Les Yeux tristes de mon camion
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Les Yeux tristes de mon camion

  1. 218 pages
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Les Yeux tristes de mon camion

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À propos de ce livre

Connaissez-vous Massasoit, le vieux sage de la nation wampanoag, Jean-Baptiste Faribault et Michel Laframboise, ces aventuriers canadiens-français qui ont bâti l'Ouest américain, ou l'oncle Yvan, revenu de la guerre alors que plus personne ne l'attendait, ou la tante Monique de Santa Monica? Saviez-vous qu'une vieille Honda était douée de parole, qu'une grande tortue sacrée vivait dans la rue Pie-IX, qu'un camion des années 1950 avait des yeux, et que ces yeux pouvaient parfois être tristes? Voilà quelques-unes des merveilles que l'on découvre ici. Après «C'était au temps des mammouths laineux» (2012), voici de nouveau une trentaine de petits essais écrits avec cet art qui est la marque unique de Serge Bouchard, le timbre même de sa voix: un art qui est à la fois celui de l'anthropologue, nourri par une attention passionnée aux visages et aux récits inépuisables des humains, et celui du poète, confiant dans les pouvoirs révélateurs de l'imagination et du langage.

Foire aux questions

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Informations

Tout ce qui nous échappe
Le cours de l’eau
La rumeur court que le fleuve nous appartiendrait…
J’ai grandi sur les rives du fleuve, au bout de l’île de Montréal, entre 1950 et 1960. Il était si large, le fleuve, si puissant, toujours changeant, parfois gris, souvent brun, quelquefois bleu. Les grands trembles de la Pointe-aux-Trembles avaient poussé au bord de l’eau sans que personne les remarque, autrement que pour les abattre quand ils étaient trop gros, parce qu’ils étaient trop gros. Des ormes centenaires avaient l’œil sur le fleuve depuis de très nombreux hivers, avant qu’on les fauche eux aussi, pour faire des stationnements ou de pauvres duplex, avec vue sur la rue.
Les grands et les petits navires descendaient et remontaient le courant, les uns vers Québec et l’océan, les autres vers le port de Montréal. Il y avait les bateaux de plaisance, l’Island King et le Richelieu qui s’en allaient à Tadoussac et au Saguenay, les différents Empress en partance pour Liverpool. Des cargos anonymes arrivaient de partout dans le monde, des cargos de bandes dessinées qui ressemblaient au bateau du capitaine Haddock ou du commandant Allan dans Tintin. Des barges, des remorqueurs. Au pied du vieux quai Saint-Jean-Baptiste, derrière l’église, quelques petits yachts en bois vernis, de modestes embarcations, des chaloupes, peut-être des verchères.
Oui, j’ai grandi sur les rives de ce grand fleuve. À Repentigny, nous nous baignions dans ses eaux durant les chaleurs de l’été. Les vagues des gros bateaux nous faisaient une manière d’océan. Nous en attendions de belles quand l’eau se retirait à cause du fort tirant : nous savions que des vagues de retour allaient nous faire crier de joie, nous, les enfants. Il était facile de rêver. Le courant charriait des images et des images, je voyais des forêts virginales, des arbres colossaux dont les grosses branches surplombaient l’eau, je voyais des visages cuivrés, des âmes algonquiennes, des esprits bienveillants. J’avais dix ans, mon vélo appuyé sur un orme, et moi assis sur mes chevilles, les mains sur le menton, à regarder passer des fantômes sur le fleuve, des bateaux imaginaires, des canots et des barques, des voiliers, des hérons géants, j’étais comme au théâtre, bien mieux qu’au cinéma. Je me mettais dans la peau d’une vieille quenouille, je songeais aux poissons et aux ouaouarons. J’imaginais des choses enfouies au fond de l’eau, des trésors, des épaves, des objets d’un autre temps.
Les gens pêchaient de la barbotte, des anguilles américaines, des esturgeons vénérables, des maskinongés, des grands brochets, des dorés, de l’alose, de la lotte, de la ouitouche, de la perchaude. Et tout au bout, tout au bas de la chaîne alimentaire, les précieux appâts, les ménés. Il existait une société des amoureux du fleuve. Petit peuple des chenaux, des marais et des îles de l’archipel, il s’en est chassé, du gibier d’eau, il s’en est tué, de beaux canards. Mais aussi, il s’en est noyé, des jeunes gens imprudents. Le fleuve a en mémoire tellement de passages. Tout est passé par là : les explorateurs, les voyageurs, les diplomates des guerres indiennes, les guerriers de Piskaret, les hommes d’Iroquet, les réfugiés wendats, les ballots de fourrures, Pierre-Esprit Radisson, Jeanne Mance, Louis Jolliet, les descendants du Borgne de l’Île, les radeaux de bois. Voilà la route qui mène au cœur de l’Amérique, celle qui conduit aux Grands Lacs, aux Pays d’en Haut, jusqu’à Fond du Lac justement, chez les Saulteux et chez les Sioux. Au Michigan, la tête de ces eaux-là touche aux premiers ruisseaux qui font la source du Mississippi, juste derrière Prairie du Chien, au Wisconsin.
Tout cela aurait pu sentir l’histoire, avec l’école pour nous le rappeler, des cours sur l’eau tout simplement, sa manie de couler, ce qu’elle charrie de mémoire, avec des monuments et des plaques commémoratives honorant le puissant fleuve. Mais il n’y avait rien en vérité. On ne nous a rien dit. On ne nous a même pas enseigné l’archipel de Montréal, l’histoire de la rivière des Prairies, l’origine réelle d’Ahuntsic, l’île Jésus, les Mille Îles, les courants, des rapides de Lachine jusqu’au chenal du Moine. À Pointe-aux-Trembles, à cause de ce silence et de cette amnésie, il fallait imaginer l’âge du vieux moulin à vent, laissé à l’abandon sur un terrain vague entre la rue Notre-Dame et le fleuve. Pas un mot sur sa nature, sa valeur, son passé, son avenir. Cette génération n’avait pas le culte des ruines. Le chemin du Roy, la voie publique la plus ancienne en Amérique, n’avait rien d’une avenue historique. C’était une rue, une simple rue.
Il aurait pu s’appeler Canada, le fleuve. C’est sous ce nom qu’il apparaît pour la première fois dans les archives de l’Europe. Mais il n’a pas eu la chance du Mississippi, qui a gardé son nom algonquien de « grande rivière ». Le mot Canada est quant à lui un terme iroquoien dont on discute encore aujourd’hui le sens ; il y a là-dedans une idée de village, une idée de cabanes, autant dire de bâti. Mais peu importe. Le fleuve s’appelle désormais Saint-Laurent. Il faut aimer les saints, il faut aimer Laurent, l’oreille s’habitue à tout. Il n’est pas grand, le fleuve, il n’est pas beau, il est saint. J’ai grandi dans la paroisse Saint-Enfant-Jésus sur les bords du Saint-Laurent. J’ai été plus tard à Saint-Marcel, avant de me marier en l’église de Sainte-Maria-Goretti. Dans le fleuve s’écoulent certainement des eaux bénites, grande réserve des goupillons canadiens-français.
J’ai grandi sur les bords du fleuve, dans la fournaise du progrès. Les entrepreneurs jetaient les débris de construction sur les berges, pour remblayer les battures, pour agrandir les terrains, pour un tout, pour un rien. On faisait disparaître les marais. En fait, le ciel était jaune, l’eau était noire. Il a souffert, ce fleuve, il a souffert tous les martyres de la sainte industrie. Les raffineries, Esso, Texaco, Shell, Fina, fiertés nationales de la prospérité, toutes concentrées dans l’est de la ville de Montréal, déversaient jour et nuit leurs résidus pétroliers directement dans le courant du fleuve, si bien que la surface de l’eau était noire comme dans ce qu’on appelle aujourd’hui un « déversement catastrophique », mais qui s’appelait alors le cours normal des choses. Nous, les enfants du petit peuple, nous nous baignions dans un égout à ciel ouvert tout autant que dans un bassin de rejets industriels. Le mot écologie n’existait pas, on le sait bien. La destruction sauvage de la nature battait son plein, c’était l’époque où les plans d’eau étaient des dépotoirs.
À mesure qu’on descendait le Saint-Laurent, le désamour suivait son cours. Dans une de ses plus belles parties, entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré, on a construit une autoroute, brisant, cachant et insultant le fleuve sur une longue distance, violant ses battures, gâtant des perspectives d’une richesse unique au monde. Les Anglais de l’Ontario et les Américains de la Nouvelle-Angleterre, eux, l’ont trouvé beau en son estuaire, à Cacouna, à La Malbaie, à Tadoussac et à Métis-sur-Mer. Ils s’y construisaient des cottages en 1867, déjà. Le très détestable John A. Macdonald y possédait une maison d’été. Les jeunes Américaines se baignaient, les jeunes Anglaises aussi, on vantait la valeur de ces eaux fraîches, la santé du climat. Les Anglais l’ont même trouvé beau, le fleuve, jusqu’à la Moisie, où ces messieurs exerçaient leurs privilèges exclusifs de pêcheurs sportifs au saumon, et jusqu’à Anticosti, île monumentale et paradisiaque que nos élus de l’époque n’ont pas hésité à vendre à un chocolatier français. Fleuve à vendre, rivières à vendre, îles à vendre, nos tristes élus croyaient représenter un peuple de vendus.
Les Canadiens français, eux, ne se baignaient pas, ils ne chassaient pas des trophées, ils ne pêchaient pas le saumon avec le lancer aristocrate des précieux de ce monde. Sur le fleuve et dans l’estuaire, ils travaillaient, guidaient, transportaient, pêchaient pour survivre. Ils ne parlaient même pas de leurs superbes goélettes, de leur talent pour les construire, de leur génie pour les conduire, de leurs chasses au loup-marin, de leurs pêches à la morue, au maquereau, à l’anguille, à tout ce qui mordait, des chargements de pitounes sur les quais de la Gaspésie ; en vérité, ils ne tiraient aucun orgueil du fleuve. Les gens de ce pays se tenaient pour ordinaires.
Petit garçon, j’ai vu passer à Pointe-aux-Trembles le yacht privé de la reine d’Angleterre, il était bleu, il ressemblait à un trois-mâts. Nous n’aimions pas la reine, encore moins les Anglais, ces garçons malcommodes qui vivaient de l’autre côté de la rue Marien, ces fils des patrons riches des raffineries, mais nous aimions les bateaux et la nouveauté ; nous sommes accourus sur le bord de l’eau pour contempler cette silhouette merveilleuse d’un faux voilier qui ne servait à rien d’autre qu’à promener une famille royale. J’ai compris alors le sens de l’inutilité, du luxe et de l’arrogance. Nous avons vu passer des bateaux de guerre, ils étaient gris, lisses et propres, ils étaient beaux, et nous étions inquiets de les voir se salir en remontant des eaux aussi noires et huileuses.
J’ai aussi souvenir des régates, des courses de petits yachts rapides. En ce temps-là, ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir de puissants moteurs hors-bord. Nous aimions ce bruit infernal, car le son des moteurs était impressionnant. Il faut dire que ces courses étaient de gros événements. Nous étions loin des speedboats et des motos marines qui sévissent aujourd’hui sur le fleuve, de ces malpolis heureux qui prennent d’assaut la place durant les plus beaux jours, qui terrorisent les familles de canards et d’outardes, qui énervent les hérons et les rats musqués, en plus de faire monter le taux de décibels à des niveaux insupportables pour les paisibles riverains.
Depuis toutes ces années, nous n’avons pas beaucoup changé, nous persistons à ignorer ce fleuve qui devrait être sacré. Nos jouets, nos outils, nos comportements sont différents, mais en général notre insouciance est semblable aujourd’hui à ce qu’elle était hier. Le fleuve, un terrain de jeu, mais à quoi jouons-nous ? Est-ce un plan d’eau réservé aux plaisanciers à moteurs puissants, aux pétarades des seadoos ? Le fleuve appartient-il encore aux pétrolières et au pétrole, au gouvernement fédéral ? Aux armateurs ? Nous avons creusé ses chenaux pour augmenter le tonnage des navires, nous l’empêchons de geler en hiver pour prolonger la saison de navigation, nous voyons à présent de longs bateaux qui s’en vont dans les Grands Lacs, nous admirons des bateaux de croisière de plus en plus gigantesques, nous nous étonnons des cargos hauts de vingt étages de conteneurs dont on se demande combien sont tombés à la mer durant le trajet.
Nous aurons bientôt, dit-on, une stratégie maritime, mais aucun parti politique n’a pensé à rédiger une charte du fleuve, nous n’avons même pas une charte de l’eau. Se pourrait-il qu’en plus, à présent, nous soyons disposés à vendre l’eau ? Sommes-nous prêts à nous vendre en vrac et en bouteille, jusqu’à la dernière goutte ? Si nous disposions d’une charte de l’eau, si nous songions à la nationaliser, si nous savions trouver les mots pour nous saisir du fleuve, nous aurions entre les mains le parchemin de nos souvenirs, le contrat de notre avenir et, surtout, un titre de propriété. Avoir accès au fleuve, pour l’aimer et bien le fréquenter, c’est l’équivalent d’une déclaration d’indépendance. Une voie d’eau, des voitures d’eau, des canards, des quenouilles, de l’esturgeon, des plages propres, des milieux humides, des bélugas, des parcs, des bateaux, des ponts à nous, de beaux ponts, chargés d’histoire, bien entretenus, peinturés, illuminés, solides.
Enfant, je regardais le fleuve. Sans le savoir, je voyais passer le temps et, dans son cours, tout ce qui allait nous échapper.
La fougère et l’astragale
Ces derniers jours, je me suis pris les pieds dans d’anciennes amours. Nul n’échappe aux rappels de la mémoire naïve. Cela fait du bien de se remémorer, d’imaginer encore, c’est-à-dire de revisiter des lieux imaginaires que le temps ne réussit pas à effacer. Je me revois à l’âge de treize ans, en un beau mois de septembre. Je commençais mon cours classique dans un collège de Montréal, frais comme une herbe du printemps, propre comme du neuf, encore petit par rapport aux grands qui nous impressionnaient, évidemment. Je portais un veston foncé, une chemise blanche et une cravate mince, j’avais les cheveux courts, l’œil bien ouvert, la tête en orgueil, mais j’étais quand même sur mes gardes, allant au pas prudent de l’enfant qui déambule dans les corridors inconnus de son petit destin, en route vers ce qui allait devenir ma vie, pour les huit prochaines années. Ce fut une époque cruciale que ce mois de septembre de l’année 1959. Je me souviens de la beauté des jours, du taxi de mon père qui, pour la grande occasion de la rentrée, nous avait reconduits jusqu’aux portes du collège, mes deux frères et moi. Papa avait insisté pour que nous lavions la Chevrolet Delray afin que sa couleur noire fasse une digne impression de limousine. Trois garçons de Pointe-aux-Trembles qui faisaient ensemble leur entrée dans un collège classique du centre-ville de Montréal, cela n’était pas ordinaire.
Il y avait d’ailleurs des entrées : d’imposantes grilles noires en fer ouvré perçaient à intervalles réguliers un beau muret de pierre. Cela donnait un petit parc séparant le collège de la rue animée. Mais surtout, cela donnait encore plus de décorum à l’univers dans lequel nous faisions nos premiers pas. Le collège Mont-Saint-Louis affichait une architecture témoignant des bâtiments institutionnels de la fin du xixe siècle. Il avait été érigé en 1875, je crois. Il impressionnait par sa façade en pierres taillées grises, ses grandes portes et ses nombreuses fenêtres en bois. Rien qu’à voir, on voyait bien que nous entrions dans un lieu sacré où tout respirait l’école, les élèves, les souvenirs des anciens, le passage du temps, le timbre de la cloche. Je me souviens des grands escaliers, assez larges pour que nous montions quatre élèves côte à côte, posant nos pieds sur des marches usées par des générations de petits culs comme nous.
Cette année-là, le premier ministre Maurice Duplessis mourut dans une cabane en bois rond, un camp de pêche au cœur des régions sauvages de Schefferville. Je n’ai jamais aimé ce nom, Schefferville, mais qui se soucie de bien nommer les trous de mines ? Qui était ce Scheffer ? S’agissait-il d’un patron de la Quebec North Shore ? Non. Nous étions encore en religion et ce Scheffer, Lionel de son prénom, était un oblat de Marie, vicaire de ces vastes parages nordiques, le pays des Montagnais. C’était au temps d’un ancien Plan Nord, le paradis de l’Iron Ore, deux cennes noires la tonne de minerai de fer, le train pour Sept-Îles, une source intarissable de richesse pour le Trésor public. Selon les analystes, nous vivions cette année-là les derniers instants de la Grande Noirceur. Mais nous, en ce mois de septembre 1959, nous ne savions pas cette noirceur, nous ne savions rien de cette fin d’époque, nous faisions simplement nos premiers pas dans un univers rempli de défis et de choses curieuses, nous pénétrions dans les dédales d’un collège. Ce présent nous suffisait bien.
Dès le premier jour, je rencontrai le frère Martial, préfet de discipline. Tous les nouveaux devaient se présenter dans son bureau. S’appeler Martial et s’occuper de discipline, cela vous commence bien les éléments latins. Ce frère effrayant avait des pellicules très vi...

Table des matières

  1. Page couverture
  2. Les Éditions du Boréal
  3. Faux-titre
  4. Du même auteur
  5. Titre
  6. Crédits
  7. Les yeux tristes de mon camion
  8. Tout ce qui nous échappe
  9. Celui qui va trop vite est impoli
  10. Le Parti du loup
  11. Épilogue
  12. Note bibliographique
  13. Crédits et remerciements
  14. Fin
  15. Quatrième de couverture