Tuxedo Kid
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Tuxedo Kid

La beauté du diable

  1. 168 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Tuxedo Kid

La beauté du diable

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À propos de ce livre

Voleur de moutons, coureur de jupons, avorteur amateur, voleur de banque LĂ©o-RhĂ©al Bertrand est un individu peu frĂ©quentable. Il a pourtant tout pour rĂ©ussir dans la vie: beautĂ©, charisme, dĂ©brouillardise et sens de la musique. Depuis son adolescence, il fait rĂ©sonner les cordes de son violon et le coeur des jeunes femmes dans les soirĂ©es dansantes. Lorsque sa premiĂšre Ă©pouse meurt noyĂ©e dans un Ă©trange accident d'automobile, il rĂ©ussit Ă  semer le doute sur sa ­culpabilitĂ©. Pourra-t-il s'en sortir lorsqu'il sera accusĂ© du meurtre de sa seconde femme, dĂ©cĂ©dĂ©e dans l'incendie du chalet oĂčle couple setrouvait pour un sĂ©jour de chasse? Tuxedo Kid, cet homme qui se prĂ©sente tirĂ© Ă  quatre Ă©pingles lors de son procĂšs, a plus d'un tour dans son sac.Raymond Ouimet fait revivre, avec sa plume vivante et efficace, le rythme endiablĂ© du QuĂ©bec des annĂ©es 1930 aux annĂ©es 1950, tout en se livrant Ă  une enquĂȘte dĂ©taillĂ©e de ce qui fut l'une des affaires criminelles les plus mĂ©diatisĂ©es de l'Ă©poque.Raymond Ouimet a travaillĂ© dans de nombreux domaines: il a Ă©tĂ© conseiller municipal, prĂ©sident d'un centre d'archives et chroniqueur en histoire. Fondateur de la revue d'archives, d'histoire et de patrimoine Hier encore, il apubliĂ© au Septentrion L'Affaire des CrucifiĂ©s et Catherine de Baillon.

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Informations

Année
2018
ISBN
9782894482957
VIII
DRAME AU PALAIS DE JUSTICE
Le client est roi, mais l’avocat n’est pas son valet.
Georges Kiejman, avocat français
1952.La guerre – encore elle ! – bat son plein en CorĂ©e oĂč le Canada a envoyĂ© des troupes combattre sous l’égide des Nations unies. Le 1er fĂ©vrier, Vincent Massey, pourtant suspectĂ© d’antisĂ©mitisme, est nommĂ© gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada et le 6 fĂ©vrier, le roi du Royaume-Uni et
 du Canada, George VI, est trouvĂ© mort dans son lit. Sa fille, qui prendra le nom d’Élisabeh II, lui succĂ©dera dans la quasi-indiffĂ©rence de la population quĂ©bĂ©coise. Le 11 fĂ©vrier s’ouvre Ă  Hull le procĂšs de LĂ©o-RhĂ©al Bertrand, dit Tuxedo Kid, pour le meurtre de Dolorosa TrĂ©panier.
Dans les annĂ©es 1950, les tribunaux jugeaient les causes beaucoup plus vite qu’aujourd’hui, de sorte que la mĂ©moire des tĂ©moins Ă©tait plus fraĂźche lorsqu’ils rĂ©pondaient aux questions des avocats. Par contre, le fait qu’un procĂšs se dĂ©roulait peu aprĂšs la commission d’un crime grave avait parfois pour effet de le transformer en acte de vengeance plutĂŽt que de justice. Il fallait donc des juges capables de rĂ©sister Ă  la vindicte publique et qui n’hĂ©sitaient pas Ă  faire respecter l’ordre et le dĂ©corum dans le prĂ©toire.
Le mĂ©decin lĂ©giste Jean-Marie Roussel ainsi que Bernard PĂ©clet, chimiste et analyste au Laboratoire de la police scientifique du QuĂ©bec, ont terminĂ© leurs analyses et prĂ©parĂ© leur rapport ; ils sont fin prĂȘts Ă  tĂ©moigner contre Bertrand. Étonnamment, les policiers n’ont pas fait examiner le fusil de l’accusĂ©, mais ils ont fait subir Ă  Bertrand le test du galvanomĂštre, mieux connu aujourd’hui sous le nom de polygraphe ou dĂ©tecteur de mensonges, mais on n’en fera pas Ă©tat.
Le procĂšs tant attendu a lieu au palais de justice de Hull construit en 1901. Ses tourelles crĂ©nelĂ©es et ses murs en pierre grise bosselĂ©e lui confĂšrent un air de chĂąteau mĂ©diĂ©val. Son architecture a Ă©tĂ© conçue pour impressionner la population : il faut monter un long escalier pour accĂ©der au palais. Le procĂšs se dĂ©roulera dans la salle d’audience principale. À l’avant de cette salle, entre deux grandes fenĂȘtres, se dresse une tribune aux boiseries sombres sur laquelle prendra bientĂŽt place le juge Valmore Bienvenue derriĂšre un bureau massif. À la droite de la tribune, l’Union Jack, ce drapeau symbole de la sujĂ©tion des autoritĂ©s judiciaires Ă  la Couronne britannique, est suspendu Ă  une hampe dont l’extrĂ©mitĂ© pointe vers le plafond. Un grand Christ en croix, fixĂ© au-dessus des boiseries murales adossĂ©es Ă  la tribune du magistrat, embrasse la salle de son regard figĂ© dans le plĂątre. Il rappelle que la justice des hommes est la premiĂšre Ă©tape avant le jugement de Dieu. À la gauche et perpendiculaire Ă  la tribune se trouve le banc de l’accusĂ© derriĂšre lequel deux hautes fenĂȘtres contiguĂ«s Ă©clairent la salle. En face de l’accusĂ©, de l’autre cĂŽtĂ© de la salle, sont placĂ©s les bancs des jurĂ©s. Un simple garde-corps en cuivre sĂ©pare le prĂ©toire de l’espace oĂč prend place une assistance entassĂ©e comme des sardines en boĂźte. L’arrivĂ©e du Tuxedo Kid au banc des accusĂ©s fait sensation. L’homme est si bien vĂȘtu qu’on croirait qu’il s’est attifĂ© pour assister Ă  un bal : un habit de gala sombre et ajustĂ© encadre sa chemise blanche parĂ©e d’un nƓud papillon.
Le procĂšs est prĂ©sidĂ© par le juge Valmore Bienvenue, 57 ans, dont la santĂ© est dĂ©faillante. NĂ© le 12 juillet 1894 Ă  Nashua, dans le New Hampshire aux États-Unis, il a Ă©tĂ© dĂ©putĂ© du comtĂ© de Bellechasse de 1939 Ă  1948 et ministre de la Chasse et des PĂȘcheries de 1942 Ă  1944. Et c’est le 17 octobre 1950 qu’il a Ă©tĂ© nommĂ© juge Ă  la Cour supĂ©rieure. La Couronne est reprĂ©sentĂ©e par maĂźtre NoĂ«l Dorion75, 48 ans, qui a comme substitut une vedette montante du barreau de Hull, maĂźtre Avila Labelle, 43 ans. Le Kid, qui est une personne vraisemblablement bien informĂ©e, a soigneusement choisi son avocat : maĂźtre Jean Drapeau, futur maire de MontrĂ©al, 36 ans ; l’avocat de renom est assistĂ© du Hullois Louis Farley, 38 ans. La tĂąche de la dĂ©fense sera malaisĂ©e et ces deux avocats ne peuvent espĂ©rer guĂšre plus qu’éviter la peine de mort Ă  leur client. En effet, la police a amassĂ©, au cours de son enquĂȘte, une foule de preuves circonstancielles qui seront difficiles Ă  contrer. NĂ©anmoins, le Tuxedo Kid est confiant et a plaidĂ© non coupable. N’a-t-il pas pour le dĂ©fendre un avocat criminaliste cĂ©lĂšbre au QuĂ©bec ? En effet, Drapeau a dĂ©fendu les grĂ©vistes lors du fameux conflit de travail de la mine d’amiante Ă  Asbestos en 1949, grĂšve considĂ©rĂ©e comme l’un des moments dĂ©cisifs de l’histoire du QuĂ©bec. L’annĂ©e suivante, il a agi comme adjoint du rĂ©putĂ© Pacifique Plante76 en vue de mener une enquĂȘte sur la corruption et la moralitĂ© Ă  MontrĂ©al.
Le juge Valmore Bienvenue. BAnQ, E6, S7, SS1, P2138.
On s’attend Ă  un long procĂšs, car la Couronne envisage de prĂ©senter une quarantaine de tĂ©moins. D’entrĂ©e de jeu, elle dĂ©pose quelque 30 piĂšces Ă  conviction. Avila Labelle indique qu’il tentera de prouver que la victime a pĂ©ri dans un incendie causĂ© par une main criminelle et que le feu a Ă©tĂ© nourri par un liquide inflammable, du Varsol, dont on se sert pour nettoyer les pinceaux et les vĂȘtements souillĂ©s. Il ajoute :
Bertrand a choisi un endroit Ă  l’abri de toute indiscrĂ©tion pour accomplir son crime : une cabane de chasseurs situĂ©e dans un bas fond, Ă  un tiers de mille d’un chemin de troisiĂšme classe, presque impraticable, entourĂ©e de montagnes et de forĂȘts denses de tous cĂŽtĂ©s ; une cabane oĂč il n’y avait mĂȘme pas de poĂȘle, en novembre, pas de meubles, pas mĂȘme de lits77.
Jean Drapeau en octobre 1954. BAnQ, P795, S1, D6719.
Au deuxiĂšme jour du procĂšs, le dĂ©tective de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec, Paul Coulombe, fait Ă©tat de la perquisition que lui et ses hommes ont faite Ă  la maison ottavienne du couple Bertrand. Ils y ont trouvĂ© de nombreux livres de mĂ©decine, de musique, de priĂšres et un roman qui soulĂšve la curiositĂ© : Meurtre obligatoire de Paul Berthiers, dans lequel l’auteur traite de poison, d’un second meurtre, d’un testament dangereux, etc.78, de fait rien d’inhabituel dans un roman policier. Il est pourtant dĂ©posĂ© comme piĂšce Ă  conviction. En mĂȘme temps, la Cour apprend que le Tuxedo Kid est sous le coup d’une accusation trĂšs grave en Ontario : celle d’avoir pratiquĂ© un avortement. Cette accusation ne fait rien pour redorer le blason de l’accusĂ©, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ© pour tentative de vol Ă  main armĂ©e. Les autres piĂšces Ă  conviction dĂ©posĂ©es sont, parmi de nombreux objets, des photos des lieux prises par les policiers qui montrent les restes de la cabane incendiĂ©e et ceux de l’épouse prĂ©sumĂ©ment assassinĂ©e.
RhĂ©al Demers, un jeune homme de 23 ans qui travaillait sous les ordres de Bertrand, affirme que ce dernier lui a fait la remarque suivante Ă  la fin du mois d’octobre : « J’ai un plan dans la tĂȘte et s’il rĂ©ussit, je n’aurai plus besoin de travailler et je pourrai voyager. » Il n’avait pas portĂ© attention Ă  la rĂ©flexion de son patron, mais elle lui est revenue en mĂ©moire Ă  la suite de la mort de Dolorosa TrĂ©panier.
Le troisiĂšme jour fut celui du tĂ©moignage de Ruth Boucher, mais un autre Ă©vĂ©nement vint perturber le procĂšs : le prĂ©sident du jury s’est levĂ© et a dĂ©clarĂ© au juge qu’un membre du jury, aprĂšs avoir entendu la preuve fournie Ă  ce jour, se demande s’il pourra rendre un verdict impartial parce qu’il aurait reconnu l’accusĂ© ou connaĂźt des tĂ©moins. Le juge dĂ©clare :
MĂȘme si l’un de vous ne se sent pas Ă  l’aise aprĂšs les tĂ©moignages entendus Ă  date, cela ne l’empĂȘche pas de faire son devoir. Il se peut trĂšs bien qu’un jurĂ© connaisse l’accusĂ© ou des tĂ©moins, mais cela ne doit pas l’empĂȘcher de rendre un verdict impartial et de s’en tenir au serment qu’il a prĂȘtĂ© au dĂ©but du procĂšs, serment qui est sa protection. Dans le cas prĂ©sent, il faut oublier les personnes et rendre un verdict conforme Ă  la preuve fournie79.
Plusieurs tĂ©moins se succĂšdent, pour la plupart des collĂšgues de travail du Tuxedo Kid. Lucien Descarie, employĂ© de la compagnie Lyle Blackwell, dĂ©clare que Bertrand lui a demandĂ© du Varsol le 10 novembre prĂ©cĂ©dent, c’est-Ă -dire le jour de la mort de l’épouse Bertrand, pour nettoyer des pinceaux. « Je lui ai rĂ©pondu d’en prendre », ajoute-t-il. Il affirme avoir vu ce jour-lĂ , dans l’automobile de l’accusĂ©, un fusil, un compas, un couteau et des cartouches. Il ajoute que l’accusĂ© est revenu Ă  la buanderie parce qu’une erreur avait Ă©tĂ© commise dans la livraison d’un costume. Dans le contre-interrogatoire, Jean Drapeau fait dire au tĂ©moin que Bertrand refaisait la peinture de sa maison. Descarie poursuit : « J’ai aidĂ© l’accusĂ© Ă  peinturer dans sa maison de l’avenue Fairmont en septembre dernier. »
À une question de la Couronne qui revient à la ...

Table des matiĂšres

  1. Du mĂȘme auteur
  2. Tuxedo Kid. La beauté du diable
  3. INTRODUCTION
  4. PROLOGUE
  5. I ‱ UN ANGE AUX AILES DE TÔLE
  6. II ‱ ACCIDENT OU CRIME ?
  7. III ‱ L’ENQUÊTE POLICIÈRE
  8. IV ‱ COUPABLE OU NON COUPABLE ?
  9. V ‱ UN BRAQUEUR MALADROIT
  10. VI ‱ UN SINGULIER DOCTEUR
  11. VII ‱ UNE MORT ANNONCÉE
  12. VIII ‱ DRAME AU PALAIS DE JUSTICE
  13. IX ‱ LES ESPOIRS DÉÇUS
  14. CONCLUSION
  15. ÉPILOGUE
  16. BIBLIOGRAPHIE
  17. Raymond Ouimet a fait parler de lui pour L’Affaire des CrucifiĂ©s
  18. CRÉDIT