Le Maréchal Moncey
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Le Maréchal Moncey

  1. 352 pages
  2. French
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Le Maréchal Moncey

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À propos de ce livre

« Et maintenant, rentrons mourir… » C'est par ces mots restés célèbres, prononcés le jour du Retour des Cendres, que Moncey, doyen des maréchaux de Napoléon, entre dans la légende.Commandant en chef des armées des Pyrénées occidentales pendant la Révolution, Moncey s'illustrera particulièrement en Espagne et pendant la seconde campagne d'Italie, avant que le Premier Consul lui confie l'organisation de la Gendarmerie nationale. À la chute de l'Empire, le maréchal Moncey sauve l'honneur de la France en refusant la capitulationde Paris sans avoir combattu. Il sauvera également l'honneur des armées en refusant, dans un acte héroïque de désobéissance au roi, de présider le tribunal militaire qui doit juger le maréchal Ney.De la Révolution jusqu'à la Restauration, Moncey reste un modèle de fidélité absolue à la France. Axel Brücker nous fait revivre les plus belles pages de la vie extraordinaire de celui que Napoléon appelait « le chevalier sans peur et sans reproche ».

Foire aux questions

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Informations

Année
2021
ISBN
9782336928951

APRÈS MARENGO

Le 17 juin, le Premier Consul rentre à Paris, traversant sur le chemin une Italie et une France en délire. Il s’arrête deux jours à Milan, la capitale de la République cisalpine libérée, en liesse. Il y rétablit, avec des notables, un gouvernement provisoire. Et là, se produit un événement passé inaperçu en France et pourtant d’une signification considérable : Napoléon Bonaparte, le Premier Consul de la République française, entre dans la cathédrale de Milan pour assister au Te Deum !
Cette cérémonie religieuse, dont on ne parle pas à Paris, est d’autant plus prémonitoire qu’un nouveau pape, au nom de Pie VII, vient d’être élu lors du conclave qui s’est tenu à Venise.
Et si l’on se dirigeait vers une restauration en France de la religion catholique ? L’achèvement parfait de la Révolution. « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole », déclarera le Premier Consul.
La campagne d’Italie n’est pas terminée pour autant, car les Autrichiens occupent encore plusieurs provinces et ne cessent de violer les clauses du traité. L’armistice signé à Alexandrie, au lendemain de Marengo, est bien fragile, et si l’Autriche accepte de quitter la Lombardie, elle ne peut accepter de quitter toute l’Italie.
C’est Masséna qui aurait dû reprendre à Gênes, libérée des Autrichiens, le commandement en chef de l’armée d’Italie, mais il est épuisé. Il est vite remplacé par le général Guillaume Brune. Ce général très républicain, qui a maté les Vendéens, ne va pas se frotter qu’aux Autrichiens, mais aussi à notre teigneux général Moncey, lui qui n’accepte de recevoir ses ordres que de Bonaparte. Moncey, l’intransigeant et parfois même donneur de leçons, ne va pas bien aimer être placé sous les ordres de Brune, pourtant brillant général de l’armée du Rhin.
Tout oppose Brune et Moncey : le très républicain, voire jacobin, Brune, violent, emporté, très autoritaire, anticlérical, ami de Marat, ­Danton ou Camille Desmoulins, et qui fit preuve de violences en ­Vendée, en Provence et même en Helvétie, et le distingué, obséquieux parfois, Moncey, catholique assumé, ce qui lui sera de moins en moins reproché. L’un envoie des ordres directs, sans finesse, l’autre des correspondances bien tournées, remplies de politesse. Mais surtout, Moncey a été seul commandant en chef d’une armée victorieuse. Il s’y est couvert de gloire, même si la guerre en Espagne n’a pas eu le retentissement des campagnes d’Allemagne, d’Égypte et surtout d’Italie. Il n’en demeure pas moins que Moncey reste un meneur d’hommes admiré, un stratège remarquable, il l’a prouvé, et, chose rare, un serviteur de la République, au-dessus de tout soupçon. Recevoir des ordres ou des reproches de monsieur Brune va lui être insupportable. Peut-on bien obéir quand on a commandé ?
Les généraux qui ont occupé l’Italie pendant la période du Directoire ont laissé derrière eux une réputation effroyable de ­pillage, de corruption, et d’enrichissement personnel, à commencer par Masséna. Ces mœurs sont d’autant mal ressenties en Italie que l’on est en territoires amis. Mais la corruption y est généralisée. Comment résister aux combinaziones qui vous sont proposées, ces « arrangements » entre les notables et les forces d’occupation ? ­Comment négocier de ne pas vider musées ou châteaux des œuvres qui pourraient être envoyées au gouvernement de la France en remerciement de son alliance ?
Il faut s’appeler Moncey pour avoir refusé, comme nous l’avons vu, la somme énorme qui lui a été proposée par le gouvernement de Madrid, afin de ne pas emporter toutes les prises de guerre. Dès son arrivée à Milan, Moncey y a reçu des propositions amicales de la part des autorités civiles, pour les nombreux services qu’il pouvait rendre en échange. Il a encore refusé une somme importante qu’on lui proposait, alors qu’il percevait, avec souvent du retard, la maigre solde d’un général. Mieux, il avait proposé aux Milanais, consternés, de verser la somme proposée aux soldats qu’il commandait, qui en avaient bien plus besoin que lui !
C’est peut-être de cet épisode que vient le drôle de surnom de « Fabius » que lui donnèrent ses amis et les officiers de la future Grande armée. Fabius, du nom d’un consul romain, Quintus Vibulanus Fabius, chef militaire qui combattit au Ve siècle avant J.-C. les Volsques et les Èques, deux peuplades envahissantes du centre de l’Italie, qui ne cessaient de piller Rome. Après la victoire et la soumission des deux provinces, il rapporta un butin énorme, le fruit de toutes leurs incursions, mais, à la stupéfaction et la colère de ses soldats, il fit tout déposer au trésor de Rome !
Nous savons que le jeune Moncey s’est passionné pour l’histoire de Rome et des légions romaines, et peut-être a-t-il soufflé ce nom à ses amis, comme étant le modèle d’une conduite exemplaire. Nous ne sommes d’ailleurs pas très loin de Padoue, la ville où est né et mort Tite-Live, à qui nous devons l’essentiel de l’histoire de Rome et par qui nous connaissons la vie de Quintus Fabius, par trois fois Consul de Rome.
En cet automne de 1800, Moncey occupe toute la Valteline, magnifique région frontalière avec la Suisse, le long de l’Adda qui s’écoule jusqu’au lac de Côme. Lors de la capitulation ­d’Alexandrie, les divisions de Moncey stationnent sur la route de la retraite des Autrichiens, qui évacuent l’Italie à contrecœur, prêts à en découdre à la première occasion ou à se venger sur les populations civiles. Les incidents se multiplient et les ordres secs et maladroits du général Brune ne sont pas appréciés par Moncey, qui continue d’entretenir une correspondance directe avec le Premier Consul et avec le général Berthier, ministre de la Guerre. Quand Brune ou son état-major lui adresse un ordre, Moncey se prévaut encore des instructions que lui a laissées le Premier Consul. L’agacement se fait sentir et les humiliations ne vont pas tarder.
Les Milanais ont trouvé avec le général Brune une oreille attentive pour se plaindre du général Moncey, et de la manière dont il s’est comporté. On imagine les trésors d’imagination et de langage dont ils sont capables pour se faire bien voir du nouveau commandant en chef…
Moncey reçoit ainsi du général Brune, dans un courrier de Milan du 1er brumaire de l’an IX (23 octobre 1800), la copie de la lettre qu’il a reçue du Comité du Gouvernement cisalpin se plaignant des agissements du général Moncey.
Peut-être que d’autres généraux auraient réagi différemment, se seraient défendus, auraient clamé leur innocence ou donné des explications, mais le trop honnête et trop susceptible Moncey, non ! Il est meurtri, piqué au vif. Il ne trouve même pas les mots. ­Comment le commandant en chef de l’armée d’Italie n’a-t-il pas déjà défendu un général français, placé sous ses ordres ? Comment n’a-t-il pas chassé ces imposteurs ? Comment ose-t-il lui transmettre ce courrier… pour explication ? Courrier transmis par les états-majors et leurs secrétariats pour bien entacher la réputation de « l’incorruptible » Moncey ?
Moncey refuse, en effet, toute explication à ce Comité du Gouvernement cisalpin. Il ne s’en prend qu’à son supérieur et lui adresse, le jour même, une réponse cinglante et le menace de démissionner sur-le-champ pour se présenter non devant lui, mais devant le gouvernement français, le seul capable de reconnaître son intégrité.
Citoyen général,
C’est l’indignation dont m’a rempli la lettre du Comité du Gouvernement cisalpin qu’il est surtout de mon devoir de vous faire partager, et à cet égard, vous me croyez trop homme d’honneur pour que je puisse garder le silence. Je demande au général en chef, comme son lieutenant, justice de ce que cet écrit renferme d’injurieux à l’autorité militaire et d’outrageant à ma personne. S’il était possible que je ne l’obtienne pas, prompte et éclatante, je vous demande l’autorisation de quitter ­provisoirement l’armée, et de me retirer devant notre Gouvernement qui, sur l’exposé des faits de ma conduite et de tout ce qui l’autorisait, prononcera.
La lettre se termine par un lapidaire « salut et considération ». C’est violent, et ça ne fait que commencer.
Brune ne s’y trompe pas. Il a lui-même essuyé les mêmes accusations partout où il a commandé. On parlait même, en Suisse, comme en ­Allemagne, de « vol à la Brune ». Et que dire de sa réputation en Bretagne ou en Provence ? Réputation qu’il paiera plus tard de sa vie pour avoir été reconnu à Avignon, massacré par la populace, le corps traîné dans la ville et jeté dans le Rhône.
Heureusement, si l’on peut dire, les hostilités vont reprendre, les vraies, avec les Autrichiens, mettant fin à une courte période de maintien de l’ordre en Italie. En Allemagne comme en Italie, l’Autriche ne s’avoue pas vaincue, pas encore. On sait le Premier Consul trop occupé à redresser le pays, et ses offres de Paix, mal interprétées par Vienne ou Londres, apparaissent comme des signes de faiblesse. La seule obligation que doit respecter l’Autriche est de prévenir quelques semaines à l’avance de toute reprise des combats. Autrement dit, la fin de l’armistice. Ce qu’elle fait officiellement le 8 novembre 1800.
Le danger pour l’Autriche est d’inciter les Français à continuer la libération de l’Italie, y compris le duché de Parme, la Vénétie ou les États pontificaux. Les combats vont donc reprendre de plus belle en Allemagne et en Italie.
Trois armées autrichiennes et milanaises avancent désormais vers les Français très dispersés. L’une, au centre, commandée par le général Henrich de Bellegarde, qui remplace von Melas, mis à la retraite après Marengo, va tenter le pari insensé de reprendre la Lombardie ; une autre, au nord, pour appuyer la première et une troisième au sud, commandée par le prince de Hohenzollern, qui a dû évacuer Gênes juste après y être entré en vainqueur.
Les Français reçoivent le renfort de la deuxième armée de réserve, qui n’est pas encore bien formée et entraînée, mais bien équipée, 12 000 hommes, avec cavalerie et artillerie. Les succès de Moreau en Allemagne l’ont libérée pour l’Italie. Elle est commandée par le commandant-général Macdonald, l’un des proches du coup d’État et surtout l’un des héros de l’armée du Rhin, aux côtés de Moreau. Il doit rejoindre les forces de Brune et compte surtout retrouver bientôt son ami Moncey. Mais les conditions climatiques, en décembre dans cette région montagneuse, vont ralentir toutes les manœuvres et rendre redoutable le franchissement des collines et des rivières. Étienne Macdonald annonce son arrivée à Moncey en lui faisant part de sa joie d’être à la tête de cette armée de réserve que l’on appellera « armée des Grisons », pour être entrée dans les Grisons par le col de Splügen. Mais il craint de ne pas le retrouver très vite, comme il l’exprime dans ce message qu’il lui fait porter :
Votre suffrage, mon cher général, dans le choix que fait de moi le Premier Consul pour commander la ci-devant armée de réserve, est aussi flatteur que le titre de comman...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4ème de couverture
  3. Titre
  4. Copyright
  5. Dédicace
  6. Exergue
  7. Préface
  8. Le petit Jannot
  9. Et Jannot devint Moncey
  10. Le seigneur de Moncey
  11. Bienvenue au Pays basque
  12. Château Pignon, en route vers la gloire
  13. La victoire en chantant
  14. La paix avec l’Espagne
  15. La paix, sans repos
  16. Le serment fait aux Basques
  17. Drame de la jalousie
  18. Le coup d’État, enfin !
  19. Lyon
  20. Par le col du Saint-Gothard
  21. La campagne d’Italie
  22. Après Marengo
  23. Commandant en chef de l’armée d’Italie
  24. Commedia dell’arte
  25. La guerre des polices est déclarée
  26. Des machines infernales
  27. Le château de Baillon
  28. La faute ou le crime
  29. Le tableau de David
  30. Du Louvre au château de Versailles
  31. Moncey et le roi d’Italie
  32. 1805
  33. L’Espagne… encore
  34. Valence vs Bailén
  35. Le duc de Conegliano
  36. El Sitio de Zaragoza
  37. Une drôle de victoire sur les Anglais
  38. Les années fastes
  39. La statue de la place de Clichy
  40. Une fidélité à toute épreuve
  41. La Restauration
  42. La déchirure
  43. L’honneur, toujours l’honneur
  44. La mort du colonel Moncey
  45. Mina & Moncey
  46. L’épée du connétable
  47. Le gardien des Invalides
  48. « Adieu, Moncey »
  49. Pourquoi Moncey ?
  50. Merci beaucoup
  51. Bibliographie
  52. Table