Confidences de Jean Larin
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Confidences de Jean Larin

Suivi de Les mémoires de jeunesse de Benjamin Larin

  1. 200 pages
  2. French
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Confidences de Jean Larin

Suivi de Les mémoires de jeunesse de Benjamin Larin

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À propos de ce livre

Jean Larin a été une des figures importantes de la télévision de Radio-Canada pendant près de 25 ans, entre 1966 et 1991. Correspondant à Québec et à Ottawa, il s'illustre ensuite sur la scène internationale en étant dépêché à Washington, à Londres et brièvement à Pékin.Il retourne aux études à l'âge de 45ans pour devenir avocat. Il exerce cette profes­sion pendant une quinzaine d'années au cours desquelles il conçoit et met en oeuvre des projets de développement en Afrique de l'Ouest. De retour aux sources, il termine sa carrière comme directeur exécutif de Radio-Canada International.Dans cet ouvrage, Jean Larin se confiesur sa carrière profes­sionnelle et les risques associés au métier de grand reporter, mais aussi sur sa vie personnelle et ses combats contre la sclérose en plaques, l'alcoolisme et le cancer. Par devoir de mémoire, Jean Larin tenaità faire suivre son témoignage par celui de son père. Benjamin Larin s'est enrôlé à titre volontaire dans l'armée canadienne au début des années 1940, alors que la guerre faisait rage en Europe. Ses souvenirs nous révèlent les conditions de vie à Montréal, danslequartier Snowdon-Notre-Dame-de-­Grâce, de 1913 à 1935. Débrouillard et travaillant, il a su traverser la crise écono­mique de 1929 avec laremarquable sérénité dont il a fait preuve toute sa vie. Une bellepasserelle entrele passé et le présent.Jean Larin a été journaliste pendant une vingtaine d'années à la télévision et à la radio de la Société Radio-Canada à des postes notamment de correspondant à Québec, à Ottawa, à Washington et brièvement à Pékin. Ensuite il est retourné aux études pour devenir avocat. Il a exercé cette profession pendant une quinzaine d'années au cours desquelles il a aussi conçu et mis en oeuvre des projets de développement en Afrique de l'Ouest. Il a terminé sa carrière comme directeur exécutif de Radio-Canada International. Il a écrit ce manuscrit à l'âge de 77 ans.Benjamin Larin est né en 1913 à Snowdon dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. Il a complété l'école primaire, puis quelques certificats de spécialités en plomberie, un métier qui lui a permis de faire vivre une famille de six enfants. À l'âge de 88 ans, il a appris à se servir d'un ordinateur pour écrire des anecdotes de sa vie d'enfance et d'adolescent dans ce quartier de Montréal situé à l'époque à la frontière de la ville et de la campagne. La pauvreté n'a jamais altéré sa détermination et sa bonne humeur. Il est décédé en novembre 2006.

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Informations

Chapitre 1
Mon enfance
Les psychologues disent que les premières années jusqu’à 6 ans sont déterminantes. Comme j’étais l’aîné, mes parents ont eu le temps et le désir aussi de bien m’encadrer, j’ai donc d’excellents souvenirs de ma petite enfance. J’étais aimé de mes parents qui m’ont bien préparé. Je n’avais que 4 ans lorsque ma mère, par exemple, m’a appris à lire et à écrire. Cela m’a permis de commencer l’école primaire dès l’année suivante, ce qui n’était pas courant. Aussi, parce que j’avais une facilité à apprendre, la direction de l’école m’a ensuite fait sauter la cinquième année. Pour gagner un peu d’argent de poche, je servais la messe, tôt le matin avant l’école. Une messe ordinaire payait 10 cents, une grand-messe, qui durait plus longtemps, 25 cents. Lors de funérailles ou de mariages, les parents nous donnaient parfois des pourboires d’un dollar. Dans ces occasions, je me sentais riche et, pour fêter ma nouvelle fortune, je courais chez l’épicier du coin m’acheter une petite bouteille de Pepsi et un sac de chips que je consommais sur place. Le plaisir que je ressentais alors était immense ! Plus tard, j’ai compris que la rareté crée la valeur.
Mon école primaire se nommait Saint-Antonin et était située à environ un kilomètre de la maison dans le quartier Snowdon à Montréal. Dans les premières années, j’y allais à pied, seul, même à l’âge de 5 ans. Tous les midis, je revenais dîner à la maison, puis je retournais à l’école, toujours à pied. Tous les jours donc, je marchais au moins quatre kilomètres. Plus tard, avec mes économies générées par le service des messes, je me suis acheté une bicyclette d’occasion, avec les conseils de mon père qui en est devenu le mécanicien attitré. Si je me souviens bien, je l’ai payée 10 $. Comme elle était équipée de gros pneus et d’une seule vitesse, il me fallait de la force et de l’énergie pour monter les côtes. Avec cette bécane, j’allais même jusqu’au lac des Castors dans le parc du Mont-Royal autour duquel je filais à haute vitesse. Une fois, j’ai frôlé de trop près des piétons qui m’en ont fait le reproche. Tout en pédalant, je me suis retourné pour leur répondre d’aller au diable et j’ai perdu le contrôle de mon bolide pour plonger dans le lac. Les badauds qui m’avaient interpellé ont bien rigolé. En plus d’être humilié, je suis revenu à la maison tout mouillé et frissonnant.
En plus du vélo, avec des amis qui étaient souvent de langue anglaise, je jouais l’été à la balle molle et l’hiver au hockey dans des ligues interparcs. J’étais assez doué dans la pratique de ces deux sports. Une incitation supplémentaire à pratiquer ces sports était la présence à nos parties de jeunes filles de mon âge que je trouvais belles et que je voulais impressionner.
Hiver comme été, ma vie d’enfant se passait à l’extérieur, en plein air. Il faut dire qu’à l’époque il n’y avait ni télévision ni Internet. Mes parents ont acheté leur premier appareil de télévision en 1953. J’avais alors 10 ans. Il n’y avait qu’un seul poste bilingue (Radio-Canada/CBC), qui ne diffusait que quelques heures en soirée. Ce fut tout un événement et j’y reviendrai.
Mon père, Benjamin, était plombier. Il était employé par un de mes oncles, Gérard Franc, un frère de ma mère. Il était payé à l’heure. Lorsqu’il y avait beaucoup de demandes, il faisait un salaire raisonnable. Si la demande baissait, son salaire suivait. Ma mère, Agnès, était femme au foyer et c’était devenu un travail à temps plein avec la famille qui grossissait. Elle a mis au monde six enfants vivants, en plus de subir trois fausses couches. Mon père, un Montréalais, a terminé son école primaire et il a dû en plus étudier pour obtenir ses permis de maître-plombier et de technicien en brûleurs à l’huile et de soudeur. L’équivalence aujourd’hui, selon moi, serait un diplôme d’études professionnelles. Ma mère, qui venait de la campagne où il n’y avait qu’une école primaire, y a eu son instruction de base. Mais tous les deux étaient aussi très curieux et ils aimaient apprendre. Ce goût d’apprendre fut pour nous, leurs enfants, un gros avantage, car ils nous encourageaient à étendre nos connaissances. Mon père était créatif, imaginatif et ingénieux. Il pouvait réparer presque tout, notamment nos bicyclettes et plus tard nos scooters et nos voitures. Ma mère était volontaire et ambitieuse pour elle-même et pour ses enfants. Malgré sa lourde charge familiale, elle a suivi des cours pour s’améliorer pendant presque toute sa vie. La couture pour confectionner ou réparer tous les vêtements de la famille, la fabrication de chapeaux, le tissage sur métier, l’anglais, le bridge, pour n’en nommer que quelques-uns. Elle a aussi travaillé pendant plusieurs années à l’écriture d’un livre sur ses origines et sa petite enfance. D’où viens-tu Agnès ? est le titre de son livre qui a été publié1 et qui a connu un certain succès. Elle a même été interviewée à ce sujet par l’animateur Pierre Paquette lors de l’émission Le temps de vivre à la télévision de Radio-Canada. Pas mal pour une femme qui n’avait qu’une sixième année ! Elle a même consacré la dernière décennie de sa vie active à accompagner des mourants à l’Institut de gériatrie de l’Université de Montréal où elle est d’ailleurs elle-même décédée plus tard, à 93 ans.
Très jeune, la mort s’est révélée dans ma vie. Le sort a voulu que deux des onze frères de ma mère en plus de ma grand-mère maternelle meurent dans une période de trois ans (1954 à 1957).
Mes deux oncles maternels sont décédés au début des années 1950. Le premier a été retrouvé sans vie par le cadet de ses trois jeunes fils alors qu’il était assis dans son fauteuil préféré avec une cigarette aux doigts. Il avait 44 ans et était un entrepreneur en construction. Il avait du succès et il était aussi un fidèle consommateur de Bols Gin2. Le deuxième s’est suicidé alors qu’il n’avait pas tout à fait 36 ans. Les deux tragédies ont laissé des veuves éplorées encore jeunes et de nombreux orphelins encore dans l’enfance. Ces deux événements d’une très grande tristesse m’ont marqué, car je n’avais que 10 et 12 ans. Mais j’imagine aussi la peine de ma grand-mère maternelle qui venait de perdre deux de ses fils.
Cette grand-mère est la seule de mes grands-parents que j’ai connue, car mes deux grands-pères sont morts avant ma naissance et ma grand-mère paternelle est morte lorsque j’étais encore bébé.
Donc, grand-mère Émilia Franc, née St-Germain, que nous appelions familièrement mémère, avait été affligée d’un accident vasculaire cérébral plusieurs années avant son décès en 1957 et elle s’exprimait avec difficulté. Je ne l’ai pas connue en pleine possession de ses facultés. Elle vivait à Sainte-Thérèse de Blainville, mais elle venait tous les mois vivre une semaine chez nous. Moi, ce que j’aimais le plus quand elle venait chez nous, c’est qu’elle s’affolait bruyamment lorsque mon père ou ma mère me disciplinait. Elle criait : non, non, non ! Mes parents me laissaient alors faire à ma guise. Ce que j’aimais le moins, c’était de l’accompagner en tramway à l’oratoire Saint-Joseph où elle aimait faire ses dévotions. Une fois qu’elle avait terminé, nous nous dirigions vers une boutique d’objets « sacrés » où elle achetait soit une statue, soit un chapelet ou encore un scapulaire3 destiné à protéger un de ses douze enfants vivants. Avant de quitter le sanctuaire, je devais l’amener à un kiosque un peu à l’écart de la boutique où un prêtre bénissait ses achats. Moi, j’aurais vraiment préféré qu’elle m’achète une crème glacée. Elle est décédée à 72 ans en 1957 d’un cancer des intestins, après d’atroces souffrances. Ma mère qui l’a accompagnée jusqu’à son dernier souffle nous a dit qu’elle était morte comme une sainte.
Tous ces événements nécessitaient la présence de toute la famille pendant deux ou trois jours au salon mortuaire. J’avais une dizaine d’années lors du décès de mes oncles et, avec mes cousins, nous nous défions à qui toucherait le premier au corps embaumé dans le cercueil. Évidemment, ces événements nous faisaient vivre les larmes et la grande tristesse de ma mère et des parents concernés. Par la suite, ma mère s’est prise d’une dévotion particulière pour la fête annuelle du cimetière où nous devions aller nous recueillir sur la tombe de ces personnes disparues. Ce rituel macabre, selon mes souvenirs, a duré plus de cinq ans.
De tous ces décès, c’est celui de l’oncle qui s’est suicidé qui m’a le plus marqué. Il était le plus jeune et il me paraissait beau avec le panache d’une vedette de cinéma. Dans ma vision d’enfant, tel un héros, il a osé fuir l’armée et se cacher dans des camps de bûcherons lors de la Deuxième Guerre, lorsque le gouvernement fédéral a imposé la conscription qui obligeait presque tous les hommes à s’enrôler dans l’armée pour aller combattre en Europe. Pour moi, cet oncle faisait figure de rebelle et, avant son suicide, ce modèle m’attirait. Sa mort violente m’a troublé, d’autant plus qu’elle est demeurée sans explication et mystérieuse. Encore aujourd’hui, je pense que j’aurais vraiment aimé qu’il vive plus longtemps pour mieux le connaître.
Notes

1. D’où viens-tu Agnès ?, Éditions Bergeron inc., 1980.
2. Une marque de gin. Une boisson alcoolique fabriquée en Hollande.
3. C’était souvent un morceau de tissu qui aurait appartenu à un saint comme le frère André, fondateur de l’Oratoire. Cet objet une fois béni avait, selon les croyances de cette époque, le pouvoir de protéger la personne qui le portait sur elle. Plus tard, quand j’ai travaillé en Afrique, des sorciers vendaient des amulettes et des gris-gris avec, paraît-il, les mêmes propriétés magiques.
Chapitre 2
Le collège de Montréal
À mon époque, il n’y avait ni garderie, ni prématernelle, ni maternelle. Un parcours à l’école publique primaire comptait sept années. L’école secondaire, cinq. Après, c’était un peu l’inconnu. Pour faire des études supérieures, la voie royale était le cours classique. Mais la presque totalité des établissements qui l’offraient étaient privés, donc il fallait payer. À 11 ans, mes parents avaient déjà cinq enfants et n’avaient vraiment pas les moyens de m’envoyer étudier dans un collège privé. Quand même j’aurais servi trois messes par jour sept jours par semaine comme enfant de chœur, nous n’y serions jamais arrivés financièrement. Mon sort semblait donc scellé. Ce serait l’école secondaire publique et, ensuite, l’inconnu. De plus, il y avait une forme de conviction de classe que le collège était réservé surtout aux familles riches. Or, nous étions une famille d’origine ouvrière. Toutefois, à cette époque, il y avait une sortie d’exception dont nous ignorions l’existence, mais que le vicaire de la paroisse, qui me connaissait comme enfant de chœur, a proposée à mes parents. Si j’avais l’intention de devenir prêtre, nous informe-t-il, un organisme nommé l’Œuvre des vocations paierait tous mes frais de scolarité. Ma mère, qui avait de l’ambition pour deux, accepta de rencontrer les autorités de cet organisme avec moi. Elle me prépara comme jadis avant mon école primaire. Il fallait convaincre le représentant de l’Œuvre des vocations que j’étais du bon matériel pour devenir prêtre. Honnêtement, moi qui étais déjà très attiré par les filles, je n’avais jamais eu l’intention d’enfiler la soutane. Mais, sous la direction de ma mère, j’ai bien appris le rôle que j’aura...

Table des matières

  1. Confidences de Jean Larin. Suivi de Les mémoires de jeunesse de Benjamin Larin
  2. Introduction
  3. CHAPITRE 1 • Mon enfance
  4. CHAPITRE 2 • Le collège de Montréal
  5. CHAPITRE 3 • Université de Montréal au Département de science politique, Faculté des sciences sociales
  6. CHAPITRE 4 • Journalisme à Radio-Canada à Ottawa
  7. CHAPITRE 5 • Journalisme à Radio-Canada à Montréal
  8. CHAPITRE 6 • Correspondant parlementaire de Radio-Canada à Québec
  9. CHAPITRE 7 • Des élections générales à la crise d’Octobre en 1970
  10. CHAPITRE 8 • Une maladie rare et combien effrayante
  11. CHAPITRE 9 • Correspondant parlementaire à Ottawa
  12. CHAPITRE 10 • Les élections fédérales de 1972
  13. CHAPITRE 11 • Élections générales du Québec en 1973
  14. CHAPITRE 12 • Correspondant à Washington : le Watergate
  15. CHAPITRE 13 • Brouillard
  16. CHAPITRE 14 • 1975-1978, correspondant à Londres
  17. CHAPITRE 15 • Retour à Montréal
  18. CHAPITRE 16• Correspondant à Pékin en République populaire de Chine
  19. CHAPITRE 17 • Grève des journalistes et enseignement au Sénégal
  20. CHAPITRE 18 • Journalisme d’enquête et émissions spéciales
  21. CHAPITRE 19 • Retour au Téléjournal
  22. CHAPITRE 20 • Chez les Alcooliques anonymes
  23. CHAPITRE 21 • Émission Le Point
  24. CHAPITRE 22 • Retour aux études… en droit
  25. CHAPITRE 23 • Pratique du droit
  26. CHAPITRE 24 • De retour à Radio-Canada, mais comme gestionnaire
  27. CHAPITRE 25 • La retraite
  28. CHAPITRE 26 • Les dividendes de la sobriété
  29. CHAPITRE 27 • La famille
  30. CHAPITRE 28 • Mes enfants
  31. CHAPITRE 29 • France
  32. CHAPITRE 30 • Le cancer
  33. Conclusion
  34. Les mémoires de jeunesse de Benjamin Larin
  35. Avant-propos
  36. Épilogue
  37. Crédits