L'autrement pareille
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L'autrement pareille

  1. 99 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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L'autrement pareille

Détails du livre
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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

L'auteure observe avec lucidité une relation tendre et tendue entre une mère et sa fille. Devant une mélancolie envahissante, elle fait appel à la joie pour inventer la mélanjoie. « L'autrement pareille » est une fine exploration des émotions et du quotidien des femmes, à travers le langage qui renvoie aux structures sociales de dominance.

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Informations

Année
2015
ISBN
9782897440206

FINALE
ET
PRÉLUDE

Longtemps j’ai cru qu’il nous aurait fallu un séparateur (appareil, dit le Robert Méthodique, à séparer les éléments, l’eau et la vapeur, par exemple). Or nous sommes vapeur et eau inséparables, tu restes avec moi et je n’oublie ta présence. Tu n’as pas voulu de séparateur resplendissant qui de sa force t’aurait emmenée je ne sais où, de ton intelligence tu as choisi de rester dans le champ des femmes, dans cette île où nous sommes si proches, si pareilles, si intimes, au prix même de nous heurter l’une à l’autre. Touche-moi, là, doucement, encore.
L’inavouable vécu devant les autres, mères-filles amoureuses, beau spectacle, mais…
IRRÉALITÉ 1 :
Pour un court moment de l’excursion académique,
j’ai entrevu le père perturbateur.
Amertume, me dit-il,
et le mot résonna interminablement, à perte de vue
en tout sens.
Amère, tu me…
Ah mère,
Ah mère, tue-m’…
Etc.
La perception paternelle paraît pernicieuse (ma réelle,
gardons-nous-en dans le rire, essayons…)
perforation permanente par le père péricardique,
perrière, pertuisanier, rarement percalin mais
surtout
pér/il
per/indurable
per/sévère
per/sifleur
per/clus
perfide
perturbation
per.
IRRÉALITÉ 2 :
L’anecdote telle que dite par le patriarche défait aurait été risible sans cette violence sous-jacente à éruption toujours possible.
C’est moi, me dit-il, qui aurais fait de toi, ma réelle, ce que tu es, ma force t’aurait forcément faite différente. Accusée de toute-puissance, cause de tout et surtout du mal…
De quel mal parlait-il? Fille mal tournée et que j’aime, fille qui décline de tour/noyer au son de l’instrument mâle et dont il veut ignorer l’énergie, ma réelle, ma déterminante, ma forte, danse comme bon il te semble, ne t’attarde pas, j’ai jeté moi aussi le lest patriarcal si bien appris par-dessus bord, enfin.
La mère différente est possible dans la réalité.
Je veux sortir mon subconscient, le promener, lui faire prendre l’air, lui acheter des sandales de marche à la place des vieux escarpins vernis. Qu’il se mette sens dessous dessus, qu’il marche sur ses mains, que ses dessous fassent face au soleil
qu’il soit visible
à moi, à toi, et aux autres
que ce soit clair
que je ne suis plus la même.
Voici que dans la joie nous cimentons l’alliance nouvelle avec le sous-venir-aller-demeurer du sentiment mutuel. Ciment à prise lente, sans armature métallique, ciment non armé, sauf par ce que nous consentons à y placer de doux. Nous célébrons l’accord plein de l’inattendu du désir.
Cet accord je veux le graver d’amour sans cependant l’aggraver. Je veux y inscrire, j’y enfouis les mots secrets, discrets pour que nous puissions nous y retrouver à tout instant du passé et de l’avenir comme à présent. Fille et mère de Marthe, Marthe moi-même, trois fois l’une est paralysée sans l’autre, sans les autres, même si nous partons libres de toute retenue dans des directions entièrement différentes.
Se distancer sans mettre le gris manteau de l’indifférence. Plutôt le découper, déchirer, défaire en mille lanières qui deviendront bandelettes multicolores ornements de l’île joyeuse, de la cité et de nos corps en fête, chaînes légères et bariolées. Voir silencieusement aussi comment elles me sont présentes, ma fille/ma mère autrement pareilles. Mais vivre sans spectres, ne plus s’enfoncer dans le souvenir. Finalement accepter la mélancolie comme caractéristique ineffaçable avec laquelle il est possible de vivre dans la joie.
Inventer la mélanjoie sans plus tarder.
Lettre trouvée chez Mme de Sévigné écrivant au XVIIe siècle à sa fille, Mme de Grignan.
Ma bonne, ma très-belle, ma très-aimable, très-parfaitement aimée, me voici à la joie de mon cœur, toute seule dans ma chambre à vous écrire paisiblement… Je ne sais en quelle disposition vous serez en lisant cette lettre. Le hasard peut faire qu’elle viendra mal à propos, et qu’elle ne sera peut-être pas lue de la manière qu’elle est écrite. À cela je ne sais point de remède ; elle sert toujours à me soulager présentement ; c’est tout ce que je lui demande… Je ne sais où me sauver de vous… Ma fille, aimez-moi donc toujours, c’est mon âme que votre amitié… Je vous jure et je vous proteste que je ne vous ai jamais regard...

Table des matières

  1. Couverture
  2. De la même auteure
  3. Crédits
  4. Titre
  5. Dédiace
  6. Citation
  7. Voyage d’été
  8. La recherche
  9. Finale et prélude
  10. 4e de couverture