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- 88 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub
Longtemps j'ai porté mes deuils comme des habits trop grands
Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations
À propos de ce livre
je ne suis plus au centred'aucun universpersonne n'attend mon prochain livreje sais maintenantque la mort n'est pas d'actualitéil y a dans le détachementune lucidité rassurantedes momentsqui confèrent presque à la grâcesi près qu'on peut la sentircela me suffitce théâtre d'ombresà l'intérieur de soiLes deuils sous toutes leurs formes traversent une existence et suscitent colère, regret, angoisse, tristesse, que la poésie parvient à apaiser. «Longtemps j'ai porté mes deuils comme des habits trop grands» propose un pèlerinage à la fois universel et intime vers la connaissance de soi. Ce recueil, qui marque le retour de Stefan Psenak à la poésie après une quinzaine d'années de silence, est celui d'un poète qui s'est éloigné de l'urgence par de longs détours et qui a retrouvé dans la douleur et la pensée en marche un chemin vers la parole.
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Informations
Sujet
LiteratureSous-sujet
Canadian PoetryL’appréhension de la clarté
je n’écrirai plus de poèmes d’amour
j’écrirai sur les arbres et les oiseaux
sur le vent qui balaye la chambre
qui emmêle les rideaux et les draps
sur les enfants à nos trousses
et la vélocité
qui avale la distance du désir
je n’écrirai plus de poèmes d’amour
j’écrirai sur les deuils et les naissances
cet espace que nous habitons
cet océan
où nous refaisons surface
cette maison construite de tes mains
où tu nous sers le vin
je n’écrirai plus de poèmes d’amour
j’écrirai le grain de ta peau
sur la courbe de la lumière
sur la pluie qui retient l’épiphanie
entre ses doigts
la parole s’installe
des deux côtés d’une table branlante
le geste et le regard se précisent
le rouge à lèvres sur le rebord du verre
comme une procession
l’appel de l’escalier
la musique de l’étage à rejoindre
rien ne commence là où on le pense
je n’écrirai plus de poèmes d’amour
j’écrirai dans le jardin
une fable portée par nos corps
au goût de terre
d’avant la terre
un bruissement de cartilages et de fleurs
comme un oiseau au-dessus de la braise
dans l’appréhension de la clarté
la soif se transforme
passe dans le filtre
percole avec lenteur
mécanique de l’apaisement
je la recueille
pour pouvoir la diluer
le jour venu
j’éprouve une grande joie
d’être là où je dois être
sur une mappemonde
j’épingle des destinations
les sols foulés
les gens aimés
les frontières que j’ai repoussées
je pratique le vaudou de l’existence
je fabrique des amulettes
j’accroche des parcelles de vent
au collier du réel
j’ai allumé des lampions
dans toutes les églises
j’ai capturé
les lucioles du jardin
j’ai photographié l’aube
et ses lueurs
j’ai mis le feu aux mots
pour me départir
de mon butin
j’ai soufflé sur la beauté
jusqu’à m’en étourdir
je me suis brûlé
sur des tisons
au bout de mes peines
la lumière est venue
timide
ni charbon des vanités
ni foudre ardente
ni bûcher
seulement
étincelle
flamme
veilleuse intérieure
juste assez
pour déjouer la noirceur
juste assez
pour reprendre la marche
dans la saison des abdications
s’éloigner de soi
de la vacuité quotidienne
le temps d’un hommage
à un ami disparu
laisser le deuil occuper l’espace
dans une communion d’accolades
à des inconnus
touchés par une peine mutuelle
la mémoire afflue en larmes
et puis émerger
pour lever le brouillard
comme une coulée de soleil
la vie pleine de promesses
l’amitié...
Table des matières
- Page couverture
- Du même auteur
- Page titre
- Crédits / Catalogage
- Dédicace
- Citations
- Avant-propos
- Marcher au milieu du tumulte
- Cicatrices des mauvais jours
- Nulle part en ce lieu exact
- L’appréhension de la clarté
- Table des matières
- Quatrième de couverture