Ciguë
eBook - ePub

Ciguë

  1. 116 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
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Citations

À propos de ce livre

Avaleuse d'eau mortelle, aux abois, tombée de la branche, elle cuve au vent son poison, son philtre, sa drogue, son remède, et retrouve au sol son frère guéri par la foudre. Le pacte est scellé et l'odyssée commence, contre la mort toute-puissante criée à l'oreille. Corps lancés, gueule ouverte, dans les forêts, les coulées, les ravins, franchissant les barrages la tête au ciel. Corps excités par une langue addictive et haletante, par une langue qui donne à la vie une soif égale à la sienne. Qui boira la ciguë, qui mourra de la soif, qui vivra verra.

Foire aux questions

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Informations

Année
2019
ISBN
9782896984459
‹ SÉRIE QR ›
N° 132
Le Quartanier Éditeur
C.P. 47550, CSP Plateau Mont-Royal
Montréal (Québec) H2S 2S8
www.lequartanier.com
Annie Lafleur

Ciguë


poèmes
LE QUARTANIER
CIGUË
Je me tire une balle dans la tête à l’heure pile la bonne date
je m’exécute avec des gants blancs des mitaines de four
referme la bouche à grand-langue sur le canon basculant
je serre les cuisses roulé-boulé le barillet s’élance en gorge
muscle avalé avec les douilles une aspirine par cul de poule
j’ôte le cran d’arrêt tombe la culotte pour respirer la nicotine
neuf millimètres seize coups minute recharge au poids
gâchette trempée joue intérieure grimpée main-main
j’appuie sur la détente mon nerf optique culasse ouverte
je veux plus petit automatique et cartouche d’or une présérie
pareille comme hier en acier soudé un browning au palais
le goût de ma bave une allumette craquée sur l’anus
un crochet droit le pipi sort à bout portant j’enfonce
la crosse entre mes lèvres je fais feu et me barbouille
carabine à chambre claire mon aliment glisse à la cale
au fond du ventre sa nudité et mon profil arrache seconde
un premier mot à la naissance le poing sorti col de barbure
des armes âgées se battent entre elles des chants de rut
des projectiles à gros calibre et toute la plaine éclaboussée
que la foule me tire dessus mille fois fichée au garde-à-vous
tous me faucher la face première ma picorée gavée moulue
me tordre les quilles me chier dehors et dedans périr
épaules au vent les entrailles relapses dalot décharge
le vomi que je porte à gauche et mon âme de taureau
s’éveille et m’empale qu’on m’asperge d’acide
qu’on me lance des couteaux je veux qu’on me gaze
je survivrai aux crises d’asthme aux annexes de ma mort
je veux être mortellement nulle fermée à clé une science pure
un mètre de veine dure à piquer qu’on me vide de mes jus
embrassée sous le gui qu’on m’achève à la poivrière
au pied-de-biche aux aiguilles à tricot à la queue de billard
qu’on me traîne derrière le pick-up jusqu’à ma tombe
qu’on me hisse par les cheveux ma préhistoire est témoin
mes cris de secours ma surdose de pastilles je crie un ordre
final le corps bleu sous la pelle je m’assomme à la planche
je veux vivre en poussière des flèches dans la tempe
des métaux dans le cœur la dépouille pleine à craquer
je me crève les yeux en tirant sur l’ampoule je me tue
chaque jour au même endroit j’ouvre grand la bouche
· ·
·
Ça crie plus loin que la rivière
les sierras une main sur la tête
on entend un rire crié
personne dans le clos ça hurle
au sifflet à la lavette une abrutie
la tonne de clous cloués à l’heure
missile mer-mer à force de bras
au lever on a peur on salit la fosse
un crâne un cône et même l’air
auraient crié n’y touche pas je la tue
un portrait couché face contre face
on travaille à ce qui sera sourd
le soulier tombé de la passerelle
le ventre pesant de merde sol-sol
un petit billot échoué ça touche le pied
un accident à dos à vol à marche arrière
on les tape à la machine entre les dents
on triche c’est pas l’hiver en closerie
un doigt sur la guêpe personne
ne sait crier son nom de champ
Plein visage au lance-pierre ça tire
plus court qu’un poil sur le poing
ça tire au front supérieur trou béant
la pupille gauche se vide sur la joue
ça tire sur le portrait dessous la vitre
une purge de la machine sans cligner
respire à plat ventre à la broche la main
est un fusil les balles sont apprises
l’odeur du soleil au feu en première ligne
le verre saute hors du cadre sous les tirs
couvre d’éclats un pelage des insignes
piqués dans le beurre ou dans l’œil
tiré la tireuse déchire le globe tue ras
ça glisse des murs boulier cœur à cœur
ça monte à la forge sonne les alarmes
devant la mort qui palpite avec elle
tuée la vraie chose une photo à fléchettes
celle de la bête qui prend la pose
C’est clair jaune un modèle presque noir
d’après nu à repousse à redresse
à vent largue pas d’air pas du tout
la tête enrochée et flattée aux joues
la gourde pendue au clou la carabine
la bonne foudre trouve le bon crâne
une blonde de cirque maillot talons
sa gaine son fouet sa chaîne illégale
elle gigote
Miroir debout contre le mur qu’il a brûlé
du sable aguiche les lumières de l’abattis
une paire de haches au soleil le fer froid
coupe la tête du barde dans son pommier
une tresse de fruits dévie au vent
toupet trop haut pour un clocher
la clôture ploie sous le corps filmé
qui grimpe sans passer par-dessus
une danseuse le dos droit
La bête y goûte passe au blanc
vœu d’écolière sur gazon d’api
la colle des chaises une décharge
avant de mordre le bois s’affaisse
sur une main sur un coude ramolli
c’est de la grêle qui pince qui allait
mourir de joie sur la piste de danse
soulevée au gros orteil une planche
à haute cadence le seau renversé
sur la tête des moucherons
se frottent aux chaînes des trapèzes
une colonie posée sur le sable
un cheveu de plus c’est la fête
Guerre au parc on tire à vue
le ver autour de la semelle
sort la rue par ses fentes
la fourmi racle trie opère un cœur
sucette de cristaux de tambour...

Table des matières

  1. Ciguë