Tiré à quatre épingles
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Tiré à quatre épingles

  1. 272 pages
  2. French
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  4. Disponible sur iOS et Android
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Tiré à quatre épingles

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l'intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l'entraîne dans un cambriolage. L'appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d'antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s'est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s'enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant.Le commandant Chanel, chargé de l'enquête, s'enfonce alors dans l'étrange passé de cette victime, épouse d'un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant.

Foire aux questions

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Informations

Année
2015
ISBN
9782347015626

CHEZ LUCAS CARTON

« Excusez-moi d’interrompre votre silence, monsieur Threrky, mais il serait souhaitable que vous me racontiez ce que vous faisiez dans cet entrepôt avec madame Saint-Germain de Ray ?
– Désolé, commandant. J’étais dans le passé. Pour tout vous dire, elle envisageait de m’associer à un business de statues africaines. Comme je n’y connaissais rien à rien, j’ai refusé sans détour. La prison, ça vous change un homme comme on dit. Mais elle a insisté pour que je visite ce hangar paumé pour argumenter sans fin. Elle n’était pas le genre à baisser les bras au premier refus.
– Pourquoi s’est-elle adressée à vous ?
– Albane était une vieille connaissance, et elle avait confiance en moi. Disons que j’étais présent dans les événements majeurs de sa vie.
– Quel âge avait-elle lors de votre première rencontre ?
– Elle était jeune, rebelle, diablement magnifique et traitait tous les hommes de “tête de nœud”. Lorsqu’elle a été repérée sur les Champs-Élysées par un photographe de mode, sa première question a été : “Combien ça paie ? ”
– À part l’argent, avait-elle d’autres intérêts ?
– Non. Elle adorait dépenser sans compter et sa seule source d’excitation était de se vautrer dans le luxe. Sur le tard, elle s’est intéressée au droit. Des affaires évidemment.
– Et à l’art primitif !
– Je dirais plutôt : l’argent généré par cette source nouvelle ! Son truc à elle était d’accumuler les richesses. À croire qu’elle avait peur de manquer ou bien qu’elle avait été privée du minimum durant son enfance.
– En quoi vos activités de proxénétisme rejoignaient-elles les intérêts de la victime ?
– Il s’agissait de massages thaï avec pignon sur rue et TVA payée rubis sur l’ongle à l’agent comptable du Trésor, pas ce mot affreux dont vous m’affublez. Et à la question que vous mourez d’envie de me poser, je réponds oui ! Albane se donnait au plus offrant et ne percevait le désir que comme une source de revenus.
– Dois-je comprendre qu’elle faisait partie de votre… écurie ?
– Joli terme, commandant. Il faut remettre les choses à leur place. Si cette écurie avait existé, elle en aurait été la souveraine, pas une simple pouliche. Ni dieu ni maître pour Albane. En revanche, ses esclaves étaient à tous les coins de rue. Moi compris.
– Étiez-vous amants ?
– Je veux savoir comment elle est morte. Vous n’obtiendrez rien de plus si vous ne répondez pas à ma question.
– Nous l’avons retrouvée assassinée dans son appartement.
– Chez le préfet ?
– Oui.
– Répondez à ma question, commandant. Comment est-elle morte ?
– Par arme à feu. » Le caïd ébroua ses longs cheveux gras en lâchant un raclement de gorge sonore et rageur, puis les lissa pour les attacher avec un catogan rouge sorti de sa poche. Avec des yeux au bord des larmes, il se leva et se dirigea vers la fenêtre. Chanel prit discrètement un cheveu qui avait atterri sur la table et le glissa dans un dossier. Et le regard du détenu s’évada une fois encore à travers la grille rouillée.
Mars 1995, place de La Madeleine, restaurant Lucas Carton, une des meilleures tables étoilées sur la place de Paris. Albane lui avait donné rendez-vous ici pour un dîner en tête à tête.
Lorsqu’elle entra vêtue d’un manteau d’une folle élégance, la salle n’eut d’yeux que pour cette apparition vénusienne sortie tout droit de la coquille du tableau de Botticelli. Elle adorait se mettre en scène sous le regard des autres. D’un geste lent, elle retira sa parure et offrit aux clients une robe moulante affriolante soulignant une poitrine de déesse, une chute de reins vertigineuse et une Heure Bleue de Guerlain se répandant à l’entour comme une promesse. Elle traversa la salle décorée par l’atelier Majorelle sans remarquer ce qui se jouait dans son dos, et feignant d’ignorer que la blondeur de ses cheveux illuminait l’assemblée de gourmands qui se tordait la nuque pour l’apercevoir.
Le maître d’hôtel l’accompagna au petit salon privé et tira la chaise pour sa divine cliente sans oser la regarder, de peur de s’enflammer. Albane s’installa devant son vieux complice avec des yeux pétillants de malice. « J’espère que tu excuseras mon retard. Un contretemps.
– Tu es splendide, ma chérie ! Le temps semble n’avoir aucune prise sur toi.
– Flatteur !
– Tu es tout excusée. D’autant plus que c’est toi qui paies l’addition.
– Il y en a qui ne changent jamais. » Ils se regardèrent. Longuement, presque avec tendresse. Leurs vieilles querelles s’estompèrent d’un coup de baguette magique. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas vus ? Deux ans ? Plus ? Peut-être. Cela n’avait aucune importance.
Elle retira ses talons, enfonça ses orteils sur l’épaisse moquette, câlina d’un battement de cils le lustre noir orné d’hirondelles et caressa du bout de l’index la nappe de la grande table ovale à la ceinture de coriandre.
Ils commandèrent le menu “Découverte” pour éviter de choisir et laissèrent toute liberté au sommelier. Le maître d’hôtel s’inclina et referma sans bruit le petit salon privé donnant sur la rue Royale.
« Que deviens-tu, mon cher Alain ?
– Un respectable bourgeois. Mon harem s’est étoffé et je bricole de-ci, de-là.
– Je crois savoir que depuis mon départ, tu as agrandi l’affaire.
– Pour mettre rapidement les filles sur le trottoir, j’ai mis à profit mes études marketing en utilisant les bonnes vieilles méthodes du XIXe siècle. J’enlève les gamines aux confins de l’Europe, on les viole collectivement en les shootant à l’héro et le dégoût du corps additionné à la honte personnelle les dissuade de rentrer dans leur famille. L’avenir est à la traite des blanches vers le Moyen-Orient. J’y travaille avec mes réseaux mafieux de l’Est. Et toi ?
– Je vais au gré de mes envies. J’ai voyagé. En bateau principalement. Et j’ai trouvé le grand amour.
– Encore !
– C’est un orthodontiste… richissime.
– Je comprends mieux. Que me vaut l’honneur de cette soudaine invitation ?
– Fêter mon anniversaire.
– Tu es du mois de novembre, ma chérie, et nous sommes en janvier.
– J’aimerais que tu sois mon témoin de mariage.
– Je te signale que c’est la deuxième fois. Et c’est tout ?
– Non. J’aimerais aussi que tu me débarrasses encore de l’homme de ma vie après passage chez monsieur le maire. Disons dans un mois.
– Effectivement, il y en a qui ne changent jamais.
C’est plus fort que toi, t’es toujours aussi vénale.
– Alors ?
– Alors, merde ! C’est oui pour être ton témoin, j’ai trop envie de te revoir en robe de mariée. Après, on avisera. »
Le sommelier arriva avec une bouteille de Cheval blanc 1969. « Non merci. Finalement, nous dînerons au champagne », trancha Alain. Lorsqu’il ressortit, Alain murmura à Albane : « C’est moi qui régale. Ce sera mon premier cadeau de mariage.
– T’es un amour. Et je compte sur toi pour liquider le pigeon rapidement. Je m’en chargerais avec plaisir, hélas, ça laisse de vilaines traces dans ton alibi.
Chanel répéta sa question une deuxième fois : « Étiez-vous amants ? »
Threrky sortit de son passé. « Oui. Elle n’a jamais travaillé pour moi ni pour qui que ce soit d’ailleurs.
– Elle a été mariée trois fois.
– Les deux premières fois, j’ai été son témoin de mariage. Pour cause d’incarcération, je n’ai pas assisté à la noce de son troisième amour.
– Des mariages d’amour ?
– Bien sûr ! Le premier était dépressif et riche à millions. Je crois qu’elle l’a un peu poussé à se suicider parce qu’il ne voulait pas virer tous ses actifs sur son compte en banque.
– Et le deuxième ?
– Une chute malencontreuse. Avec Albane, tout était envisageable en un quart de seconde.
– Quels mots emploieriez-vous pour la définir ?
– Voyons voir. Je dirais satanique, imprévisible et terriblement dangereuse.
– Je suppose que le préfet avait été soigneusement sélectionné.
– Elle aimait la forte personnalité de cet homme qui l’avait draguée en lui racontant toutes les ficelles de la brigade criminelle. Je n’en sais pas plus, commandant. Je vous rappelle que j’étais déjà écroué ici même lorsqu’il a été tué.
– Pour braquage de bijouterie.
– Comme vous l’avez lu dans mon dossier, aucune arme à feu n’a été utilisée. La violence, ce n’est pas vraiment mon truc sauf si indispensable.
– C’était plutôt le rayon de madame Saint-Germain de Ray ?
– Elle était d’une grande douceur et avait un côté bonne sœur des pauvres. Même si elle n’existait que par son apparence, elle avait une idée bien précise de son rôle ici-bas. Surtout, ne pensez pas que rien ne l’affectait et qu’elle avait un cœur de pierre.
– Pourtant, tout porte à croire qu’elle avait du sang de vipère et une réputation sulfureuse. L’avez-vous aidée à se débarrasser de ses deux premiers maris ?
– On arrête de jouer au con, commandant. Vous n’en saurez pas plus. Si vous avez d’autres questions tordues, adressez-vous à Maître Jacques. Adieu. »

QUAI BRANLY

Salomé terminait son petit déjeuner et se demandait ce qu’elle pourrait faire de cette journée ensoleillée.
François Chanel laissa un billet de 50 euros sur la commode de l’entrée avec un prospectus et claqua la porte. Elle se leva et aperçut le billet. Sourire. Des co...

Table des matières

  1. Couverture
  2. 4e de couverture
  3. Copyright
  4. Titre
  5. Dédicace
  6. LE STYLE CHANEL
  7. NUMÉRO 2, IMPASSE DE CONTI
  8. « TAM TAM TADAAA »
  9. DANS L’IMPASSE
  10. JUNGLE HOSTILE
  11. TÊTE DE NŒUD
  12. AU CŒUR DE L’AFRIQUE NOIRE
  13. FAITES ENLEVER LE CORPS !
  14. MINKONDI
  15. CHAUSSURES VERTES
  16. HYPOTHÈSE
  17. LES STAGIAIRES
  18. EXPERT RUE JACQUES-CALLOT
  19. À LA UNE
  20. FLICO-MORPHO-PSYCHO-PHILOSOPHE
  21. « GEVÉTERACONTÉ »
  22. COLMAR
  23. UNE MÈCHE VIOLETTE
  24. MORTELLE CONSIGNE
  25. MUSÉE DES ARTS PREMIERS
  26. TOMATES MOZZARELLA
  27. THÉRÉMINE
  28. HANGAR À MOUCHES
  29. UNE POIGNÉE DE CHEVEUX
  30. LE TRAIN BLEU
  31. SMITH & WESSON MP 9
  32. DÉGOULINANTE
  33. SAC PLASTIQUE
  34. CHEZ LUCAS CARTON
  35. QUAI BRANLY
  36. PETER ET CLOCHETTE
  37. RATS AUX YEUX ROUGES
  38. PSYCHORIGIDE
  39. KILOMÈTRE ZÉRO
  40. VERT BASKET
  41. SYNDROME DE PETER PAN
  42. INTERPELLATION
  43. LE SANCTUAIRE
  44. CRIMINELLE STATUETTE
  45. CRÈME DE VIPÈRE
  46. EN UNIFORME
  47. COLÈRE NOIRE
  48. LA CHUTE
  49. ÉPILOGUE