Chroniques du monde qui vient
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Chroniques du monde qui vient

La nouvelle guerre culturelle

  1. 282 pages
  2. French
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Chroniques du monde qui vient

La nouvelle guerre culturelle

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Citations

À propos de ce livre

Il y a quelques annĂ©es Ă  peine, Ă©crit Christian Rioux, «personne ne pouvait imaginer qu'un jour on Ă©gorgerait un enseignant en pleine rue pour avoir simplement montrĂ© une caricature Ă  ses Ă©lĂšves. Personne n'aurait cru que des militants pourraient saccager les boutiques d'humbles bouchers gagnant honnĂȘtement leur vie. Personne n'avait encore songĂ© que, trente ans aprĂšs l'abolition de l'apartheid et un demi-siĂšcle aprĂšs la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, la guerre raciale reprendrait son cours et que l'on se dĂ©chirerait sur les privilĂšges de "l'homme blanc". Personne n'aurait cru possible que plus de quarante ans aprĂšs Les fĂ©es ont soif, on pourrait censurer des films, des piĂšces de thĂ©Ăątre, brĂ»ler des livres.»C'est qu'un tout nouveau monde est en train de naĂźtre autour de nous, et que la naissance et le triomphe de ce «monde qui vient» demandent la ruine dĂ©finitive de l'ancien. Imperceptible d'abord, puis de plus en plus radical et dĂ©vastateur Ă  mesure qu'il s'Ă©tend dans toutes les sphĂšres de la vie sociale, ce changement exige en effet le rejet des «vieilles» valeurs hĂ©ritĂ©es de la culture occidentale moderne, accusĂ©e de tous les crimes par les militants d'un nouvel ordre idĂ©ologique.Les chroniques rassemblĂ©es dans ce livre, choisies parmi les centaines que Christian Rioux a publiĂ©es dans le journal Le Devoir entre 2006 et 2021, racontent par le menu cette guerre qui se dĂ©roule Ă  la fois sous nos yeux, dans la sociĂ©tĂ© oĂč nous vivons et jusque dans nos propres pensĂ©es. Elles retracent l'Ă©volution d'abord anodine puis fulgurante de ce qui pouvait passer il y a quelques annĂ©es encore pour de simples dĂ©rives passagĂšres. En observant et en analysant les Ă©vĂ©nements grands et petits au QuĂ©bec comme en Europe, l'auteur met au jour les ruses de l'hypocrisie et de l'intolĂ©rance, les faussetĂ©s rĂ©pandues par l'ignorance et la bĂȘtise, et nous alerte ainsi sur ce qui guette toute la culture qui structure – pour combien de temps encore? – nos existences et nos sociĂ©tĂ©s.Écrits d'une plume tantĂŽt ironique, tantĂŽt indignĂ©e, toujours franche, ces textes forment un vaste tableau de notre Ă©poque de transition, peint avec une clairvoyance rare et l'inquiĂ©tude de qui ne peut se rĂ©soudre Ă  voir disparaĂźtre autour de lui la libertĂ© de l'esprit, le besoin de vĂ©ritĂ© et le sens de la complexitĂ© des affaires humaines.

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Informations

Année
2021
ISBN
9782764646984
Avant-propos
MĂȘme les mots n’existaient pas encore. C’était avant le « racisme systĂ©mique » et les « LGBTQ2S+ ». Bien avant les « racisĂ©s » et les Ă©tudes « genrĂ©es ». Avant « #MeToo » et l’« Ă©criture Ă©picĂšne ». Longtemps avant la « gestation pour autrui » et les « vĂ©ganes », les « safe spaces » et le « privilĂšge blanc ». MĂȘme l’« appropriation culturelle » et la « masculinitĂ© toxique », les « couples hĂ©tĂ©ronormĂ©s » et la « cisidentitĂ© » n’existaient pas encore. En ces temps reculĂ©s les militants n’avaient pas encore inventĂ© leur propre sabir. Ils parlaient encore avec des mots simples, ceux de la langue commune et du dictionnaire.
C’était une autre Ă©poque.
Personne ne pouvait imaginer qu’un jour on Ă©gorgerait un enseignant en pleine rue pour avoir simplement montrĂ© une caricature Ă  ses Ă©lĂšves. Il Ă©tait encore plus impensable de dire qu’il l’avait cherchĂ©. Personne ne pouvait imaginer qu’on puisse brĂ»ler des livres, comme on l’a fait dans une bourgade de l’Ontario, et disperser leurs cendres au pied d’un arbre dit de la rĂ©conciliation avec les Autochtones. Personne n’aurait cru que des militants pourraient un jour saccager les boutiques de simples bouchers gagnant honnĂȘtement leur vie. Personne n’avait encore songĂ© que, trente ans aprĂšs l’abolition de l’apartheid et un demi-siĂšcle aprĂšs la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, la guerre raciale reprendrait et qu’on se dĂ©chirerait sur les privilĂšges de « l’homme blanc ». Personne n’aurait cru que, plus de quarante ans aprĂšs Les fĂ©es ont soif, on puisse censurer des films, des piĂšces de thĂ©Ăątre, des livres, et condamner des artistes Ă  l’opprobre sur la foi d’accusations ou de simples rumeurs incapables de passer l’épreuve des tribunaux.
Il y a quelques annĂ©es Ă  peine, une dĂ©cennie tout au plus, tout cela n’était encore que de la science-fiction. Nous avons changĂ© de monde. Cela s’est fait en douceur, sans crier gare, comme les plaques tectoniques se dĂ©placent imperceptiblement loin des regards humains avant de heurter les fonds marins pour provoquer une lame de fond emportant tout sur son passage.
J’ai longtemps rĂ©sistĂ© Ă  publier ces chroniques. Comme toutes les chroniques, elles ont Ă©tĂ© Ă©crites sous l’impulsion du moment. Leur point de dĂ©part n’est souvent qu’un mot, une intuition, un dĂ©tail anodin remarquĂ© dans le flot continu de l’actualitĂ©. Écrites dans l’urgence, elles ne prĂ©tendent pas Ă  l’exhaustivitĂ©. Elles n’étaient pas sitĂŽt publiĂ©es qu’il m’arrivait de douter et de me demander si ce qui avait spontanĂ©ment attirĂ© mon attention mĂ©ritait qu’on importunĂąt le lecteur occupĂ© Ă  des choses plus urgentes.
Je n’ai consenti Ă  leur publication que lorsque j’ai compris que certaines pourraient aider Ă  mieux mettre en perspective l’étonnante guerre culturelle qui semble aujourd’hui engagĂ©e dans les dĂ©mocraties occidentales. Ainsi qu’on les appelle toujours, pour combien de temps encore ?
Lorsqu’en 2006 l’historien français Olivier PĂ©trĂ©-Grenouilleau fut pris Ă  partie par des organisations antiracistes pour avoir simplement rappelĂ© cette Ă©vidence que l’esclavage n’avait Ă©tĂ© ni le monopole de l’Occident ni un gĂ©nocide, qui aurait pu croire que nous n’étions qu’au tout dĂ©but du vĂ©ritable raz-de-marĂ©e antiraciste qui allait dĂ©ferler sur l’AmĂ©rique une dĂ©cennie plus tard ?
MĂȘme chose au QuĂ©bec, en 2011, lorsque quelques bonnes Ăąmes convaincues de leur supĂ©rioritĂ© morale s’autorisĂšrent Ă  censurer la trilogie adaptĂ©e de Sophocle par Wajdi Mouawad et intitulĂ©e Des femmes, sous prĂ©texte que le chanteur Bertrand Cantat, condamnĂ© pour la mort de la comĂ©dienne Marie Trintignant, en avait composĂ© et interprĂ©tĂ© les chƓurs. Personne ne se doutait alors qu’un nouvel Index s’abattrait bientĂŽt sur des artistes et des intellectuels aussi diffĂ©rents que Robert Lepage, Woody Allen, Roman Polanski, Sylviane Agacinski ou Claude Meunier, tous soupçonnĂ©s d’avoir dĂ©rogĂ© Ă  la rectitude politique ou aux bonnes mƓurs de leur Ă©poque. MĂȘme les morts ne sont pas Ă  l’abri, comme les peintres Balthus et Egon Schiele, dont les tableaux ont Ă©tĂ© dĂ©crochĂ©s de grands musĂ©es. Sans oublier Ovide, auteur des MĂ©tamorphoses, jugĂ©es trop violentes et sexistes prĂšs de deux millĂ©naires aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©crites. Nous n’avions alors nullement conscience que nous n’étions qu’au dĂ©but d’une longue sĂ©rie d’attentats contre la libertĂ© d’opinion et de crĂ©ation qui prend parfois les allures d’un nouveau maccarthysme.
Lorsqu’en 2014 je relevai qu’un obscur groupe de rappeurs adolescents nommĂ© Dead Obies et connu seulement de quelques aficionados traitait impunĂ©ment les souverainistes quĂ©bĂ©cois de « suprĂ©macistes blancs », on m’accusa de faire de la publicitĂ© Ă  un groupe marginal qui n’en valait pas la peine. Il est vrai qu’on aurait pu croire Ă  une farce, tant le sabir anglicisĂ© de ces jeunes gens pourtant nĂ©s sur la Rive-Sud de MontrĂ©al Ă©tait incomprĂ©hensible Ă  l’homme de la rue. Qui pouvait imaginer que cette injure empruntĂ©e Ă  la sombre histoire du Ku Klux Klan serait bientĂŽt brandie indiffĂ©remment dans tous les pays d’Occident tel un bĂąton de sorcier ou un encensoir destinĂ© Ă  repousser les esprits malĂ©fiques Ă©manant de tous ceux qui osaient encore dĂ©fendre leur identitĂ© nationale ?
Nous n’avions pas encore conscience que nous sortions dĂ©jĂ  de cette Ă©poque dite de la mondialisation heureuse, pour reprendre le titre emblĂ©matique d’un livre d’Alain Minc publiĂ© en 1999. Un titre qui Ă  lui seul illustre toute la naĂŻvetĂ© de ces annĂ©es. AprĂšs la chute du mur de Berlin, une discussion civique et respectueuse, Ă  mille lieues de la guerre de tranchĂ©es d’aujourd’hui, s’était installĂ©e dans les pays dĂ©mocratiques. Des journaux comme Le Devoir et Le Monde, de grandes revues comme Le DĂ©bat, en France, ou Prospect, au Royaume-Uni, accueillaient des intellectuels de gauche comme de droite, l’essentiel Ă©tant qu’ils fassent avancer le dĂ©bat et la comprĂ©hension du monde. Une gauche rĂ©formiste, appelĂ©e social-dĂ©mocratie (ou son pendant chrĂ©tien-dĂ©mocrate dans certains pays), allait alors s’imposer de l’Allemagne au Royaume-Uni, du QuĂ©bec Ă  la France.
Comme correspondant du Devoir Ă  Paris, comme Nieman Fellow Ă  l’universitĂ© Harvard et comme simple citoyen vivant entre la France et le QuĂ©bec, je me suis souvent retrouvĂ© aux premiĂšres loges. J’en fus donc un tĂ©moin privilĂ©giĂ©. C’est la beautĂ© du journalisme que de s’intĂ©resser aux dĂ©tails, loin des idĂ©ologies et de l’esprit de systĂšme. On tire un fil sans jamais savoir ce qu’il y aura au bout. Seul le temps le dira.
Et le temps a fini par rĂ©vĂ©ler son secret. Une partie, du moins. Qui aurait dit par exemple qu’en supprimant les frontiĂšres pour plaire aux sirĂšnes de la mondialisation, la social-dĂ©mocratie se suiciderait Ă  petit feu, et qu’au rĂȘve de l’État-providence, de l’école laĂŻque et de l’harmonie entre les peuples succĂšderaient les rĂ©bellions des banlieues françaises, le Brexit, la jacquerie des gilets jaunes, les Ă©meutes antiracistes d’Oakland, le dĂ©boulonnage des statues, le retour des empires et l’irruption des partisans de Donald Trump au Capitole en costume de carnaval ?
Cette montĂ©e des extrĂȘmes Ă©voque le souvenir d’un autre temps, celui de la lutte des classes. Elle est aujourd’hui bel et bien de retour, mais sous une autre forme. Cette radicalisation est caractĂ©risĂ©e Ă  droite par la colĂšre des classes populaires abandonnĂ©es Ă  la dĂ©sindustrialisation, expulsĂ©es des villes et de leurs banlieues immĂ©diates, ridiculisĂ©es et rejetĂ©es par la sociĂ©tĂ© du savoir, l’universitĂ© « woke » et l’univers mĂ©diatique. L’actualitĂ© aura voulu que j’explore quelques-uns de ces « chemins noirs », pour parodier l’écrivain Sylvain Tesson, des friches industrielles de Florange, en Lorraine, Ă  celles de Clacton, dans l’Essex, sur les bords de la Manche.
À gauche, les nouvelles classes instruites issues de l’universitĂ© et qui profitent Ă  plein de la mondialisation n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă  revendiquer leur nouveau pouvoir. PressĂ©es de se dĂ©barrasser du vieux monde, elles ont ressuscitĂ© la vieille tentation totalitaire de l’« homme nouveau », qui prend aujourd’hui la forme d’un antiracisme exacerbĂ© et de rĂ©formes sociĂ©tales Ă  rĂ©pĂ©tition destinĂ©es, comme toujours, Ă  « changer l’homme ». Jamais nos sociĂ©tĂ©s n’auront Ă©tĂ© plus Ă©galitaires, rarement auront-elles Ă©tĂ© moins racistes, nulle part ailleurs les femmes n’auront-elles eu plus de pouvoir et les homosexuels plus de reconnaissance. Or, voilĂ  que c’est dans ce monde revenu de tout qu’on ressuscite les bĂ»chers et les autodafĂ©s. La « fin des idĂ©ologies » annoncĂ©e par Raymond Aron n’aura Ă©tĂ© que de courte durĂ©e.
J’entends dĂ©jĂ  les cassandres crier Ă  l’exagĂ©ration, affirmer qu’il ne s’agit que de « dĂ©rapages » insignifiants, que le monde intellectuel n’en est pas Ă  son premier dĂ©lire extrĂ©miste et que l’universitĂ© n’a jamais Ă©tĂ© Ă  court d’utopie.
Et pourtant.
Imaginons qu’en 1974 un jeune militant maoĂŻste fraĂźchement Ă©moulu de l’universitĂ© eĂ»t adressĂ© une lettre Ă  un grand quotidien français ou quĂ©bĂ©cois pour dĂ©fendre, disons, la dictature du prolĂ©tariat. Le directeur de la publication lui aurait probablement rĂ©pondu poliment de revoir sa copie en suggĂ©rant Ă  l’auteur quelques lectures utiles comme Joseph Kessel, George Orwell et Simon Leys. En 2021, une militante fĂ©ministe envoie une lettre aux mĂȘmes journaux prĂȘchant, non plus le renversement de la bourgeoisie, une classe arrivĂ©e au pouvoir il y a Ă  peine deux cents ou trois cents ans, mais rien de moins que la disparition des sexes, une rĂ©alitĂ© qui remonte, elle, aux origines mĂȘmes de l’humanitĂ©, sinon plus loin encore. Que fait le directeur en question ? Eh bien, il publie le texte en une, fier de se faire le dĂ©fenseur du « droit de choisir son sexe », une thĂ©orie d’un radicalisme anthropologique que les militants les plus radicaux des annĂ©es 1970 n’auraient jamais pu entrevoir, mĂȘme dans leurs rĂȘves les plus absurdes.
Cette histoire n’a rien de farfelu. Elle illustre Ă  quel point le nouveau radicalisme qui a envahi l’universitĂ©, le monde des arts, de la culture et des mĂ©dias n’a rien Ă  envier Ă  celui d’hier. Les extrĂ©mistes de naguĂšre passeraient mĂȘme pour des enfants de chƓur Ă  cĂŽtĂ© des « born again » de l’antiracisme, des nĂ©ofĂ©ministes qui scandent comme Pauline Harmange « Moi les hommes je les dĂ©teste » et des idĂ©ologues trans pour qui l’on peut choisir son sexe comme chez le coiffeur on choisit sa couleur de cheveux. Sans compter que malgrĂ© tous ses dĂ©fauts l’extrĂȘme gauche de grand-papa, du moins dans nos pays, ne s’est jamais permis de censurer des piĂšces de thĂ©Ăątre, des films et des sculptures et encore moins de brĂ»ler des livres comme cela semble devenu notre lot. Comble de la naĂŻvetĂ©, s’il y a une chose que ma gĂ©nĂ©ration n’avait jamais imaginĂ© rencontrer un jour, c’est bien la censure.
Cette anecdote illustre surtout l’incroyable faiblesse de nos institutions face Ă  cette offensive multiforme qui, comme toutes les poussĂ©es de fiĂšvre totalitaire qui ont marquĂ© le xxe siĂšcle, est Ă©videmment menĂ©e au nom du « Bien ». Il faut surtout y voir l’effondrement de l’école et des institutions d’enseignement qui capitulent au premier coup de semonce quand elles ne se prennent pas pour des madrasas du « dĂ©veloppement durable » et de la « diversitĂ© ». Toutes les compromissions sont bonnes pour ne pas ĂȘtre traitĂ© de raciste et vouĂ© Ă  la vindicte mĂ©diatique par les nouveaux commissaires du peuple.
Quand on ne sait plus distinguer l’« assimilation culturelle » d’un « gĂ©nocide », une « agression » d’un « viol », les simples prĂ©jugĂ©s du « racisme », quand on discute de ces rĂ©alitĂ©s complexes avec les mots des analphabĂštes, tr...

Table des matiĂšres

  1. Page couverture
  2. Les Éditions du BorĂ©al
  3. Faux-titre
  4. Du mĂȘme auteur
  5. Titre
  6. Crédits
  7. DĂ©dicace
  8. Citations
  9. Introduction
  10. L’histoire prise en otage
  11. Suicide assisté
  12. J’ai plus faim
  13. Le «vivre-ensemble»
  14. L’art du kidnapping
  15. La guerre des boutons
  16. Pauvre Villon
  17. L’histoire dĂ©tournĂ©e
  18. «It’s a free world, ostie!»
  19. Le chant du déclin
  20. Les barbares bienveillants
  21. La fabrique des orphelins
  22. Le boulet
  23. Le choix de Julie
  24. L’enfant roi
  25. MĂ©fions-nous des rebelles
  26. Ne rien céder
  27. La faute Ă  Rabelais
  28. Rupture anthropologique
  29. Charlie ou l’amnĂ©sie
  30. La censure en «temps réel»
  31. Le goudron et les plumes
  32. Le bĂąillon
  33. L’AmĂ©rique selon Hollywood
  34. Chronique d’une gĂ©nĂ©ration
  35. L’antiracisme appliquĂ© aux
 animaux!
  36. Pourquoi Trump n’est pas fasciste
  37. 2017
  38. La «diversité» ou la tarte à la crÚme
  39. Huntington avait raison
  40. La culture de la haine
  41. Le monde selon Zuckerberg
  42. La «discrimination positive» contre le contrat social
  43. L’école idĂ©ale
  44. De la vertu
  45. Entre les bobos et les barbus
  46. Carnet de vacances
  47. La chute des idoles
  48. Jeu de genres
  49. Je souffre donc je suis
  50. La meute
  51. Éloge de la diffĂ©rence
  52. Les nouveaux bigots
  53. Vive le carnaval!
  54. Des nouvelles de la démocratie
  55. Le néoféminisme
  56. Le bon sauvage
  57. Un monde sans littérature
  58. Vive l’appropriation culturelle!
  59. La politique de l’autruche
  60. Les marxistes honteux
  61. Je me voyais dĂ©jà

  62. Un nouveau maccarthysme?
  63. Un «printemps laïque»?
  64. «L’invasion des imbĂ©ciles»
  65. SLĀV
  66. Adieu Charlie
  67. L’exemple qui venait du froid
  68. Le retour du Canadien français?
  69. Sainte Greta
  70. La faute à la météo
  71. Jouir sans entraves
  72. Le point de bascule
  73. La chasse au vivant
  74. L’indignation sĂ©lective
  75. L’UniversitĂ© Benetton
  76. Les vieux
  77. Tous Américains?
  78. Pauvre Luther King
  79. Les dieux ont soif
  80. Se rat kay kap manje kay
  81. Touriste ou voyageur?
  82. La peur des mots
  83. Penser par soi-mĂȘme
  84. Louis
 croix-vé-bùton
  85. Le suprĂȘme courage de la mesure
  86. L’assimilation
  87. Conclusion
  88. Remerciements
  89. Crédits et remerciements
  90. Fin
  91. QuatriĂšme de couverture