Parti acadien et la quête d'un paradis perdu (Le)
eBook - ePub

Parti acadien et la quête d'un paradis perdu (Le)

  1. 178 pages
  2. French
  3. ePUB (adapté aux mobiles)
  4. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Parti acadien et la quête d'un paradis perdu (Le)

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Au cours des siècles, l'identité acadienne a subi maintes redéfinitions, mais peu de périodes historiques en ont connu de plus grandes que celle de 1968 à 1982. Un nouveau mode de pensée, le néo-nationalisme, élaboré à l'origine par des intellectuels du Québec, prend racine au Nouveau-Brunswick. Ce mouvement vise la prise en charge des structures gouvernementales par les Acadiens. Jetant un nouveau regard sur le Parti acadien, parti politique aujourd'hui largement oublié, mais jadis fort influent, Michael Poplyansky le situe par rapport à une vague autonomiste qui se fait sentir à travers le monde occidental dans les années 1970 et 1980. Il cherche à déterminer dans quelle mesure l'expérience du Parti acadien correspond à ce qui s'est vécu ailleurs et jusqu'à quel point le contexte néo-brunswickois est réellement unique.Michael Poplyansky est professeur à La Cité universitaire francophone de l'Université de Regina. Auteur de plusieurs études portant sur l'Acadie contemporaine, il a aussi publié, en collaboration avec Abdoulaye Yoh, Contre toute attente. Histoire de la présence francophone à l'Université de Regina (Éditions de la Francophonie).

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Parti acadien et la quête d'un paradis perdu (Le) par Michael Poplyansky en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Histoire et Histoire de l'Amérique du Nord. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2018
ISBN
9782894489901
CHAPITRE 1
Les origines idéologiques du Parti acadien
Le nationalisme acadien au Nouveau-Brunswick se développe en symbiose avec les grandes vagues nationales qui traversent le monde occidental. Au milieu du XIXe siècle, dans la foulée du « Printemps des peuples », les Acadiens vivent leur « Renaissance » nationale. Lors de grandes « conventions », réunissant les élites cléricales et professionnelles, on définit les symboles qui représentent l’Acadie jusqu’à nos jours : drapeau, hymne, fête nationale. Ce nationalisme est remis en cause dans les années suivant la Seconde Guerre mondiale, période marquée par de grands bouleversements, tant politiques, économiques que sociaux. Enfin, un nouveau nationalisme émerge à l’aube des années 1970, en concordance avec une autre vague nationale qui voit le réveil des nations périphériques tant en Amérique qu’en Europe.
Le néo-nationalisme se définit brièvement comme toute tentative d’utiliser l’État pour servir les intérêts collectifs des Acadiens. Il comporte plusieurs facettes, dont des demandes de décentralisation des services gouvernementaux dans les régions du nord du Nouveau-Brunswick, l’instauration d’institutions linguistiquement homogènes, la dualité administrative et une refonte du développement économique régional pour permettre aux francophones de rester dans les régions où ils sont majoritaires plutôt que de déménager sur un territoire partagé avec les anglophones. Certains néo-nationalistes appellent même à la division du territoire néo-brunswickois selon une ligne diagonale de Grand-Sault à Moncton. Tout ce qui serait au nord de cette ligne pourrait former un nouvel État ou être annexé au Québec. Tandis que le nationalisme traditionnel datant du siècle dernier est associé au conservatisme – notamment par son ancrage dans le religieux – ce nouveau nationalisme est clairement marqué à gauche. En concordance avec sa défense de la langue, il propose un nouveau modèle de société plus égalitaire que celui qui a dominé pendant les « trente glorieuses ». À partir de 1972, ces néo-nationalistes de gauche auront leur propre véhicule en politique néo-brunswickoise : le Parti acadien.
Toutefois, il nous faut d’abord comprendre les idées qui sont au cœur du néo-nationalisme et les conditions qui facilitent son émergence. Ce serait trop simpliste de dire que le nouveau nationalisme représente le « contraire » du nationalisme traditionnel. Plutôt, à certains égards, il représente le désir d’une nouvelle génération – surtout celle des premiers baby-boomers nés dans l’immédiat de l’après-guerre – de retrouver la société idéalisée de leurs ancêtres. Nous proposons donc d’abord de faire état des grands principes derrière le nationalisme traditionnel qui émerge au XIXe siècle. Par la suite, nous analyserons sa remise en cause dans les années qui suivent immédiatement la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il sera question de l’émergence du néo-nationalisme à la fin des années 1960 et de la mise en place des premiers jalons du PA.
L’émergence du nationalisme acadien
La vague nationale de la deuxième moitié du XIXe siècle, qui voit l’émergence de la première mouture du nationalisme acadien, est le résultat d’une double dynamique1. D’une part, de nouveaux États centralisés sont en train de se constituer ; d’autre part, des velléités autonomistes commencent à s’exprimer de la part des peuples minoritaires. Ces deux processus s’expriment parfaitement au Canada. À partir du milieu du XIXe siècle, on voit des tendances à la centralisation, notamment avec la Confédération et l’uniformisation de l’éducation publique. C’est au même moment qu’émergent les nationalismes canadien-français et acadien. La « communauté imaginée » est alors définie par une « élite » clérico-professionnelle : avocats, médecins, membres du clergé. Cette « élite définitrice » détient « un pouvoir [dans le] domaine du symbolique »2, ceux qui y appartiennent peuvent établir les critères d’appartenance à la nation et ils ont les moyens de diffuser cette vision. Même si on ne contrôle pas d’État – bien que le Québec soit majoritairement francophone, il est gouverné selon un régime consociatif où les anglophones exercent un pouvoir politique démesuré par rapport à leur poids démographique3 –, les francophones rêvent toujours de pouvoir « faire société » à travers des institutions non étatiques : collèges, hôpitaux, journaux, associations et ainsi de suite.
Initialement, certains Canadiens français tentent d’intégrer les Acadiens à leur communauté nationale. Lors du premier Congrès catholique des Canadiens français, tenu à Québec en 1880, on invite des délégués acadiens. Pourtant, l’année suivante, ces derniers décident d’organiser leur propre congrès à Memramcook. Il y est question d’un des fondements identitaires de l’Acadie : sa fête nationale. Un débat important a lieu ; certains délégués souhaitent que les Acadiens participent à la Saint-Jean-Baptiste, tandis que d’autres désirent une fête nationale qui leur soit propre. À la fin, suivant les appels de Mgr Marcel-François Richard, un prêtre ultramontain de Saint-Louis-de Kent, les délégués choisissent la Vierge comme patronne des Acadiens et le 15 août – fête de l’Assomption – comme leur fête nationale4.
L’étude classique du congrès de 1881 a été faite par un des premiers sociologues universitaires en Acadie : Camille Antoine Richard. Constatant une certaine sensibilité « séparatiste » parmi les délégués, Richard illustre le désir des élites acadiennes d’éviter « l’absorption du groupe par les Canadiens français ». Richard montre également comment les congressistes étaient conscients d’une prétendue faiblesse des Acadiens. Mgr Richard lui-même explique comment « nous sommes un peuple faible » qui requiert une « patronne puissante5 ». Cette faiblesse est naturellement liée à la Déportation6, ce qui ressort clairement du discours d’un des grands promoteurs du 15 août : le futur sénateur Pascal Poirier :
Choisissons-nous une fête qui nous soit propre, mes...

Table des matières

  1. Le Parti acadien et la quête d'un paradis perdu
  2. REMERCIEMENTS
  3. SIGLES
  4. INTRODUCTION
  5. CHAPITRE 1 • Les origines idéologiques du Parti acadien
  6. CHAPITRE 2 • Des nationalistes et des socialistes (ou vice versa) : les premières années, 1972-1977
  7. CHAPITRE 3 • « Une idée qui fait son chemin » : la période nationaliste, 1977-1980
  8. CHAPITRE 4 • Une disparition tranquille, 1980-1982
  9. CONCLUSION GÉNÉRALE
  10. BIBLIOGRAPHIE
  11. CRÉDIT