Ailes de taule
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Ailes de taule

  1. 84 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Ailes de taule

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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Deux hommes. Un père-fils et un fils-père.Le premier est incarcéré pour un crime scabreux ourdi par l'autre, quant à lui impuni mais séquestré dans la pire des prisons?: la mémoire. Un crime catalysé par une soif de rédemption jamais étanchée.Une femme qui n'a commis qu'un méfait?: celui d'être devenue mère.Ce récit poétique plonge au cœur d'un drame humain qui touche aux limites de la filiation. «Ailes de taule», le premier recueil publié par Éric Charlebois aux Éditions Prise de parole, fait suite à un stage d'écriture en milieu carcéral qui a fortement marqué son créateur.

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Informations

Année
2016
ISBN
9782897440411

Écouvillon iii

Vous étiez les cobayes de
l’apocalypse.
Vous sabliez
le désert.
Vous vous éloigniez tous deux, chacun à votre façon, de la ruche maternelle.
Tu écoutes la pièce éponyme de l’album Atom Heart Mother.
Tu tentes d’apporter les touches sans cesse pénultièmes à ce dessin qui est en branle depuis dix-sept ans.
Sclère de lune, l’as-tu intitulé.
Tu n’as aucun souvenir d’enfance.
Tu n’as pas même conscience d’avoir été enfant.
Tu as commencé à dessiner très jeune, pour remplacer les lémures par des filigranes.
Tu as passé ton enfance entre les bras et les lèvres d’une femme, entre les gifles et les fessées, entre ta chambre et
l’évasion dans les Livres dont vous êtes le héros.
Les dés étaient stigmatisés par ton sort.
Tu as passé ton enfance à essayer de comprendre pourquoi la figure paternelle n’était pas incarnée par un père.
À dix-sept ans, tu étais déjà agent double, entre la fuite et
la filature.
Tu savais déjà, depuis longtemps, comment on concevait un enfant :
par souci de retrouver son chemin à rebours.
Tu avais des guillemets en guise de commissures.
Tu avais les nerfs comme les cordes d’un violon.
Tu calligraphiais le nom des 21 équipes de la Ligue nationale de hockey.
Tu en dessinais le logo.
Tu manifestais déjà une propension pour l’imaginaire et
les un contre un avec
l’autre
toi.
Tu plongeais pour attraper la balle que tu venais de lancer contre le mur.
Tu lançais ton ballon de football dans la ramification catapulte de ton arbre et tu déjouais les secondeurs qu’étaient les essaims de moustiques.
Tu tirais ta rondelle dans le filet désert parce que tu venais de déculotter le gardien.
Tu rêvais d’être le héros beaucoup plus que tu n’aspirais au sport professionnel.
Tu ne voulais pas être rémunéré; tu voulais être vénéré.
Tu voulais être admiré par ton père et
constaté par ta mère.
Tu voulais que le noyau familial éclatât
avant ta naissance.
Tu te donnais un air intrigué et inquisiteur chaque fois que tu recevais en cadeau des Lego™, des structures ou des outils;
tu en cherchais le but s’il n’y avait pas d’antagonisme établi, de match prévu, de simulation.
Construire était trop tristement réel.
Tu dessinais tout en lignes parallèles.
Tu ne dessinais aucun visage, comme dans les catéchismes illustrés.
Tes personnages ne se touchaient jamais : ils se superposaient en profondeur, ils se tendaient la main ou ils brandissaient leur baluchon pour seule arme.
Quand tu les faisais parler, c’était toujours en monologue intérieur, que tu représentais par des nuages cisaillés en
chair.
La plupart du temps, c’était une mimésis robotique.
Tu ne savais pas encore que la mise au monde devait d’abord s’avérer
cathartique.
Tu te réfugiais dans le vaste,
sur un terrain de baseball et de football,
pour éprouver l’incommensurable solitude et la fidélité des amis imaginaires.
Tu transformais toutes les situations glissantes en patinoire.
Tu te disais que la maison natale avait depuis longtemps été la proie des
lames.
Tu te disais que ton père était parti chercher de la viande fumée, un soir, pour son lunch du lendemain, et qu’il n’était jamais revenu.
Tu te disais que le Soleil était fait en
moutarde
et que la neige était du
pain.
Tu te disais que tu ne commettrais jamais le néonaticide.
Tu faisais appel à la paternité de toi pour la seconde et dernière fois : tu ne voulais pas d’un fardeau
libérateur.
Tu avais des relations avec les filles tant et aussi longtemps qu’elles ne demandaient pas de t’appeler ou de venir à la maison.
Tu subissais le téléphone comme une pendaison.
Tu ne voulais pas avoir à les présenter à la carence.
Tu caressais l’espoir d’une relation beaucoup plus que la relation elle-même.
Tu appréhendais les rêves d’avenir.
Tu nourrissais une aversion pour les exercices d’autoconnaissance
des autres.
Tu étais un prospecteur
d’étoiles.
Tu étais un astronome de nappes de tabl...

Table des matières

  1. Page couverture
  2. Prise de parole
  3. Du même auteur
  4. Page titre
  5. Catalogage
  6. Citations
  7. Écouvillon I
  8. Écouvillon II
  9. Écouvillon III
  10. Table des matières
  11. 4e de couverture