Guerre des Canadiens. 1756-1763 (La)
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Guerre des Canadiens. 1756-1763 (La)

  1. 280 pages
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«Si vous voyiez ce pauvre peuple, il vous arracherait des larmes. Des sujets aussi fidĂšles que les Canadiens l'ont Ă©tĂ© et qui ont tout sacrifiĂ© pour soutenir les armes de leur Prince.» Louis-Joseph Godefroy de TonnancourAu lendemain de la ConquĂȘte, au-delĂ  de la lutte pour l'hĂ©gĂ©monie mondiale, au-delĂ  des grandes batailles et des stratĂ©gies militaires, quel a Ă©tĂ© le sort rĂ©servĂ© aux Canadiens, sans oublier celui des Acadiens?Jacques Mathieu et Sophie Imbeault ont voulu mettre des noms sur les victimes de cette tragĂ©die. Leur recherche vise Ă  mieux connaĂźtre les combattants et leurs familles, humbles ou nobles, dont les souffrances, les drames et les rĂȘves brisĂ©s sont tombĂ©s dans l'oubli.Pourquoi la guerre des Canadiens? Parce que les affrontements se dĂ©roulent sur leur territoire qui est Ă  la fois assiĂ©gĂ©, bombardĂ©, occupĂ©, dĂ©vastĂ© et pris; Parce que toutes les villes et toutes les paroisses sont touchĂ©es, qu'il s'agisse de destructions, de raids, de famines, de pillages, de menaces, de bombardements, de troupes distribuĂ©es dans les paroisses rurales Ă  l'hiver 1759 et 1760; Parce que toute la population est touchĂ©e: militaires, civils, hommes, femmes et enfants; Parce que la mobilisation est totale, comme l'indique le nombre de miliciens engagĂ©s dans les efforts de guerre.Professeur Ă©mĂ©rite de l'UniversitĂ© Laval, Jacques Mathieu est spĂ©cialiste de l'histoire de la Nouvelle-France et des mĂ©moires collectives. Il a menĂ© plusieurs travaux de recherche en collaboration avec des chercheurs de diffĂ©rentes disciplines. Au Septentrion, il a fait paraĂźtre L'Annedda. L'arbre de vie (2009), avec Eugen Kedl, Les Plaines d'Abraham, le culte de l'idĂ©al (1993) et, avec Alain Laberge, L'Occupation des terres dans la vallĂ©e du Saint-Laurent (1991). Il est Ă©galement l'auteur du Premier Livre de plantes du Canada (PUL, 1990).Sophie Imbeault est historienne et Ă©ditrice. Elle a publiĂ© Les Tarieu de LanaudiĂšre. Une famille noble aprĂšs la ConquĂȘte, 1760-1791 (Septentrion, 2004) et s'intĂ©resse Ă  la pĂ©riode de la ConquĂȘte, particuliĂšrement au sort de l'Ă©lite canadienne et aux papiers du Canada.

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Informations

Année
2013
ISBN
9782896647620
CHAPITRE 1
Activités militaires et vie civile
Dans les journaux tenus au jour le jour par quelques personnes instruites et dans la correspondance officielle des administrateurs et des commandants militaires, l’attention est toute portĂ©e sur les actions Ă  caractĂšre militaire, dont le rĂ©cit est enrichi des rumeurs, des frayeurs et des ravages causĂ©s par le conflit. Ces documents relatent les Ă©vĂ©nements susceptibles de changer le cours de l’histoire. Ils ne signalent que rarement les Ă©lĂ©ments qui bousculent la vie des civils. Du reste, cette documentation livre peu de dĂ©tails sur la nature des perturbations qui affectent tant le quotidien des personnes et des familles que les grands moments de la vie.
DĂ©mographie et histoire
Ce sont les donnĂ©es dĂ©mographiques qui illustrent d’une façon particuliĂšrement Ă©clairante les effets des affrontements de 1759 et 1760 sur la vie des civils en Nouvelle-France. De fait, ces donnĂ©es permettent de dĂ©celer les perturbations considĂ©rables causĂ©es par la prĂ©sence des armĂ©es et par les activitĂ©s militaires sur la vie de grands groupes de population. Elles rĂ©vĂšlent des brisures majeures dans le rythme et le mode de vie : elles laissent entrevoir les difficultĂ©s d’organisation au quotidien sur tous les plans.
Les grands moments de la vie
CentrĂ©s sur les grands moments de la vie, les registres de baptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures font ressortir des fluctuations qui sortent de l’ordinaire et prennent la forme de mariages retardĂ©s ou prĂ©cipitĂ©s, de mortalitĂ©s prĂ©coces ou de naissances concentrĂ©es durant des pĂ©riodes prĂ©cises. Ils mettent en Ă©vidence l’importance de la mobilitĂ© de familles qui tentent de se rĂ©fugier hors de la portĂ©e des armes ennemies. Ces donnĂ©es montrent une adaptation forcĂ©e aux circonstances et Ă  de nouvelles conditions d’existence.
Société et religion
Toutes les sociĂ©tĂ©s ont balisĂ© depuis des siĂšcles les cĂ©rĂ©monies entourant la cĂ©lĂ©bration des grands moments de la vie, des rituels rĂ©insĂ©rĂ©s dans les croyances et les prĂ©ceptes religieux. À l’époque de la Nouvelle-France, la religion catholique encadre la finalitĂ© de tous les gestes de la vie. Par exemple, une personne dĂ©cĂ©dĂ©e hors des prĂ©ceptes de la religion ne peut ĂȘtre inhumĂ©e dans le cimetiĂšre. Une faute peut amener une privation de sacrements. Un tremblement de terre est dĂ» Ă  la fureur de Dieu. Le temps n’est pas loin oĂč les prĂȘtres dĂ©cidaient des moments de procĂ©der aux semences et aux rĂ©coltes.
À l’hiver 1759, l’évĂȘque de QuĂ©bec, monseigneur Dubreuil de Pontbriand, dĂ©nonce les divertissements profanes, les jeux de hasard et les dĂ©guisements impies des bals, ceux de Bigot et compagnie. « VoilĂ , Ă©crit-il, ce qui nous oblige Ă  tout craindre et Ă  vous annoncer que Dieu lui-mĂȘme est irritĂ© ; que sa main est levĂ©e pour nous frapper, et qu’en effet nous le mĂ©ritons. » Pour lui, dans la vie de tous les jours, l’ennemi Ă  craindre n’est pas tant celui qui vient de l’extĂ©rieur que celui qui habite les personnes.
Le prescrit
L’attitude Ă  l’égard de l’armĂ©e ennemie est tout Ă  fait diffĂ©rente. Le 5 juin 1759, dans une lettre Ă  l’intention des curĂ©s, l’évĂȘque prĂŽne une attitude de conciliation et de soumission. Le curĂ© ne serait pas armĂ©, pas plus que l’aumĂŽnier des camps. S’il arrivait que l’ennemi se rende maĂźtre d’une paroisse, le curĂ© devait lui faire toutes les politesses possibles, mĂȘme prĂȘter serment de fidĂ©litĂ©. Il devait s’engager Ă  ne rien faire directement ni indirectement contre le vainqueur. Il devait Ă©viter toute provocation, mĂȘme dans le discours. Il cĂ©derait mĂȘme au vainqueur la prĂ©fĂ©rence d’horaire pour tenir ses offices religieux dans les Ă©glises.
Le vécu
L’évĂȘque prescrit ; le curĂ© obĂ©it ou
 n’obĂ©it pas. Dans les faits, les curĂ©s Louis Chaumont de Baie-Saint-Paul, Joseph-Basile Parent de L’Ange-Gardien, Charles Youville-Dufrost de Pointe-LĂ©vy et RenĂ© Robineau de Saint-Joachim, entre autres, n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  se mettre Ă  la tĂȘte de leurs paroissiens pour s’opposer Ă  l’ennemi. Leurs interventions sont dĂ©taillĂ©es plus loin.
Vindicte britannique
Les activitĂ©s de certains prĂȘtres rĂ©calcitrants durant le conflit finissent par susciter l’agressivitĂ© des gĂ©nĂ©raux anglais. John Knox rapporte qu’au moment de la prestation de serment de neutralitĂ© en juillet 1760 par les hommes de Sainte-Croix et de LotbiniĂšre, le gĂ©nĂ©ral se tourna vers un prĂȘtre et dit que le clergĂ© Ă©tait la source de tous les malheurs des Canadiens et qu’il les avait conduits Ă  la ruine. Il rappela qu’il avait fait pendre un capitaine de milice et emprisonnĂ© un prĂȘtre et un jĂ©suite sur un navire de guerre pour les envoyer en Grande-Bretagne. Il invitait ce prĂȘtre Ă  prĂȘcher l’évangile, mais Ă  ne pas se mĂȘler d’affaires militaires ou de la querelle entre les deux Couronnes[77].
L’insondable
Au-delĂ  du discours clĂ©rical, dans toutes les sociĂ©tĂ©s, les grands moments de la vie sont les mĂȘmes et ont fait l’objet de rituels s’accompagnant gĂ©nĂ©ralement de cĂ©rĂ©monies et de priĂšres. Que l’on pense au deuil, aux relevailles ou Ă  la noce ! Toutefois, la cĂ©lĂ©bration du rite traduit Ă©galement des valeurs profondĂ©ment enracinĂ©es, partagĂ©es et entretenues. Il n’est pas exagĂ©rĂ© de dire que, pour un habitant de la Nouvelle-France, la religion est autour de soi, sur soi et en soi. On prie pour Ă©loigner les sauterelles ou pour provoquer la pluie. On frĂ©quente l’église, on porte le scapulaire et des mĂ©dailles. Les habitants ont mĂȘme recours Ă  l’argument de la nĂ©cessitĂ© d’obtenir des services religieux adĂ©quats pour rĂ©clamer des autoritĂ©s civiles la construction de routes.
Les registres de baptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures Ă  l’époque des affrontements de 1759 et 1760 traduisent d’une part l’impossibilitĂ© de procĂ©der aux rituels de respect des personnes et des traditions sociales, la difficultĂ© ou la perte d’accĂšs Ă  ces services religieux, si prĂ©cieux pour la sĂ©rĂ©nitĂ© de l’esprit et le salut des Ăąmes. D’autre part, ils permettent de constater les effets dramatiques du conflit sur la vie des familles, Ă  court comme Ă  moyen terme.
La mobilité
Le conflit a entraĂźnĂ© des dĂ©placements de population considĂ©rables. Cette mobilitĂ©, marque d’insĂ©curitĂ© jusqu’à un certain point, se prĂ©sente sous diverses formes. Il y a les arrivants de France, au XVIIIe siĂšcle, les militaires notamment. Dans la colonie, l’agglomĂ©ration urbaine reprĂ©sente souvent un espace transitoire avant l’établissement permanent dans un milieu rural. Les voyageurs, coureurs de bois et militaires qui se rendent rĂ©guliĂšrement dans les forts et les postes des pays d’en haut ou de la vallĂ©e du Mississippi illustrent un autre mode de vie. La fonction militaire des forts et des postes de traite demeure et s’impose Ă  celle de la traite des fourrures. Du reste des milliers de miliciens canadiens se rendent chaque annĂ©e dans la rĂ©gion des Grands Lacs ou du lac Champlain au cours de la pĂ©riode de conflit qui dĂ©bute dĂšs 1754.
On ne peut passer sous silence les migrations forcĂ©es comme la dĂ©portation des Acadiens. Ceux qui rĂ©ussissent Ă  s’échapper, aprĂšs un parcours par bateau ou dans des chemins quasi impraticables, avec femme, enfants et quelques bagages gagnent la grande rĂ©gion de QuĂ©bec. Mais ceux qui s’installent sur la CĂŽte-du-Sud ou Ă  l’üle d’OrlĂ©ans doivent souvent entreprendre un autre pĂ©riple pour s’éloigner des terres passĂ©es sous contrĂŽle britannique.
Stratégie militaire et mobilité des populations
À l’étĂ© 1759, en aval de QuĂ©bec, sur la rive sud, les habitants doivent abandonner leur ferme devant les forces militaires ennemies et se rĂ©fugier dans les bois. Les habitants de la ville de QuĂ©bec se rĂ©fugient d’abord prĂšs de l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral avant de gagner soit les hauteurs de Charlesbourg, soit, s’ils sont plus riches, Trois-RiviĂšres ou les paroisses environnantes. Les habitants de Charlesbourg et de Beauport accueillent ceux de l’üle d’OrlĂ©ans, ce que les registres de baptĂȘmes, mariages et sĂ©pultures reflĂštent avec prĂ©cision. En outre, la population de Beauport doit se rĂ©fugier au nord pour faire place aux milliers de militaires retranchĂ©s sur les hauteurs prĂšs du fleuve.
La stratĂ©gie militaire accorde une grande importance Ă  la topographie : falaises escarpĂ©es, anses oĂč aborder, ouverture ou embĂ»che des chemins, mais la prĂ©paration des grandes manƓuvres fait rĂ©fĂ©rence aux individus. Dans son journal, le chevalier de la Pause note qu’un coteau s’étend sur prĂšs d’une demi-lieue jusque chez Goulet ; l’anse chez Macarty peut abriter de petits bĂątiments, celle de Vernet et celle de Pierre Thibault prĂšs de l’église de la Pointe-aux-Trembles peuvent accommoder des bĂątiments chargĂ©s de 35 cordes de bois. Entre Saint-Augustin et la vieille Lorette, il y a des chemins praticables Ă  la hauteur des troisiĂšmes concessions. Il faudrait y prendre position en s’appuyant Ă  la cĂŽte chez Dubeau, etc.[78] Le repĂ©rage et la conception des stratĂ©gies militaires ne sont en rien dĂ©sincarnĂ©s.
La faim
Se dĂ©placer, c’était perdre la protection d’un toit, abandonner les vivres et l’équipement de maisons, aussi bien pour se nourrir que pour se protĂ©ger du froid ; en somme se mettre sinon en danger, du moins en mode survie. Pire, dans une colonie oĂč prĂšs de 80 % de la population vivait de l’agriculture, ce sont les sources d’approvisionnement mĂȘme qui sont mises en cause par la mobilisation des hommes de 16 Ă  60 ans. De fait, la question des subsistances, la menace de famine, prend beaucoup de place dans les documents de l’époque et, sans aucun doute, dans la vie au quotidien. Le problĂšme est d’autant plus crucial que, outre la population des villes, il faut nourrir les quelque milliers de militaires envoyĂ©s de France, ainsi que les rĂ©fugiĂ©s, oĂč qu’ils se retrouvent. Le rationnement se fait de plus en plus sĂ©vĂšre. À l’hiver 1759, la situation est devenue telle que 400 femmes descendent dans la rue pour protester contre une dĂ©cision de l’intendant visant Ă  rĂ©duire davantage les rations de vivres.
Les moustiques
Trois jours aprĂšs la capitulation de QuĂ©bec, un officier militaire français, FolignĂ©, Ă©crit que l’on « voyait les femmes sortir des bois, traĂźnant avec elles leurs petits enfants mangĂ©s des mouches, sans hardes et criants de faim ». Les dĂ©sagrĂ©m...

Table des matiĂšres

  1. La Guerre des Canadiens. 1756-1763
  2. Introduction
  3. CHAPITRE 1 ‱ ActivitĂ©s militaires et vie civile
  4. CHAPITRE 2 ‱ RĂ©sistances et mortalitĂ©s
  5. CHAPITRE 3 ‱ Miliciens inhumĂ©s au cimetiĂšre de l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral de QuĂ©bec
  6. CHAPITRE 4 ‱ Veuves de guerre, Ă©pouses de soldats et immigrants
  7. CHAPITRE 5 ‱ Les nobles : La France ou le Canada
  8. CHAPITRE 6 ‱ Destins de petites gens
  9. CHAPITRE 7 ‱ Le deuxiùme drame acadien
  10. CONCLUSION ‱ Apprivoiser le passĂ©
  11. Crédit