rite et qu’elle ne s’est jamais confondue avec l’insouciance

L’on ne peut que dĂ©plorer Ă  ce sujet l’abandon progressif par l’Éducation nationale de l’apprentissage scolaire des langues anciennes, et au travers d’elles, de la connaissance des mondes grecs et romains. Car l’oubli de ces deux sources fondamentales est lourd de consĂ©quences. Une triste dĂ©magogie est Ă  l’Ɠuvre qui s’abreuve au relativisme que nous dĂ©noncions plus haut. Rappeler Ă  la jeunesse les origines de la tradition culturelle occidentale est un impĂ©ratif si nous voulons sauver l’essentiel de notre façon d’ĂȘtre et de penser, bref de notre civilisation. Ce n’est pas en admettant sans discussion un dogmatisme issu d’une tradition orientale de soumission que nous retrouverons la possibilitĂ© d’un « vivre ensemble » harmonieux. Il faut, sinon, nous prĂ©parer au pire


RECHERCHE D’UNE SPIRITUALITÉ
OUVERTE SUR L’AVENIR :
L’«
ESPRIT QUI VEILLE »

Nous entrons lĂ  dans un domaine particuliĂšrement difficile. Les tenants affirmĂ©s des diverses religions sont en gĂ©nĂ©ral convaincus que leur foi est supĂ©rieure aux autres, sans quoi ils ne seraient pas en accord avec eux-mĂȘmes. Comme le relĂšve trĂšs bien Daniel Sibony Ă  propos de l’islam, mais la remarque pourrait ĂȘtre Ă©tendue Ă  toutes les religions rĂ©vĂ©lĂ©es :
« Accepter l’existence de “l’autre” sans l’opprimer, et sans que son statut d’infĂ©rieur prouve son infĂ©rioritĂ©, c’est accepter d’ĂȘtre (soi-mĂȘme) imparfait, donc d’ĂȘtre en faute
 »
OĂč l’on retrouve le statut de dhimmis des adeptes des religions du Livre en terre d’islam. Et le grand orientaliste qu’était Alain DaniĂ©lou d’ajouter :
« L’impertinence et l’orgueil avec lesquels les “croyants” attribuent Ă  Dieu leurs prĂ©jugĂ©s sociaux, alimentaires, sexuels, qui d’ailleurs varient d’une rĂ©gion Ă  l’autre, seraient comiques s’ils n’aboutissaient pas inĂ©vitablement Ă  des formes de tyrannie, de caractĂšre purement temporel. »
Triste constat ! L’on ne peut donc compter que sur la tolĂ©rance, vertu en creux, pour compenser l’irritation naturelle ressentie par les croyants convaincus face aux autres traditions. C’est l’éternel problĂšme des minoritĂ©s religieuses. Selon les cas, leur existence se rĂ©vĂ©lera plus ou moins difficile : lĂ  oĂč le taoĂŻsme accepte l’autre sans trop de difficultĂ©s, lĂ  oĂč le bouddhisme est tolĂ©rant par essence, l’hindouisme est dĂ©jĂ  plus sourcilleux ; quant Ă  l’islam, sa tendance naturelle est de rejeter en bloc tout ce qui n’est pas lui, avec les dĂ©rives criminelles que nous connaissons actuellement. On ne s’entretue jamais aussi bien qu’au nom de la foi

Les agnostiques rĂ©pondront que pour supprimer le problĂšme, il suffit de supprimer la foi elle-mĂȘme. Cette attitude qui est depuis longtemps dĂ©jĂ  celle des scientistes ne tient pas devant la rĂ©alitĂ©. Comme disait Voltaire :
On entre, on crie et c’est la vie
On crie, on sort et c’est la mort
Un jour de joie, un jour de deuil
Tout est fini en un clin d’Ɠil
La formule est heureuse, mais elle ne comble pas le vide. L’homme d’aujourd’hui comme celui d’hier demande un rattachement Ă  l’éternitĂ© qui donne un sens Ă  sa vie. Pas plus que Staline n’a rĂ©ussi Ă  extraire l’orthodoxie du cƓur des Russes, aucun hiĂ©rarque intellectuel ne peut espĂ©rer arracher la revendication d’« explication globale du monde » du cƓur de la plupart des ĂȘtres ...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Citation
  6. Avant-propos
  7. Les racines de la situation actuelle
  8. Pouvons-nous ĂȘtre fiers de nos origines ?
  9. Comment surmonter le « déclinisme » ?
  10. Conclusion
  11. Table des matiĂšres