L'homme derrière
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L'homme derrière

Sylvain Vaugeois, un as de la gestion stratégique

  1. 192 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'homme derrière

Sylvain Vaugeois, un as de la gestion stratégique

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À propos de ce livre

«Personnage visionnaire et excessif, dans la vie comme en affaires, Sylvain Vaugeois, le créateur de la Cité du Multimédia et de la Cité du commerce électronique, est décédé comme il a vécu. De façon foudroyante. Malgré la controverse qu'ont pu soulever certaines de ses réalisations, la mort subite et prématurée de cet entrepreneur privera le Québec d'un générateur de projets économiques tout à fait exceptionnel», écrivait Jean-Philippe Décarie dans le Journal de Montréal du 27 août 2003.Sylvain Vaugeois n'était pas connu du grand public, mais il l'était de la classe politique, du monde des affaires et encore davantage du monde des médias. Il était l'homme derrière les grands projets. Il s'intéressait aux domaines les plus divers tels l'aviation, la presse écrite, le transport ferroviaire et, par-dessus tout, les nouvelles technologies. Il aimait répéter que le savoir remplacerait l'énergie comme moteur de développement. Pour lui, les jeux vidéo étaient une étape vers les technologies de l'information. Il avait vu venir les Google, Apple, Facebook et surtout Amazon.Denis Vaugeois mène l'enquête sur cet homme d'affaires iconoclaste, comme le qualifiait le journaliste Alec Castonguay. Avec ses talents de conteur, il retrace certains épisodes dela vie de celui qui aurait pu mettre le Québec sur d'autres rails.

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Informations

Année
2020
ISBN
9782897912086
Ubisoft
Sylvain n’était pas le genre passif. Son plan était mûr. Il cherchait des candidats. Il était aux aguets. En juillet 2012, La Presse publie un article un peu provocant qui raconte comment s’est présentée la venue au Québec d’Ubisoft sous le titre « Un malentendu à l’origine d’Ubisoft ».
Si Ubisoft Montréal a vu le jour, c’est beaucoup en raison du controversé lobbyiste québécois Sylvain Vaugeois. Et de son habitude de regarder TV5 en s’entraînant en plein milieu de la nuit. « Une nuit, il a vu les frères Guillemot (les fondateurs d’Ubisoft) dans une émission de TV5 et il a eu l’idée de créer un studio au Québec », raconte Alain Tascan, un des premiers Français envoyés par Ubisoft pour diriger le studio montréalais.
S’il ne connaît rien à Ubisoft ni aux jeux vidéo, Sylvain Vaugeois sait que le gouvernement du Québec – et son ami Bernard Landry, ministre des Finances – cherche à moderniser son économie. Il se rend à Paris pour convaincre le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, de s’installer à Montréal. « On nous promettait des subventions de 25 000 $ par employé par an, se rappelle Yves Guillemot en entrevue à La Presse Affaires. On est en France, alors on était plutôt habitués aux promesses des politiciens... »
Cette fois-ci, le malentendu est double : non seulement Sylvain Vaugeois n’a pas informé le gouvernement du Québec de ses intentions, mais la subvention annuelle de 25 000 $ promise à Ubisoft ne fait partie d’aucun programme gouvernemental existant. De retour au Québec, Sylvain Vaugeois se pointe dans les bureaux du ministre des Finances Bernard Landry pour lui faire part de la « bonne nouvelle ». « Il avait fait ce voyage sans ma connaissance. Le jeu vidéo n’était pas une cible particulière à l’époque, alors nous n’avions pas eu de discussions avec des entreprises », dit Bernard Landry en entrevue à La Presse.
Québec tente alors de réviser son offre sans l’enthousiasme du lobbyiste, mais celui-ci ne se laisse pas faire. Sylvain Vaugeois – surnommé le « cowboy » en raison de ses inséparables bottes westerns – laisse croire qu’Ubisoft songe à s’établir au Nouveau-Brunswick. C’est du bluff, mais Québec ne cédera pas : Ubisoft obtiendra finalement les crédits d’impôt de 50 % sur les salaires. « Les impôts perçus par le gouvernement étaient plus élevés que le coût des crédits d’impôt consentis », dit Bernard Landry. « Ce fut un chantage des deux côtés, mais la mayonnaise a pris », dit Alain Tascan. Ce mariage transatlantique a commencé dans de drôles de circonstances. « Parfois, les affaires tiennent à peu de choses, dit Alain Tascan. Dans ce cas-ci, à un gars qui faisait sa gym à 4 h du matin. »
Luc Berlinguette a une version différente1.
« À peu près chaque matin, Sylvain venait me voir pour me faire part de ses nouvelles idées. Cette fois, il avait entre les mains un article sur Ubisoft, une entreprise française spécialisée en multimédia. C’était la deuxième ou troisième en importance dans son domaine en France et les patrons avaient des projets d’expansion en Amérique du Nord, plus précisément aux États-Unis.
Un ou deux jours auparavant (sans doute en décembre 1996), Martine avait attiré l’attention de Sylvain sur une émission de TV5 consacrée aux frères Guillemot. Le lendemain, il demandait à Marie Carole Morneau de lui trouver plus d’informations sur eux. Celle-ci adore ce genre de défi. Avec Terry Roy, la secrétaire de Sylvain, elle fait le tour des kiosques à journaux, des principales bibliothèques de Montréal. Toutes deux sont dans leur élément. Marie Carole m’a raconté qu’elles avaient eu la chance de trouver rapidement un article important sur Ubisoft dans un magazine français. « Je crois même qu’il se nommait Multimedia. »
Marie Carole Morneau a été associée au Groupe Vaugeois de 1991 à 1998. Elle détenait une maîtrise en administration publique de l’ENAP (Hull). En 1999, elle cofonda la société SBI (Sport business international) à l’origine d’un concept novateur dans le domaine sportif, particulièrement dans le tennis.
Luc se souvient : « Sylvain était tout excité à l’idée de traiter avec des Français, de pouvoir le faire dans sa langue. Enfin ! Il n’était jamais tout à fait lui-même avec les Américains. Son anglais était plus qu’approximatif. »
Son idée est vite faite. Il demande à sa secrétaire Terry Roy de le mettre en contact avec le patron d’Ubisoft. Rapidement, elle retrace les coordonnées de l’entreprise française, regarde l’heure, c’est bon les Français rentrent de leur long dîner. Sylvain ne doute pas un instant qu’il aura au bout du fil Yves Guillemot, le président de la firme. Il n’y a rien à l’épreuve de cette précieuse collaboratrice de la première heure2. Au bureau, tous se souviennent du jour où elle avait lancé à Sylvain : « Mohamed Al-Fayed est en ligne ! » Sylvain avait pris le téléphone et expliqué à ce dernier que son vice-président participerait à la conversation, sous-entendu vu l’accent britannique du propriétaire des grands magasins Harrods. « Nous avions un magnifique projet pour Eaton de Montréal en lien avec le magasin londonien, rappelle Luc. Nous songions à réaliser une réplique du Harrods londonien. Hélas, c’était trop beau ou trop flyé pour les gens de la Caisse de dépôt qui avaient le sort d’Eaton entre les mains. Quand on est né pour un petit pain, on voit petit ! C’était une idée que j’avais eue à la suite d’une visite à Londres. Mais enfin… Je l’ai encore sur le cœur ! »
Yves Guillemot est un peu étonné. « À qui ai-je l’honneur ? » Sylvain sera évasif. Il explique rapidement les grandes lignes du plan Mercure. « Il le fait de façon assez vague pour que son interlocuteur pense que c’est lui le gouvernement. Il résume une offre associée à chaque emploi créé : « 25 000 $, c’est-à-dire plus de 100 000 francs. Vous connaissez Montréal ? Une ville unique en Amérique et bla bla bla ! »
Peu après, Yves Guillemot et son frère Michel s’arrêtent à Montréal, de retour d’un petit périple exploratoire aux États-Unis. Le Soleil du lundi 27 janvier 1997 annonce à la une « 500 emplois dans un studio multimédia / Ubisoft (France) choisit Montréal ». Le Groupe Vaugeois est mentionné comme promoteur. Ça explique la manchette.
À Montréal, Sylvain Vaugeois mettra le paquet. Limousine à l’aéroport, suites luxueuses à l’hôtel, les meilleurs restaurants et le personnel efficace du Groupe Vaugeois. « D’accord pour cette dernière remarque, me dit Luc, mais pour le reste je crois que les Guillemot assumaient leurs frais de séjour. » Sans doute, mais il y a toujours une part de légende dans le dossier Ubisoft !
Les médias sont alertés. L’émission Les Affaires et la vie du samedi 1er février 1997 est consacrée à l’implantation d’Ubisoft à Montréal. Le journaliste Daniel Bordeleau mène l’entrevue avec l’animatrice Francine Plourde. Leurs invités sont Yves Guillemot, pdg d’Ubisoft, Sylvain Vaugeois du Groupe Vaugeois et Bernard Élie, professeur d’économie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Le sujet est neuf et Bordeleau donne l’occasion à Guillemot de présenter son entreprise qu’il a fondée avec ses quatre frères en 1984. Présents en Angleterre et en Chine pour la production, ils élaborent actuellement des projets d’expansion internationale. « Et on a eu un appel de la société Vaugeois qui nous a fait changer un petit peu nos plans pour envisager le Québec comme une implantation possible pour la production. » « Quelles sont vos conditions ? », lui demande Bordeleau. « Ce ne sont pas nos conditions, répond Guillemot. Ce sont plutôt des propositions qui ont été présentées par le Groupe Vaugeois qu’on a considéré un petit peu comme le gouvernement. » Et Guillemot mentionne l’aide à la formation des personnes jusqu’à 25 000 $ par an, pendant les cinq premières années. Il insiste sur le fait que cet argent ne servira pas à des investissements en équipements et en appareils. « En fait, 80 pour cent du coût d’un logiciel est réalisé par des talents de tous les métiers de l’image, du son, de l’informatique, du design, du test », précise-t-il.
Bordeleau se tourne ensuite vers Sylvain. Il le provoque : « Alors, est-ce que vous êtes le gouvernement monsieur Vaugeois ? » « Tout individu peut être le gouvernement ! », dit ce dernier sur un ton amusé. Il rappelle tout le travail en amont avec le plan Mercure. Ce groupe avait déjà comparé le 25 000 $ à diverses dépenses par étudiant, mais, depuis il a découvert « qu’au Collège militaire il en coûte 76 000 $ par année par étudiant et que dire de celui qui traîne au cégep ou à l’université et qui n’a pas de job en bout de piste, c’est ce que j’appelle de l’argent caduc ». Sylvain insiste et répète qu’il s’agit d’investissement dans des cerveaux. Il n’aime pas le terme « subventionner », lui préfère parler d’investissement. Cette nuance sera importante dans le contexte des ententes internationales sur le commerce.
Le professeur Élie se permet de souligner que le coût évoqué pour une formation au collège militaire est « surfait ». Celui-ci est beaucoup plus subventionné que les universités.
Sylvain Vaugeois est convaincant ou du moins vraiment convaincu. Il n’en démord pas, il faut investir dans les cerveaux, dans l’industrie du futur plutôt que dans le secteur de l’automobile. Il songe au dossier Hyundai qui a laissé un goût amer. Qu’on ne vienne pas lui dire que son projet représente de gros investissements quand ceux-ci visent à multiplier des Bill Gates.
Plourde et Bordeleau ont été ébranlés et leur inquiétude porte sur les réactions à venir du gouvernement. Le gra...

Table des matières

  1. Denis Vaugeois
  2. Préface
  3. Introduction
  4. RAVIES
  5. Mercure
  6. Ubisoft
  7. La Cité du multimédia
  8. La Cité du commerce électronique
  9. Le Maglev et la Place des Amériques
  10. Sylvain Vaugeois renoue avec la Mauricie
  11. Mékinac en Mauricie
  12. Hines-Vaugeois
  13. Mort subite
  14. Rapport du coroner
  15. Conclusion
  16. Remerciements
  17. Sources et mot de la fin
  18. Crédit