Grève des stages, grève des femmes
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Grève des stages, grève des femmes

Anthologie d'une lutte féministe pour un salaire étudiant 2016-2019

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  1. 402 pages
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Grève des stages, grève des femmes

Anthologie d'une lutte féministe pour un salaire étudiant 2016-2019

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Grève des stages, grève des femmes retrace les temps forts d'une lutte étudiante et féministe pour un salaire étudiant et documente la mobilisation organisée dans diverses régions du Québec de 2016 à 2019. Puisant à l'analyse féministe du travail de reproduction, les militantes des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) ont voulu montrer que les stages perpétuent une forme d'aliénation propre au monde salarié, dans des domaines majoritairement constitués de femmes, comme la santé, l'éducation, le travail social et la culture. Ce faisant, elles ont complètement changé le visage du mouvement étudiant.« Les analyses et les leçons à tirer de Grève des stages, grève des femmes seront essentielles pour les mouvements à venir. En plus de présenter une analyse théorique révolutionnaire de ce qu'est le travail étudiant aujourd'hui, et de démontrer puissamment les multiples façons dont la lutte étudiante est aussi une lutte féministe, l'ouvrage est une source exemplaire de réflexions stratégiques. » — Silvia Federici et George Caffentzis, extrait de la préface

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Informations

CHAPITRE 1

Le contexte de formation des CUTE

C’est l’histoire d’un ras-le-bol. Elle commence dans un contexte où se multiplient les dénonciations d’agressions sexuelles, qui apparaissent par vagues au lendemain de la grève de 2012, en résonance avec les mouvements de femmes à l’international. #MeToo, #NiUnaMenos, #NonUnadiMeno. Une vitalité nouvelle pour le féminisme. Au sein de la gauche, aucune tendance n’est épargnée. Des militants de longue date comme de jeunes recrues, des profs, des permanents syndicaux font partie de la liste. Les militantes, déjà épuisées de tenir des luttes à bout de bras, sont écœurées qu’on leur passe sur le corps.
À cette «écœurantite» s’ajoute un ras-le-bol vis-à-vis du mouvement étudiant traditionnel. Pour comprendre la genèse de la nouvelle tendance organisée qui sera à l’origine de la grève des stages, il en est pour qui il faut remonter à la mobilisation étudiante du printemps 2015 contre l’austérité et l’extractivisme, marquée par la déception face au syndicalisme bureaucratique et centralisé. Pour certaines, l’histoire débute au moment de la grève étudiante de 2012 et ses suites, marquée cette fois par le nationalisme et la partisanerie. Pour d’autres encore, elle remonte à 2005, lors de la grève étudiante contre la réforme et les coupures dans l’Aide financière aux études (AFE), mobilisation marquée par le corporatisme et la trahison des fédérations étudiantes.
Et puis, vient un ras-le-bol vis-à-vis des conditions de vie. Les séjours à l’université déçoivent, les perspectives émancipatrices promises par les sciences sociales, encore plus. Une fatigue vis-à-vis d’une gauche académique trop souvent complaisante, élitiste et étonnamment conservatrice. Le désenchantement vis-à-vis de la gauche montréalaise que l’on a intégrée, comme de celle de l’Outaouais ou de Sherbrooke que l’on a quittée.
Mais c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, d’une convergence entre tous ces ras-le-bol. Au printemps 2016, la gauche étudiante est dans une mauvaise passe. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) est moribonde à force d’ajuster ses plans d’action à ceux des centrales syndicales et des partis politiques. Le débat entourant la hausse des cotisations déborde alors sur un conflit des tendances au sujet de la centralisation et de la bureaucratisation, du montréalocentrisme et du machisme, menant à la suspension de deux des associations les plus actives, celles du cégep de Saint-Laurent et du cégep Marie-Victorin. Les militantes du Comité de mobilisation et du Comité femmes du Syndicat étudiant du cégep Marie-Victorin (SECMV) font circuler des textes pour critiquer le centralisme de l’organisation. Elles proposent l’abolition des structures associatives nationales au profit d’instances régionales plus décentralisées. Un nouveau média est créé pour marquer le désaccord avec la pensée unique et l’absence de débats dans l’Ultimatum, principal journal de la gauche étudiante. Avec des militantes du cégep du Vieux-Montréal, de l’UQAM et de l’Université de Montréal, Dissident.es est créée, une plateforme Web où les militantes de différentes tendances peuvent publier des textes de manière autonome.
Des militantes de longue date de retour aux études suivent alors avec intérêt les aléas de la gauche étudiante. Après avoir frappé un mur sur le marché du travail comme tant d’autres de leur génération, elles sont retournées aux études dans des programmes professionnels ou techniques pour travailler dans une école ou une bibliothèque. Leurs programmes exigent d’elles de nombreuses heures de stage qui leur paraissaient insoutenables à l’aube de la trentaine. Elles se mettent à rêver de faire la grève de leur stage. Des doctorantes en psychologie en parlent d’ailleurs, mais l’on y croit peu. Ce serait pour l’automne 2017.
Une rencontre a finalement lieu entre tout ce beau monde, et plus encore: des gens qui ont milité au sein de Force étudiante critique, du Comité femmes de l’ASSÉ – devenu Comité femmes GGI, pour grève générale illimitée –, du Comité aux luttes sociales de l’ASSÉ, de comités et d’associations étudiantes locaux divers, de Printemps 2015, du Collectif opposé à la brutalité policière, du collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal, de Hors-d’Øeuvre et des assemblées populaires autonomes de quartier. Dans les rencontres, de plus en plus nombreuses, on discute d’un plan de campagne pour la rémunération des stages. Ce plan intègrerait toutes les critiques actuelles de la gauche étudiante, avec à l’avant-plan les critiques féministes, et aboutirait à une grève des stages, qui s’assume comme telle. On commence à analyser la condition des stagiaires et un premier tract est publié. L’analyse est bonifiée par les textes de militantes féministes autonomes, notamment au sein de la campagne Wages for Housework, telles que Silvia Federici, Selma James et Mariarosa Dalla Costa, et ces outils théoriques deviennent centraux dans la lutte.
Le plan est simple. On créerait des comités autonomes sur les différents campus pour étendre le mot d’ordre de grève des stages initié en psychologie. Un nom pour ces comités est lancé à la blague: les CUTE, pour Comités unitaires sur le travail étudiant. Ainsi, à l’hiver 2016 est adoptée par l’assemblée générale étudiante du cégep Marie-Victorin une campagne sur le travail étudiant, proposée par le Comité de mobilisation. On y demande notamment le plein salaire pour toutes les stagiaires, à tout ordre d’enseignement. On y souligne le côté anticapacitiste de la revendication: ce n’est pas tout le monde qui peut conjuguer école et travail. C’est aussi un enjeu de classe, certaines personnes pouvant se passer d’un travail rémunéré grâce à leurs conditions de vie privilégiées. On y souligne en outre que les communautés LGBTQIA+ (lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes, asexuelles et autres) peuvent vivre très difficilement la condition étudiante actuelle, qui force la cohabitation parfois tendue avec des familles opposées à la liberté sexuelle et de genre. Le mandat traite enfin de l’AFE, en particulier de l’abolition de la contribution parentale dans son calcul. Dans le but de produire une analyse critique de l’aide financière, deux militants des CUTE écrivent le texte «La bourse ou la vie», à la suite de quoi une poignée de militantes décident de créer une première brochure pour se préparer à la rentrée 2016. Elle porte le nom de CUTE Magazine. Les articles traitent de la condition des stagiaires, de l’organisation décentralisée, de la critique du corporatisme des campagnes existantes pour la compensation de certains stages d’enseignement et de psychologie, et de la stratégie d’un salaire pour le travail de toutes les stagiaires.
La session commence, et la grève des doctorantes en psycho a bel et bien lieu. Les quelque 1 500 exemplaires du magazine sont distribués en moins d’un mois, en même temps que les CUTE se multiplient sur les campus. En quelques mois, on en retrouve au cégep Marie-Victorin, au cégep du Vieux-Montréal, à l’UQAM, à l’Université de Montréal, à l’UQO, et au cégep de Sherbrooke. Une première action est organisée par le CUTE Marie-Victorin: la perturbation d’une allocution de la ministre de l’Éducation, largement diffusée sur les réseaux sociaux. C’est le début d’une grande aventure.

PAYER POUR TRAVAILLER,
TRAVAILLER SANS ÊTRE PAYÉ·E·S

Valérie Simard, Étienne Simard et CUTE Marie-Victorin
Dissident.es, 12 mai 2016
Les stages non rémunérés constituent un passage obligé dans bon nombre de programmes techniques et professionnels, une épreuve largement appréhendée par les étudiantes qui devront un jour ou l’autre passer par là. Si on les présente comme une bonne occasion de faire son entrée sur le marché du travail puisque les offres d’emploi exigent désormais systématiquement des expériences préalables, les entreprises et organismes profitent tout de même directement du travail des stagiaires, qui s’en trouvent rudement précarisées des semaines, voire des mois durant.

Le calcul qu’on évite

4 325$. C’est ce qu’aurait gagné Djilali s’il avait reçu le salaire minimum pour les quelque 410 heures de stage qu’il devait compléter au cours de la dernière session de sa technique en documentation. Au lieu de cela, il s’est lourdement endetté: «J’ai essayé du mieux que j’ai pu d’amasser des économies pour passer l’hiver, mais c’est plus facile à dire qu’à faire quand on est aux études à temps plein.» Même s’il avait au départ l’intention de travailler les soirs et les fins de semaine dans son emploi qu’il a conservé à temps partiel depuis son retour aux études, les stages se sont finalement révélés trop prenants: «avec les journaux de bord à rendre tous les vendredis soir et le rapport final à remettre, impossible d’avoir un autre job pendant».
Le cas de Djilali n’est bien sûr pas isolé. Un scénario classique, banal même, pour ses collègues et pour la plupart des stagiaires des programmes techniques et professionnels. Si les instituts statistiques provinciaux et fédéraux ne compilent aucun chiffre officiel sur le sujet, on estime qu’entre 100 000 et 300 000 stages sans rémunération ont cours chaque année au Canada, une quantité énorme de travail gratuit pour les entreprises et organismes au pays. Selon Andrew Langille, avocat torontois en droit du travail, «les collèges et les universités offrent de plus en plus de stages non rémunérés dans le cadre de leurs programmes d’études depuis la fin des années 1990». Ce serait toutefois depuis la crise économique de 2008 que le nombre de stages bénévoles aurait connu la plus forte croissance, avance Sean Geobey, auteur du rapport The Young and the Jobless et chercheur associé au Centre canadien de politiques alternatives. L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs remarque quant à elle «un bond important du nombre de stages non rémunérés affichés là où ils étaient habituellement rémunérés».

La dépendance qui tourmente

Béatrice, étudiante en animation et recherche culturelles, fait partie du nombre. Durant ses deux dernières sessions, elle a dû accomplir pas moins de six mois de stage à temps plein dans un musée, sans recevoir le moindre sou: «il a fallu retourner vivre chez mon père, sans quoi je n’y serais jamais arrivée», dit-elle. Situation similaire au baccalauréat en travail social, où le stage obligatoire est de cinq jours par semaine durant la cinquième session et de quatre jours par semaine durant la sixième. Catalina, future travailleuse sociale et mère de deux enfants, redoute ce moment à venir: «le stage me placera dans une situation de dépendance extrême vis-à-vis du père de mes enfants, avec qui je n’habite plus depuis un bon moment, et avec mes propres parents qui sont loin d’être riches eux-mêmes». Idem pour le baccalauréat en enseignement. Dans un texte sur les pressions masculinisantes et le processus d’exclusion des femmes de sa profession, Jeanne rapporte que «l’université nous lance “oubliez ça le travail ou les enfants pendant le stage 4!” […] elle dit aux mères monoparentales d’arrêter d’être pauvres et d’envoyer les petits pendant quatre mois chez leur père absent».

Pas de salaire, pas de protection

Mais la future enseignante signale aussi une autre dimension du problème, qui accompagne la précarisation financière: l’absence de protection. Selon elle, l’université «ignore les situations de racisme, de sexisme et de violence psychologique en stage en invoquant la violence inhérente au travail». Les stages crédités et évalués dans le cadre d’un programme scolaire ne sont en fait même pas couverts par les normes du travail qui, disons-le, sont déjà loin d’être suffisantes pour protéger la dignité et l’intégrité des travailleuses et travailleurs. L’absence de protection vulnérabilise dramatiquement les stagiaires. Par exemple, des témoignages en provenance de l’Outaouais soulignaient il y a quelques années que les étudiantes noires échouaient systématiquement au stage de sciences infirmières et qu’elles n’avaient aucun recours par la suite. D’ailleurs, on s’en doute, les catégories sociales les plus représentées dans les stages non rémunérés sont également les plus vulnérables: les jeunes, les personnes immigrantes, les femmes et les personnes en transition de carrière.

Faudrait pas se croire en vacances non plus!

Si on ne semble pas considérer que les stagiaires méritent rétribution, puisqu’on les paie «en notes et crédits» (dit-on), les stages bénévoles n’en sont pas moins exigeants. On s’attend à un certain rendement de la part des stagiaires, autant du côté des profs que de celui des organisations qui les accueillent. Les stagiaires du doctorat en psychologie, par exemple, ont un internat où elles doivent dispenser des services thérapeutiques aux patient·e·s. Dans une récente vidéo de la Fédération interuniversitaire des doctorant·e·s en psychologie (FIDEP), une doctorante expose les conditions de l’internat obligatoire à la fin des études: aucune rémunération pour les 1 600 heures de travail à temps plein, un travail à la hauteur d’environ 80% de la charge d’un·e professionnel·le. «Après un an à travailler gratuitement dans les réseaux publics, en plus de payer des frais de scolarité, on peut comprendre les jeunes psychologues de se tourner vers le privé…» dit-elle pour expliquer la participation du gouvernement au maintien artificiel d’une pénurie de psychologues dans le réseau de la santé.
Autre exemple. Durant les quatre années de leur formation, les futures enseignantes sont appelées à prendre progressivement en charge une classe, c’est-à-dire à accomplir toutes les tâches liées à la profession enseignante. En quatrième année, les stagiaires accomplissent 62 jours de stage dont la seule modalité stipule «une prise en charge maximale de la tâche d’enseignement». Les règles concernant la suppléance en cours de stage sont claires: «les stagiaires inscrites aux programmes de formation à l’enseignement ne sont pas autorisées à faire de la suppléance au cours de la période prévue pour la réalisation de leur stage». On explique cette position, entérinée par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et les commissions scolaires, par la nécessité de déterminer qui de la commission scolaire ou de l’université est responsable des actes posés par la stagiaire. Cependant, les actes du personnel enseignant qui supervise le stage ne sont pas régis aussi clairement, et nombreux sont les cas de stagiaires laissées à elles-mêmes pendant toute la durée du stage. À l’université, on explique que la profession est difficile et que c’est à la dure qu’on apprend le métier.
Dans un contexte où le chômage est déjà élevé chez les jeunes, les stages non rémunérés, durant et après les études, viennent aggraver la situation. Dans certains secteurs, notamment ceux de la culture et des communications, des postes sont carrément occupés en permanence par un roulement de stagiaires bénévoles. Et on ne parle pas forcément de petites boîtes qui n’en ont pas les moyens… Et même quand c’est le cas, ce n’est pas acceptable pour autant!

N’en avez-vous pas assez?

Aux États-Unis et au Canada, de plus en plus de plaintes sont formulées, de plus en plus de batailles juridiques et politiques sont entreprises pour l’abolition des stages non rémunérés par voie légale. Pour l’instant, le combat se limite aux stages après études, puisqu’on justifie encore que les crédits reçus dans le cadre d’une formation font figure de compensation. Nous ne l’entendons pas ainsi.
Au Québec, depuis août 2014, des associations étudiantes en éducation s’organisent sous la bannière de la CRAIES – la Campagne de revendication et d’actions interuniversitaires des étudiant·e·s en éducation en stage – qui a pour objectif d’obtenir une compensation financière du gouvernement pour les stagiaires lors du stage final de prise en charge; le montant de la compen...

Table des matières

  1. Préface
  2. Liste des sigles
  3. Introduction
  4. CHAPITRE 1
  5. Le contexte de formation des CUTE
  6. CHAPITRE 2
  7. Les études en tant que travail: l’argumentaire d’une revendication
  8. CHAPITRE 3
  9. Des études aux stages
  10. CHAPITRE 4
  11. Pour que cesse le travail gratuit: l’élargissement de la lutte
  12. CHAPITRE 5
  13. Vers la grève: l’émergence des coalitions régionales
  14. CHAPITRE 6
  15. La grève et son bilan
  16. Épilogue
  17. Postface Faire la pute, c’est aussi travailler
  18. Remerciements