Chapitre 1
La distinction entre l’érotisme
et la pornographie
La différence entre érotisme et pornographie tient souvent du jugement moral, de goût ou de valeur. D’ailleurs, l’expression très célèbre d’Alain Robbe-Grillet exprime bien les difficultés de faire une distinction: «La pornographie, c’est l’érotisme des autres». Il sera évidemment impossible de travailler avec de tels critères dans l’absolu. Seulement, cette distinction est trop importante dans l’opinion publique pour mettre de côté tout ce débat. D’autant plus que les œuvres qui traitent de sexualité s’insèrent presque inévitablement dans cette distinction en cherchant souvent la limite où une œuvre passe de pornographique à érotique dans l’opinion publique. C’est le cas des œuvres d’Annie Sprinkle, de Marlene Dumas et de Pipilotti Rist.
Par ailleurs, il faut noter qu’il ne s’agit que d’un échantillon de convenance. Le but principal de cet ouvrage n’est pas d’élaborer une recension exhaustive de toutes les distinctions formulées entre l’érotisme et la pornographie, un projet qui pourrait faire l’objet d’un ouvrage en soi, mais qui ne nous permettrait pas d’analyser de manière plus fine ces œuvres intéressantes. De plus, il s’agit d’un échantillon plutôt contemporain; cinquante ou cent ans auparavant, le discours n’aurait pas été le même. Par exemple, contrairement à son aspect populaire et accessible d’aujourd’hui, la pornographie fut longtemps réservée à une élite. En effet, selon l’auteur du livre de référence sur l’histoire de la pornographie The Secret Museum, Walter Kendrick, la pornographie a été le privilège des gentlemen, de la découverte des fresques à Pompéi jusqu’à la fin du XIXe siècle (1987, p. 45). Seule une élite éduquée avait les outils nécessaires pour gérer ces représentations licencieuses et surtout pour protéger le reste de la population de ces images dangereuses pour l’hygiène publique. Kendrick conclut son essai en affirmant que les féministes antipornographie n’ont fait que reprendre le rôle de protecteur des gentlemen face à la pornographie (1987, p. 236-239). D’une affaire d’élite à une réalité de masse, le phénomène de la pornographie change considérablement selon les époques. Ce qui nous rappelle la justesse de l’expression du même auteur: «le mot “pornographie” désigne un argument et non une chose» (1987, p. 31). En d’autres mots, tout est une question d’horizon d’attente. Notons aussi que la pornographie d’hier peut devenir l’érotisme d’aujourd’hui. Tout porte à croire que la distance du temps crée l’écart nécessaire face aux représentations sexuelles pour les concevoir comme érotiques. Cette distance permet à la représentation d’acquérir des qualités ou des traces historiques, et ces mêmes qualités la rachètent socialement.
En fait, vouloir différencier l’érotisme de la pornographie est une réaction presque inévitable. L’existence de deux types de représentation à caractère sexuel est un fait de société commun à tout l’Occident. Chaque citoyen semble avoir sa propre idée sur le sujet. Il existe donc une multitude de distinctions entre l’érotisme et la pornographie. Qui plus est, la nécessité de les distinguer sera singulièrement importante chez les féministes contre la pornographie, particulièrement chez les féministes des États-Unis, où la lutte antipornographie commence et où s’articule cette distinction avec le plus de ferveur partisane. Comme le souligne le philosophe Ruwen Ogien (2008), la lutte contre la pornographie se fera sur d’autres bases en France. Selon ce philosophe, contrairement aux États-Unis où le débat s’est fait sous l’égide d’une égalité entre les sexes et de la dégradation de l’image de la femme, en France, c’est à travers l’impératif de la protection de la jeunesse que se mène la lutte contre la pornographie (Ogien, 2008, p. 5). Cette protection de la jeunesse cible autant l’accessibilité accrue de la pornographie par le biais d’Internet pour les jeunes que la pornographie infantile. Il y a aussi dans le discours américain une panique morale à l’égard de la pornographie infantile, comme en témoigne la «Kiddy porn panic» de 1977, mais c’est moins sur ces bases que s’appuient les militantes antipornographie (Rubin, 1984; Califia, 1994). Cependant, la majorité de la lutte contre la pornographie s’est amorcée beaucoup plus tôt aux États-Unis qu’en France, et la question de l’accessibilité de la pornographie pour les enfants était moins cruciale, ce qui explique en partie cette différence, en plus de la différence culturelle propre au républicanisme dont parle avec justesse Ogien. Or, en orientant la lutte contre la pornographie sur des arguments de protection de la jeunesse, il est moins impératif de vouloir distinguer l’érotisme de la pornographie; puisque les deux formes, érotisme ou pornographie infantile, sont tout aussi illégales ou moralement répréhensibles. C’est pourquoi je ferai surtout état du débat tel qu’il se déroule aux États-Unis.
Comme l’affirmait l’anthropologue Paula Webster, l’érotisme permet aux féministes antipornographie de ne pas être perçues comme étant contre la sexualité. L’auteure précise: «Le mot “Erotica” voulait maintenant dire “stimulation adaptée à la conscience féministe” [...]» (Webster, 1981, p. 49). Ainsi, le concept d’érotisme constitue une zone grise, volontairement floue, qui permet aux féministes antipornographie d’être favorables à la représentation d’actes sexuels mais contre toute forme de violence, de dégradation et d’objectivation des femmes. À ce sujet, le texte de Gloria Steinem, «Érotisme et pornographie: une différence claire et nette», est particulièrement éclairant et d’une grande importance au sein du milieu activiste antipornographie, du milieu féministe et du public en général, car il fut à l’origine publié dans le magazine Ms.. Pour cette auteure, il est indéniable que l’érotisme se distingue de la pornographie. Par contre, comme il s’agit de deux formes de représentation de sexualité indépendante de la reproduction, elle croit que les deux types de représentations sont souvent confondus, à tort. Ce qui en fait, selon Steinem, deux images de la sexualité qui peuvent «transmettre un message personnel» (1983, p. 36). C’est la différence des messages véhiculés par l’érotisme et la pornographie qui distingue les deux types de représentations selon elle. Contrairement aux distinctions usuelles, ce n’est pas le degré d’explicitation mais la nature du message qui est la cause de la discrimination. Steinem résume en une phrase où se situe la différence: «Peut-être suffit-il d’écrire que l’érotisme parle de sexualité tandis que la pornographie se fonde sur le pouvoir et fait de la sexualité une arme. De la même façon nous en sommes venues à comprendre que le viol était un acte de violence et non de sexualité» (Steinem, 1983, p. 38). Une phrase complexe qui n’est pas sans poser problème. Comme dans beaucoup de discours antipornographie, Steinem effectue un lien très clair entre la pornographie et le viol. Il ne s’agit pas d’un lien causal comme dans la majorité des cas, mais d’un lien rapprochant deux phénomènes de même nature: le viol et la pornographie sont violents envers les femmes. Qui plus est, sommes-nous objectivement en mesure d’éviter toute violence ou jeu de pouvoir dans la sexualité? Steinem est assez précise au sujet du type de violence que la pornographie renferme. Dans l’exemple proposé pour illustrer ce qu’est une représentation pornographique, l’auteure précise en effet:
... n’importe quelle représentation de rapports sexuels où l’on fait clairement usage de contrainte ou d’un rapport de force inégal suggérant une coercition. La contrainte peut être très évidente, avec des instruments de torture et des chaînes, des blessures et des ecchymoses, une humiliation flagrante ou le pouvoir sexuel d’un adulte exercé à l’endroit d’un enfant. Elle peut être aussi beaucoup plus subtile: des attitudes physiques de conquérant et de victime, l’utilisation d’une différence de race ou de classe pour impliquer le même rapport, ou le fait qu’une des personnes est nue et vulnérable tandis que l’autre garde ses vêtements (Steinem, 1983, p. 37).
Steinem fait donc référence à une notion de violence très large, qui comprend toute forme de pouvoir. Une telle vision de la violence rend sa présence presque inévitable dans la sexualité, car la sexualité est construite par le pouvoir, et ce, que l’on adhère à une vision foucaldienne ou féministe radicale du pouvoir et de la sexualité. De plus, Steinem ne tient jamais compte de l’aspect fantasmatique de la pornographie comme de l’érotisme. Or, même si on accepte que la violence caractérise la pornographie comme le viol, il ne s’agit pas du tout du même degré ni du même type de violence, à part dans les cas où l’actrice ne consent pas à l’acte sexuel. La violence représentée dans le cadre d’un scénario ou d’un fantasme (qui est désiré ou qui demeure une mise en scène) n’a pas le même impact qu’un acte réel de violence commis directement envers une femme, ou un homme d’ailleurs. Steinem analyse les représentations au premier degré, ce qui explique le lien qu’elle effectue entre la pornographie et le viol. D’ailleurs, elle utilise, dans l’exemple mentionné pour illustrer l’érotisme, l’expression «photo ou séquence filmée de gens faisant l’amour» (Steinem, 1983, p. 37). Il y a là une idée très claire de ce que devrait être la sexualité exempte de souci de reproduction. Bien plus qu’une réflexion sur les représentations visuelles, l’auteure y présente une réflexion sur le type de sexualité acceptable pour la femme (hétérosexuelle et homosexuelle). Ce double niveau d’argumentation démontre à quel point la question de l’érotisme peut être complexe car elle touche des valeurs fondamentales, et ce, particulièrement lorsque la représentation est prise au premier degré. En somme, pour Steinem, l’érotisme, comme sa racine grecque l’indique, dépeint l’amour, le respect et l’égalité entre deux personnes dans un contexte sexuel; alors que la pornographie véhicule une sexualité sans amour, violente, où s’exerce un contrôle sur l’un des deux partenaires, lesquels ont par conséquent des pouvoirs inégaux.
Ce premier exemple représente bien le courant de pensée issu du mouvement antipornographie qui assoit la différence entre l’érotisme et la pornographie autour d’une problématique morale. Problématique que l’on peut résumer comme suit: les femmes aiment tel type de sexualité et tout ce qui s’en écarte représente une violence envers elles et sa représentation est pornographique. Mais existe-t-il un type de sexualité pouvant combler tous les goûts des femmes? Que fait-on des pratiques sexuelles marginales comme le sadomasochisme ou la relation butch-femme? En ce sens, cette vision de la différence entre l’érotisme et la pornographie impose une norme régissant la sexualité des femmes et constitue un jugement moral au sujet des pratiques sexuelles marginales. Selon ce courant de pensée, la pornographie est mauvaise, nocive parce que violente, et l’érotisme, rarement défini, en constitue le versant positif, c’est-à-dire une version acceptable de la représentation d’actes sexuels répondant aux goûts dominants des femmes. La différenciation entre l’érotisme et la pornographie proposée par Steinem définit la pornographie comme un acte, c’est-à-dire une analyse littérale de la pornographie. Il ne s’agit pas du seul angle de distinction entre l’érotisme et la pornographie mais c’est le seul à confondre autant l’acte sexuel avec sa représentation.
Michela Marzano proposera quant à elle une distinction entre érotisme et pornographie plus complexe, mais qui s’inscrit dans le même esprit. Pour cette philosophe, il existe bel et bien une distinction entre ces deux types de représentation:
Là où l’érotisme est un récit – en image ou en mots – du désir qui pousse un être à la rencontre de l’autre, la pornographie, comme nous le verrons, ne vise jamais à raconter une histoire et représente des individus qui ne se reconnaissent pas comme sujet de leur désir. Là où l’érotisme nous parle de corps qui se cherchent et se repoussent selon les mouvements intérieurs de la passion, la pornographie met en scène le simple spectacle de «morceaux de viande» qui s’échangent et s’accouplent selon les règles visant à représenter la «jouissance parfaite» (Marzano, 2003, p. 27-28).
Bien que je sois en accord avec l’idée que la pornographie soit un spectacle très codifié de la représentation d’actes sexuels, il m’est difficile de ne pas voir là aussi un jugement de valeur sur ce qu’est une bonne sexualité par rapport à une mauvaise pratique sexuelle. Ainsi, pour Marzano, pour que le texte ou l’image soit considéré comme érotique, il faut que la sexualité mise en scène soit minimalement relationnelle. Il est impossible qu’un acte sexuel purement physique qui verse momentanément dans l’interobjectif, le vénal ou l’inauthentique puisse faire l’objet d’une représentation érotique: elle devient nécessairement pornographique. Dans cette proposition, la bonne sexualité, digne de l’érotisme, approuve une plus grande variété de types de sexualité et est moins caricaturale que celle proposée par Steinem. De même, chez Marzano, il n’y a pas cette confusion entre la représentation et l’acte réel: nous sommes clairement toujours dans le registre du représenté. Cependant, Marzano assoit aussi sa distinction entre érotisme et pornographie sur le type de sexualité représentée, plutôt qu’uniquement sur le type de représentation.
Par ailleurs, il faut préciser que dans les écrits sur la pornographie, les différentes distinctions entre l’érotisme et la pornographie viennent essentiellement, aux États-Unis du moins, des textes qui affichent une position claire antipornographie alors que les textes contre la censure s’acharnent généralement à les déconstruire. Il faut dire que les textes qui traitent de pornographie sont extrêmement divisés entre les auteurs contre la pornographie et ceux contre la censure. Pour la sociologue Georgia Warnke, il n’est pas surprenant que le débat se déroule ainsi. Selon cette auteure, cette polarisation provient du fait que les deux parties ne s’entendent même pas sur les définitions des concepts à la base de leurs argumentations. Pour elle: «le désaccord entre les féministes antipornographie et leurs antagonistes libérales ou anti-antipornographie ne porte pas seulement sur leur définition et leur opinion sur les effets de la pornographie; ces dernières se distinguent aussi par leurs idées sur les principes de liberté de parole, d’égalité et d’authenticité sexuelle» (Warnke, 1999, p. 108).
En premier lieu, selon Warnke, la liberté d’expression, pour les tenants de l’anti-antipornographie, correspond grosso modo au premier amendement de la Constitution américaine, c’est-à-dire que la cour et le gouvernement en tant qu’institutions «neutres» ne doivent pas brimer la liberté d’expression parce que certains propos déplaisent à un groupe ou à certains individus. Pour supprimer la liberté d’expression, il faut que le gouvernement démontre que le discours constitue un danger clair et réel causant un tort direct et imminent à autrui. De leur côté, les féministes antipornographie – elles ne sont pas les seules à le faire, certes – doutent de la neutralité de l’application du premier amendement. En fait, les tenants de l’antipornographie prétendent que l’omniprésence de la pornographie dévalue la voix, limite la liberté d’expression des femmes et diminue la force illocutoire de leur énoncé performatif. Dans cette logique, il serait donc juste, selon eux, que le premier amendement leur permette de poursuivre l’industrie pornographique afin de regagner une voix équitable devant la loi. Or, Warnke précise: «en ce qui concerne le premier amendement, la prétendue maxime de Buckley où la notion que “le gouvernement est en mesure de restreindre la liberté de parole de certains [...] pour rehausser la voix relative des autres” est purement étrangère» (1999, p. 115). Pour les féministes antipornographie, il s’agit donc d’un cercle vicieux qui n’est pas équitable pour les femmes.
En deuxième lieu, l’égalité, pour les libéraux, signifie que chaque citoyen est en mesure de vivre sa vie comme il l’entend indépendamment du contexte social. Autrement dit, pour les défenseurs de la pornographie, l’égalité se manifeste par une primauté des droits individuels sur les droits collectifs, alors que pour les féministes antipornographie, le contexte social l’emporte sur l’égalité. En effet, pour ces dernières, si une société institutionnalise des valeurs racistes ou sexistes, les droits ne seront alors pas les mêmes pour tous. Pour atteindre l’égalité, les féministes antipornographie croient qu’il faut se doter de droits collectifs spéciaux permettant à chacun d’avoir le même poids décisionnel et la même liberté d’expression. Ainsi, l’omniprésence et la légalité de la pornographie, symbole par excellence du sexisme pour les opposants à la pornographie, ont pour effet de réduire la participation des femmes dans une société donnée.
En dernier lieu, les différentes visions de ce que représente l’authenticité sexuelle des femmes constitue une autre pomme de discorde. D’un côté, la position antipornographie affirme que la sexualité véhiculée par la pornographie est nécessairement masculine et totalement étrangère à la sexualité féminine. De cette façon, toute production et consommation de pornographie chez les femmes constitue une preuve que les femmes ont intégré l’idéologie des pornographes, les empêchant de découvrir leur propre sexualité. Pour ces féministes, il existe une sexualité en dehors du système idéologique dominant de la pornographie et celles qui s’identifient à cette sexualité dominante ne le font qu’avec une fausse conscience. De l’autre côté, les défenseurs de la pornographie croient que cette argumentation ne fait qu’appuyer les stéréotypes définissant la «bonne» et la «mauvaise» fille, ainsi que la culpabilité qui s’y rattache. La position anticensure postule donc qu’au contraire, une plus grande liberté dans la production de pornographie permet aux femmes de s’épanouir sexuellement et de mieux s’assumer comme sujets sexuels. En d’autres mots, plus il y a de types de pornographie, plus la diversité dans la sexualité pourra s’exprimer. En somme, par une compréhension du débat plus en profondeur et par une présentation des idéologies sous-jacentes, l’analyse de Warnke permet de mieux saisir pourquoi la polarité est si marquée dans les textes autour de la pornographie et de la dépasser.
Par ailleurs, on distingue également l’érotisme et la pornographie par l’entremise des visées de la représentation. En fait, la question de l’excitation sexuelle constitue une clé importante pour établir des catégories de représentation sexuelle. Alors que la pornographie vise uniquement à exciter le spectateur, l’érotisme mise, quant à lui, sur une certaine excitation mais ne s’y limite surtout pas. À ce sujet, Carol J. Clover précise justement que: «la honte de la pornographie repose sur son but simple et univoque: exciter le consommateur» (1993, p. 3). L’érotisme propose toujours des éléments qui dépassent le simple but d’exciter. Cette position est partagée, entre autres, par Roland Barthes dans La Chambre claire. Selon Barthes, pour qu’une photographie puisse être considérée comme érotique, il faut qu’elle renvoie à des éléments qui dépassent le cadre représenté. Pour lui: «La photo érotique, au contraire (c’en est la condition même), ne fait pas du sexe un objet central; elle peut très bien ne pas le montrer; elle entraîne le spectateur hors de son cadre, et c’est en cela que cette photo, je l’anime et elle m’anime. Le punctum est alors une sorte de hors-champ subtil, comme si l’image lançait le désir au-delà de ce qu’elle donne à voir...» (Barthes, 1980, p. 93). C’est tout le contraire pour la photographie pornographique; pour Barthes, elle constitue ce qu’il appelle une «photo unaire», qui ne comprend aucun punctum et elle est un objet immobile et univoque. Selon lui, «rien de plus homogène qu’une photographie pornographique» (1980, p. 70). La sexualité y est donc centrale, entièrement explicite et cohérente.
C’est aussi le point de vue que défend Dominique Baqué, qui s’appuie d’ailleurs sur Barthes pour affirmer que l’érotisme diffère de la pornographie «par la finalité, la façon de gérer de code, l’écriture visuelle» (2002, p. 43). L’auteure mentionne que l’image pornographique est «utilitaire et commerciale», alors que l’érotisme serait «un retrait», sans vraiment préciser, sauf qu’«il sera...