Le tourisme en italie, en France et en Espagne

Entre politiques de développement et internet

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• Éditeur: Harmattan Italia
• Année: 2015
• ISBN:
  9782336724898
• Sujet: Personal Development
• Sous-sujet: Travel

Secteur économique de la civilisation du bien-être au poids considérable, le tourisme génère un business énorme, qui se base sur une circulation des informations au niveau global. Par une étude comparée des politiques et législations touristiques de l'Italie, de la France et de l'Espagne, l'auteure met en évidence les questions cruciales propres du développement de ce domaine. L'analyse du binôme "tourisme/innovation technologique" lui permet aussi d'évaluer l'impact du recours à internet de la part de millions d'individus.

1. Le tourisme : ses origines et son évolution récente

1.1 Le tourisme entre passé, présent et futur

La complexité du tourisme est due à son profil de secteur transversal et, donc, facteur d’impulsion et d’impact aux nombreux effets qui gravent sur d’autres secteurs.

De cette complexité découle une vaste littérature, aux méthodes et aux logiques différentes, à travers lesquelles les experts (sociologues, anthropologues, géographes, économistes) ont analysé le rôle du tourisme dans l’évolution de la société contemporaine, en jetant les bases d’une connaissance spécifique de ce secteur économique1.

L’unwto qualifie le tourisme comme « la circulation d’individus se déplaçant du lieu de résidence vers un autre lieu, où ils demeurent pour loisir ou affaires au moins une nuit ». Cette définition encadre bien le tourisme moderne et met en évidence les éléments essentiels du phénomène touristique depuis ses origines (le déplacement, la durée, la motivation), en suggérant que la difficulté n’est pas tellement de préciser en quoi consiste le tourisme, en dépit des définitions différentes que les auteurs ont proposées au cours des années, mais plutôt de quantifier ce phénomène2.

La mobilité statistique sur le territoire (représentée par les touristes), les règles sur la libre circulation des personnes, ainsi que les nouvelles « façons de faire du tourisme » (résidentiel, en camping, etc.) rendent le relèvement statistique des flux de plus en plus complexe.

Malgré ces difficultés, les données confirment la tendance de croissance soutenue qui caractérise le tourisme depuis les années 1990, avec une augmentation moyenne des arrivées internationales d’environ 5 % et l’inclusion de nouvelles zones.

Selon les estimations internationales, après la seconde guerre mondiale, le mouvement touristique intéressait environ 25 millions d’individus, qui sont devenus 70 millions déjà en 1960. En 1995, le trafic touristique international a dépassé 500 millions d’arrivées pour un profit de plus de 300 milliards dollars.

Arrêté temporairement en raison de la crise provoquée par les événements tragiques du 11 septembre 2001, le mouvement touristique international a connu une reprise progressive en 2002, jusqu’à déterminer, à la fin de cette année, selon les données de l’omt, une nouvelle augmentation de 3,3 % en touchant, pour la première fois, le chiffre de 700 millions d’arrivées. Une explosion a eu lieu en 2004, avec une augmentation des arrivées au niveau international de plus de 10 %, jusqu’à 2010 avec plus d’un milliard d’arrivées.

L’analyse de ces données nous permet de comprendre comment le phénomène du tourisme a atteint un record dans l’histoire de l’humanité. Jamais en effet il y avait eu un taux similaire de mobilité (à noter que ce taux ne prend pas en compte tout gendre de déplacement touristique existant, car certaines formes de mobilité ne peuvent pas être mesurées ; voir par exemple les déplacements de ceux qui se rendent dans leurs résidences secondaires).

Le tourisme va du social au culturel, du psychologique au sociologique et il constitue en fait un mélange de ces dimensions3. Les données recueillies par tci pour l’année 2013 indiquent que les premiers 10 pays pour les arrivées internationales sont la France, les états-unis, la chine, le Japon, l’espagne, l’italie, la grande-Bretagne, la turquie, l’allemagne, la malaisie et le mexique (dans cette liste, l’italie ne se trouve pas dans une position satisfaisante, par rapport à son potentiel).

Concernant les départs et les dépenses des touristes à l’étranger, pour les 10 pays qui génèrent le flux du tourisme principal, les données semblent se renverser, car leur ordre devient : allemagne, états-unis, chine, royaume-uni, France, canada, italie, Japon, russie et l’australie4. Les estimations dell’omt2 laissent supposer que, d’ici à 2020, les arrivées touristiques dépasseront le chiffre d’un milliard et demi, avec une redistribution des flux tendant à favoriser la région pacifique et l’asie de l’est (de 14,4 % aujourd’hui à 25,4 %) au détriment de l’europe, dont la part de marché devrait diminuer de 59,8 % à 45,9 %.

L’importance du secteur du tourisme est confirmée par l’analyse des principaux indicateurs macro-économiques : 10,7 % du piB mondial est généré par le tourisme.

Près de 40 % des exportations de services et environ 12 % des exportations mondiales de biens et de services peuvent être attribuées au tourisme. Celui-ci représente l’un des principaux secteurs export-oriented pour 83 % des pays de la planète ; il représente en outre la principale source de devises étrangères pour au moins 38 % de ces pays et environ 7 % de la main-d’œuvre mondiale est employée dans ce secteur.

Comme pour d’autres phénomènes, le tourisme continue d’évoluer. Aujourd’hui il n’y a plus de lieux de villégiature d’été, comme il y avait dans les premières décennies après la seconde guerre mondiale, pour répondre aux besoins de repos et loisir. Avec les nouvelles exigences, telles que l’enrichissement culturel et le contact avec la nature, on est passé de cycles touristiques longs, simples et monothématiques, à de cycles courts, accélérés et complexes.

Les facteurs qui lui ont produit une véritable « industrie du tourisme » sont essentiellement trois : l’ouverture vers d’autres secteurs et cibles géographiques ; la diffusion des médias (en particulier la presse écrite à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, de la télévision et de la radio au XXe siècle, d’internet aujourd’hui) ; l’évolution des moyens de transport qui a réduit progressivement les temps de parcours.

Comme les distances se sont « réduites » et les limites territoriales ont en partie perdu leur importance, ce sont les caractéristiques authentiquement locales et la valorisation des ressources autochtones qui dominent. Cette nouvelle tendance correspond une réévaluation du terroir pour essayer de répondre aux nouveaux besoins de touristes de plus en plus attirés par le rapport qualité-prix5. Cependant, on ne peut pas parler d’une révolution touristique. Il s’agit, tout simplement, d’une adaptation aux besoins des sociétés post-modernes avec leurs exigences spécifiques qui se sont multipliées par rapport au passé (par exemple, pour les individus, il devient essentiel de choisir selon ses leurs gouts et préférences personnels). Les opérateurs raisonnent de moins en moins en termes de « parts de marché » (vendre un seul produit au plus grand nombre des clients), mais de « parts de clientèle », pour vendre plusieurs produits et/ou services au même type de client, pour qu’il puisse bénéficier d’une offre personnalisée ad hoc.

Plusieurs secteurs socio-économiques vont ainsi fusionner avec le tourisme : de la culture au commerce, du sport au spectacle, jusqu’au business. Lorsque le consommateur prend de vacances de quelques jours, juste pour sortir de la routine, il peut remplacer le séjour balnéaire traditionnel avec de nouveaux modèles de tourisme, comme le tourisme vert alternatif dans les zones rurales et de montagne, ou les tourismes liés aux besoins de santé et au bien-être (régénération clinique, traitements spa).

Dans le cadre européen, le touriste traditionnel inexpérimenté, lisse et prévisible, est remplacé par un touriste moderne et mature, hétérogène et spontané6.

En effet, en europe, au cours des deux dernières décennies, il y a eu un boom dans le tourisme culturel, en raison de la présence de nombreux éléments d’attraction dont la réévaluation a été réalisée au moyen de nouveaux procédés.

D’une part, il y a eu la récupération, l’amélioration et la réutilisation des bâtiments individuels ou des zones urbaines dédiées au tourisme, ce qui a conduit à la réorganisation de nouveaux scénarios, suivant la générale réévaluation du patrimoine urbain et architectural. D’autre part, l’affirmation des destinations environnementales, dans un sens plus large, a augmenté l’afflux des touristes vers des aires protégées qui, comme les bâtiments historiques, véhiculent l’idée de quelque chose de permanent et durable dans un monde éphémère.

Dans cette perspective, on met en évidence et en valeur les atouts d’un site au niveau de l’architecture (palais, églises, châteaux), de l’urbanisme (rues, parcs, places), des traditions (rituels, fêtes locales, festivals), le folklore (musique, poésie, dialecte) et de la culture matérielle (alimentaire, artisanat) ; ces éléments témoignent en fait de la « personnalité » authentique et spécifique d’une région7.

Ils deviennent donc de véritables marchandises, des objets touristiques, qui seront offerts sur le marché, bien qu’il ne soit pas à exclure la possibilité d’une perte d’authenticité si ces facteurs ne sont pas inclus dans un plan de développement rationnel, ordonné et finalisé8.

Dans le marché du tourisme on ne promeut pas un produit physique, mais une promesse qui se réalise lors de l’expérience d’un voyage (émotion suscitée par un paysage ou par un événement culturel, appréciation des services d’un hôtel, d’un restaurant ou un local public). Le tourisme est une combinaison de facteurs tangibles et intangibles, corporels et incorporels ; il résulte d’éléments environnementaux et structurels. Les premiers concernent les atouts qui caractérisent une zone géographique et doivent satisfaire les touristes. Les deuxièmes concernent l’hébergement et les installations récréatives avec lesquels le visiteur interagit sur place.

Une spécificité du produit touristique est la coprésence de plusieurs aspects qui concernent non seulement le choix du lieu de destination (hospitalité, art, culture, climat, la beauté naturelle), mais aussi le cadre de socialisation (nouvelles connaissances, expériences de groupe) et les préférences personnelles (divertissements, sports, etc.).

Le choix du voyageur peut être influencé par divers facteurs tels que l’environnement et la présence des réseaux d’infrastructure et de transport. Mais, aujourd’hui, ce qui compte est l’image (le souvenir) que les voyagistes véhiculent du territoire visité après leur séjour, car ils influencent ainsi les choix des touristes suivants, en favorisant ou non l’appeal d’un endroit donné9.

L’image du territoire devient en somme de plus un plus importante. Il existe un nombre croissant d’acteurs qui contribuent à sa formation et on peut les regrouper en quatre catégories : 1) les organismes publiques qui, par des actions directes et indirectes, communiquent une certaine vision de la région à promouvoir, grâce aux structures dont ils disposent et à leur efficacité institutionnelle ; 2) les offices du tourisme qui, à travers des campagnes de promotion, valorisent le patrimoine naturel et artistique, en contribuant à construire une image attrayante de l’endroit concerné ; 3) les organismes publiques et privés qui s’engagent au niveau de l’investissement du capital et de la production, mais aussi pour le commerce et pour la recherche dans le domaine du marketing territorial ; 4) les médias (presse écrite, télévision, internet, journaux) liés soit à l’information quotidienne, soit à l’information spécialiste10.

L’image de la zone est une sorte de carte de visite dont les principales composantes sont : le produit (avec son prix, attractions, charme), le personnel (le comportement des opérateurs du secteur : guides, exploitants d’hôtels, restaurateurs), l’environnement (l’ensemble des atouts physiques et géographiques, naturels et artificiels)11.

Aux fins de la promotion du tourisme la présence d’éléments uniques est très importante, ainsi que une offre le plus possible diversifiée et complète. En fait, comme le touriste moderne est très exigent et diversifié, alors que la concurrence devient de plus en plus nombreuse et féroce, il est inutile d’offrir des forfaits standards, mais il faut privilégier des propositions qui répondent aux souhaits, aux attentes et aux besoins individuels. Il est également à noter que, aujourd’hui, le placement du produit touristique n’est pas statique, mais dynamique, puisque les demandes sur le marché sont susceptibles de changer rapidement selon les moments, les perceptions et les préférences. Pour cette raison, il convient de mettre en œuvre un processus continu de vérification de la situation et être prêt à faire tous les changements nécessaires en temps opportun, d’après les suggestions des nouvelles tendances socio-économiques.

En ce qui concerne le développement continu du tourisme, l’un des problèmes qui se produisent dans les endroits les plus visités touche à l’atteinte de la limite de la « capacité de transport », la carrying capacity. C’est un problème qui se produit dans de cas assez exceptionnels (par exemple, le concert d’un groupe célèbre dans une petite ville), qui ne peut pas être résolu dans un court laps de temps. Cela rentre dans une discussion plus large de la planification et du projet touristique du territoire, qui devient urgente au fur et à mesure que le tourisme se diffuse et implique des chiffres de plus en plus considérables de voyageurs12. La carrying capacity est définie comme le nombre de personnes qui peuvent utiliser un site sans modifier d’une manière inacceptable son environnement naturel et social et sans mener à une diminution de la qualité de jouissance du produit de la part des touristes mêmes. Il y a des limites au-delà desquels les effets négatifs dépassent les éléments positifs.

L’impact sur l’environnement physique est principalement produit par l’affaiblissement de l’écosystème et par l’usure matérielle des ressources culturelles et naturelles, en raison de la pression excessive exercée par un nombre trop élevé de visiteurs. En considérant que les motivations des touristes ont changé, en faveur d’une appréciation du poids de la préservation de l’environnement naturel, il devient de plus en plus important d’encourager la promotion des parcs et réserves.

1.2 Les facteurs clés du tourisme européen et les nouvelles possibilités pour le territoire

Le tourisme est une activité économique importante, avec un impact positif sur la croissance économique et l’emploi dans l’union européenne. Il est éga...

Table des matières

• Couverture
• 4e de couverture
• Titre
• Copyright
• SOMMAIRE
• Introduction
• 1. Le tourisme : ses origines et son évolution récente
• 2. L’innovation technologique dans l’industrie touristique européenne : une analyse comparée
• 3. Le futur du système touristique européen et les tendances de la consommation interactive
• Bibliographie