Psychologie
FICHE 38
La psychologie
L’enjeu
Il s’agit de savoir si la psychologie est une science ou si elle appartient au domaine de la philosophie. En effet, en s’intéressant aux faits de conscience, voire à « l’âme », elle a pour objet une réalité difficilement objectivable. Pourtant, elle se veut scientifique au point de tomber dans certains excès comme le behaviorisme qui se borne à étudier les comportements extérieurs censés être le miroir de la vie psychique.
▸Les notions
Étymologiquement parlant la psychologie serait une étude, une science de l’âme. Toutefois ce dernier terme étant trop connoté métaphysiquement, on peut la définir comme une étude de la conscience et de l’esprit dans les manifestations de la vie mentale. Aussi le fait psychique, bien que tout intérieur au sujet, n’en demeure pas moins une réalité concrète pour ce même esprit. Il a autant de consistance que l’objet réel.
▸Les incontournables de la question
•La distinction intériorité vs extériorité : le monde matériel des objets est celui de l’extériorité, mais les faits psychiques sont intérieurs en ce sens qu’ils s’inscrivent dans la durée, mais non dans la matérialité. Toutefois, il importe de noter qu’un objet matériel peut susciter une réaction psychologique, qui, partant, lui est associée. En un sens tout objet matériel est donc psychologique. Ainsi pour F. Alquié : « la conscience se confond purement et simplement avec son objet (ainsi la conscience de la douleur, c’est la douleur, la conscience du rouge, c’est le rouge) ».
•Subjectivisme vs objectivisme : certains psychologues ne considèrent que la vie psychique intérieure (subjectivistes), d’autres réduisent leur investigation et ne s’intéressent qu’aux comportements extérieurs qui traduisent cette vie psychique (objectivistes).
•Le behaviorisme : Watson pense que la psychologie ne doit étudier que les comportements objectivables et renoncer à s’intéresser à la vie psychique intérieure. En un sens, il prône une psychologie positive. Il est l’auteur controversé de l’expérience du « petit Albert » : un bébé est conditionné pour avoir peur d’un rat blanc. Chaque fois qu’il l’aperçoit un son effrayant est produit. Plus tard Albert développe une phobie de l’animal en question. Le psychologue peut alors étudier les réactions corporelles qui traduisent cette peur.
•Le gestaltisme : psychologie de la forme qui considère que les faits psychiques ne sont pas des éléments disparates mais des ensembles de rapports. Le comportement est considéré comme une réponse globale à une situation perçue comme un tout. Cette théorie élabore en particulier la « loi de la bonne forme » : « loi d’organisation perceptive selon laquelle dans un ensemble de données visuelles la forme qui s’impose est celle dont la simplicité est la plus grande. »
•Classification tripartite de la vie mentale :
–Affectivité (sensibilité)
–Activité (volonté)
–Intellectualité (intelligence)
•Ces trois aspects s’inscrivent dans toute opération psychologique.
Typologie :
–Psychologie spontanée : c’est celle du non spécialiste qui n’en reste pas moins un « fin psychologue », capable de sentir par intuition.
–Psychologie littéraire : psychologie des grands écrivains, qui sans être scientifiques, analysent les faits psychologiques. On a pu dire que les premiers psychologues étaient les moralistes (La Rochefoucauld, La Fontaine, La Bruyère…)
–Para-psychologie : elle étudie les phénomènes paranormaux comme la télépathie ou les prémonitions.
–Psychologie scientifique : elle est normative en ce sens qu’elle ne formule pas de jugements de valeur, elle constate des faits psychiques.
–Psychologie et Métaphysique : les questions psychologiques soulèvent des problèmes métaphysiques. La psychologie ne se réduit pas à la science normative, elle approfondit la connaissance de la condition humaine et rejoint la métaphysique (cf. Bergson qui montre la solidarité profonde des deux).
La référence classique
Les Passions de l’âme de Descartes peuvent être considérées comme un traité de psychologie, même si évidemment, ce terme n’est pas employé. Descartes entend « connaître les passions en physicien » et les passions sont « des perceptions, ou des sentiments, ou des émotions de l’âme ». Cette étude (« -logie ») de l’âme (« psycho ») est donc déjà une psychologie dont l’objectif est de permettre de mieux vivre.
Pour faire la différence
La littérature fournit des grands types psychologiques. Chez La Fontaine on trouve ainsi ceux que l’on a coutume d’appeler « les chimériques », de doux rêveurs naïfs qui sont ensuite rattrapés par la réalité : tel est le cas de Perrette dans « le Pot au lait » qui imagine tout ce qu’elle pourra accomplir avec la vente de son lait, mais distraite, « Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ».
▸Sujets possibles
❝La psychologie est-elle une science ?
❝La psychologie est-elle condamnée à être subjective ?
❝Qu’est-ce qu’un fait ps...