Paroles d'ados, tabous d'adultes
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Paroles d'ados, tabous d'adultes

  1. 138 pages
  2. French
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À propos de ce livre

Sommaire. Editorial: Paroles et Seuils / Si tu t'imagines: Imagination morte - hallucinez... Roms, fric et charisme / Entretien avec: Daniel Marcelli / La chronique de David Le Breton: Virulences de l'image, fascination adolescente, trouble des adultes / Echo du terrain: Les sept violences que l'école inflige aux enfants / Le dossier du trimestre: Paroles d'ados, tabous d'adultes / Hors champ / Initiatiques / Coup de gueule / Lu et vu.

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Informations

Éditeur
Téraèdre
Année
2014
ISBN
9782336685502

Pensées uniques…

Jean Ferreux
Le haro contre la pensée unique est un genre qui fait florès. Quel est l’homme politique qui ne s’érige pas en pourfendeur de ladite ? Quel est le média qui ne vitupère pas cette infamie contemporaine ?
Lors d’une récente rencontre éditoriale, des critiques ont fusé contre l’« entre-soi », qui serait un vice (congénital ?) de l’équipe de rédaction.
Le Canard enchaîné, quasiment à chaque parution, fait des gorges chaudes de la nomination à un poste sinon prestigieux, du moins bien rémunéré, d’un énarque de la promotion Voltaire (celle de votre président de la République).
Parmi les « marroniers » de l’été, il est bien rare qu’une couverture de magazine ne nous propose pas des révélations sur « les pouvoirs occultes des francs-maçons ».
Inventaire à la Prévert ?
Que nenni ! Toutes ces manifestations, en effet, me paraissent gouvernées par un certain nombre d’attitudes intellectuelles et/ou cognitives, qui agissent seules, ou de concert.
La première (sans ordre hiérarchique, ni d’ailleurs pour les suivantes, mais simplement comme elles me viennent à l’esprit) est que je connais mal, voire ignore, au mieux (au pis ?) n’ai connaissance que sous forme de stéréotype de ce contre quoi je m’insurge (je pense notamment à tout ce qui s’écrit sur l’islam, y compris d’ailleurs de la part de musulmans : avoir un prénom et un patronyme arabes n’est pas sceau de compétence !).
En même temps, il y a la création d’un « autre » (individuel ou collectif), non seulement différent – ce qui est le b.a.-ba de l’anthropologie –, mais aussi, sur un continuum, de bizarre à franchement hostile. Voire à exterminer. Ce que pense cet autre possède, donc, par essence, les caractéristiques que je lui attribue.
Ensuite, si l’on raffine un peu, l’« autre » se révèle multiple : Rom, musulman, juif, homo-(ou bi- ou trans-)sexuel, énarque ou franc-maçon (quand on ne l’est pas) – je laisse au lecteur le soin de continuer la liste… Même motif, même punition : la pensée de l’autre ne vaut pas mieux que lui.
Il peut, aussi, y avoir une revanche, au moins symbolique, sur un sentiment d’exclusion : je ne peux en faire partie, donc je le combats (souvenez-vous de cette extraordinaire réplique de Groucho Marx : « Je ne voudrais pas faire partie d’un club qui m’accepterait. »
L’enseignement, enfin, que je prodiguai jadis, en sociologie des organisations, me fait me souvenir de ce piège qu’est la « pensée de groupe ». Pour faire bref : dans une entreprise (ou une administration, ou un gouvernement…), celui dont l’opinion est minoritaire ne peut qu’être dans l’erreur : il se tait donc. Or, dans bien des cas, exposés et illustrés par les auteurs de manuels, la pensée majoritaire, incapable de remise en cause, conduit l’organisation droit dans le mur.
Tout cela pour dire que la seule pensée unique, c’est la mienne. Et que, si je prenais le temps et la peine d’écouter les autres, je serais sans doute plus riche ensuite.
Jean-Bernard Paturet, D’une soumission à l’autre. Esquisse sur les fondements du pouvoir et de la soumission en politique, Paris, Cerf « L’histoire à vif », 2013, 107 p., 17, 10 €.
Le livre commence par l’apologue du conte Les habits neufs du Grand Duc et par une réflexion de Charles Melman tiré de L’Homme sans gravité : « L’humain n’est donc pas cet être assoiffé de liberté voulant à tout prix limer les barreaux de sa cage. Bien au contraire, il est le plus souvent passif et soumis à la volonté et au pouvoir d’autrui. » Comment comprendre cette énigme du pouvoir, de la domination et de la soumission ? Weber a donné des éléments de réponse en parlant d’une « interrelation entre un dominant et un dominé », ce qui n’est qu’une reprise du fameux texte sur la servitude volontaire (le Contr’un) de La Boétie, un jeune homme de dix-huit ans. Après un prologue nourri des pensées de Pascal, Platon et Rancière, Weber, Castoriadis, qui montre que le pouvoir n’est qu’un « montage » ou un « artifice », une mimésis, ou une imitatio, Paturet, dont on connaît la passion pour la culture grecque, franchit les époques.
Il voit trois époques, et d’abord celle de la mimésis, sous le paradigme de la transcendance où la politique serait un don des dieux. On trouve cette idée chez Artistote, chez Platon et Augustin, certes sur des modalités différentes.
La deuxième époque est celle du contrat, rupture avec la logique précédente. Le pouvoir ne dépend plus du théologique mais d’un pacte entre les humains, ce qui se donne à voir à partir d’un certain nombre d’utopies comme celle de Thomas Hobbes. Le premier fait rêver et sans doute douter de son époque (la guerre de l’un contre tous, c’était l’Angleterre d’alors). Quant à Rousseau, il n’est pas Hobbes, sa vision de l’homme est fort différente. À la soumission, il substitue la volonté générale bien comprise. Le contrat social, appuyé sur une relation naturelle (« Profession de foi du vicaire savoyard ») devient une sorte de religion civile. Puis viennent les penseurs du libéralisme. Locke insiste sur un pouvoir consensuel et construit à l’intérieur d’un débat possible entre des pouvoirs distincts pour éviter la tyrannie d’un seul.
La troisième dimension est celle de la « subversion freudienne ». L’auteur montre, à partir de Totem et Tabou, que cette nouvelle vision réside, en fait, dans trois pactes successifs. Le premier lie les frères dans leur révolte contre la toute-puissance et la pleine jouissance du père ; puis c’est l’élaboration du totem, et enfin, le contrat social. Il explique à partir de là « le repas totémique des premières communautés humaines », en fait la « première fête de l’humanité » sortie de l’état de nature ; mais règne des interdits qui frappent les humains : l’interdit d’inceste et l’interdit de meurtre.
C’est l’occasion de faire dialoguer les chercheurs et de comparer leur interprétation. À ce jeu, Freud serait gagnant sur toute la ligne. Seul, le père de la psychanalyse a pu délivrer la pensée en abordant à partir de son mythe un aspect pulsionnel dénié jusque-là. La postmodernité se veut « immune », c’est-à-dire libérée de tout héritage et de toute charge (munus, charge, dette, don). La communauté, comme dirait Blanchot que ne cite pas Paturet, devient « inavouable ». Biologisation à outrance, expertises en tous genres, panoptique généralisé, confusion entre loi et norme, hégémonie numérique. D’où l’on voit la richesse mythique démystifiante du travail de Freud, qui va bien plus loin que Rousseau (qui ne connaissait pas Darwin), rejoignant le fameux singe accroché à la tunique de Zarathoustra.
Une réserve pourtant. On peut certes penser avec l’auteur que la méthode psychanalytique « libère l’humain de son destin anatomique », tout en regrettant que cette réflexion s’arrête là, en 1939. Pourtant, ces grands maux auxquels la fin de l’ouvrage laisse peu de place ont été étudiés par de très grands penseurs, tels Gorsz, Ellul, Illich. Sans compter Gunther Anders, premier mari de Annah Arendt qui, lui, évoque notre destin atomique : c’est l’anatomie du monde qui est en question et la technologie est devenue le Grand Sujet à la place de l’homme. Ces auteurs-là auraient pu prendre place dans cette analyse de l’évolution du politique car ils écrivent notre présent angoissé, un présent qui s’est substitué à la problématique des camps, la politique ayant changé de nature : chacun de nous sans exception, consentant ou non, s’y trouve enfermé. Mais c’est peut-être un autre sujet.
Jean-François Gomez
Pierre-Michel Bertrand, Le point du I, Paris, Imago, 2013, 140 p., 18 €.
Ce délicieux petit bouquin m’est une parfaite illustration de ce qu’est le « gai savoir » ! Je l’ai lu d’une traite, de nombreuses pages déclenchant chez moi des éclats de rire, voire un fou-rire avec crise de larmes (notamment les pages 76 et 77). Et, en même temps, c’est un bouquin d’une érudition étonnante (étayée par de nombreuses références) sur ce minuscule signe diacritique, que le « i » partage avec son jumeau, le « j ». À l’origine juste destiné à faciliter la lecture, lorsque les lettres manuscrites étaient de simples jambages – quatre jambages pouvant ainsi signifier aussi bien « mi » que « uni » –, il a acquis son autonomie, non sans controverses. Et l’auteur de nous convier à une ballade savante, et plaisante, de la Renaissance à nos jours.
Mais Pierre-Michel Bertrand n’oublie pas qu’il est docteur en histoire de l’art, ce qui nous vaut un chapitre passionnant sur le peintre norvégien Edvard Munch (tout le monde connaît son Cri). Et le I (surmonté d’un point, ce que les claviers d’ordinateur ne savent pas faire) qui hante beaucoup de ses tableaux ne serait pas un symbole phallique, symptôme de je ne sais quel trouble (même si le peintre eut quelques périodes difficiles), mais l’initiale du prénom de la seule femme qu’il ait jamais aimée.
Enfin, pour terminer son livre, l’auteur, primesautier, offre une conclusion lipogrammatique, en hommage à Pérec.
En résumé, un délice.
Jean Ferreux
Jacques Roman, Le dit du raturé, le dit du lézardé, Plounéoum-Ménez, éd. Isabelle Sauvage, 2013, 57 p., 15 €.
Cela commence ainsi, au centre de la page, évidemment :
« Je demeure le raturé, vivant dans la proximité d’êtres indifférents à la langue, au poème, à mon travail. Cette rature-là creuse dans la phrase de ma vie un silence qu’il faut interroger, tenté que je suis d’inscrire à ses côtés déchirés, le mot mort […] »
Comment s’approcher d’une telle œuvre, à ce point et essentiellement poésie qu’elle ne supporte aucune tentative d’explication ou d’interprétation : celle-ci s’inscrirait forcément dans ce que l’auteur récuse et dénonce, devenant lui aussi un « camoufleur de lézarde ». Ce qu’on peut proposer de mieux au lecteur potentiel, ce n’est pas de bavarder de ce nouveau travail de Jacques Roman mais depuis ce travail retrouver la parole pour soi-même. Il s’agit d’accepter une fois pour toute, avec l’auteur, notre condition d’être parlant comme « agonistique », « loin de la musique des singes et des prêtres ». Je dirai simplement et pour ma part que je rangerais ce livre dans le coin privilégié d’une bibliothèque, entre les ruminations de Blanchot sur la littérature, pas loin si possible de Bataille et de Duras.
Ces deux textes sont une sorte de dialogue ou d’exergue à toutes les tentatives d’ouvrir quelque chose de la langue, « l’ouvert » de Rilke ou « le coup de hache sur la mer gelée » de Franz Kafka.
Quelques mots sur l’éditrice de cet ouvrage, installée en Bretagne et présente cette années aux Voix méditerranéennes de Lodève où je l’ai rencontrée. Ses œuvres-livres sont de ceux qu’on n’oublie pas ; son catalogue en témoigne, dans sa forme comme dans son fond. De tels éditeurs passionnés, obstinément présents aux événements minuscules qui recréent jour après jour la poésie et la rendent possible dans notre pays, sont des présences souveraines. Il est bon que le désert cache de temps en temps quelque oasis indispensable à notre respiration, nous console d’une édition industrielle plus qu’industrieuse, qui, comme le dirait René Char, « ne s’attarde qu’aux résultats ».
Jean-François Gomez
Bernard Cadoux, Écritures de la psychose, Sainte-Colombe-sur-Gand, La Rumeur Libre, 2013, 20,90 €.
Les éditions de la Rumeur Libre rééditent l’ouvrage magnifique de Bernard Cadoux, initialement publié en 1999 chez Aubier, et depuis bien des années introuvable.
Bernard Cadoux, psychologue clinicien, psychodramatiste, chargé d’enseignement à l’université Lyon 2, intervenant en centre de formation d’éducateurs, a longtemps organisé des ateliers d’écriture à l’hôpital St-Jean-de-Dieu à Lyon, notamment avec Anne Brun15 qui préface cette édition augmentée.
Cet essai convoque son expérience clinique en regard des théories psychanalytiques des psychoses, de la création et du groupe mais aussi d’auteurs comme Cioran, Artaud, Pessoa, Rodanski, dont l’impératif recours à la folie d’écrire a pu leur offrir rempart contre la morbidité de la psychose.
L’écriture, pratiquée spontanément ou dans le cadre d’un atelier organisé, permet-elle aux patients de n’être plus anéantis par les angoisses originaires ? Offre-t-elle « figuration » à l’irreprésentable ?… Ou ébauche d’une symbolisation en inventant « le pli de cette sombre dentelle qui retient l’infini […] » (Mallarmé, 1895, dans Variation...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Comité scientifique
  6. Sommaire
  7. Paroles et seuils
  8. Imagination morte – hallucinez… Roms, fric et charisme
  9. Daniel Marcelli
  10. Virulences de l’image, fascination adolescente, trouble des adultes
  11. Les sept violences que l’École inflige aux enfants.
  12. « PAROLES D’ADOS, TABOUS D’ADULTES »
  13. Regard sur la souffrance sociale des jeunes dits délinquants récidivistes
  14. Repas adolescents et tabous alimentaires
  15. La reproduction des rapports de genre chez les jeunes en errance active
  16. Homosexualité & Adolescence Identités, orientations, sexuations
  17. Le tabou de la sexualité chez les adolescentes de culture musulmane
  18. De la scène aux coulisses et des coulisses à la scène
  19. Pourquoi se déshabillent-elles en ligne ?
  20. La mort d’un(e) ami(e)
  21. Les questions de l’être au monde
  22. Le front mouvant des expulsés : dans les lieux et les luttes de l’après-expulsion au Mali
  23. Pensées uniques…
  24. DÉJÀ PARUS
  25. Consignes de présentation
  26. BULLETIN DE [RÉ]ABONNEMENT
  27. Adresse