« Les Ennemis français de la race anglaise »
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« Les Ennemis français de la race anglaise »

Les lettres d'Adam Thom au gouverneur en chef des Canadas, 1836

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Les lettres d'Adam Thom au gouverneur en chef des Canadas, 1836

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À propos de ce livre

Adam Thom est, dans les années 1830, l'un des porte-parole les plus influents de la communauté anglophone du Bas-Canada. Sous le pseudonyme de Camillus, il publie dans le Montreal Herald des lettres vitrioliques adressées au nouveau gouverneur en poste, lord Gosford, dans lesquelles il exprime les opinions d'un groupe de marchands, de banquiers, de magistrats et de miliciens ultraconservateurs. Il s'oppose aux meneurs du Parti patriote et à leurs partisans, des «habitants illettrés» qui ignorent leurs véritables intérêts, tout en dénonçant la collaboration des autorités impériales conciliantes de Westminster. De manière prophétique, Adam Thom envisage une intervention armée pour assimiler ou annihiler les «ennemis français de la race anglaise». François Deschamps, dans une brillante mise en contexte, montre comment ces lettres annoncent les rébellions de 1837-1838, le rapport Durham et l'Acte d'Union de 1840 et comment elles pavent la voie à l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867. Loin de n'être que l'opinion d'une poignée de fanatiques, ces lettres exposent l'irréconciliable fracture entre le désir d'émancipation des colonies britanniques et la protection des intérêts de l'Empire britannique. François Deschamps a publié en 2015 aux Presses de l'Université Laval La «rébellion» de 1837 à travers le prisme du Montreal Herald et en 2016 The Prophetic Anti-Gallic Letters. Adam Thom and the Hidden Roots of the Dominion of Canada chez Baraka Books. Il poursuit des études doctorales à l'UQAM.Adam Thom est originaire d'Écosse et a immigré à Montréal en 1832. Nommé rédacteur en chef du Montreal Herald en janvier 1835, il est hostile à la majorité canadienne francophone et à la politique de conciliation du gouvernement britannique. Il participe à la rédaction du rapport Durham, publié en 1839. Après un passage à Red River (Manitoba) où il entre en conflit avec les métis francophones, dont Louis Riel, il retourne au Royaume-Uni en 1854.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782894489871
ANNEXES
Annexe A : L’oracle répudié
De janvier 1835 à juillet 1838, Adam Thom a été rédacteur en chef du Montreal Herald – le journal le plus largement diffusé à ce moment at home et dans tout le British North America. On lui connaît plusieurs textes sous divers pseudonymes. La série des Lettres anti-française qui s’étend de septembre 1835 à janvier 1836 est celle à laquelle son nom est généralement accolé. Il jouit toujours à cet égard d’une réputation sulfureuse dans l’historiographie québécoise. Associé au régime de terreur de la police secrète du Doric Club, à la caste militaire aux commandes du Colonial Leviathan canadien (1837-1841) et aux vues assimilatrices de Lord Durham, le chef patriote Louis-Joseph Papineau (2006, 402 et 408) a instauré une longue tradition qui le voue durablement aux gémonies331.
Dans l’historiographie canadienne par contre, Thom et l’influence qu’il a pu exercer au cours de ces années cruciales sont restés enfouis, jusqu’à tout récemment, sous les couches sédimentées de l’oubli. On ne trouve rien sur Thom, par exemple, dans les travaux érudits récents de P. Buckner (2005), B. Curtis (2012) ou B. Young (2015). Pas un mot sur lui non plus dans Romney (1999), qui s’inquiétait pourtant de l’amnésie des Canadiens à l’égard de leur propre histoire332. Par ailleurs, la seule mention de Thom dans E. K. Senior (1997) vise plutôt à dissocier le projet sérieux de formation d’un corps volontaire de carabiniers en décembre 1835 – le British Rifle Corps (BRC) – des « fanfaronnades » du pamphlétaire Thom.
Une exception inattendue toutefois : Le concept de liberté au Canada à l’époque des révolutions atlantiques, 1776-1838 de Michel Ducharme (2010). Sa défense du concept des libertés constitutionnelles dans la perspective du libéralisme triomphant lui a permis de rafler le Prix d’excellence du Gouverneur général. Le défi n’était pas mince : replacer la victoire du concept canadien de liberté « moderne » et des droits constitutionnels afférents dans le contexte de radicalisation de la société civile québécoise semble, à vrai dire, une entreprise pour le moins hasardeuse, sinon périlleuse. Comme le lecteur sera en mesure de le constater en lisant les Lettres anti-française, tout au long de la décennie 1830-1840, cette radicalisation s’est propagée, en effet, telle une flambée de poudre, à l’ensemble des groupes sociaux partagés entre factions rivales. L’assassinat gratuit de trois civils à Montréal par les soldats de la garnison lors de l’élection de mai 1832 en marque le seuil critique. Ducharme n’en tient pas moins les Lettres anti-française d’Adam Thom, alias « Camillus », pour l’« une des meilleures défenses de la constitution canadienne publiées dans la colonie » (2010, 167). Ce n’est pas un hasard s’il lui consacre une place de choix dans sa démonstration : fer de lance de la coterie de marchands, de magistrats, d’officiers de milice et de notables bourgeois regroupés dans l’Association constitutionnelle de Montréal (ACM), le rédacteur en chef du Montreal Herald se trouvait au cœur de la mêlée.
Même si Ducharme échappe en partie au reproche de « myopie » adressé par Phillip Buckner (1993 ; 2005) à l’endroit des historiens canadiens captifs du corset téléologique from colony-to-nation, l’opposition qu’il échafaude entre monarchie constitutionnelle mixte et républicanisme apparaît néanmoins forcée. Son erreur est d’imaginer chez les tories des ambitions se ramenant à promouvoir les idées de liberté, de propriété et de sécurité – comme s’ils ne recherchaient au fond que « la jouissance d’une autonomie individuelle par rapport aux autres individus et au pouvoir politique » (163). Ce faisant, il escamote le fait dominant de toute la période des révolutions atlantiques (1774-1838) qu’il était censé couvrir : les marchands britanniques et américains sont d’abord et avant tout des conquérants qui, formant des brigades volontaires dans les moments critiques, prennent possession du territoire par la violence armée. Leur attribuer des aspirations douillettes de petits rentiers retranchés dans la sphère privée d’existence se contentant de lire le journal du matin et de voter une fois tous les quatre ans pour élire les représentants de leur choix est un contresens réducteur. Ce qu’écrivait John Millar en 1770 au sujet de ce type de regroupement en Grande-Bretagne convient parfaitement à la clique tory de Montréal et Toronto dans les années 1820 et 1830 :
La prédominance en Grande-Bretagne de cette grande coalition des couches mercantiles est devenue, au cours de ce siècle, de plus en plus manifeste. La clameur et l’agitation tumultueuse de la populace dans les grandes villes sont capables de pénétrer jusque dans les Cabinets les plus secrets de l’administration, d’intimider le plus intrépide des ministres et d’écarter de l’antichambre le plus effronté des favoris. Jamais les couches mercantiles ne manquent de se faire entendre du gouvernement et, lorsqu’elles parlent d’une voix ferme et unanime, elles sont même en mesure de commander aux délibérations des conseils de la nation333.
Le fait mérite d’être rappelé : à la tête du Montreal Herald, Adam Thom était le messager par excellence de l’oligarchie tory de Montréal et, par extension, du puissant lobby de l’ACM. Par quel processus d’oubli, de mise à l’écart ou de stratégie inconsciente d’évitement l’histoire canadienne n’a-t-elle pas retenu son nom ? Le journal à la tête duquel il se trouvait ne se posait-il pas comme le représentant autorisé de l’ensemble des citoyens d’origine britannique de la colonie, voire de tout le British North America en gestation ? On serait tenté, dans ces conditions, de tenir Thom pour un oracle incompris, mal-aimé. Mais dans cet oubli se dissimule peut-être aussi un désaveu tacite. La marque d’infamie de l’épithète « tory » accolée au journal qui l’employait y est sans doute pour quelque chose334....

Table des matières

  1. «Les Ennemis français de la race anglaise»
  2. AVANT-PROPOS
  3. LETTRES ANTI-FRANÇaISES
  4. PRÉFACE
  5. LETTRE I
  6. LETTRE II
  7. LETTRE III
  8. LETTRE V
  9. LETTRE VI
  10. LETTRE VII
  11. LETTRE XI
  12. LETTRE XII
  13. LETTRE XVII
  14. LETTRE XVIII
  15. LETTRE XIX
  16. LETTRE XX
  17. LETTRE XXI
  18. LETTRE XXIII
  19. LETTRE XXIV
  20. LETTRE XXV
  21. LETTRE XXVI
  22. LETTRE XXVII
  23. LETTRE XXVIII
  24. LETTRE XXIX
  25. LETTRE XXX
  26. LETTRE XXXI
  27. LETTRE XXXII
  28. LETTRE XXXIII
  29. LETTRE XXXIV
  30. LETTRE XXXV
  31. LETTRE XXXVI
  32. LETTRE XXXVII
  33. LETTRE XXXVIII
  34. LETTRE XXXIX
  35. LETTRE XL
  36. LETTRE XLI
  37. LETTRE XLII
  38. LETTRE XLIII
  39. LETTRE XLIV
  40. LETTRE XLV
  41. LETTRE XLVI
  42. LETTRE XLVII
  43. LETTRE XLVIII
  44. LETTRE XLIX
  45. LETTRE L
  46. LETTRE LI
  47. LETTRE LII
  48. LETTRE LIII
  49. LETTRE LIV
  50. LETTRE LV
  51. LETTRE LVI
  52. LETTRE LVII
  53. LETTRE LVIII
  54. LETTRE LIX
  55. LETTRE LX
  56. ANNEXES
  57. BIBLIOGRAPHIE
  58. CRÉDIT