Latin vivant ou le latin sans complications

Liotard Thierry, Paumier Anouck

• Éditeur: Editions Ellipses
• Année: 2020
• ISBN:
  9782340042926
• Sujet: Langues et linguistique
• Sous-sujet: Linguistique

Vous avez peut-être fait un peu de latin au collège, ou vous regrettez de ne pas en avoir fait; vous regardez peut-être avec curiosité les inscriptions sur les façades des monuments, des blasons, des cadrans solaires…

Vous êtes à la recherche d'une devise pour exprimer sur les réseaux sociaux votre philosophie personnelle, ou vous avez l'intention de vous tatouer une phrase pleine de sens sur le corps…

Vous faites peut-être des jeux de rôle ou vous avez un groupe de musique pour lequel vous voulez des titres de chanson en latin…

Alors ce livre est pour vous!

Si vous êtes curieux, si vous aimez les textes courts et évocateurs, voici un manuel de latin pour dilettantes, où l'on apprend ce qu'il faut pour déchiffrer les petites phrases qui nous entourent au quotidien, et en fabriquer de nouvelles pour exprimer ce qui nous paraît important. Au carrefour de la linguistique, de l'histoire et de la philosophie...

Lançons-nous donc ensemble dans cette aventure et faisons du latin, sans nous poser trop de questions, pour le plaisir!

IV. COELI MUNUS

En 1638, en France, s’est produit un événement qui a suscité de grandes réjouissances, et qui a procuré un grand soulagement à de nombreuses personnes. Il s’agit de la naissance d’un enfant. Certes le fait est banal, mais ici on commençait à désespérer : le roi de France Louis XIII n’avait pas d’héritier ! Marié à Anne d’Autriche alors que tous deux n’avaient que 14 ans, le roi et la reine sont timides, ne se fréquentent guère, et restent mariés pendant 22 ans sans produire d’héritiers.

Les complots se multiplient à la cour, d’autant que le roi tombe fréquemment malade. Le comte de Chalais est décapité pour avoir voulu mettre Gaston d’Orléans, frère du roi, sur le trône.

La reine multiplie les fausses-couches, et lorsque la guerre est déclarée entre la France et l’Espagne en 1635, elle est suspectée de préférer son pays d’origine. Le roi demande à lire son courrier et on limite ses sorties et son entourage.

C’est dans ce climat peu propice que la reine tombe enceinte, en 1638, à 36 ans, ce qui paraît inespéré. On frappe un jeton pour célébrer l’événement avec la devise coeli munus : coelum, i (n) a donné le ciel en français, et le mot munus, eris (n) signifie la charge, le présent. Il se retrouve dans le mot français rémunérer, ou municipal. Coeli est le génitif de coelum, et le génitif indique que le mot considéré a pour fonction d’être complément de nom. C’est donc un cadeau du ciel que cet enfant, et la reine avait d’ailleurs, dix ans auparavant, posé la première pierre d’une église consacrée à Notre-Dame de Bonne Nouvelle à Paris, dans le 2e arrondissement.

Certains contemporains racontent que l’enfant serait né suite à un orage qui aurait empêché le roi de partir, et qu’il aurait passé la nuit avec la reine quand il n’en avait pas le projet, mais c’e...

Table des matières

• Couverture
• Page de titre
• Page de copyright
• SOMMAIRE
• AVANT-PROPOS
• I. CARPE DIEM
• II. AD ASTRA PER ASPERA
• III. AMORE, MORE, ORE, RE
• IV. COELI MUNUS
• V. ACCIPIT UT DET
• VI. VENI, VIDI, VICI
• VII. DELENDA CARTHAGO