Aventures de Radisson, t.2 (Les)
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Aventures de Radisson, t.2 (Les)

Sauver les Français

  1. 440 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Aventures de Radisson, t.2 (Les)

Sauver les Français

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À propos de ce livre

«Des dizaines d'Iroquois pénètrent dans le fort, tous sur le qui-vive. Ils se dispersent par groupes de dix ou quinze pour inspecter les lieux. Aucun ne trouve de Français, ni la moindre trace de leur passage. Les canots ont disparu, comme envolés. Les Français se sont en apparence volatilisés. Comment ont-ils fait? Par où sont-ils passés?»Grâce à son excellente connaissance de la culture iroquoise, Radisson est recruté par les jésuites pour les aider à mener à bien leur nouvelle mission d'évangélisation en Nouvelle-France. Mais rien ne se passe comme prévu. Radisson devra faire preuve d'astuce et de ruse pour déjouer le mauvais sort qui guette les Français vivant en territoire hostile.Dans cette deuxième aventure du célèbre coureur des bois, le lecteur retrouvera l'ardeur, la détermination et la débrouillardise du jeune héros, animé par la plume habile de Martin Fournier.Spécialiste de la Nouvelle-France, Martin Fournier a enseigné l'histoire à l'Université du Québec à Rimouski. Il coordonne depuis 2007 la réalisation de l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, un important ouvrage multimédia diffusé sur Internet. Il a publié plusieurs essaishistoriques aux éditions du Septentrion.

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Informations

Année
2014
ISBN
9782896648290
QUATRIÈME PARTIE
En Iroquoisie
CHAPITRE 10
Réveil brutal
«Ils arrivent ! » s’écrie Radisson en voyant une centaine d’Iroquois torses nus, sans coiffe ni couleur de guerre, échouer leurs canots en face de Montréal. Le père Ragueneau le rejoint en courant.
— Mon Dieu ! Pourquoi sont-ils si nombreux ? demande-t-il en agitant les bras pour attirer leur attention.
Les Hurons du camp, douze hommes et quelque quatre-vingts femmes et enfants, les observent d’un air soucieux.
— Ici ! Ici ! crie le père Ragueneau. C’est avec moi que vous avez rendez-vous !
Quelques minutes plus tard, une poignée de chefs iroquois de fort mauvaise humeur discutent avec le jésuite et Radisson. Ils viennent de franchir les rapides de Lachine en canot et l’un d’eux a chaviré. Cinq Iroquois ont péri noyés.
Ragueneau tente de savoir pourquoi ils arrivent tellement en retard par rapport au rendez-vous fixé mais n’obtient pas de réponse. Radisson ne voit Andoura nulle part, ni aucun des autres chefs qui sont venus négocier à Trois-Rivières l’hiver dernier. Étrange. L’un des Iroquois remet à Ragueneau une lettre rédigée par le père Le Moyne qui confirme que le fort français est presque terminé. L’expédition pourra donc se mettre en branle comme prévu.
Mais les Iroquois ne l’entendent pas ainsi. Ils se rassemblent en conseil en exigeant que tous les étrangers se tiennent à l’écart. Ragueneau commence par protester, mécontent de ne pas savoir ce qu’ils trament ainsi, mais comme il y a mort d’hommes, il préfère céder à leur demande pour ne pas les offenser.
Leur conciliabule dure un long moment. Après quoi, ils ne fournissent aucune information sur la teneur de leurs discussions.
Quand les pourparlers touchant l’organisation du voyage débutent, le lendemain, sous les regards attentifs des Montréalais qui surveillent de loin cet imposant groupe d’Iroquois, leur porte-parole communique au père Ragueneau la décision qu’ils ont prise la veille. Il explique qu’après avoir longtemps retardé leur départ, ils ont voyagé très rapidement, sans chasser ni pêcher, se nourrissant seulement de farine de maïs, pour rattraper le temps perdu. C’est pourquoi ils ont sauté les rapides de Lachine au lieu de faire un portage. Ils estiment donc que c’est la faute des Français et des Hurons si cinq d’entre eux sont morts et s’attendent à recevoir une compensation, qui doit être négociée avant le départ. Radisson, qui agit à titre d’interprète, transmet cette demande à Ragueneau qui en avait compris l’essentiel. Il réplique sèchement, en français :
— Je les trouve bien effrontés ! Réponds-lui que nous sommes prêts à discuter de cette question s’ils acceptent de transporter une partie de nos bagages. Nos canots seront tellement chargés qu’il faut trouver une solution…
Le jésuite préfère cacher qu’il maîtrise de mieux en mieux la langue iroquoise, jugeant que ce secret leur confère un avantage.
— Sois bien clair, ajoute-t-il. Les Français ne peuvent en aucun cas être tenus responsables de leur maladresse, ni de leur imprudence, ni surtout de leur retard ! Ils exagèrent. Nous en discuterons seulement pour les amadouer. Et demande-leur encore pourquoi ils ont tant tardé !
— C’est déjà fait, mon père. Ils ne répondent pas.
Les négociations achoppent également sur la place qu’occuperont les Hurons dans les canots. Les Iroquois demandent de les disperser parmi eux, alors que Ragueneau exige qu’ils voyagent tous ensemble dans leurs propres embarcations, avec les onze Français.
À plusieurs reprises au cours des trois longues journées que durent les échanges, Radisson atténue les mots durs qu’emploient Ragueneau et son supérieur Jean de Quen, qui participe aussi aux discussions. Il fait la même chose en traduisant les paroles de certains chefs iroquois qui sont tout aussi agressifs. Deux clans semblent en présence. Quelques chefs sont clairement réticents à ramener des Français avec eux. D’autres font des efforts évidents pour être agréables aux Français et se montrer invitants. Radisson a du mal à s’y retrouver.
— Avez-vous remarqué qu’ils ne sont pas tous du même avis ? demande Radisson au jésuite, lorsqu’ils font le point ensemble.
— On dirait qu’une partie d’entre eux est venue à reculons, alors que d’autres cherchent à nous mettre en confiance. Comprends-tu pourquoi ?
— Non, mon père. Ça m’échappe.
— Il faudra surveiller de près les chefs qui ne nous aiment pas et tout faire pour donner satisfaction aux autres.
Le quatrième jour, ils parviennent à un accord. Les Français et les Hurons – qui se sont joint aux négociations – acceptent d’offrir des présents aux Iroquois pour compenser la mort de cinq des leurs, puisque l’accident s’est produit en venant les chercher. En échange, les Iroquois acceptent de transporter une partie des bagages qui sont en surcharge et de laisser les Hurons et les Français voyager ensemble.
Le lendemain, dernier dimanche de juillet, un grand branle-bas précède le départ des quelque deux cents personnes réunies sur la berge. À la dernière minute, il faut mobiliser une douzaine de charrettes pour transporter les marchandises les plus lourdes jusqu’en haut des rapides de Lachine, pendant que les Français, Hurons et Iroquois traînent leurs vingt-neuf canots à demi chargés, à partir de la rive. Le lendemain, la flottille se met finalement en route à partir de la pointe ouest de l’île de Montréal.
* * *
Comme un ours sortant de sa tanière au printemps, les sens de Radisson se raniment au contact du voyage. Enfin, la véritable aventure commence, la grande, l’excitante, vers un territoire inconnu qu’il est impatient de découvrir.
Il occupe la position de pointe à l’avant de son canot. Deux solides gaillards qui n’ont pas froid aux yeux, récemment arrivés de France, sont placés au centre et Atahonra, un chef huron de grande expérience, dirige l’embarcation de l’arrière. Ils triment dur pour suivre le rythme imposé par les Iroquois qui, sept ou huit par canot, transportent moins de bagages. Ils ont facilement pris la tête de l’expédition. Tous les canots qui suivent sont lourdement chargés et comptent moins de pagayeurs. Plusieurs étant des femmes, le trajet s’annonce difficile.
Le père Ragueneau a été formel, il veut que Radisson reste toujours près des Iroquois pour scruter leur comportement et tenter de percer leur état d’âme. Il espère ainsi déjouer le danger latent qu’il perçoit, à tort ou à raison.
Même les deux pères jésuites pagaient pour soutenir la cadence. Ils se tiennent au centre des embarcations où la manœuvre est plus facile. Robert Racine, un vieux de la vieille qui n’a rien perdu de son endurance, dirige le canot dans lequel Ragueneau a pris place.
Il leur faut presque deux jours pour franchir le lac Saint-Louis et remonter le fleuve jusqu’au premier grand portage. Radisson a constaté que l’excès de bagages rend son embarcation vulnérable dans les flots agités. Aussi, une fois qu’ils ont tous mis pied à terre, il est décontenancé d’entendre les Iroquois déclarer qu’ils refusent de transporter plus loin leur part de bagages. Ragueneau est outré par cette volte-face. Il exige le respect des conditions fixées au départ mais les Iroquois répliquent qu’il est impossible de faire le voyage dans ces conditions sans courir de grands risques. Le jésuite ordonne aux Français de bloquer le sentier du portage afin d’empêcher les Iroquois de s’y engager. C’est l’impasse. Il faut renégocier.
Cette fois, Ragueneau participe directement aux discussions en baragouinant quelques mots d’iroquois, cherchant toujours à masquer sa réelle maîtrise de la langue. Radisson traduit le reste de ses propos. La position des Iroquois est claire : la situation est trop dangereuse ; d’autres accidents vont inévitablement se produire et ils veulent les éviter. Ragueneau a beau insister sur le besoin qu’ont les Français de toutes ces marchandises – dont une partie reviendra aux Iroquois par le biais de la traite – rien ne justifie à leurs yeux de risquer des vies humaines pour des marchandises.
Sans le dire ouvertement, Radisson est d’accord avec eux. Un grand nombre d’articles se sont ajoutés pendant leur longue attente à Montréal, au point de dépasser les bornes. Lui-même s’est acheté quelques marchandises de traite en cachette. Le chef huron Atahonra appuie les Iroquois : il n’est pas sage de naviguer dans des canots aussi chargés.
La nuit tombe. Les Français, Hurons et Iroquois ont allumé leurs feux à courte distance les uns des autres. Mais chacun reste avec les siens. Seuls les maringouins et les épineuses questions en suspens perturbent la magnifique soirée d’été.
— C’est très grave ! se plaint Ragueneau qui s’est retiré à l’écart avec Radisson et le père Jean de Quen.
— Tu as raison Paul, confirme de Quen. Ces marchandises nous ont coûté une fortune et il n’est pas question de les abandonner ici. N’importe qui pourrait s’en emparer et nous causer un grand préjudice. S’il le faut, je les ramènerai moi-même à Montréal !
— Je me méfie de plus en plus de ces intraitables Iroquois, ajoute Ragueneau. Ils font tout pour nous nuire. Je me demande si nous pouvons encore nous entendre avec eux…
Radisson voit des signes de renoncement sur les visages de ses supérieurs qui se taisent pendant un long moment. Seuls les murmures lointains des voyageurs et les crépitements des feux se font entendre. Il juge qu’il est le temps d’ajouter son grain de sel.
— C’est vrai que nous sommes trop chargés, mon père. Atahonra et les Iroquois ont raison. Si on en perd une partie en chemin et qu’on sacrifie des vies humaines en plus, qu’est-ce qu’on y gagne ?
Ragueneau ne répond pas.
— Je crains de devoir retourner à Montréal, soupire de Quen. Tu es mieux préparé que moi pour servir en Iroquoisie. Vas-y seul, Paul. Je ne vois pas comment nous sortir de ce pétrin autrement. Je ramènerai une partie des marchandises avec deux ou trois de nos Français. Garde les hommes les plus expérimentés… À moins que tu trouves une autre solution ?
Ragueneau aimerait ne pas acquiescer à cette décevante proposition. Mais lui non plus ne voit pas d’autre issue. Ils sont encore proches de Montréal et la navigation jusqu’à Lachine est assez facile pour que quatre hommes y ramènent deux grands canots chargés au maximum, sans danger. En sélectionnant des marchandises de moindre importance et des équipiers peu expérimentés, l’expédition n’en souffrira guère.
— D’accord, conclut Ragueneau. Retournons négocier ce compromis avec les Iroquois. Mais en contrepartie, exigeons d’eux qu’ils tiennent parole et reprennent une part de bagages. Sois convaincant, Radisson, nous n’avons plus de marge de manœuvre.
* * *
Tôt le lendemain, Radisson supervise le tri des bagages en s’assurant de garder ses marchandises de traite avec lui. Le superflu est chargé dans deux grands canots appartenant aux Français. Ceux qui poursuivent le voyage disent adieu au père de Quen et à ses trois équipiers. Un moment d’abattement suit leur départ. Mais ce n’est pas le moment de baisser les bras. Ils se ressaisissent et portagent tout le matériel jusqu’en haut des rapides où une nouvelle déception les attend.
Les Iroquois acceptent de prendre des marchandises à condition que des Français embarquent avec eu...

Table des matières

  1. Les Aventures de Radisson, t. 2
  2. PREMIÈRE PARTIE • En mer
  3. DEUXIÈME PARTIE • En France
  4. TROISIÈME PARTIE • En Nouvelle-France
  5. QUATRIÈME PARTIE • En Iroquoisie
  6. D’historien à romancier
  7. Le premier tome des Aventures de Radisson a fait parler de lui…
  8. CRÉDIT