Histoire nationale à l'école québécoise (L')
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Histoire nationale à l'école québécoise (L')

Regards sur deux siècles d'enseignement

  1. 552 pages
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Histoire nationale à l'école québécoise (L')

Regards sur deux siècles d'enseignement

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Si l'enseignement de l'histoire nationale fait souvent partie de l'actualité québécoise, assez curieusement enseignants et historiens se sont peu penchés sur l'histoire de l'enseignement de leur propre discipline.Plusieurs spécialistes dessinent sous nos yeux une gigantesque fresque allant des origines à nos jours et détaillent l'enseignement de l'histoire au primaire, au secondaire et au collégial, tant dans les écoles francophones, anglophones qu'autochtones.Le tout constitue la première tentative de description et d'analyse de ce qui s'est enseigné et de la manière dont on a procédé dans les écoles, s'attachant ainsi à dresserles contours scolaires de l'histoire nationale à l'échelle d'un territoire à géométrie variable selon les époques. Cet ouvrage met en lumière les courants pédagogiques qui ont animé les milieux de l'éducation dans ce secteur névralgique pour la mémoire et l'identité collective des Québécois.Félix Bouvier est didacticien des sciences humaines à l'Université du Québec à Trois-Rivières depuis 2005. Ses travaux en didactique de l'histoire (publications scientifiques et professionnelles, conférences) sont nombreux. Il est aussi historien, spécialisé en histoire du Québec aux XVIIIe et XIXe siècles, mais surtout au XXe siècle. Il a enseigné l'histoire nationale du Québec-Canada aux adolescents pendant douze ans, entre 1991 et 2004. Il est membre du conseil d'administration de la Société des professeurs d'histoire du Québec depuis 2002 et vice-président de l'organisme depuis 2007.Docteur en histoire, Michel Allard a enseigné au cours primaire, puis l'histoire, au secondaire et à l'école normale Ville-Marie. À compter de 1969 jusqu'à sa retraite en 2001, il a été professeur d'histoire, d'éducation muséale et de didactique de l'histoire et des sciences humaines à l'UQAM. Depuis 2001, il est professeur associé au Département d'éducation et de pédagogie de cette dernière institution. Il compte parmi les fondateurs de la section de Montréal de la Société des professeures d'histoire du Québec. Il a aussi occupé le poste de président de la Société canadienne pour l'étude de l'éducation et de la Fédération canadienne des sciences sociales.Paul Aubin a été professeur au primaire, au secondaire et au cégep. Chercheur à l'Institut québécois de recherche sur la culture de 1981 à 1994, il a notamment dirigé, assisté de Louis-Marie Côté, le projet Bibliographie de l'histoire du Québec et du Canada qui lui a valu l'attribution de la médaille Tremaine de la Société bibliographique du Canada. Présentement chercheur autonome affilié au Centre interdisciplinaire d'études québécoises de l'Université Laval, il a entrepris l'étude systématique du manuel scolaire québécois qui a conduit à la mise en ligne du site MANSCOL diffusé par la bibliothèque de l'Université Laval.Marie-Claude Larouche est professeure au Département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Ses recherches portent sur l'enseignement des sciences humaines, l'éducation non formelle, les pratiques éducatives des institutions à caractère patrimonial et l'intégration des technologies de l'information et de la communication, notamment les dispositifs mobiles. Auparavant, elle a occupé diverses fonctions au Musée McCord d'histoire canadienne de 2000 à 2010, en lien avec le développement des ressources numériques et l'action éducative et culturelle.

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Informations

Année
2012
ISBN
9782896647415
CHAPITRE 1
La préhistoire de l’enseignement de l’histoire nationale au Québec
Paul Aubin
Les institutions de haut savoir
L’historiographie fait remonter le début de l’enseignement en Nouvelle-France à 1635 avec l’ouverture du collège des Jésuites à Québec[3]. Or, quelle histoire du Québec aurait-on pu enseigner au collège des Jésuites en 1635 ? Le Québec tel que nous l’entendons n’a que 100 ans si nous acceptons le voyage de Jacques Cartier à Montréal en 1534 comme événement fondateur. On peut arguer que les Amérindiens et les Inuits sont ici depuis quelques milliers d’années, mais cette notion d’ancienneté des peuples autochtones échappe aux nouveaux arrivants comme aux institutions de haut savoir de leur pays d’origine, car la seule histoire ancienne qui vaut la peine d’être étudiée est celle de la Grèce et de la Rome antique. Avant d’enseigner l’histoire, il faut commencer par l’écrire et, avant de l’écrire, il faut la vivre. C’est donc une vue de l’esprit que de parler de l’enseignement de l’histoire nationale à ce moment et même pendant une longue période par la suite.
Le modèle des collèges de France, transposé ici, nous sert d’indicateur quant à l’arrivée de l’histoire nationale dans les curriculums. Si l’enseignement de l’histoire de France dans ces collèges est attesté dès 1653[4], ce n’est qu’en 1827 que Michelet publie son Précis de l’Histoire moderne destiné aux collèges et ce n’est qu’en 1830 que l’enseignement de l’histoire, dans ces mêmes collèges, acquiert son autonomie par rapport aux belles-lettres[5]. Les « histoires nationales » comme discipline scolaire en remplacement de l’histoire de l’Antiquité gréco-latine prennent leur envol au XIXe siècle avec la montée des nationalismes[6] et il serait surprenant que le Québec ait précédé la France dans ce domaine.
En réponse au projet du gouverneur Dorchester de fonder une université mixte (catholique et protestante), l’évêque de Québec, Jean-François Hubert, publie, en 1789, une lettre dans laquelle il fait le point sur l’état de l’éducation au Québec ; on y apprend qu’au collège de Montréal « les humanités et la rhétorique s’enseignent [… et qu’on] commence à y enseigner la géographie, l’arithmétique et l’anglais ». Quant au séminaire de Québec, « outre la théologie, on y enseigne les humanités, la rhétorique, la philosophie, la physique, la géométrie, l’arithmétique et toutes les branches des mathématiques[7] ». L’histoire nationale ne figure pas au programme.
Le « Plan d’éducation du séminaire de Québec octobre 1790 » ne prévoit pas l’enseignement de l’histoire (on ne mentionne pas l’histoire de l’Antiquité qui est abordée par l’enseignement du grec et du latin) même s’il fait une petite place à l’enseignement de la géographie[8]. Cet état de fait perdure : élève au séminaire de Québec de 1798 à 1806, Philippe Aubert de Gaspé a étudié l’histoire « des Assyriens, des Mèdes et des Perses » alors qu’il confesse que « l’histoire de notre pays était jadis lettre morte pour nous[9] ». Et, encore en 1816, l’enseignement de l’histoire nationale brille par son absence dans le « plan d’éducation du séminaire de Québec[10] ».
Selon Savard, « c’est à l’abbé Holmes que l’on doit l’introduction [au séminaire de Québec] de l’histoire moderne dans les programmes à la place des histoires nationales de France et d’Angleterre[11] ». Or Holmes commence à enseigner au séminaire en 1827 et il serait surprenant que, tout nouveau professeur, il ait pu faire accepter cette révolution dès son arrivée ; on peut penser qu’il lui aura fallu attendre au moins jusqu’en 1830 alors qu’il fut nommé préfet des études[12]. De plus, la formulation histoire moderne ne désigne pas nécessairement l’histoire du Canada. Lors des séances publiques organisées par le séminaire de Québec en 1833, les élèves doivent discourir, entre autres sujets, sur la « géographie du pays » car elle est rangée dans les « sciences utiles », sur l’histoire de l’Antiquité et l’histoire de France, mais nulle part il n’est question de l’histoire du Canada[13].
Même constat pour les séances publiques de 1834[14] et de 1839 ; de plus, ce dernier compte-rendu présente aux lecteurs le « Programme abrégé du cours d’étude » où il est question d’histoire ancienne et d’histoire d’Angleterre, mais pas d’histoire du Canada, même dans les disciplines « facultatives[15] ». Par contre, une version du même programme pour la même année, publiée sous forme de brochure, mentionne explicitement l’enseignement de l’histoire du Canada, mais dans une formulation ambiguë : « Pour les élèves de troisième […] Histoire du Canada rédigée par les élèves[16]. » C’est vraisemblablement en se basant sur cette brochure que Savard affirme que la première mention de l’enseignement de l’histoire du Canada comme matière distincte est de 1838-39[17] ». Quelle que soit la formule utilisée au petit séminaire de Québec en 1839-1840, cet enseignement est attesté formellement par l’abbé Holmes dans son discours de fin d’année 1843 : les élèves de seconde « ont appris l’histoire du Canada jusqu’à la conquête[18] ». Il semble qu’il y ait couramment des cours d’histoire du Canada à partir de cette date, mais sans manuel jusqu’à la parution du Cours d’histoire du Canada de Ferland en 1861[19], ce qui laisse sous-entendre qu’on aurait levé le nez sur les productions destinées aux élèves des écoles primaires[20].
Le collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière serait la première institution qui aurait envisagé l’enseignement de l’histoire nationale ; dans un manifeste rédigé en 1828 en prévision de l’ouverture de l’institution l’année suivante, l’abbé Painchaud explique pourquoi il est important d’inclure cette discipline dans le curriculum : « À propos d’histoire, en commençant par celle du pays, se présente celle de notre constitution et des lois principales qui nous régissent et dont l’ignorance fait tant de mal[21]. » Reste à savoir si l’on est passé de la parole aux actes dès 1829. Promu préfet des études au collège de Nicolet en 1841, l’abbé Ferland « mit en honneur les études historiques et en particulier celle du Canada », comme en témoigne son ancien élève Antoine Gérin-Lajoie[22] ; l’année suivante, l’abbé « soutient et patronne la fondation au collège d’une société littéraire où des sujets d’histoire nationale sont abordés[23] ». Il n’en demeure pas moins qu’il faut attendre 1861 pour le voir publier le premier tome de son histoire du Canada.
Se situant entre les écoles primaires et les collèges classiques, les couvents des Ursulines auraient dispensé un certain enseignement de l’histoire nationale. La mémorialiste du couvent de Québec signale une nouveauté au curriculum de cette institution en 1825 : « Les nouvelles branches ajoutées sont : l’histoire avec explication et traduction des l...

Table des matières

  1. L'Histoire nationale à l'école québécoise
  2. REMERCIEMENTS
  3. INTRODUCTION
  4. CHAPITRE 1 • La préhistoire de l’enseignement de l’histoire nationale au Québec
  5. CHAPITRE 2 • L’enseignement de l’histoire nationale (1831-1873). Du premier manuel au premier programme
  6. CHAPITRE 3 • Les programmes sous deux grands commis : Ouimet et Boucher de la Bruère (1873-1904)
  7. CHAPITRE 4 • L’enseignement de l’histoire nationale pendant une ère libérale. 1905-1947
  8. CHAPITRE 5 • Dans le sillage de la Loi sur l’instruction obligatoire. 1948-1963
  9. CHAPITRE 6 • Grand ménage en la matière et la manière : l’enseignement de l’histoire nationale au primaire, de 1964 à 1980
  10. CAHIER-PHOTOS
  11. CHAPITRE 7 • D’une matière à une discipline… L’enseignement de l’histoire nationale au primaire au Québec, de 1980 à 2010
  12. CHAPITRE 8 • Les années 1960 ou des mutations accélérées à l’enseignement secondaire
  13. CHAPITRE 9 • Les mutations accélérées se poursuivent : les années 1970-1983 au secondaire
  14. CHAPITRE 10 • Vitesse de croisière, puis réflexions sur l’enseignement de l’histoire nationale au secondaire de 1983 au milieu des années 1990
  15. CHAPITRE 11 • Prémisses, débat et précisions des apprentissages sur l’enseignement de l’histoire du Québec d’un programme par compétences (1995-2012)
  16. CHAPITRE 12 • Le déclin de l’histoire nationale au cégep (1968-2010)
  17. CHAPITRE 13 • L’enseignement de l’histoire nationale dans les 55 communautés autochtones du Québec
  18. ANNEXE 1 • Nombre et répartition des écoles dans les communautés autochtones du Québec selon la situation administrative, 1977-1978 à 2009-2010
  19. ANNEXE 2 • Extrait de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones
  20. ANNEXE 3 • Tableau des compétences
  21. CHRONOLOGIE
  22. SOURCES IMPRIMÉES
  23. TYPOLOGIE DES ORDRES D’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE
  24. CONCLUSION
  25. AUTEURS
  26. CRÉDITS