Un regard qui te fracasse
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Un regard qui te fracasse

Propos sur le théùtre et la mise en scÚne

  1. 224 pages
  2. French
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Un regard qui te fracasse

Propos sur le théùtre et la mise en scÚne

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À propos de ce livre

« Ce qui est violent, pour moi, ce n'est peut-ĂȘtre pas tant la prĂ©sence physique du public que l'acte de reprĂ©senter quelque chose de soi, d'intime, de forcĂ©ment transgressif. Comme si, symboliquement, on rejouait une sorte de scĂšne primitive, on mettait en lumiĂšre des choses honteuses, des tabous. Cette exposition de soi, malgrĂ© soi, est troublante. Elle se fait de biais, de façon dĂ©tournĂ©e, Ă  travers le corps des autres, des interprĂštes. Comme metteur en scĂšne, on craint que le public repĂšre cette part dĂ©voilĂ©e. Le regard des autres sur son oeuvre se rapproche d'un regard interdit, Ă  la fois dĂ©sirĂ© et honni; le regard d'un inconnu sur ton corps nu, qui te fracasse. »Brigitte Haentjens est une des figures majeures du thĂ©Ăątre contemporain. Elle a gagnĂ© un fidĂšle auditoire grĂące Ă  son audace dans la programmation et Ă  l'exigence qui marque chacune des productions portant sa signature. Elle propose ici un livre hors norme qui nous montre une artiste en plein processus de crĂ©ation. Elle retrace son parcours depuis l'Ă©cole de thĂ©Ăątre en France. Elle Ă©voque son passage en Ontario francophone, oĂč sa carriĂšre de metteur en scĂšne a Ă©clos, et son installation au QuĂ©bec. Surtout, elle parle au prĂ©sent du travail accompli avec la compagnie qu'elle a fondĂ©e, Sibyllines.

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Informations

1
L’ombre et la lumiùre
J’ai perdu le goĂ»t de jouer Ă  l’école de thĂ©Ăątre. Je ne supportais pas la concurrence. L’idĂ©e de devoir se battre contre les autres pour mĂ©riter l’approbation du professeur, de rivaliser avec les camarades pour ĂȘtre la meilleure m’écrasait au lieu de me stimuler.
L’école de Jacques Lecoq, oĂč j’ai reçu ma formation, se trouvait dans un quartier populaire de Paris, grouillant de vie : le Faubourg-Saint-Denis. Il s’agissait d’une ancienne salle de boxe aux plafonds hauts, aux planchers de bois, absolument magnifique et inspirante. Ce qui frappait d’emblĂ©e, c’était son caractĂšre de tour de Babel : des Ă©tudiants du monde entier, pour la plupart des professionnels, se prĂ©cipitaient lĂ  pour y acquĂ©rir une formation non acadĂ©mique, basĂ©e sur le corps poĂ©tique, le mouvement et le travail de crĂ©ation.
Dans cet environnement, je me percevais en situation clandestine. Je travaillais la nuit pour gagner ma vie, alors que les Ă©tudiants Ă©trangers bĂ©nĂ©ficiaient de bourses. Mes camarades me semblaient trĂšs douĂ©s ; et moi, pas du tout. Lecoq favorisait le sens du comique, de l’invention et de l’image instantanĂ©e. Il apprĂ©ciait particuliĂšrement le slapstick, un type de jeu dans lequel les Anglo-Saxons, mĂąles de prĂ©fĂ©rence, excellaient. En outre, l’enseignement se dispensait Ă  la française : sans bienveillance, avec rigueur et condescendance, le tout exprimĂ© en termes durs et sarcastiques.
Pendant ma formation chez Jacques Lecoq, oĂč nous Ă©tions constamment critiquĂ©s individuellement devant toute la classe, je devais lutter contre un sentiment d’inadĂ©quation et de faillite.
Au cours de cette pĂ©riode, j’ai dĂ©couvert avec stupĂ©faction qu’observer les acteurs me passionnait bien plus que m’exprimer sur une scĂšne. Je n’aime pas tellement ĂȘtre regardĂ©e. DĂ©pendre du dĂ©sir de quelqu’un, exister dans le regard de l’autre m’est insupportable. J’adore ĂȘtre dans l’ombre, tel un guetteur. Il s’agit d’une position privilĂ©giĂ©e pour saisir ce qui jaillit. Une position protĂ©gĂ©e, symboliquement : dans l’ombre, il n’y a pas de danger, on n’est ni exposĂ© aux regards ni menacĂ© de pulvĂ©risation. L’ombre permet de se retrancher de la lumiĂšre, mĂȘme si on peut toujours en ressentir la chaleur.
Le choix de la mise en scĂšne plutĂŽt que de l’interprĂ©tation trouve, me semble-t-il, son ancrage dans quelque chose de plus ancien et de trĂšs intime. Mon enfance et mon adolescence ont Ă©tĂ© extrĂȘmement chaotiques d’un point de vue psychique : beaucoup de violence, d’intrusion, d’abus de la part de mes parents. Mon pĂšre, par sa volontĂ© de tout contrĂŽler, son autoritarisme rigide et ses coups, installait un climat de prĂ©caritĂ© et de peur que ma mĂšre subissait sans broncher. Elle prĂ©fĂ©rait se rĂ©fugier dans sa croyance en Dieu, qui lui permettait sans doute de se protĂ©ger et de survivre. Jeune, j’étais en mĂȘme temps profondĂ©ment rĂ©voltĂ©e et soumise aux valeurs de mes parents. Je louvoyais entre ces deux pĂŽles. Il me fallait rĂ©ussir Ă  l’école et mentir sur ma vie intĂ©rieure, tumultueuse et secrĂšte. La tension qui rĂ©gnait Ă  la maison crĂ©ait une menace permanente et accentuait une sorte d’affolement intime oĂč se mĂȘlaient dĂ©sir forcenĂ© de vivre, honte et sentiment de culpabilitĂ© de ne pouvoir me conformer.
Le goĂ»t de mettre en forme vient sĂ»rement en partie de cette histoire familiale : un besoin d’organiser le chaos, de le structurer, de le mettre Ă  distance, ce qui constitue, sur le plan symbolique du moins, un mĂ©canisme de protection contre la violence et l’envahissement. Le metteur en scĂšne se place, par dĂ©finition, Ă  l’extĂ©rieur de la scĂšne qu’il façonne.
Au dĂ©but de ma pratique, la mise en scĂšne m’apparaissait comme un travail d’action, faisant appel Ă  un savoir-faire, ainsi qu’en tĂ©moigne tout le vocabulaire qui y est associĂ© : direction d’acteurs, conception, etc. Ce lexique entretient aussi l’idĂ©e d’une autoritĂ©. Bien sĂ»r, le metteur en scĂšne occupe une position de pouvoir, de contrĂŽle. Il peut choisir ce qui est mis en lumiĂšre ; il orchestre. Il prend les dĂ©cisions finales. Mais cela ne peut se faire sans collaboration. Le metteur en scĂšne, malgrĂ© ses prĂ©tentions, n’est peut-ĂȘtre qu’un interprĂšte qui tente tant bien que mal de s’emparer du centre de la scĂšne !
Aujourd’hui, la mise en scĂšne me semble plus proche de la mĂ©ditation, de l’écoute, que d’une quelconque maĂźtrise. Il faut se mettre en Ă©tat de disponibilitĂ© afin d’ĂȘtre totalement prĂ©sent Ă  « l’obscur pressentiment qui nous relie Ă  une Ɠuvre », pour reprendre la formule de Peter Brook. Un peu comme le psychanalyste qui, par son Ă©coute bienveillante, parvient Ă  dĂ©celer les accidents de la parole. Il souligne, relĂšve un dĂ©tail, une aspĂ©ritĂ© dans le discours, le met entre parenthĂšses, en lumiĂšre, l’interroge. Ses interventions facilitent la clarification ou plutĂŽt le dĂ©voilement d’élĂ©ments oblitĂ©rĂ©s par le psychisme.
Le metteur en scĂšne essaie d’accĂ©der Ă  cet Ă©tat d’ouverture et de sensibilitĂ© qui le rend attentif au moment prĂ©sent, sans jugement sur le rĂ©sultat immĂ©diat. Mais il doit aussi, paradoxalement, faire preuve d’une assurance, d’une confiance fondamentale dans le fait que ça va arriver, ça va se passer. Je ne connais rien de plus exaltant que le surgissement d’un geste, d’une intonation, de quelque chose de puissant et de vrai chez un acteur. Peut-ĂȘtre que je reconnais alors quelque chose qui vivait auparavant dans l’obscuritĂ© et qui jaillit dans la lumiĂšre. Un moment de vĂ©ritĂ© oĂč, aprĂšs des heures de travail, quelque chose se manifeste
 ou non !
Dans une salle de rĂ©pĂ©titions, avant tout, je regarde, j’observe, j’analyse. Je m’engage par ce regard.
J’affirme souvent ĂȘtre dĂ©pourvue d’imagination, c’est que je n’attends pas tel ou tel rĂ©sultat, du moins pas consciemment. Au dĂ©but, tout est confus. Je ne sais pas exactement ce que je cherche ni pourquoi je m’intĂ©resse Ă  un texte en particulier. Mes choix rĂ©pondent Ă  une nĂ©cessitĂ© obscure et profonde.
Comme le souligne Peter Brook, la forme prĂ©existe, la mise en scĂšne ne faisant que la dĂ©voiler. Aussi Ă©trange que cela puisse paraĂźtre, une fois la distribution complĂ©tĂ©e et les collaborateurs choisis, le spectacle est dĂ©jĂ  lĂ , mais il demeure enseveli, invisible. Le travail de mise en scĂšne rĂ©vĂšle peu Ă  peu cette forme cachĂ©e, Ă  la maniĂšre d’une fouille archĂ©ologique.
Mettre en scùne, c’est soulever un grand corps mort et enfoui, le dresser à la verticale pour qu’il se mette en marche.
Il existe sĂ»rement un besoin impĂ©rieux de m’exprimer, de partager les passions qui m’occupent ou les pensĂ©es qui m’obsĂšdent. Et peut-ĂȘtre mĂȘme autre chose, de plus intime, comme si Ă  travers diffĂ©rentes matiĂšres textuelles il Ă©tait possible de rejouer des scĂšnes, rĂ©elles ou imaginaires, qui font partie du psychisme, qui ont besoin d’ĂȘtre extĂ©riorisĂ©es et analysĂ©es. Mais cette reprĂ©sentation s’effectue par l’intermĂ©diaire de mots et de corps Ă©trangers.
Cela aussi est paradoxal : la volontĂ© de s’exprimer sans ĂȘtre vu, alors que les acteurs vont, dans la lumiĂšre, livrer au public quelque chose que l’on ne maĂźtrise plus totalement. Car le thĂ©Ăątre a ceci de particulier : au contact des collaborateurs, des interprĂštes surtout, puis des spectateurs, l’objet se transforme. Les diffĂ©rents interlocuteurs agissent sur la matiĂšre, la modifient. Il faut accepter d’en ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©.
AprĂšs L’OpĂ©ra de quat’sous, comme autrefois aprĂšs Le Chien ou Tout comme elle, je suis restĂ©e plusieurs mois en panne de dĂ©sir artistique. J’ai eu peur que le besoin de crĂ©er des spectacles, de porter des textes Ă  la scĂšne m’ait abandonnĂ©e. Je me sentais vidĂ©e et vide.
Chaque crĂ©ation engendre une sorte de dĂ©pression, comme si on se dĂ©barrassait d’un besoin qui nous aurait envahi et empoisonnĂ©. La dĂ©livrance, l’expulsion, nous laisse toutefois exsangue.
Puis le désir est revenu.
D’aussi loin que je me souvienne, le thĂ©Ăątre m’a toujours appelĂ©e. Les photos du Festival d’Avignon, avec Jean Vilar et sa troupe, GĂ©rard Philipe rĂ©pĂ©tant dans la cour d’honneur du palais des Papes, me faisaient rĂȘver. Au LycĂ©e de SĂšvres, oĂč je faisais mes Ă©tudes, j’aimais jouer : MoliĂšre, Racine, le thĂ©Ăątre classique. Puis, je me suis jointe Ă  des troupes de thĂ©Ăątre, dont celle du centre communautaire de SĂšvres, qui rassemblait des marginaux et des insoumis. C’était autour de mai 1968. Je garde d’ailleurs le souvenir d’un Revenant, de Jehan-Rictus, complĂštement dĂ©jantĂ©.
Plus tard, j’ai fait partie de la troupe de thĂ©Ăątre de HEC Paris, oĂč j’avais des amis. C’était Pierre Baillot, un compagnon de Jacques Higelin, qui la dirigeait. Je faisais de longs trajets en mobylette, le soir, Ă  travers le bois de Saint-Cloud, pour aller aux rĂ©pĂ©titions. Il fallait le vouloir !
Avec Pierre Baillot, on travaillait le rĂ©pertoire contemporain – Rezvani notamment. J’ai dĂ©couvert la crĂ©ation. À la mĂȘme Ă©poque, nous avons rĂ©alisĂ© un montage des textes de Michaux et d’Artaud, prĂ©sentĂ© dans une petite salle parisienne, le ThĂ©Ăątre Mouffetard.
Jouer me semblait alors aller de soi, je ne me posais pas de questions, j’avais du plaisir Ă  discuter durant les interminables conversations au sujet du thĂ©Ăątre, de l’art et de la politique qui enflammaient notre groupe. J’ai toujours aimĂ© cette idĂ©e d’une collectivitĂ© rassemblĂ©e pour crĂ©er. La fraternitĂ© du thĂ©Ăątre, Camarades, camarades !, m’émeut profondĂ©ment.
Le thĂ©Ăątre m’attirait irrĂ©sistiblement, comme un papillon de nuit vers l’ampoule. Cet appel cachait assurĂ©ment un irrĂ©pressible besoin de rupture avec la vie de mes parents, avec la voie tracĂ©e (profession, mariage, enfants
), et un appĂ©tit fĂ©roce de libertĂ©.
J’ai atterri Ă  l’école de thĂ©Ăątre Ă  vingt et un ans, aprĂšs cinq ans d’études universitaires, diplĂŽme en poche, pour obĂ©ir Ă  mon pĂšre.
Pourquoi Lecoq plutĂŽt qu’une formation plus classique, comme on en donnait au Conservatoire ? Je devais pressentir que je ne serais jamais une interprĂšte. À l’époque, Jacques Lecoq Ă©tait un maĂźtre Ă  penser pour toute une gĂ©nĂ©ration d’artistes. Ceux-ci ont donnĂ© naissance Ă  des compagnies qui ont marquĂ© l’imaginaire des annĂ©es 1970 et 1980. Chez Lecoq, l’acteur Ă©tait traitĂ© comme un crĂ©ateur Ă  part entiĂšre, et le travail du mouvement occupait une place centrale. La dĂ©couverte des possibilitĂ©s crĂ©atrices du corps a Ă©tĂ© pour moi un Ă©blouissement.
Quand j’ai quittĂ© l’école, je n’avais pas de projet prĂ©cis pour l’avenir. Je n’y pensais mĂȘme pas. Je n’avais qu’une idĂ©e fixe : m’éloigner de la sphĂšre familiale.
Faire du thĂ©Ăątre pour gagner ma vie semblait exclu. Je n’imaginais pas ce que signifiait une vie d’artiste, son exigence, sa duretĂ©, ni mĂȘme ce que cela impliquait matĂ©ri...

Table des matiĂšres

  1. Page couverture
  2. Les Éditions du BorĂ©al
  3. Faux-titre
  4. Du mĂȘme auteur
  5. Titre
  6. Crédits
  7. Remerciements
  8. Présentation
  9. 1- L’ombre et  la lumiùre
  10. 2- Passion dévorante
  11. 3- Une lente mise au monde
  12. 4- Un choc, une accointance
  13. 5- Lutte des classes
  14. 6- Un chemin sinueux vers la liberté
  15. 7- Le modÚle féminin
  16. 8- L’amour des acteurs
  17. 9- Le temps et l’espace
  18. 10- Un regard qui te fracasse
  19. 11- Écrire
  20. 12- Des corps engagés
  21. 13- Des foyers d’incandescence
  22. 14- Une terre de violence et de sensualité
  23. 15- Dans la blessure
  24. Remerciements
  25. Théùtrographie
  26. Crédits des photographies
  27. Crédits et Remerciements
  28. Fin
  29. QuatriĂšme de couverture