La Formation d'une élite
eBook - ePub

La Formation d'une élite

Les bourses d'études à l'étranger du gouvernement québécois (1920-1959)

  1. 546 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

La Formation d'une élite

Les bourses d'études à l'étranger du gouvernement québécois (1920-1959)

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Qu'ont en commun Pierre Dupuy, Hubert Aquin, Marcel Dubé, Jeanne Lapointe, Victor Barbeau, Adrien Pouliot, Cyrias Ouellet, Hubert Reeves, Alfred Pellan, Paul David, Hélène Loiselle et André Mathieu? Ils ont tous profité du programme de bourses d'études à l'étranger du gouvernement québécois. Et derrière eux, qui représentent quelques-unes des personnalités les plus connues, se cachent 648 jeunes diplômés et artistes à qui ce programme a permis d'aller se perfectionner, surtout en France et aux États-Unis, entre 1920 et 1959.En jetant un éclairage sur ce premier programme de bourses d'études supérieures, ce livre rend compte de ses effets sur le développement scientifique, médical et intellectuel du Québec moderne. Les auteurs se penchent plus précisément sur le processus de transferts de « modèles ». Dans les laboratoires des grandes universités européennes et américaines, ces boursiers se sont familiarisés avec des pratiques intimement liées à la recherche (publication dans des revues spécialisées, techniques de pointe, connaissances des théories dominantes dans une discipline, etc.). De retour au Québec, ils ont reproduit cet habitus dans les institutions qui les ont accueillis. Les artistes, quant à eux, ont pu prendre le pouls des différentes avant-gardes européennes et ont vu leur travail profondément transformé.L'analyse de la carrière de ces « bâtisseurs » met en lumière l'importance d'un programme qui visait notamment à permettre à des Québécois francophones d'acquérir les compétences nécessaires pour rivaliser avec leurs compatriotes anglo-québécois. Avec ce livre, Robert Gagnon et Denis Goulet ajoutent une contribution notable à l'histoire du Québec moderne et des acteurs qui ont contribué à son essor.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à La Formation d'une élite par Robert Gagnon, Denis Goulet en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Didattica et Storia della didattica. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2020
ISBN
9782764646243
chapitre 1
La création des « bourses d’Europe »
Dès la fin de la Grande Guerre, en 1918, plusieurs personnalités québécoises tentent de sensibiliser les autorités politiques à l’idée de permettre à de jeunes universitaires d’aller se perfectionner dans les grandes écoles ou institutions d’enseignement françaises. Ce serait là un moyen peu dispendieux, selon eux, de former l’élite scientifique, technique et médicale qui manque cruellement au Québec. C’est cependant un fonctionnaire canadien, le haut-commissaire à Paris Philippe Roy, qui fait mousser avec le plus d’enthousiasme un projet de bourses d’études à Paris. En 1920, il convainc les dirigeants de plusieurs provinces de décerner de telles bourses. À cette initiative s’ajoute le projet d’érection d’une maison des étudiants canadiens à Paris, qui voit le jour en 1926. Le Québec fait bien entendu partie de ces provinces canadiennes qui offrent des bourses de perfectionnement. En fait, le gouvernement québécois inaugure un premier programme d’octroi de bourses d’études supérieures à Paris qui sera vite bonifié pour permettre aux lauréats d’aller ailleurs que dans la capitale française.
Comme nous le verrons dans ce chapitre, le mode d’attribution de ces bourses n’est pas défini explicitement : il obéit à certaines règles qui deviennent plus ou moins officielles au début des années 1940. Par ailleurs, les autorités universitaires québécoises devront faire reconnaître l’équivalence de leurs diplômes par les établissements français afin d’assurer à leurs diplômés l’accès aux études supérieures dans les universités de France. Finalement, ce chapitre tente, dans la mesure du possible, de rendre compte de l’expérience vécue par ces boursiers lors de leur séjour en France (à Paris en particulier) ou dans une grande ville américaine. Là où les sources disponibles nous l’auront permis, nous donnerons un aperçu de ce qu’ont été ces années d’apprentissage pour les « boursiers d’Europe » de l’entre-deux-guerres et dans une moindre mesure pour ceux de la période 1940-1959, qui a vu notamment la création d’un second programme de bourses à l’étranger.
Les programmes québécois de bourses d’études à l’étranger : un tableau d’ensemble
C’est une loi votée en 1920 par le gouvernement québécois, alors dirigé par Lomer Gouin, qui instaure un premier programme d’« octroi de bourses pour aider les élèves gradués [sic] à suivre des cours additionnels à Paris1 ». Des amendements effectués en 1922 et en 19372 permettent ensuite aux lauréats de ces bourses d’aller se perfectionner dans à peu près n’importe quelle université ou école supérieure (exceptionnellement, quelques-uns s’inscriront dans une université canadienne). L’Europe et les États-Unis s’avéreront, à quelques exceptions près, les endroits privilégiés par la plupart des boursiers du premier programme de bourses à l’étranger, que nous appellerons programme principal pour simplifier (tableau 1.2). Tout au début, la loi prévoit l’octroi de cinq bourses de 1 200 dollars chaque année, une somme considérable pour l’époque (et dont la valeur en dollars constants va augmenter jusqu’en 1949 pour ensuite connaître une diminution qui s’accentuera au cours de la seconde moitié des années 1950). Rapidement, toutefois, leur nombre croît ; elles sont renouvelables et certains boursiers pourront en profiter pendant cinq ans (tableau 1.6). Un seul, Gustave Longtin (boursier 1930-1935), voit sa bourse renouvelée cinq fois pour un total de six années. Cependant, les circonstances feront en sorte qu’on attribuera à l’occasion une demi-bourse de 600 dollars, de même que des compléments de bourse, des bourses ou octrois spéciaux ainsi que des octrois de montants encore moindres. Nous avons également pris en compte les bourses décernées par le Secrétariat provincial pour des études à l’étranger qui sont placées sous d’autres rubriques : « Éducation en général » ou « Octrois et subventions ». Il s’agit souvent de montants moins élevés que la bourse complète de 1 200 dollars. Elles visent en fait le même but que les « bourses d’Europe » et constituent une façon d’attribuer une bourse aux candidats méritants après épuisement du budget. Enfin, nous avons aussi inclus dans notre contingent de boursiers du programme principal une demi-douzaine de lauréats d’une bourse de la Direction générale de l’enseignement technique du Québec. Entre 1923 et 1934, Augustin Frigon, directeur de Polytechnique et directeur de l’enseignement technique du Québec, s’est en effet servi d’une subvention fédérale destinée à l’enseignement technique afin d’accorder des bourses d’études à l’étranger à de jeunes artistes dans l’intention de constituer un corps enseignant compétent dans les écoles techniques et dans les écoles de beaux-arts3. Au moment de son abolition, en 1959, le programme aura permis à 640 jeunes Québécois de se spécialiser en sciences humaines et sociales, en médecine, en sciences et en arts (tableau 1.1). La majorité d’entre eux sont de jeunes hommes francophones (79,7 %, soit 510 boursiers), mais on y compte également des anglophones (10,8 %, soit 55 boursiers et 14 boursières) et des femmes (11,7 %, soit 61 francophones et 14 a...

Table des matières

  1. Page couverture
  2. Les Éditions du Boréal
  3. Faux-titre
  4. Du même auteur
  5. Titre
  6. Crédits
  7. Dédicace
  8. Citation
  9. Introduction
  10. Chapitre 1 - La création des «bourses d’Europe»
  11. Première partie : Les boursiers de l’entre-deux-guerres
  12. Chapitre 2 - Les boursiers en sciences médicales pendant l’entre-deux-guerres
  13. Chapitre 3 - Les boursiers en sciences humaines et sociales, en droit et en théologie pendant l’entre-deux-guerres
  14. Chapitre 4 - Les boursiers en sciences et en sciences appliquées pendant l’entre-deux-guerres
  15. Chapitre 5 - Les boursiers en arts pendant l’entre-deux-guerres
  16. Deuxième partie : Les boursiers pendant la seconde guerre mondiale
  17. Chapitre 6 - Les boursiers en sciences médicales pendant la guerre
  18. Chapitre 7 - Les boursiers en sciences humaines et sociales et en droit pendant la guerre
  19. Chapitre 8 - Les boursiers en sciences et en sciences appliquées pendant la guerre
  20. Chapitre 9 - Les boursiers en arts pendant la guerre
  21. Troisième partie : Les boursiers de l’après-guerre
  22. Chapitre 10 - Les boursiers en sciences médicales pendant l’après-guerre
  23. Chapitre 11 - Les boursiers en sciences humaines et sociales et en droit pendant l’après-guerre
  24. Chapitre 12 - Les boursiers en sciences et en génie pendant l’après-guerre
  25. Chapitre 13 - Les boursiers en arts pendant l’après-guerre
  26. Conclusion
  27. Remerciements
  28. Crédits et remerciements
  29. Fin
  30. Quatrième de couverture