Tribune de la presse à Québec depuis 1960 (La)
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Tribune de la presse à Québec depuis 1960 (La)

  1. 512 pages
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Tribune de la presse à Québec depuis 1960 (La)

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À propos de ce livre

Depuis 1871, la Tribune de la presse du Parlement de Québec fait partie de notre patrimoine politique. Ses membres - les correspondants parlementaires - sont les yeux, les oreilles et la voix des citoyens sur la colline parlementaire.Jocelyn Saint-Pierre raconte l'histoire de la Tribune de 1960 à aujourd'hui. Il s'intéresse aux journalistes, aux collaborateurs, à la pratique de leur métier et à leurs conditions de travail. Décrivant le passage du stylo au cellulaire et de la caméra film au numérique, l'auteur explique le développement de la technologie utilisée pour recueillir, traiter et diffuser la nouvelle. L'évolution chaotique des médias, caractérisée par le passage du journal papier à Internet, se répercute sur le travail des journalistes parlementaires.L'auteur s'intéresse également à la relation d'amour-haine entre les journalistes et les personnalités politiques, en plus de dépeindre les lieux de l'affrontement: édifices parlementaires, bars, hôtels et restaurants où se retrouve la faune politique. Le tout est bien sûr agrémenté d'anecdotes savoureuses.Jocelyn Saint-Pierre est historien et détient un doctorat de l'Université Laval. Il a fait carrière à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale où il a dirigé des équipes d'archivistes, de documentalistes et d'historiens, notamment celle qui a réalisé le livre Québec, quatre siècles d'une capitale, publié à l'occasion du 400eanniversaire de la ville de Québec. Il s'intéresse à l'histoire des médias québécois depuis près de 40 ans.

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Informations

Année
2016
ISBN
9782896649839
CHAPITRE 1
La Tribune de la presse, une institution
La Tribune de la presse du Parlement de Québec, son appellation officielle1, est une organisation ancienne qui nous vient d’Angleterre. Cette institution britannique s’est répandue aussi dans les Parlements occidentaux, notamment en France et aux États-Unis.
Logo de la Tribune, 2008. Tribune de la presse. Graphiste Guy Renaud.
Au Québec, elle est peu connue. Sa principale raison d’exister est de déterminer qui aura le privilège de rendre compte de l’activité gouvernementale, politique ou parlementaire de la capitale. On appelle cette fonction, l’accréditation des représentants des médias. En somme, ce regroupement de journalistes donne l’autorité nécessaire à des personnes pour agir en tant que correspondants parlementaires ou membres du personnel de soutien.
Dans des discussions avec des membres de la Tribune et avec des acteurs politiques, diverses interprétations ont été évoquées à son sujet. On parle d’un organisme sans but lucratif, d’un club social, d’un regroupement fortuit de personnes au service d’un média ou d’une association qui représente le quatrième pouvoir au Parlement. Son statut a parfois été incertain. À quelques occasions, on a craint pour sa survie, pourtant elle est toujours là. Elle a plus de 140 ans et son statut a été renforcé par les tribunaux en 2010.
Une institution britannique importée au Québec2
Pour connaître l’origine de la Tribune de la presse ou de la Press Gallery québécoise, comme de plusieurs institutions liées au parlementarisme, il faut retourner au Parlement de Londres « la mère des Parlements ». Et cela même si cette association québécoise a aussi emprunté à ses équivalents français ou états-uniens.
Un héritage britannique…
Le Parlement québécois actuel adhère toujours aux principes du parlementarisme anglais. L’origine de la fonction de correspondant parlementaire est anglaise. Elle est le résultat de plusieurs années de lutte contre la royauté et contre le Parlement lui-même afin que des journalistes puissent rendre compte de l’actualité parlementaire. La reconnaissance de ce droit s’insère dans le grand combat pour la liberté de la presse. L’assaut contre le secret des débats parlementaires s’amorce au XVIe siècle. Deux siècles plus tard, le journalisme québécois s’inspirera de ces luttes et de ces victoires.
La Chambre des communes et la Chambre des lords interdisaient la publication de reportages de leurs délibérations parce que les parlementaires étaient des conseillers du roi et non des représentants du peuple. Leurs délibérations étaient secrètes. Ce principe s’apparente au huis clos d’un procès avec jury, encore en usage dans les tribunaux québécois. On voulait protéger les législateurs des pressions extérieures. On jugeait qu’ils devaient se faire une opinion à partir des échanges et des discussions avec leurs collègues. Les membres des Communes craignaient que leurs paroles ou leurs opinions soient rapportées au roi ou à la reine et qu’ils soient condamnés pour ce qu’ils avaient dit. La monarchie britannique tentait, par tous les moyens, de soumettre le Parlement.
Dans ce contexte, la presse britannique ne pourra rapporter que tardivement les débats. Bien que le parlementarisme date du XIIIe siècle, ce n’est qu’autour des années 1768 à 1774 que la diffusion de l’information parlementaire s’implante. Pour avoir contrevenu aux règles, des journalistes et des éditeurs ont été sanctionnés : certains ont été cités à la barre de la Chambre, pourchassés, réprimandés, mis à l’amende ou emprisonnés.
Sous la pression populaire, la Chambre finit par céder et elle accepta la présence des journalistes. Ce revirement des députés s’explique par un changement de mentalité ; ils se rendirent compte qu’en autorisant la diffusion de leurs discours, ils accroissaient leur pouvoir et leur notoriété.
Reconnue dans les faits, la Press Gallery londonienne n’a d’existence officielle que depuis 1881, année de l’élection de son premier bureau de direction, pour défendre les intérêts des reporters et correspondants politiques à Westminster. On remarquera que c’est dix ans après l’établissement de la Tribune québécoise, en 1871. Ce n’est qu’à partir de 1920, que les journalistes anglais ont un laissez-passer délivré par le sergent d’armes leur donnant accès à la Chambre. Donc, en Angleterre même, la reconnaissance de la Tribune est assez tardive. La grande bataille démocratique pour la liberté de la presse a été intimement liée à la lutte pour l’acquisition du droit de publier les débats. Comme dans le cas d’autres institutions de type britannique, la reconnaissance s’est faite au rythme des batailles menées pour cette cause.
En Angleterre, comme au Québec aucun document ne reconnaît la Tribune de la presse. Sa réalité est garantie par le poids de la tradition et des précédents. Cette façon de faire est conforme au droit britannique, la common law.
… adapté à la québécoise
La présence des journalistes à l’Assemblée législative est très ancienne. Cependant, ces représentants des journaux ne se doteront qu’en 1871 d’une structure permanente reconnue par les autorités. La Tribune devient alors une composante des institutions parlementaires sans en être véritablement une parce qu’elle en est un organisme autonome.
Dès 1792, quelques représentants de journaux sont admis dans l’enceinte du premier Parlement élu québécois ce qui leur permet d’assister aux débats et d’avoir le privilège de prendre des notes, mais ils n’ont aucun statut officiel. Ils sont acceptés sur une base individuelle. La Gazette de Québec publie un compte rendu détaillé de la première séance de la nouvelle Chambre d’assemblée du Bas-Canada à partir des notes prises par un chroniqueur dans la Salle de l’Assemblée. Par la suite, tant au Parlement du Bas-Canada (1792-1838) qu’à celui de la province du Canada (1841-1866), la presse conserve l’habitude de rendre compte des travaux parlementaires.
En 1867, lors de la mise en place de nouvelles institutions à Québec comme à Ottawa, l’intérêt des journaux se porte d’abord sur la scène fédérale. Durant les premières sessions de la nouvelle Assemblée législative de la province de Québec, les journaux publiés à l’extérieur de la capitale envoient à l’occasion un journaliste au Parlement. Mais jusqu’en 1869, ce sont surtout les journaux de la ville qui rendent compte des activités des élus. Après 1869, le nombre de courriéristes augmente considérablement, ce qui pose problème.
La reconnaissance de la Tribune survient en 1871, au moment où le président (ou Orateur à ce moment-là), Joseph-Godric Blanchet, officialise son existence en acceptant l’accréditation des journalistes effectuée par un comité élu par les membres de la Tribune. Les journalistes font alors face à un manque d’espace. L’arrivée de la presse hebdomadaire force les journalistes, en accord avec les autorités parlementaires lesquelles décident de ne pas s’en mêler, à prendre en main la gestion de l’organisation de leur travail.
Le fondateur de la Tribune de la presse, Hector Fabre, cet illustre journaliste3, alors correspondant parlementaire du Canadien et son président pendant trois ans, joue un rôle déterminant dans cette décision. Il est entouré de Leslie William Thom, Nazaire Le Vasseur, François-Eugène-Alfred Évanturel et d’un dénommé Barnum, lesquels font partie du conseil de direction. Fabre et ses collègues réussissent à persuader Joseph-Godric Blanchet de reconnaître officiellement les journalistes. Ses responsabilités, en tant que premier Orateur de la nouvelle Assemblée, sont de veiller à l’administration du Parlement, de défendre les droits et privilèges des députés et d’assurer l’ordre. De plus, il préside un comité dont le mandat est d’élaborer les premiers règlements de l’Assemblée législative. Les institutions québécoises doivent se structurer. La décision de la présidence au sujet de la Tribune s’inscrit dans l’élaboration du cadre réglementaire de nos institutions représentatives.
Le samedi 11 novembre 1871, les journalistes de la Tribune, au nombre de 17 et liés aux journaux de l’époque, se réunissent afin d’élire un premier conseil de direction, « le comité de la Tribune de la presse » formé d’un président, de deux vice-présidents et d’un secrétaire. Le comité doit superviser le fonctionnement de la Tribune et servir d’intermédiaire entre ses membres et les autorités parlementaires et gouvernementales. Sa tâche principale est d’identifier les représentants des journaux au Parlement. Il n’intervient pas dans le contenu de leurs articles destinés à des employeurs en compétition. Le comité s’assure que l’Assemblée fournit à chaque correspondant les services auxquels il a droit. À l’époque : espace de travail, pupitre, machine à écrire ou documents.
Depuis ce temps, le choix des membres de la Tribune se fait par les élus du comité de direction et non par les entreprises de presse, le Conseil des ministres ou le président de l’Assemblée. Ce dernier valide leurs recommandations et accorde l’accréditation. Le président Blanchet a fait preuve, en 1871, d’une grande sagesse et de beaucoup de discernement. À défaut d’un tel processus, sa position et celle de ses successeurs auraient été intenables devant les exigences des députés, des partis politiques, des membres du gouvernement, des propriétaires de médias ou des groupes de pression économiques, syndicaux, religieux ou professionnels, pour faire nommer telle ou telle personne, ou pour refuser telle ou telle autre. Une telle confusion des pouvoirs entre la presse, l’exécutif et le législatif aurait affaibli dangereusement notre régime démocratique parlementaire.
Ces faits nous sont connus grâce à deux articles de journaux, l’un du Canadien et l’autre de L’Événement, datés du 13 novembre 1871 faisant état de cette première réunion du comité. Aucun autre document n’a été conservé et, d’ailleurs, il n’y en a peut-être jamais eu d’autres, comme c’est courant dans le domaine parlementaire et constitutionnel. Le droit parlementa...

Table des matières

  1. La Tribune de la presse à Québec depuis 1960
  2. PRÉFACE • Plaidoyer pour les journalistes, témoins des acteurs politiques
  3. Avant-propos
  4. Introduction
  5. CHAPITRE 1 • La Tribune de la presse, une institution
  6. CHAPITRE 2 • Les médias et la presse parlementaire
  7. CHAPITRE 3 • Relations presse et politique, un mal nécessaire
  8. CHAPITRE 4 • Qui sont les membres de la Tribune ?
  9. CHAPITRE 5 • Des lieux politiques qui attirent les médias
  10. CHAPITRE 6 • Des journalistes submergés par la masse d’informations
  11. CHAPITRE 7 • De la collecte à la transmission de la nouvelle
  12. CONCLUSION • Une institution, ses membres et leur avenir
  13. Sources documentaires
  14. Liste des témoignages des membres de la Tribune
  15. Liste des témoignages des personnalités politiques
  16. Bibliographie
  17. Crédit