Convention nationale de Saint-Basile
(Nouveau-Brunswick)
Les 19 et 20 août 1908
À la frontière de deux pays et de deux Sociétés
CONVENTION DE SAINT-BASILE 1908
PROGRAMME :
Le mercredi 19 août
10 heures : messe en plein air
Célébrant : Mgr J. Hébert, V.-G., du diocèse de Saint-Jean
Sermon par le R. P. Chiasson, Eudiste, Supérieur du Collège Sainte-Anne
Discours de bienvenue par Mgr Dugal, V.-G., et curé de Saint-Basile
2 ½ de l’après-midi : Ouverture du congrès par le président
Les commissions se réunissent sous la présidence de leurs rapporteurs respectifs, dans quatre salles différentes tandis que des orateurs, MM. Cyprien Martin, l’hon. Docteur Landry, Ministre de l’agriculture pour le N.-B., Mgr Mathieu, directeur de l’Université Laval, Pius Michaud, M. P., O. Turgeon, M. P. adressent la parole à la foule.
8 heures du soir : Illuminations ; feux de Bengale sur le monticule où se dressait l’autel. La féerie est entrecoupée par un discours de M. l’abbé Gauthier, D. D., et terminée par un discours de l’abbé P. Belliveau.
Le jeudi 20 août
8 ½ du matin : service commémoratif pour les âmes des aïeux. Chant rendu par un chœur puissant, fourni d’un choix de toutes les voix présentes.
10 heures : reprise des travaux des diverses commissions.
Discours adressés à la foule par le juge Breaux, de la Nouvelle-Orléans ; M. Read ; M. Keegan ; l’abbé Thomas Albert ; l’honorable Patrice Thériault, sénateur du Maine.
Midi : Banquet de cent cinquante couverts, au réfectoire du couvent, présidé par Mgr Dugal, santés au roi et au pape. Toasts aux nationalités – sœurs étrangères, proposé par l’honorable Willie Comeau ; réponse par M. le sénateur Costigan ; toast à nos frères les Canadiens français ; proposé par M. Chiasson, D. D., de l’Île Saint-Jean, réponse par Mgr Mathieu, recteur de l’Université Laval ; aux Acadiens, toast proposé par Mgr Dugal, réponse par M. Breaux, juge en chef de l’État de la Louisiane.
2 ½ heures de l’après-midi : À la reprise des travaux du congrès, tous les délégués et les membres étant présents, M. le sénateur Poirier, secondé par M. le sénateur Comeau, soumet la résolution suivante, qui est adoptée à l’unanimité :
« Attendu qu’il est juste et désirable que l’histoire de notre pays soit écrite selon les faits, et, qu’à cette fin, les pièces et documents où les historiens vont puiser soient fidèles, impartiaux, et, autant que possible, complets ;
« Et attendu que le recueil connu sous le titre “Selections from the Public Documents of Nova Scotia,” ou simplement, “Nova Scotia Archives”, » recueil collectionné, ordonné et publié, en 1869, sous l’autorité de la législature de la Nouvelle-Ecosse, et dans lequel les historiens qui traitent le sujet du grand dérangement de 1755, puisent presque tous leurs renseignements, est, (ainsi qu’il appert par le Mémoire ci-contre) partial et incomplet, quant à la période historique qu’il couvre ;
« Résolu : Le congrès Acadien prie respectueusement Son Honneur le lieutenant-gouverneur en Conseil, l’honorable Conseil Législatif et la Maison d’Assemblée de la Nouvelle-Ecosse, de vouloir bien instituer une commission chargée de réviser et de compléter, sans parti pris, impartialement, sans omission de pièces essentielles et dans un large esprit de vérité historique, le recueil des “Nova Scotia Archives.” »
COMITÉ EXÉCUTIF :
Officiers généraux
Président : M. Cyprien Martin
Vice-présidents : M. le Sénateur Comeau pour la Nouvelle-Écosse ; l’honorable M. Olivier LeBlanc pour le Nouveau-Brunswick ; M. le Dr A. A. LeBlanc pour le Cap Breton ; M. J. Blanchard, inspecteur des écoles françaises pour l’Île-du-Prince-Édouard ; M. le juge Breaux (Nouvelle-Orléans) pour les États-Unis
Secrétaire : M. le Sénateur Poirier
Secrétaire-adjoint : M. Prudent L. Mercure
Trésorier : M. le juge Landry
COMMISSIONS :
1ère commission : De l’enseignement du français dans les écoles
Rapporteur : l’honorable C. H. LaBillois
2e commission : Agriculture et colonisation
Rapporteur : Mgr M. F. Richard
3e commission : La presse acadienne
Rapporteur : M. Joseph Buote, directeur de L’Impartial, Tignish
4e commission : Sur les relations des Acadiens des provinces Maritimes, des États-Unis et de la province de Québec entre eux
Rapporteur : M. Jean H. LeBlanc, de Fitchburg, Mass.
RÉSOLUTIONS
Résolutions de la 3e commission :
1. Que nos rédacteurs de journaux acadiens donnent chaque semaine un article de fond, et se servent le moins possible de reproductions de journaux étrangers. Que tous nos hommes de professions libérales et tous ceux qui savent écrire, écrivent de temps à autre des articles pour les journaux acadiens.
2. Que les directeurs des journaux acadiens soient priés d’user d’une grande prudence dans le choix des articles qu’ils publient.
3. Que les éditeurs des journaux acadiens doivent s’unir en adoptant de fortes résolutions pour empêcher l’abus qui se pratique aujourd’hui de recevoir un journal sans le payer d’avance.
4. Que les sociétés acadiennes, à savoir, la Société Mutuelle l’Assomption et l’Association Acadienne de Secours Mutuels de l’Ile du Prince-Édouard, donnent de préférence leur patronage aux journaux acadiens.
5. Que chaque société acadienne de Secours mutuels ou autre s’abonne à nos journaux.
6. Qu’il est désirable que chaque curé acadien se constitue agent des journaux acadiens dans sa paroisse.
7. Que les abonnés des journaux acadiens payent leur abonnement d’avance.
Commission de l’enseignement du français dans les écoles :
Que le travail lu par M. le sénateur Comeau soit adopté, en tant que base servant aux résolutions à proposer.
Que le Congrès décrète que les bureaux d’Éducation de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ont bien mérité de l’Acadie en dotant les écoles publiques d’une série de livres français de lecture ; et que copie de cette résolution soit envoyée aux surintendants de l’Éducation de l’une et de l’autre province.
Que le Congrès constate que les inspecteurs d’écoles françaises du N.B. et de la N. E. sont absents du Congrès de Saint-Basile et, qu’ils se sont également tenus à l’écart de celui de Caraquet.
Que le Congrès invite tous les Acadiens à faire partie de la Société Mutuelle de l’Assomption.
Que le Congrès adopte la proposition de M. le docteur Gaudet, Grand chancelier de la Mutuelle, secondée par M. P. Veniot, à l’effet que le Bureau Médical du N.B. soit aussi, de son côté, prié de remplir la première vacance du Bureau Médical de la province par un médecin français.
La Commission recommande qu’un comité composé de messieurs : le juge Landry, le sénateur Poirier, le Dr E. T. Gaudet, P. Veniot, Auguste Daigle, et Édouard De Grâce, soit autorisé à s’aboucher avec le Bureau d’Éducation du Nouveau-Brunswick au sujet des réformes à faire à l’École normale, ces réformes étant celles-là mêmes qui furent demandées lors de l’assemblée tenue à Moncton en 1904 au sujet de la nomination de conférenciers pédagogiques pour les Acadiens.
Que le Congrès ratifie la proposition du R. P. A. D. Cormier, C. S. C., secondée par l’honorable A. D. Richard, qu’il soit fait instance auprès des inspecteurs d’école français et des instituteurs et des institutrices du N. B. et de la N. E., pour qu’ils tiennent chaque année des congrès spéciaux du corps enseignant, aux fins de propager et de perfectionner l’enseignement du français dans les écoles publiques.
Que le Congrès ratifie la proposition suivante de M. le sénateur Poirier et de l’honorable M. Willie Comeau :
Attendu que les Acadiens désirent que leurs enfants, garçons et filles, reçoivent tous une bonne éducation dans les deux langues officielles du Canada, et que leur connaissance de la langue anglaise ne soit pas inférieure à celle des enfants de nos concitoyens anglais,
Attendu que le moyen le plus sûr pour arriver à ce résultat, moyen reconnu par les maîtres en pédagogie du monde entier et tout spécialement recommandé par la Commission Royale de la N. E., en 1900, est de procéder du connu à l’inconnu, c. à d., ...