JERUSALEM - Vue sur la vieille ville de Jérusalem.
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Jérusalem - Femmes soldats à Jerusalem.
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Située au milieu des collines sèches de Judée, entre le mont Scopus, le mont des Oliviers et la vallée du Cédron, Jérusalem (Yerushalayim, la Ville de la paix en hébreu, et Al Quds, la Sainte en arabe) est une Ville sainte pour les trois grandes religions monothéistes.
A qui vient pour la première fois à Jérusalem, le spectacle laissera un souvenir incomparable. Premier étonnement en arrivant : au bout des rues d’une ville moderne, se trouvent les murailles épaisses et crénelées d’un château du Moyen Age, bâties par Soliman le Magnifique (1495-1566). Ce n’est pas un décor de carton-pâte ; dans ces murailles, il y a des portes, et derrière ces portes une autre ville, une ville dans la ville, une cité d’un autre temps ou plutôt de tous les temps, de tous les mondes : la vieille ville de Jérusalem.
Une effervescence inoubliable règne dans ses ruelles où se côtoient des juifs orthodoxes aux longs manteaux et chapeaux noirs qui marchent prestement vers le mur des Lamentations, des prêtres grecs ou arméniens qui défilent en procession, des femmes éthiopiennes drapées dans leur long shama blanc, des gamins arabes qui dévalent les rues à vélo devant des soldats de Tsahal à peine plus vieux qu’eux…
Jérusalem est une ville à part, c’est sûr. Mais, petit à petit, on s’habitue à cette atmosphère unique. Ces premières sensations ne se renouvelleront plus, mais il y a du temps à passer à Jérusalem. On peut y rester une semaine sans se lasser, à aller de quartier en quartier, de musées en monuments, de synagogue en église et d’église en mosquée. Prenez aussi le temps d’errer dans les rues, sans but précis, en passant de la foule des souks aux recoins déserts des ruelles perpendiculaires.
N’oubliez pas non plus la ville nouvelle, Jérusalem Ouest et ses quartiers juifs, riches ou pauvres, à l’aspect européen et aux constructions modernes. On y est moins dépaysé, et pourtant c’est là qu’on trouvera aussi bien les bars et boîtes de nuit branchés que Mea Shearim, le quartier des juifs hassidiques, aux allures d’un ghetto d’avant-guerre. Enfin, à l’est de la ville, vous trouverez le quartier arabe, avec son animation, ses marchés et ses immeubles vieillis.
Avec ses différentes facettes et son caractère sacré, Jérusalem est sans aucun doute l’une des villes les plus fascinantes au monde.
Les immanquables de Jérusalem
Plonger dans l’atmosphère mystique de la Ville sainte, parcourir la Via Dolorosa comme jadis Jésus, pénétrer la basilique du Saint-Sépulcre, admirer le dôme du Rocher, participer à la ferveur du mur des Lamentations.
Grimper sur le mont des Oliviers pour admirer la vue sur la vieille ville.
Prévoir la visite de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah, et celle du musée d’Israël avec ses collections inestimables.
Musarder au marché de Mahane Yehuda, le jeudi ou le vendredi matin de préférence quand les locaux viennent faire leurs emplettes pour Shabbat. Prévoir une pause houmous,
kube ou
shawarma.
Consacrer du temps à la ville nouvelle de Jérusalem Ouest et ses quartiers branchés, comme Nahalat Shiv'a.
Shopping au Mamilla Mall, balade dans le quartier de la colonie allemande, dîner dans un resto branché du centre-ville et passer la nuit dans un hospice… de quoi mesurer toute la diversité de la ville.
Ville trois fois sainte
Pour les chrétiens comme pour les juifs, la Bible est le Livre et Jérusalem est la Ville : « Et je vis la cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s’est faite belle comme une jeune mariée parée pour son époux. » (Apocalypse, 21, 2)
Pour les juifs, Jérusalem est le lieu où, sur le mont Moriah, Abraham aurait accepté de sacrifier son fils Isaac. En souvenir de cet acte fondateur du judaïsme, Salomon, fils de David (qui fit de Jérusalem la capitale d’Israël), y fit construire le premier Temple, détruit par Nabuchodonosor, reconstruit, puis de nouveau détruit par Titus. Les chrétiens y firent bâtir l’église du Saint-Sépulcre à l’endroit où le Christ aurait été enterré. Pour les musulmans, le lieu du (non) sacrifice d’Ismaël (selon la tradition musulmane, c’est son fils aîné, Ismaël, et non pas Isaac, que le patriarche aurait été prêt à offrir en sacrifice à Dieu) et de la crucifixion du prophète Issa (Jésus en arabe) est aussi celui de la montée au Paradis du prophète Mahomet, et le troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine. Sur les ruines du Second Temple, ils firent construire le dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, et appelèrent la ville al-Quds, « la Sainte ».
Les tensions autour de Jérusalem ne datent pas d’hier : la « ville de la paix » fut 18 fois conquise par les armes. Les Jébuséens, un peuple cananéen, premiers habitants de Jérusalem, lui donnèrent leur nom. Il s’agissait à l’époque d’un petit village sur le mont Moriah où, selon l’Ancien Testament, Abraham aurait amené son fils Isaac pour le sacrifier. Vers le XVIIIe siècle av. J.-C., les Jébuséens édifient les premières murailles de la cité fortifiée. Le roi Saül ne parvient pas à s’en emparer mais, vers l’an 1000, son successeur David prend la ville et en fait la capitale de son royaume (le centre de pouvoir se trouvait avant à Hébron) : « David s’installa dans la forteresse et l’appela Cité de David. » (Deuxième Livre de Samuel, 5, 9). Jérusalem répond parfaitement au souci du roi d’unifier les 12 tribus d’Israël : la ville est pratiquement située en « terrain neutre », à la limite des territoires de Juda (la tribu dont est issu David) et de Benjamin (celle dont était issu Saül). Il y transfère l’Arche d’alliance, faisant ainsi de Jérusalem un centre spirituel et religieux. Ce qu’entreprit David, son fils Salomon l’acheva en construisant le palais royal et, surtout, le Premier Temple : Jérusalem devient ainsi le point central du judaïsme antique.
Lorsque le royaume se divise, à la suite de dissensions internes, Jér...