La philosophie en 60 livres
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La philosophie en 60 livres

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À propos de ce livre

Cet ouvrage présente les plus grandes œuvres de la philosophie en 60 fiches de lecture, depuis les présocratiques jusqu'aux contemporains, avec:

  • Des explications complètes et une remise en contexte des textes,
  • Des panoramas sur les mouvements philosophiques,
  • Des synthèses originales pour faire le point sur ces différentes formes de philosophie.

Foire aux questions

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Informations

Année
2021
ISBN
9782340056978
Quatrième partie
Philosophie classique et moderne
20
Descartes, Méditations Métaphysiques (1641)
En 1641, René Descartes (1596-1650) a 45 ans. Il a déjà écrit de nombreux textes fondamentaux dans diverses disciplines, bien que beaucoup n’aient pas été publiés. Rédigées vers 1629, les Règles pour la direction de l’esprit sont restées inachevées et n’ont été publiées que de manière posthume en 1664. Le Traité du Monde et de la Lumière, achevé en 1633, expose la physique de Descartes mais ce dernier en refuse la publication, peut-être par prudence après les condamnations de Galilée. Ce n’est qu’en 1637 que paraissent officiellement ses premiers textes, introduits par le célèbre Discours de la Méthode, et développés par la Dioptrique (Traité d’optique), les Météores (Traité de Physique) et la Géométrie (Traité de Mathématique).
Malgré les publications de 1637, Descartes ne bénéficie pas encore de l’immense notoriété que lui vaudront les Principes de la Philosophie parus en 1644, bien que le monde philosophique et scientifique s’intéresse de près à ses écrits. C’est donc un auteur davantage reconnu que connu – raison pour laquelle sont jointes, au texte des Méditations, les objections de grands philosophes de son temps auxquelles Descartes apporte systématiquement réponses et éclaircissements – qui publie en 1641, et en latin, les Méditations touchant la philosophie première où l’on démontre l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme humaine que la postérité retiendra sous le titre bien plus bref de Méditations Métaphysiques. Véritables méditations, elles se présentent comme une réflexion doublée d’une contemplation par lesquelles le sujet méditant accède de manière focalisée à certaines réalités jugées fondamentales.
Le titre inaugural permet en outre d’identifier les deux réalités mises en jeu : le caractère démontrable de l’existence de Dieu, ainsi que l’immortalité de l’âme humaine. Remarquons dans ce contexte que l’adjectif « cartésien » tel que l’entend le langage quotidien fonctionne à rebours des ambitions réelles de Descartes : si « cartésien » signifie à l’ordinaire adopter une sorte de scepticisme généralisé, doutant fortement de l’existence de Dieu ou de l’âme, le cartésianisme ambitionne au contraire de prouver que Dieu existe, que cette existence est démontrable par la raison, et qu’il en va de même pour l’âme humaine. Rien n’est donc plus éloigné du sens réel des textes cartésiens que le sens ordinaire de l’adjectif « cartésien » que l’on utilise volontiers pour marquer son doute à l’égard de l’âme et de Dieu.
Par ailleurs, ces Méditations touchent « la philosophie première », c’est-à-dire la « science de l’être », initiée par Aristote et reprise par les philosophes médiévaux, que Descartes, fort de ses connaissances et découvertes en physique, juge incapable d’intégrer les nouvelles données scientifiques. C’est donc à une refonte de l’ontologie que procèdent les Méditations de 1641 qui, sous couvert d’un titre religieux, s’en prennent à une certaine scolastique.
Après la publication inaugurale de 1641, une seconde édition, toujours en latin, verra le jour en 1642, introduisant une septième série d’objections du Père Bourdin absente de l’édition de 1641, et, plus fondamentalement, modifiant le titre en substituant l’idée d’une « distinction réelle de l’âme et du corps » à la promesse d’une « démonstration de l’immortalité de l’âme ». Enfin, en 1647, le duc de Luynes publiera, avec l’accord de Descartes, une traduction française de l’ensemble du texte validée par son auteur, ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes d’interprétation car, de temps à autre, le texte français s’écartera sensiblement du texte latin : Descartes ayant ratifié la traduction, il sera très difficile, en présence de différences significatives, de déterminer laquelle des deux versions – latine ou française – est la plus proche de la pensée authentique de leur auteur.
1. Plan et tonalité de l’ouvrage
• Six Méditations, sept Objections et Réponses
Les Méditations contiennent six méditations d’inégale longueur et, peut-être même, d’inégale importance. Elles sont précédées d’une adresse aux doyens et aux docteurs, d’une préface, et d’une adresse du libraire au lecteur, sachant que la préface en latin n’est présente que dans les versions de 1641 et 1642 tandis que l’adresse du libraire remplace celle-ci en 1647. Un abrégé des Méditations précède immédiatement le texte et permet d’adopter une vue synthétique des thèses et des arguments développés dans tout l’ouvrage.
Suivent des objections de Caterus, prêtre catholique, du Père Marin Mersenne (1588-1648), interlocuteur de Descartes très présent dans la correspondance, de Thomas Hobbes (1588-1679), célèbre philosophe anglais auteur du Léviathan, du Grand Arnauld (1612-1694), théologien proche du jansénisme, de Pierre Gassendi (1592-1655), mathématicien et philosophe sensualiste et libertin, de divers théologiens et philosophes, et de Pierre Bourdin (1595-1653), jésuite influent et professeur à la Flèche où Descartes reçut son enseignement principal.
• S’emparer philosophiquement de problèmes théologiques
L’adresse aux doyens et aux docteurs est généralement peu commentée en dépit du fait qu’elle donne le la quant à la tonalité du texte. Descartes n’est en effet pas théologien mais il s’empare de problèmes habituellement traités par la théologie : Dieu existe-t-il ? Son existence est-elle démontrable ? Qu’en est-il de l’âme humaine ?
« J’ai toujours estimé que ces deux questions, de Dieu et de l’âme, étaient les principales de celles qui doivent plutôt être démontrées par les raisons de la philosophie que de la théologie […].1 »
Avant donc d’entreprendre pareille tâche, Descartes se doit de justifier rationnellement sa démarche en en indiquant la légitimité du point de vue philosophique : la pensée philosophique est habilitée à parler de Dieu, de l’âme, et peut-être même en parle-t-elle mieux que ne le fait la théologie, ce qui signifie que Dieu et l’âme ne sauraient être des domaines exclusivement théologiques ; ils peuvent être traités sous une forme purement rationnelle par la philosophie.
2. Justifier l’entreprise philosophique face à la théologie
Une telle entreprise constitue un affront adressé à la théologie car elle ne se justifie que si cette dernière a échoué à démontrer l’existence de Dieu et de l’âme, nécessitant donc que la philosophie prenne le relai pour pallier les insuffisances théologiques. Ne pouvant écrire les choses ainsi, Descartes se trouve amené à biaiser et à écrire entre les lignes, usant d’un certain « art d’écrire », c’est-à-dire d’une certaine manière de laisser entendre les choses sans les écrire explicitement. Bien des passages sont ainsi porteurs d’une franche ironie ainsi qu’en témoigne l’extrait suivant :
« Et quoiqu’il soit absolument vrai, qu’il faut croire qu’il y a un Dieu, parce qu’il est ainsi enseigné dans les Saintes Écritures, et d’autre part qu’il faut croire les Saintes Écritures, parce qu’elles viennent de Dieu ; et cela parce que, la foi étant un don de Dieu, celui-là même qui donne la grâce pour faire croire les autres choses, la peut aussi donner pour nous faire croire qu’il existe : on ne saurait néanmoins proposer cela aux infidèles, qui pourraient s’imaginer que l’on commettrait en ceci la faute que les logiciens nomment un Cercle.2 »
Cet extrait donne une idée du ton de Descartes et montre à quel point, loin d’être un auteur austère, il ne cesse d’utiliser une discrète ironie, introduisant dans son texte de nombreux passages suscitant (volontairement) le sourire du lecteur. Imaginant l’argument des théologiens selon lequel la croyance en Dieu ne devrait pas tant provenir d’une démonstration rationnelle philo...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Avant-propos
  5. Première partie. Philosophie antique
  6. Seconde partie. Philosophie médiévale
  7. Troisième partie. Philosophie renaissante
  8. Quatrième partie. Philosophie classique et moderne
  9. Cinquième partie. Philosophie contemporaine
  10. Sixième partie. Phénoménologie
  11. Table des matières