le ciel n’est pas pour nous
j’ai du temps libre à vous louer
le monde
à vous faire des louanges loufoques
loué soit le ciel bleu
louées soient les fourmis terrestres
et les chenilles juteuses
en métamorphose
le ciel nous distrait
de la terre vice versa
il faut cultiver ses contradictions
louanges continuées
perpéternelles sont mes louanges
loué soit le soleil cigarette cherry
louées soient les longues journées à ne rien faire
louées soient les louanges
louées soient les légendes urbaines de villes lointaines
et les petites histoires d’ici
loué soit le son de guitares grafignées
et loué soit l’écho percutant du percussionniste
louée soit l’allitération aide-mémoire
loué soit l’hélium ballounes bleues blanches vertes
loué soit le bas du dos du gribouilleur
penché sur son poème
loués soit le Tim Horton’s et les petits cafés
chez nous chez vous
loués soient les festivals et les feux
de camp de circulation de joie
louées soit l’Église et la bombe atomique
loués soient les hamburgers à trois piastres
et le sel sur les frites
loués soient l’Internet et ses pornographistes
louée soit l’eau suspendue dans notre soupe aux pois
loués soient les phares halogènes
et les drogues qui provoquent
l’hallucinogenèse
loués soient les rêves en couleur
louée soit l’alarme qui sonne à six heures
louée soit ma jobbe
et loué soit Jacob
qui n’ose pas
grimper
l’échelle
louées soient les corporations
loués soient les magasins
loués soient les magazines
louée soit la mode
loués soient les cover songs savourés sans honte
comme une poutine fumante
loués soient les bras du buveur
transportant sa caisse de coors light
louée soit la moto sans muffler
qui m’interretrompe
louée soit la terre
qui nous distrait du ciel
louées soient les louanges
loués soient les damnés
loué soit tout cela
louanges aux anges gardiens de buts
sur la rue elgin
les buts rentrent au townehouse
et sautent partout sur place
un poème d’amour aux pigeons
leurs petits yeux rouges fragiles
pigeons d’argile
rats musqués des airs
se font-ils la guerre aux mouettes῀?
ciel bleu sangsue
ensoleillé ciel bleu pâle
tu nous sangsuces le regard
tu nous torticambrioles nos caméras photocérébrales
tu détournes mon regard de ces merveilleuses mini-araignées rouges
le ciel n’est pas pour nous
avale les nuages secoue la stratosphère
mastique l’atmosphère
respire le ciel
expire du miel
alchimistes poumons potentiels
inspire le ciel
secoue-toi la cervelle
promène-toi poisson perdu
dans le ciel sangsue
sans doute l’océan suspendu
nous les microbotiques
archivistes de la cellule planétaire
dirégénérons l’état du monde virtuel
saluons le ciel
perpéternellement plus vaste que son nom
vocabulaisserons-nous ça
comme ça῀?
passe-moi un crayon de soleil
ma petite princesse et
dessine-moi un sourire
ceux-là là-bas
qui dansent leurs équations
sur leurs tableaux de renardoise
apprivoisent la bombe et
désallument les réverbères
se chanter la pomme
j’aurais dû j’aurais pu t’embrasser plus chaleureusement
ne pas cacher de toi l’intention que j’ai
de te persuader à me considérer
comme porteur de caresses et
d’amour
c’est quoi l’amour
l’amour est radiante
et je m’écœure déjà avec ces jeux de cœur
j’aurais un chœur qui m’accompagne partout en écho
qui pourrait t’exprimer ce que je ne peux pas me permettre
de performentionner
toujours aux aguets je me protège toujours trop très bien
toujours la tête brillante et le sourire vacant qui dit
oui je le sais
ça fait que
ne me demandez surtout pas de m’expliquer
j’ai horreur de m’expliquer
puisque j’ai honte d’avoir honte
que...