Bichkek est une capitale agréable à vivre et facile à découvrir. Peu étendue, elle s'étend comme une ville de garnison, le long de rues bien perpendiculaires où il est vite facile de se repérer. Dotées de nombreux cafés, bars et restaurant, et desservie par de nombreux bus et minibus rayonnant dans les environs, elle constitue une excellente base de départ pour partir à la découverte des vallées, gorges et sites naturels aux alentours. Et ceux-ci sont nombreux, que ce soit pour la randonnée aux beaux jours ou pour le ski en hiver ! Vous pourrez très aisément partir à la journée et venir retrouver le confort de la capitale en soirée. Des gorges d'Ala Archa au pic Issyk Ata en passant par la vallée de Tchouï, l'ouest du Kirghizistan ne manque pas d'occasions de s'aérer.
Bichkek est une petite ville agréable, verdoyante et animée, mais qui peine à faire figure de capitale. Le centre-ville se traverse en moins de 45 minutes et deux jours suffisent amplement à en faire le tour. Alors, pourquoi ne pas en consacrer un troisième à flâner, à se laisser séduire par l’ambiance bon enfant et détendue dans les jardins et parcs d’attractions qui entourent le palais présidentiel et le Musée historique, sur la place Ala-Tau avec ses jeux de fontaines multicolores ou le long des allées arborées où Marx et Engels semblent encore profiter de l’ombrage pour prolonger leurs débats ? Bichkek est comme d’autres villes d’Asie centrale un mélange issu du savant dosage entre Orient et ex-URSS. L’époque soviétique domine encore largement l’architecture, mais la nonchalance orientale et l’animation des bazars ont repris tous leurs droits depuis l’indépendance. Si vous êtes obligé de prolonger votre séjour dans l’attente d’un visa pour un pays voisin par exemple, vous verrez très vite que Bichkek peut se révéler une ville très agréable à vivre.
Histoire
La vallée de Tchouï fut occupée très tôt, dès le premier millénaire avant notre ère, par des tribus sakas nomadisant autour de la vallée de Ferghana. Mais des traces d’habitat ont été relevées remontant à des périodes encore plus anciennes, au moins à 3 000 ou 4 000 ans avant notre ère. Le long de la rivière Tchu ont été retrouvés de nombreuses tombes (kurgan) et postes fortifiés témoignant de la rapide colonisation sogdienne et de l’arrivée des premiers Turcs le long de cet axe qui constituait l’une des ramifications de la Route de la soie entre le VIe et le XIe siècle. À la fin du XIe siècle, la plus importante cité de la vallée, dont ne subsistent plus que des ruines, était située à 70 km de l’actuel Bichkek et était connue sous le nom de Balasagoun.
Au début du XIe siècle, la vallée de Tchouï relève de l’autorité du khanat de Kokand, qui fait ériger plusieurs forteresses pour défendre son territoire et contrôler les routes commerciales. C’est de cette époque que date le fort de Pichkek, qui va donner naissance au Bichkek d’aujourd’hui. La forteresse défendait les contreforts des monts Ala-Tau. Il n’en reste malheureusement aucune trace, l’ensemble de la forteresse ayant été rasé par les raids mongols au XIIIe siècle. Le mur flanqué de tours qui ceignait la ville fut également détruit, de même que la seconde enceinte intérieure, qui atteignait 10 m de hauteur. Le territoire de l’ancien Pichkek demeura vierge de tout habitat jusqu’en 1825, date à laquelle le khan de Kokand décida d’y implanter, toujours sous le nom de Pichkek, une nouvelle garnison militaire. À sa fondation, la nouvelle forteresse n’était habitée que par quelques centaines de soldats, mais rapidement les habitations ouzbèkes se construisirent autour de l’enceinte fortifiée. Au milieu du XIXe siècle, la forteresse était le plus important centre urbain de la vallée de Tchouï. L’armée tsariste basée au fort d’Almaty (alors appelé Verny) vint la détruire à deux reprises en 1860 et 1862. En 1863, le khanat de Kokand s’effondrait.
Les Russes étaient alors en phase de colonisation de l’Asie centrale et Pichkek devint un poste avancé de l’armée russe et le relais entre Tachkent et Almaty, alors que l’administration se trouvait à Tokmok. À Pichkek, on attribua des terres aux nouveaux colons venus de Russie, d’Ukraine ou de Biélorussie. Ils étaient exemptés de taxes, on leur fournissait gratuitement tout le bois dont ils avaient besoin pour la construction de leurs maisons. Le village ne se transforma en ville qu’après 1878, au détriment de Tokmok. Ce fut l’armée qui en planifia l’urbanisme et qui lui donna ce côté « camp militaire » qu’on peut lui voir aujourd’hui : les habitations sont rangées comme les soldats dans un défilé, toutes bien alignées, aucune ne vient briser les lign...