- 218 pages
- French
- ePUB (adapté aux mobiles)
- Disponible sur iOS et Android
À propos de ce livre
C'est l'essai d'une femme qui s'est offert un cadeau: celui de parler vrai, de parler en toute liberté de son métier d'animatrice et de productrice. Marie-France Bazzo se donne la permission d'analyser et de critiquer un monde qu'elle connaît bien, celui des médias. Évoquant son mentor Pierre Bourgault, elle prend la plume pour que des voix plus libres et plus mordantes trouvent place dans l'univers médiatique.Elle part du constat largement documenté que les médias, au Québec comme ailleurs dans le monde, vivent une crise multiforme. Crise d'identité alors que les médias traditionnels comme les journaux, la radio et la télévision sont ébranlés par l'émergence et la consolidation des nouvelles plateformes numériques. Ce qui entraîne une autre crise, financière celle-là, puisque les revenus publicitaires sont en chute. Mais plus profondément, pense Marie-France Bazzo, les médias traditionnels font face à une crise de confiance de la part des citoyens. C'est aussi bien l'animatrice et la productrice que la citoyenne qui s'inquiète et s'interroge face à ce phénomène.Comment expliquer la méfiance et le désamour des citoyens envers les médias? Trop prévisibles et trop consensuels, ils négligent l'intelligence et la curiosité de leurs auditeurs et abonnés. Il y a bien des sursauts de lucidité, comme lorsque les journalistes questionnent les dirigeants politiques sur leur gestion par moments chaotique de la pandémie qui nous frappe. On trouve aussi en certains lieux des voix originales qui empruntent des sentiers non balisés. Mais, en règle générale, la discordance et la créativité sont tenues à distance. Cela vaut également pour les producteurs et les diffuseurs qui gèrent l'offre médiatique. Entre déception et impuissance, la productrice Bazzo rêve à une programmation télévisuelle qui tire les esprits vers le haut. Parler vrai et librement est une chose, encore faut-il faire preuve d'exigence. Cet essai veut réaffirmer que les médias, toutes plateformes confondues, pourraient et devraient être meilleurs.
Foire aux questions
Informations
pour faire carrière dans les médias
- Avoir un réseau solide et des contacts multiples et variés.
- Faire partie de l’Empire ou de Radio-Canada, ou y aspirer très fort.
- Nourrir la bête.
- Avoir un nombre appréciable d’abonnés Twitter, Facebook ou Instagram.
- Être prêt à « flasher » son linge prêté sur les réseaux sociaux (même si on critique la pub omniprésente).
- Être souple dans ses principes et appeler ça de l’agilité.
- Savoir négocier, mais pas trop si on est une femme.
- Mettre en avant sa particularité identitaire si on en a une.
- Avoir animé ou réalisé un balado.
- Avoir moins de trente-cinq ans. Après, les postes sont comblés. À cinquante ans, vous êtes vieux, vieille.
- Pour un homme : mettre l’accent sur sa testostérone. Les médias québécois adorent les gars « gars », qui disent les « vraies affaires » et qui « mettent leurs culottes ».
- Ou alors, occuper le créneau « gars émotif », qui fait des colères contre les exploiteurs, qui ne craint pas les larmes, qui a le cœur à la bonne place et qui embrasse les causes sociales.
- Être poli avec les annonceurs.
- Comprendre et exploiter la complémentarité des plateformes : cumuler radio et télé, télé et presse écrite, etc.
- Créer une bande (certains diront une clique) et s’en entourer en ondes.
- Veiller à renvoyer l’ascenseur.
- Être dans les bonnes grâces du directeur ou de la directrice de la programmation.
- Développer une particularité qui nous distinguera de la concurrence : écrire des romans, avoir une maladie mentale en vogue, participer à des Ironman, etc.
- Mettre l’accent sur un côté « humain » (un seul suffira).
- Aimer les hommages, les galas et être toujours prêt à faire des « steppettes ».
- Pour une femme : être belle.
- Pour un homme : être beau.
- Former un power couple, proposer des émissions d’été ensemble. Ne jamais négliger la programmation estivale…
Table des matières
- Page couverture
- Les Éditions du Boréal
- Faux-titre
- Titre
- Crédits
- Avant-propos
- La game a changé
- Là d’où je parle
- La soupe et les ingrédients
- Le niveau baisse-t-il ?
- Jeunisme et pureté
- Trop d’opinions, pas assez de débats
- La place de l’humour dans les médias québécois
- La machine des réseaux sociaux
- La dictature des A
- Checklist 1 : ce que ça prend en 2020 pour faire carrière dans les médias
- Désamour
- #LesGens
- Les nouvelles lignes de fracture et la bien-pensance médiatique
- Checklist 2 : dix mots pour parler la langue des médias québécois en 2020
- Le présent impératif
- Les médias sans territoire
- Profession de foi
- Checklist 3 : choses à faire si j’étais directrice de programmation d’une chaîne publique
- Crédits et remerciements
- Fin
- Quatrième de couverture