Pierre Miville
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Pierre Miville

Un Suisse en Nouvelle-France

  1. 158 pages
  2. French
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Pierre Miville

Un Suisse en Nouvelle-France

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À propos de ce livre

NĂ© en 1602 dans le canton de Fribourg, en Suisse, Pierre Miville se fait mercenaire au service du cardinal de Richelieu Ă  Brouage, patrie de Champlain, aprĂšs avoir Ă©pousĂ© une Française avec qui il aura sept enfants. En 1649, les troubles de la Fronde poussent les Miville Ă  quitter la France pour la Nouvelle-France. MaĂźtre menuisier, Pierre Miville devient habitant et capitaine de la seigneurie de Lauson oĂč il vivra les vingt derniĂšres annĂ©es de sa vie. Ainsi, l'ancien mercenaire est le premier citoyen suisse Ă  s'Ă©tablir en permanence au Canada.Homme de caractĂšre, il aura des dĂ©mĂȘlĂ©s avec les autoritĂ©s coloniales. En 1664, il fomente une sĂ©dition qui l'envoie en prison. Son bannissement Ă  perpĂ©tuitĂ© de QuĂ©bec ne l'empĂȘchera pas de commercer avec l'intendant Jean Talon, pour lequel il construit une grosse barque, et de marier un de ses fils Ă  une fille du roi issue de la noblesse de l'Île-de-France.

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Informations

Année
2020
ISBN
9782897911072
I
Un Suisse chez le cardinal de Richelieu
Le pays est lĂ  oĂč l’on se peut vivre.
Proverbe gallican, xve siĂšcle
QuĂ©bec, Ă©tĂ© 1649. Les colons ont peur. Les Iroquois viennent de dĂ©truire la Huronie en massacrant 400 familles et des missionnaires. Quelque 600 Hurons trouvent refuge Ă  QuĂ©bec, 5 000 autres meurent de faim, alors que certains d’entre eux se dispersent dans diverses communautĂ©s ou Ă©pousent la cause de leurs ennemis. SecouĂ©e par les attaques des nations iroquoises, armĂ©es d’arquebuses grĂące aux Hollandais, la Nouvelle-France est au bord de la dĂ©route. CapturĂ©s, les jĂ©suites Jean de BrĂ©beuf et Gabriel Lalemant ont Ă©tĂ© mis Ă  mort le printemps prĂ©cĂ©dent. La destruction de la Huronie a rendu les Iroquois (mot qui vient du nom Iri-Akhoi et qui signifie « vĂ©ritable serpent ») plus audacieux, et la pression amĂ©rindienne coĂŻncide avec une disette survenue au printemps. La vieille France, aux prises avec des rĂ©voltes et en guerre avec l’Espagne, n’a pas les moyens d’intervenir en AmĂ©rique ; son peu d’intĂ©rĂȘt envers le Canada, oĂč l’hiver rĂšgne en maĂźtre cinq mois par annĂ©e, ne rĂ©side alors que dans les fourrures. Des colons songent Ă  partir pour la France ; d’autres s’apprĂȘtent Ă  le faire.
Au printemps, Louis d’Ailleboust, gouverneur intĂ©rimaire de la Nouvelle-France, avait Ă©tabli un camp volant composĂ© d’une quarantaine d’hommes dont la mission Ă©tait de patrouiller dans le Magtogoek, c’est-Ă -dire le fleuve Saint-Laurent, entre MontrĂ©al et QuĂ©bec. Bien que son initiative ait quelque peu accru la sĂ©curitĂ© sur l’important cours d’eau, la situation de la colonie ne s’est guĂšre amĂ©liorĂ©e : l’ennemi n’hĂ©site pas Ă  s’attaquer aux Trois-RiviĂšres et Ă  obliger le colon Ă  cultiver la terre l’arquebuse en bandouliĂšre. La crainte et l’effroi sont partout.
Dans la deuxiĂšme quinzaine du mois d’aoĂ»t, une rumeur se rĂ©pand comme une traĂźnĂ©e de poudre parmi la quelque centaine d’habitants du petit bourg qui tient lieu de capitale Ă  la fragile colonie laurentienne : une flotte fait voile vers QuĂ©bec et remonte le fleuve. Tous les regards se tournent alors vers l’est, en direction de l’üle d’OrlĂ©ans, Ă©piant l’horizon Ă  la recherche d’une mĂąture. Certains reprennent espoir et se mettent Ă  rĂȘver au dĂ©barquement de centaines de colons accompagnĂ©s d’une force militaire prĂȘte Ă  Ă©craser l’ennemi.
Les jours passent, et la rumeur de l’arrivĂ©e imminente de la flotte s’amplifie. Le 23 aoĂ»t, un premier navire apparaĂźt Ă  l’horizon : il glisse entre l’üle d’OrlĂ©ans et la cĂŽte sud du fleuve. Cinq autres navires, dont un de 300 tonneaux, lui succĂšdent dans les heures et les jours suivants. On connaĂźt le nom de cinq de ces navires : le Cardinal, le Bon-François, le Saint-Sauveur (appelĂ© aussi le Neuf) et le Notre-Dame, qui jaugent respectivement 300, 90, 150 et 250 tonneaux. On retrouve enfin l’Anglois, dont le tonnage est indĂ©terminĂ©. Outre la famille Miville, se trouve Ă  bord de l’un des navires Anne Gasnier, future directrice des filles Ă  marier, laquelle jouera, vingt ans plus tard, un rĂŽle important dans le mariage de l’un des Miville2.
Les passagers et les Ă©quipages sont contents d’arriver Ă  destination parce que la traversĂ©e de l’Atlantique est Ă©prouvante. Une barque, deux barques, trois barques se dĂ©tachent des navires et se dirigent, Ă  force de rames qui plongent et replongent dans l’eau Ă  un rythme rĂ©gulier, vers la grĂšve de la Basse-Ville de QuĂ©bec oĂč elles dĂ©chargent leurs cargaisons humaines et matĂ©rielles. Toute la population du petit bourg, ou presque, attend avec impatience le moment oĂč les arrivants mettront pied Ă  terre. Mais les impressions de la population de QuĂ©bec Ă  l’égard des nouveaux immigrants doivent sans doute ĂȘtre partagĂ©es. Les plus optimistes montrent leur satisfaction en accueillant Ă  bras ouverts les arrivants qui sont au nombre d’une centaine, matelots non compris. Quant Ă  la douzaine de femmes, cĂ©libataires ou veuves, qui dĂ©barquent sur la terre ferme, elles ont tĂŽt fait de retenir les regards gourmands des jeunes locaux, car les femmes françaises sont une denrĂ©e rare. Les autres, plus pessimistes, sont déçus de ne pas voir arriver des soldats dont la colonie a tant besoin. Certains colons n’hĂ©siteront d’ailleurs pas Ă  retourner en France dĂšs que l’occasion se prĂ©sentera. Il faut dire que les familles françaises prĂȘtes Ă  Ă©migrer ne se bousculent pas dans les ports de France, contrairement Ă  celles de l’Espagne, de la Grande-Bretagne et d’autres pays d’Europe. Pourquoi ? Nous ne le savons toujours pas.
Dans le groupe des nouveaux arrivants, les colons remarquent sans doute un homme d’ñge mĂ»r, aux ـ٧ ans bien sonnĂ©s, accompagnĂ© de sa femme et de six enfants. Une si grosse famille d’immigrants, c’est du jamais vu dans la colonie. Plus d’un curieux doit sans doute se dire que ce n’est pas avec un homme de cet Ăąge que le pays en imposera aux puissants Iroquois, avec qui l’hostilitĂ© rĂšgne depuis plus d’une vingtaine d’annĂ©es en raison des liens commerciaux de la Nouvelle-France avec les Innus (Montagnais), les Anishinabegs (Algonquins), les AbĂ©nakis et les Wendats (Hurons). Car, Ă  plus de 45 ans, un homme est dĂ©jĂ  vieux ou presque au XVIIe siĂšcle. « Qu’est-il donc venu faire en Nouvelle-France Ă  cet Ăąge et avec autant d’enfants ? », s’interrogent les habitants. D’autres, plus pragmatiques, reluquent les deux filles en Ăąge de convoler et calculent que la troisiĂšme sera mĂȘme nubile dans un an ! Six jeunes gens et des parents presque vieux : la colonie fait sans doute une bonne affaire. Mais quand mĂȘme, qui est cet homme ? D’oĂč vient-il ? Quoi qu’il en soit, la premiĂšre chose que font les immigrants Ă  leur arrivĂ©e Ă  QuĂ©bec est sans doute de rendre grĂące Ă  Dieu de les avoir conduits Ă  bon port.
Le siĂšge de La Rochelle
Le chef de cette famille de nouveaux arrivants se nomme Pierre Miville, et il est probablement plus dangereux pour l’Iroquois que bien d’autres hommes plus jeunes que lui. Car les armes, la guerre, les soldats
 il connaĂźt. Il a vu le jour en Suisse, dans le canton de Fribourg (ou tout prĂšs), vers 1602. Au XVIIe siĂšcle, ce pays d’un million d’habitants, qui comptait alors treize cantons, Ă©tait loin d’ĂȘtre aussi riche qu’il ne l’est aujourd’hui. Comme sa gĂ©ologie rocheuse ne lui permettait pas de nourrir une population trop nombreuse, ses dirigeants s’employaient Ă  tirer le meilleur parti de l’excĂšs de population en faisant de ses jeunes gens des soldats, qu’ils louaient Ă  divers pays.
L’émigration militaire suisse Ă©tait alors en plein dĂ©veloppement Ă  la suite des guerres que la monarchie française avait menĂ©es en Italie au XVe siĂšcle et de la...

Table des matiĂšres

  1. Pierre Miville. Un Suisse en Nouvelle-France
  2. Du mĂȘme auteur
  3. Introduction
  4. I ‱ Un Suisse chez le cardinal de Richelieu
  5. II ‱ Les Miville en Nouvelle-France
  6. III ‱ L’enracinement
  7. IV ‱ La rĂ©bellion du Suisse
  8. V ‱ La mort du Suisse
  9. VI ‱ La difficile succession
  10. VII ‱ François Miville
  11. VIII ‱ Les sƓurs Miville
  12. IX ‱ Jacques Miville
  13. Conclusion
  14. Lexique
  15. Galerie des personnages
  16. Bibliographie
  17. Crédit