Expédition allemande à l'île d'Anticosti (L')
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Expédition allemande à l'île d'Anticosti (L')

  1. 190 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Expédition allemande à l'île d'Anticosti (L')

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À propos de ce livre

En 1937, alors qu'Hitler et les nazis menacent de plonger lemonde dans une nouvelle guerre mondiale, l'île d'Anticosti reçoit la visite de mystérieux investisseurs allemands. Quelles sont leurs intentions? Veulent-ils réellement exploiter la pâte de bois ou espèrent-ils y établir un avant-poste qui pourrait servir de base militaire en cas de conflit? C'est la sécurité même de la voie fluviale du Saint-Laurent qui est en jeu.Hugues Théoret a fouillé ce dossier qui, à l'époque, avait fait grand bruit dans les médias canadiens. Avec son sens du récit, il retrace cet épisode aujourd'hui oublié qui a été, en quelque sorte, un prélude à l'entrée du Canada dans la Seconde Guerre mondiale.Hugues Théorêt détient un doctorat en histoire canadienne. Journaliste, relationniste de presse et conseiller en affaires inter­gouvernementales, il a aussi travaillé sur desséries documentaires télévisées sur l'histoire du Canada. Il enseigne à temps partiel l'histoire à l'Université d'Ottawa. Il a publié en 2012 le livre Les Chemises bleues. Adrien Arcand, journaliste antisémite canadien-français au Septentrion, pour lequel il a remporté le Prix du Canada en sciencessociales 2014.

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Informations

Année
2017
ISBN
9782894482742
Sujet
History
Sous-sujet
World History
Chapitre 1
« La perle du Saint-Laurent »
Au fil des siècles, l’île d’Anticosti a enchanté tous ses visiteurs : autochtones, navigateurs, chasseurs, pêcheurs et promeneurs. Depuis le passage des premiers explorateurs jusqu’aux compagnies pétrolières avides d’exploiter les richesses de son sous-sol, l’île a fait l’objet de toutes les convoitises. Même les nazis, dans les années 1930, ont été attirés par les ressources de cette île aux mille trésors, aux mille mystères…
Située dans le golfe du Saint-Laurent face à Havre-Saint-Pierre, séparée de la Côte-Nord par le détroit de Jacques-Cartier et de la Gaspésie par le détroit d’Honguedo, l’île d’Anticosti s’étend sur une longueur de 220 km et une largeur maximale de 56 km. Elle couvre une superficie de 7 943 km2, ce qui en fait la plus grande île au Québec. Sa taille se compare à celle de la Corse.
La route principale qui traverse l’île d’ouest en est, que l’on nomme la « Transanticostienne », compte plus de 264 km de route de gravier, soit l’équivalent de la distance qui sépare les villes de Québec et de Montréal. À cela s’ajoutent des dizaines de petites routes, parfois difficilement carrossables, où l’on croise à coup sûr l’un des 120 000 cerfs de Virginie qui peuplent l’île17. La population, qui ne dépasse pas 300 insulaires qui y vivent à l’année, est surtout concentrée dans le village de Port-Menier, situé dans la partie ouest de l’île. Ses décors enchanteurs, ses longs rivages aux plages couvertes de débris amenés par la mer et ses richesses naturelles quasi inépuisables expliquent facilement pourquoi on la surnomme « la perle du Saint-Laurent ».
L’île était fréquentée par des autochtones il y a 3 500 ans, soit bien avant la venue des premiers blancs. On lui donnait le nom de Notiskuan, un terme qui signifie « lieu où l’on chasse l’ours ». L’ours a disparu depuis longtemps sur l’île, comme les autochtones d’ailleurs. Jacques Cartier est le premier Européen à en faire la découverte en 1534. L’année suivante, le 15 août 1535, contournant à nouveau l’île, il la nomme « Assomption » en l’honneur de la fête du jour. En 1608, Samuel de Champlain la découvre à son tour. Navigateur averti, il note la dangerosité de ses côtes pour les navires.
En 1680, le roi de France, Louis XIV, concède l’île à Louis Jolliet en récompense de ses voyages d’exploration au Mississippi et à la baie d’Hudson. Il est le premier à y ériger des installations permanentes. Le sieur de Mingan et d’Anticosti y exploite le commerce du saumon et une ferme. Dix ans plus tard, en 1690, les installations de l’île sont brûlées par les troupes britanniques dirigées par sir William Phips. Lorsque Jolliet meurt en 1700, l’île est partagée entre ses trois enfants, qui n’y feront aucun développement digne de ce nom. Après la Conquête britannique de 1760, l’île est annexée à la colonie britannique de Terre-Neuve en 1763, puis retourne à la province de Québec en 1774.
Entre 1831 et 1858, trois phares sont construits à l’île, dont celui de Pointe-Sud-Ouest. Érigée en 1858, cette tour haute de 33 m (108 pi) comprend des murs massifs en pierre calcaire locale et un revêtement intérieur en briques réfractaires. En 1950, le phare est endommagé par un incendie survenu dans un bâtiment adjacent. En 1961, il est dynamité en raison de son instabilité. Il est remplacé par une structure à claire-voie en 1967. Aujourd’hui, le phare en ruines veille en solitaire sur un cimetière abandonné où reposent des marins qui ont péri lors de naufrages dans le pourtour dangereux de l’île ainsi que les membres de la famille Hope, gardiens du phare de père en fils pendant 70 ans. Cette pointe isolée et difficilement accessible est comme une vieille horloge mise au rancart après que le temps s’est arrêté.
Plus connu, le phare de Pointe-Carleton est établi entre 1917 et 1919. Ce phare, comme ses voisins de Cap-de-la-Table et de Cap-de-Rabast, sert à faciliter la navigation au nord de l’île d’Anticosti dans le détroit de Jacques-Cartier, qui est particulièrement difficile à naviguer étant donné le nombre important de petites îles. De plus, l’île d’Anticosti est entourée d’un récif dangereux composé d’importants rochers, qui s’étend à plus de 3 km de sa côte. La construction de ces trois phares a donc marqué le parachèvement du réseau de l’île d’Anticosti, ce qui a eu un impact bénéfique tant sur la navigation transatlantique que sur le cabotage entre les communautés du golfe.
Le phare en ruines de Pointe-Sud-Ouest veille en solitaire sur un cimetière abandonné où reposent des marins qui ont péri lors de naufrages dans le pourtour dangereux de l’île. Photo : Hugues Théorêt.
En 1874, l’île est acquise par l’Anticosti Island Company, une entreprise immobilière montréalaise qui entreprend de peupler l’île pour y faire de l’exploitation forestière. C’est sous le règne de cette compagnie que les villages d’English Bay (Baie-Sainte-Claire) et de Fox Bay (Baie-du-Renard) sont fondés. Au début des années 1880, l’entreprise fait faillite. En 1884, les hommes d’affaires Francis et Thomas Stockwell prennent le relais pour y mettre en valeur les ressources forestières. Mais la compagnie vacille. Après 10 ans d’exploitations peu fructueuses, les frères Stockwell décident de se départir de l’île et de la mettre en vente.
En 1895, un dénommé Jules Despécher signe une option d’achat. Il publie à Paris une description de l’île d’Anticosti, sans doute pour trouver un acquéreur, car il est âgé et décide de ne pas donner suite à son projet d’achat. De son côté, Henri Menier, le roi de l’industrie française du chocolat, a déjà exploré plusieurs îles, telles l’île Djerba en Tunisie et l’île du Levant près de Toulon ; il est à la recherche d’un endroit où satisfaire son goût d’aventure et son désir de liberté. Jules Despécher éveille sa curiosité en lui parlant d’Anticosti, qu’il n’a jamais visitée lui-même, mais qu’il décrit comme une île enchanteresse, dotée au surplus d’un port naturel. Henri Menier est intéressé et s’inscrit comme acquéreur possible. Ne pouvant cette année-là s’y rendre lui-même, il charge son ami Georges Martin-Zédé d’une mission d’exploration. Cette mission dure 10 jours, du 12 au 22 juillet 1895. Ébloui par la beauté de l’île, Martin-Zédé revient en France avec de belles promesses de chasse certes, mais aussi avec des projets d’agriculture, d’exploitation forestière et d’énergie électrique. C’est donc sur les recommandations de Martin-Zédé qu’Henri Menier achète l’île en décembre 1895 pour la somme de 125 000 $.
Pendant 30 ans, Martin-Zédé, qui sera le bras droit de Menier et son directeur général, fera d’Anticosti un paradis terrestre pour les amoureux de la nature tout en y développant notamment l’industrie des pâtes de bois et de la pêche au homard. Dans son journal, qu’il rédige entre 1896 et 1929, Martin-Zédé relate les activités quotidiennes de l’île et nous permet de comprendre l’histoire de son développement18.
Le riche chocolatier français Henri Menier se porte acquéreur de l’île d’Anticosti en 1895 pour en faire son paradis de chasse.
Né le 14 juillet 1853 à Paris, Henri Menier est le fils d’Émile-Justin Menier et le petit-fils d’Antoine Brutus Menier, fondateur de la chocolaterie Menier. Établie en 1816, la chocolaterie est installée à l’origine à Paris, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie dans le quartier du Marais. En 1825, la firme déménage à Noisiel, une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, sur le site de l’ancien moulin. En 1836, on y fabrique la première tablette de chocolat. L’entreprise, dont le nombre d’employés passe de 50 ouvriers en 1856 à 325 en 1867, connaît un succès immédiat.
Affiche publicitaire de la chocolaterie Menier créée en 1893 par Firmin Bouisset.
En 1869, l’architecte Jules Saulnier et l’ingénieur Armand Moisant entreprennent la construction du moulin Saulnier dont les travaux s’achèvent en 1872. Le moulin devient à l’époque le premier bâtiment au monde à structure métallique apparente. Il est aussi caractérisé par les motifs de sa façade en carreaux de céramique. À la mort de son père en 1881, Henri Menier est nommé dirigeant de l’entreprise familiale, bien que la gestion de la chocolaterie soit assurée par son frère Gaston Menier. Jouissant d’une immense fortune, Henri Menier consa...

Table des matières

  1. L'Expédition allemande à l'île d'Anticosti
  2. Introduction
  3. Chapitre 1 • « La perle du Saint-Laurent »
  4. Chapitre 2 • Quand l’orage de la guerre se préparait à l’horizon
  5. Chapitre 3 • Une psychose nationale
  6. Chapitre 4 • De Munich à Anticosti
  7. Chapitre 5 • La bataille du Saint-Laurent et Anticosti
  8. Chapitre 6 • Les derniers loups gris
  9. Conclusion
  10. Annexe 1 • Navires perdus au cours de la bataille du golfe du Saint-Laurent
  11. Annexe 2 • Navires de la Marine royale du Canada qui ont été coulés et marins qui ont perdu la vie lors des affrontements survenus durant la bataille de l’Atlantique
  12. Bibliographie
  13. Crédits