Histoires de mots solites et insolites
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Histoires de mots solites et insolites

  1. 334 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Histoires de mots solites et insolites

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SOLITE (1944) est un mot inventé par Jacques Prévert dans le poème «Lanterne magique de Picasso». Un mot solite, ce devrait être le contraire d'un mot insolite, donc un mot habituel, familier, banal, sans surprise Et pourtant le mot solite n'est-il pas, par sa nature même, la négation de l'habituel?INSOLITE (fin XVe) est un emprunt au latin insolitus «inhabituel, inusité, bizarre», formé de in (préfixe de négation) et de solitus, participe passé de solere «avoir coutume de».Les mots français les plus anciens sont-ils tous des mots latins déformés? Le français a-t-il emprunté à plusieurs langues étrangères à part l'anglais? Comment les mots nouveaux sont-ils fabriqués? D'où viennent les changements de sens?Le vocabulaire est la composante de la langue la plus mobile, la plus changeante, la plus malléable: des mots meurent, d'autres naissent, d'autres subissent des changements phonétiques, des changements de forme, et la plupart connaissent des changements de sens. Gaétan St-Pierre propose à la fois une histoire du vocabulaire français (incluant les mots et les expressions du français québécois) et des centaines d'histoires de mots qui retracent leur origine, souvent étonnante, leur formation et leur évolution. Histoires de mots solites et insolites nous convie à une sorte de voyage dans le monde des mots; des mots familiers ou recherchés, des mots voyous ou bien élevés, des mots très vieux ou nouveaux, des mots héréditaires ou immigrés, des mots sérieux ou pour jongler. Gaétan St-Pierre a enseigné la littérature au collège Ahuntsic pendant plus de trente-cinq ans. Longtemps titulaire du cours d'histoire de la langue dans le programme de lettres, il est un collectionneur averti d'étonnantes histoires de mots. Dans Histoires de mots solites et insolites, il révèle au lecteur d'innombrables curiosités étymologiques. Des extraits de son livre sont publiés depuis l'automne 2008 dans Correspondance, une revue diffusée dans le réseau collégial.

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Informations

Année
2011
ISBN
9782896646616
CHAPITRE 1
Les mots d’origine latine
L’histoire du français commence avec la conquête de la Gaule par les Romains, conquête achevée en 52 av. J.-C. Après quelques siècles de bilinguisme, de cohabitation entre la langue des conquérants et celle des conquis, la romanisation de la Gaule est complétée et la langue gauloise est à toutes fins utiles éliminée. Toutefois, en raison de l’éloignement politique, culturel et social de Rome et des contacts étroits entre un latin expatrié et le gaulois, le latin parlé en Gaule se différencie de plus en plus de celui de la métropole. Le français vient pour l’essentiel de ce latin «déformé» parlé en Gaule à la fin de l’Empire romain au Ve siècle, latin qui a absorbé quelques dizaines de mots de la langue qu’il a balayée, le gaulois.
Un latin populaire… coupé de ses racines
Le latin qui a été exporté en Gaule par les soldats, colons et marchands qui s’y sont installés est un latin populaire très différent de la langue des écrivains et de celle de l’élite romaine. Ce latin vulgaris[1] qu’on appelle populaire est avant tout un latin parlé, spontané et aux formes simplifiées, un latin qui s’éloigne de la norme du latin classique à la fois par sa phonétique (des prononciations tronquées[2], par exemple), par sa grammaire et par son vocabulaire volontiers plus imagé. Ainsi le pronom personnel je vient, non pas du latin classique ego, mais du latin populaire eo, contraction de ego. Eo, transformé en jeo puis jo, a abouti à je. De même le mot dame est issu de domna, forme populaire du latin domina. Sur le plan lexical, ce latin parlé préfère les termes expressifs, comme testa, «coquille, vase en terre cuite», utilisé métaphoriquement pour désigner la tête. Le mot testa vient vite concurrencer puis remplacer la latin classique caput «tête». De testa, devenu teste au XIe siècle, vient évidemment le mot tête. On retrouve à peu près le même phénomène avec caballus: ce mot du latin populaire (mais d’origine gauloise) désignant d’abord un mauvais cheval vient supplanter le latin classique equus et devient cheval en français. Autre fait remarquable, on retrouve dans le lexique populaire une forte proportion de diminutifs: on dit peduculus au lieu de pedis, «pou», auricula (littéralement «petite oreille») au lieu de auris, «oreille», ou genuculum à la place de genu, «genou». Coupé de ses racines, le latin populaire parlé en Gaule ne va pas connaître une évolution «normale», mais plutôt une sorte de rupture, une transformation profonde, une mutation. Il suffit, pour s’en convaincre, de constater l’usure phonétique parfois spectaculaire que la plupart des mots latins ont connue avant d’arriver au français: aqua > eau, caput > chef, caballus > cheval, diurnum > jour, focus > feu, manducare > manger et peduculus > pou!
Du latin au français: quelques changements phonétiques
Dans le passage du latin populaire au français, les mots, on vient de le voir, vont subir une réduction importante: ils ne conservent souvent que les syllabes initiales et accentuées, les autres syllabes, notamment les voyelles finales, s’effaçant progressivement. Ainsi auricula est réduit à oreille en français, bonitatem à bonté, digitum à doigt et gubernaculum à gouvernail. Mais ce n’est pas tout. Ces mots érodés vont connaître en même temps des changements phonétiques notables: transformation de certaines voyelles, apparition de nouvelles consonnes[3], etc. En raison de leur régularité et de leur constance, ces changements phonétiques sont souvent appelés «lois phonétiques». Mentionnons quelques changements particulièrement intéressants:
• le son [ou] latin devient [u] en français: ainsi vulgaris (prononcé woulgaris) aboutit à vulgaire, murus (mourous) à mur, et publicus à public;
• les consonnes [p] et [b] placées entre deux voyelles s’affaiblissent en [v]: parmi les très nombreux exemples de cette transformation, on peut citer: lupam > louve, aprilis > avril, liber > livre, abortare > avorter,...

Table des matières

  1. HISTOIRES DE MOTS SOLITES ET INSOLITES
  2. Remerciements
  3. Introduction
  4. PARTIE I • Origine du vocabulaire français: les mots hérités des Romains, des Gaulois et des Francs
  5. CHAPITRE 1 • Les mots d’origine latine
  6. CHAPITRE 2 • Les emprunts au latin
  7. CHAPITRE 3 • L’apport gaulois
  8. CHAPITRE 4 • L’héritage des Francs et autres Germains
  9. PARTIE II • Les mots venus des quatre coins du monde
  10. CHAPITRE 1 • Au Moyen-Âge: l’apport de l’arabe et du néerlandais
  11. CHAPITRE 2 • «Invasion» italienne à la Renaissance
  12. CHAPITRE 3 • Au XVIIe siècle: mots espagnols et portugais et mots exotiques venus d’Amérique
  13. CHAPITRE 4 • Les emprunts aux langues et parlers régionaux de France
  14. CHAPITRE 5 • Les emprunts à d’autres langues d’Europe
  15. CHAPITRE 6 • Les mots venus de très loin
  16. CHAPITRE 7 • Les mots anglais
  17. PARTIE III • Une machine à fabriquer des mots: dérivation, composition, troncation et transfert de sens
  18. CHAPITRE 1 • Les mots formés par dérivation
  19. CHAPITRE 2 • Les mots créés par composition
  20. CHAPITRE 3 • Les mots obtenus par abrègement
  21. CHAPITRE 4 • Les mots obtenus par transfert de sens
  22. PARTIE IV • D’autres étonnantes sources de mots: mots de l’argot, archaïsmes et noms propres
  23. CHAPITRE 1 • Les mots issus de l’argot: mots voyous entrés au salon
  24. CHAPITRE 2 • Des archaïsmes toujours vivants: mots hors d’usage encore en usage
  25. CHAPITRE 3 • Les mots issus de noms propres: noms propres devenus communs
  26. PARTIE V • Mots rapaillés et expressions du français québécois
  27. Conclusion
  28. Bibliographie
  29. Crédit