L'Histoire nationale du Québec
eBook - ePub

L'Histoire nationale du Québec

Entre bon-ententisme et nationalisme, de 1832 à nos jours

  1. 386 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

L'Histoire nationale du Québec

Entre bon-ententisme et nationalisme, de 1832 à nos jours

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Préconisant une approche à la fois chronologique et thématique qui couvre la période allant de 1832 jusqu'à nos jours, cet ouvrage collectif porte sur la dualité idéologique qui teintera la création des programmes et des manuels scolaires, mais également la querelle des écoles historiographiques de Québec etdeMontréal.Les auteurs présentent la pensée des tenants de la bonne entente avec le conquérant britannique et le Canada anglais ainsi que celle de ceux qui ont une vision plus nationaliste du parcours historique des Québécois, prônant l'affirmation et l'émancipation de lanation.Un livre profond et accessible sur l'un des volets les plus importants de l'histoire des idéologies au Québec depuis le début de l'enseignement de l'histoire nationale.Avec des textes de Michel Allard, Félix Bouvier, Alex Bureau, Charles-Philippe Courtois, Alexandre Lanoix, Olivier Lemieux et Jean-Philippe Warren.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à L'Histoire nationale du Québec par Michel Allard, Alex Bureau, Alexandre Lanoix, Olivier Lemieux, Jean-Philippe Warren en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Éducation et Histoire de l'éducation. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2021
ISBN
9782897912284
CHAPITRE 1
Les premiers manuels d’histoire nationale (1830 à 1905) : la prépondérance de la bonne entente
Alex Bureau
La place du manuel dans le cours d’histoire du XIXe siècle
L’enseignement de l’histoire nationale dans les écoles du Québec ne serait véritablement apparu qu’autour de 1826, alors que Jacques Labrie, médecin ayant ouvert une petite école à Saint-Eustache, y aurait enseigné l’histoire du Canada1. Dans les collèges, ce n’est qu’en 1830 que l’enseignement de l’histoire est séparé des belles-lettres et que certains professeurs se spécialisent2. Bien que l’historien Pierre Savard affirme que l’abbé Holmes serait celui qui a introduit l’histoire moderne3 au petit séminaire de Québec, Paul Aubin, dans L’histoire nationale à l’école québécoise : regards sur deux siècles d’enseignement, conclut qu’il serait surprenant que Holmes, arrivé comme nouveau professeur en 1827, ait fait accepter une telle révolution dans ses premières années d’enseignement4. Quoi qu’il en soit, la première confirmation officielle qu’un cours d’histoire a été donné provient du journal d’un ancien élève du séminaire de Québec. Dans ce journal, l’auteur y décrit un discours de fin d’année prononcé par l’abbé Holmes : « [L]es élèves de seconde ont appris l’histoire du Canada jusqu’à la Conquête5. » Une autre attestation vient cette fois de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, dans laquelle un rapport d’école « dans la colonne “livres dont ont [sic] se sert”, indique qu’on y fait usage d’une “histoire du Canada” en 18466 ». Ce pourrait être la première mention d’un véritable manuel d’histoire en usage. Tout porte à croire que ce serait le manuel de Joseph-François Perrault ou celui des Frères des écoles chrétiennes. Avant de poursuivre, il importe cependant d’établir en quoi consiste un cours d’histoire au XIXe siècle.
À l’époque, les conditions sont très différentes de la période contemporaine. L’enseignement de l’histoire occupe une place bien inférieure à la langue, à la littérature, à l’arithmétique et à la grammaire, et ne figure dans aucun programme officiel avant 1861. Paul Aubin mentionne toutefois que l’absence de la discipline dans les documents officiels signifie simplement que « c’était tout au plus une matière secondaire7 ». En ce qui concerne la formation des maîtres, la plupart des enseignants ne suivent aucun cours d’histoire à l’école normale. Pour ce qui est des aspirants enseignants qui se présentent simplement devant les bureaux d’examinateurs sans formation préalable pour obtenir leur brevet d’enseignement, ils ne sont même pas questionnés sur le sujet8. Les futurs enseignants devaient donc s’instruire par eux-mêmes dans cette discipline. En plus de la formation des maîtres, la conjoncture sociale différait également de la situation contemporaine : Un simple coup d’œil sur les statistiques scolaires nous apprend trois choses : bon nombre d’enfants ne fréquentaient pas l’école régulièrement, seules les écoles urbaines offraient un programme d’étude complet ; et le cours d’histoire était souvent supprimé dans les écoles rurales9. Il faut donc en déduire que des cours d’histoire étaient donnés, mais qu’il n’y avait aucune uniformité quant à leur contenu et même quant à leur tenue. En ce qui concerne le déroulement d’une leçon d’histoire au Canada au XIXe siècle, peu de témoignages ont été laissés. Par contre, il est possible de faire des parallèles avec ce qui se passait en France et ce que Philippe Aubert de Gaspé écrit dans ses Mémoires10 : les cours d’histoire débutaient par une interrogation individuelle ou collective pour vérifier les savoirs acquis à la dernière leçon ou entre les leçons, suivie d’une lecture à voix haute du manuel ponctuée de commentaires de la part de l’enseignant11. « Au total, l’enseignement historique sollicite davantage la mémoire – une mémoire qui fait retenir des dates, des événements et des personnages dont on pense qu’ils constituent une grille de lecture du monde – que la réflexion12. » La présence de nombreuses questions à poser aux élèves à la fin des chapitres des manuels confirme ce mode de fonctionnement.
D’autre part, la situation économique altérait le cours d’histoire. Au début de la période qui nous intéresse, rares étaient les classes où tous les élèves avaient accès à un manuel13. La plupart du temps, seul l’enseignant en possédait un pour donner le cours. Dans plusieurs éditions, notamment celles de Garneau, de Toussaint, des Frères des écoles chrétiennes et de Hodgins, on trouvait à la fin de chaque chapitre des questions à poser aux élèves. Ces séries de questions illustrent à quel point la mémoire et l’apprentissage par cœur sont valorisés. Dans les établissements privés comme le petit séminaire de Québec, les professeurs qui avaient un intérêt particulier pour l’histoire préféraient dicter des cours qu’ils préparaient eux-mêmes14. Ainsi, il est permis de conclure que, pour tous ceux qui ont appris l’histoire à l’école primaire, le manuel a été la source unique de leurs connaissances historiques15. Il faut toutefois apporter une nuance à ce propos. Les manuels ne possédaient pas le rayon d’action ni la portée qu’on l...

Table des matières

  1. L'Histoire nationale du Québec. Entre bon-ententisme et nationalisme, de 1832 à nos jours
  2. Remerciements
  3. Préface
  4. Introduction
  5. PREMIÈRE PARTIE • L’histoire nationale à l’école et les deux grandes sensibilités historiques avant la Révolution tranquille
  6. CHAPITRE 1 • Les premiers manuels d’histoire nationale (1830 à 1905) : la prépondérance de la bonne entente
  7. CHAPITRE 2 • L’enseignement de l’histoire du Canada et les sensibilités loyalistes et nationalistes (1905-1945)
  8. CHAPITRE 3 • L’évolution de l’historiographie et les manuels d’histoire du Canada (1945-1966)
  9. DEUXIÈME PARTIE • La Révolution tranquille et la diffusion de l’histoire nationale
  10. CHAPITRE 4 • À la recherche d’une autorité… Le rapport Parent et l’historiographie canadienne-française
  11. CHAPITRE 5 • L’enseignement de l’histoire à l’heure du Document C
  12. CHAPITRE 6 • Consolidation et opposition des écoles historiographiques de Montréal et de Québec : regard sur les manuels scolaires de 1966 à 2006
  13. CHAPITRE 7 • L’enseignement de l’histoire au fil des ans dans la revue L’Action nationale depuis les années 1940
  14. CHAPITRE 8 • Notre maître le passé, ou l’avenir ? Cité libre et l’historiographie canadienne-française
  15. CHAPITRE 9 • Réécrire pour l’avenir : Parti pris et l’historiographie québécoise
  16. TROISIÈME PARTIE • Débats actuels en enseignement de l’histoire
  17. CHAPITRE 10 • L’identité anglo-québécoise et l’enseignement de l’histoire nationale du Québec et du Canada depuis les années 1960
  18. CHAPITRE 11 • Émergence et trajectoire des controverses entourant l’enseignement de l’histoire au Québec et au Canada
  19. CHAPITRE 12 • Témoignage : un grand débat sur l’enseignement-apprentissage de l’histoire au Québec, 2006-2017
  20. CONCLUSION • Deux siècles de rivalité entre nationalisme et bon-ententisme dans l’enseignement de l’histoire nationale
  21. Crédit