Aimer. Auteur par auteur. Littérature, philosophie, culture générale. Prépa ECG. Concours 2022
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Aimer. Auteur par auteur. Littérature, philosophie, culture générale. Prépa ECG. Concours 2022

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À propos de ce livre

Destiné aux élèves de classes préparatoires économiques et commerciales, cet ouvrage a pour vocation de devenir le compagnon du cours de culture générale tout au long de l'année. Regroupant des auteurs clefs sur le thème du programme ainsi que des exemples précis, il cherche à mettre en valeur les éléments essentiels des différentes doctrines tout en facilitant leur utilisation au sein d'une dissertation.

Dans cette perspective, chaque article est encadré par d'utiles suppléments qui visent à faciliter son appropriation mais aussi son utilisation:

  • Un résumé analytique pour saisir l'essentiel
  • Une notion clef mise en perspective
  • Une analyse de texte
  • Un mode d'emploi pour intégrer au mieux la référence au sein de votre réflexion

Conformément aux ambitions de la discipline, l'ouvrage ne se limite donc pas à une succession de doctrines philosophiques mais enrichit l'analyse en l'ouvrant aux champs littéraire et cinématographique.

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Informations

Année
2021
ISBN
9782340056091
Partie 1
Philosophie
Chapitre 1
Platon ou le vertige d’aimer
Guillaume Tonning
Prenez garde à l’amour : son doux ravissement dissimule un rapt d’autant plus terrible que la raison, défaite, nous abandonne au consentement. Sans doute les anciens Grecs ne faisaient-ils pas sans raison d’Éros, Amour, tout comme d’Hypnos (Sommeil) et de Thanatos (Mort) qui lui font cortège, des divinités ailées : nous faisant perdre pied, le vertige d’aimer brise les jambes, fait tourner têtes et cœurs, soulève jusqu’à ceux qui se croyaient les plus solidement ancrés sur terre.
Mais convient-il de se révolter ? Platon, philosophe de la maîtrise de soi, de la domination de l’intellect sur les tendances concupiscentes de l’âme, n’hésite pas, quoiqu’en passant par la voie détournée du mythe, à formuler l’éloge d’un éros sorcier (le Banquet), d’un amour délirant (Phèdre) emportant ceux qui s’aiment loin des affaires que le plus grand nombre juge sérieuses.
Ce n’est pourtant que pour mieux les rapprocher d’eux-mêmes : ce voyage à deux, l’un avec l’autre et l’un par l’autre, semble être nécessaire aux retrouvailles avec une vérité contemplée par l’âme dans un passé immémorial, plus lointain que notre naissance même, et dont la vision conditionne ce que nous sommes. Aussi n’est-il pas surprenant que l’amour soit comparé à la philosophie, ni que le philosophe soit présenté comme un amoureux des Formes : la force d’aimer n’est rien d’autre que la force de vivre humainement, c’est-à-dire en se tournant vers le divin.
Parce qu’il est une force, parfois irrésistible, l’amour semble divin. À quoi bon, dans ces conditions, s’y opposer ? Et pourquoi le faire, s’il est bon ? Les divinités pourtant ne sont pas toujours bienveillantes et Éros ne laisse pas, dans la représentation des Grecs, d’être inquiétant. Plus encore, l’argument consistant à se résigner au joug de puissances en excès sur nos capacités de résistance apparaît, à rebours du platonisme, comme un classique de la rhétorique sophistique, celle par exemple d’un Gorgias innocentant dans son Éloge d’Hélène la princesse grecque d’avoir cédé à plus fort qu’elle – le beau, le puissant, l’éloquent Pâris. Loin de telles arguties, Platon renvoie tout un chacun, le philosophe en particulier, à la responsabilité de fortifier son âme non tant contre l’amour que pour bien aimer. Pour celui dont l’âme est en ordre, l’amour n’est plus un tyran ni même un dieu, mais un démon le rapportant à l’au-delà.
Cette dernière dimension nous fait entrer dans un domaine où le discours rationnel ne peut qu’échouer à dire ce qui lui échappe par nature. Aussi est-ce au mythe que Platon recourt si bien dans le Banquet, par la voie de Diotime (ce qui représente une deuxième distanciation, puisque Socrate fait parler un personnage absent) que dans le Phèdre. Impossible en effet d’exprimer autrement la vérité de l’amour, puisque ce à quoi aimer nous rapporte excède jusqu’à notre humanité. Les amants platoniciens ont dès lors vocation à découvrir ensemble, par-delà la mort, ce qui précède et conditionne leur vie terrestre.
Notre parcours, nécessairement limité, nous fera passer d’une réflexion sur le rapport de l’amour au manque, à une exploration de ce qu’aimer favorise. Comment comprendre, si tout un chacun, jusqu’au moins vertueux, peut éprouver le vertige amoureux, que l’aventure érotique représente un chemin privilégié pour la philosophie ?
I. Parlez-moi d’amour : l’éloge d’Éros
Commençons par Le Banquet, c’est-à-dire par le dialogue qui prend directement l’amour pour thème. Le cadre de la discussion est le suivant : le poète Agathon, qui vient de remporter un concours de tragédie, donne un banquet auquel Socrate est convié. Il ne rejoindra cependant les convives qu’en retard, au moment du symposion, où littéralement on « boit en commun » en échangeant des paroles et des chants. Mais résolution est prise, en raison des festivités arrosées de la veille, de ne pas boire, pour s’abandonner à la seule ivresse des discours. C’est donc à jeun que l’on parlera d’amour.
On ne badine pas avec l’amour
Aimer, parler, ces deux verbes se conjuguent ensemble. D’abord parce que les amants ont bien des choses à se dire, et que l’échange dialogique est essentiel à l’économie érotique. Mais aussi parce qu’il y a un évident plaisir pris au fait de parler d’amour, comme si quelque chose du vertige d’aimer se laissait éprouver dans ou par la parole. Rien de surprenant, dans ces conditions, à ce que les convives consentent à le faire dans le cadre amical de leur rassemblement.
En proposant ce sujet rapidement accepté par tous, Eryximaque relaie l’indignation de Phèdre, sur laquelle il s’appuie :
« N’est-il pas intolérable que pour d’autres dieux les poètes aient composé des hymnes et des péans, alors que, en l’honneur d’Éros, qui est un dieu si ancien et si grand, jamais un seul poète, parmi un si grand nombre, n’a composé le moindre éloge ? » (177A).
Réparation sera faite ce soir. Socrate lui-même, qui ordinairement prétend de rien savoir, semble prêt à faire une exception pour l’amour :
« Personne, mon cher Eryximaque, ne votera contre ta proposition, car, je le suppose, elle ne rencontrera d’opposition ni chez moi, qui déclare ne rien savoir sauf sur les sujets qui relèvent d’Éros, ni chez Agathon, ni chez Pausanias, ni assurément chez Aristophane qui passe tout son temps à s’occuper de Dionysos et d’Aphrodite, ni chez aucun des autres que je vois ici » (177D).
L’amour est donc aussi prisé de tous qu’il est inexplicablement absent des poèmes ou des hymnes. Il est clair, pour le lecteur habitué à l’ironie de Socrate, que quelque chose se prépare… Les convives ne s’y méprennent d’ailleurs pas : Agathon, que Socrate soumettra bientôt sans management à son traditionnel examen réfutatif (l’élenkhos), reconnaîtra volontiers face à cet adversaire redoutable avoir « parlé sans savoir ce qu[’il] disai[t] ». « En ce qui me concerne, ajoute-t-il, Socrate, je ne suis pas de taille à engager avec toi la controverse » (201C). Quel que soit le plaisir pris à en parler, et peut-être parce qu’il est plus facile de s’abandonner au délire sur les questions sentimentales que sur d’autres jugées sérieuses, Socrate rappelle aux beaux parleurs leurs obligations à l’égard de la vérité : on ne badine pas avec l’amour.
Parole, parole, parole : rien que des mots
Les premiers discoureurs n’en prononceront pas moins des éloges très insatisfaisants d’Éros. Sans entrer dans leur détail, ce que ne nous permet pas le cadre de la présente étude, soulignons qu’ils s’en tiennent chacun à un domaine et ne parlent d’amour que par métaphore ou métonymie, tandis que Socrate projette d’en déterminer la nature. Plus encore, ils se contredisent largement selon un schéma dialectique rigoureux dessiné par Platon lui-même, dont nous ne devons pas oublier qu’il demeure, derrière les personnages de son petit théâtre philosophique, le véritable maître d’œuvre du Banquet. La succession des discours s’organise sur trois niveaux, regroupant chacun deux positions antagonistes.
Les deux premiers plans rassemblent des protagonistes sinon secondaires du moins encore éloignés de ce que sera in fine la vérité du dialogue, qui totalisera les différentes positions : accordant l’un et l’autre qu’Éros est un dieu unique, Phèdre le tient cependant pour le plus ancien tandis qu’Agathon affirme qu’il est le plus jeune ; si Pausanias et Eryximaque contestent l’un et l’autre qu’il n’y a pas un mais deux Éros (comme il y a deux Aphrodites, la « céleste » et la « vulgaire »), le premier réserve cette dualité aux hommes tandis le second l’élargit à l’ensemble des êtres. Le troisième plan oppose deux champions d’une tout autre envergure, Aristophane et Socrate, autour d’une idée commune : l’amour est une force qui nous porte à être ce que nous sommes. Mais selon quel mouvement ? C’est sur ce point que s’établit la divergence.
Prenons soin de nous arrêter sur le discours d’Aristophane, qui peut être considéré dans le dialogue comme le véritable adversaire de la position de Socrate. Celui qui fut sans doute le plus grand auteur comique du monde Grec n’a pas hésité, quelques années avant la composition du Banquet, à moquer le maître de Platon dans les Nuées… Sans aller jusqu’à dire que l’heure est aux règlements de compte, il convient de garder à l’esprit combien peu « socratique » est le célèbre mythe des androgynes qu’on ne prêtera donc à Platon, à la façon des lycéens approximatifs, qu’à la faveur d’un lourd contresens…
Amour et plénitude
Mais que dit au juste Aristophane ? À peine remis d’un hoquet dont on ne sait pas s’il doit à son caractère moqueur ou glouton, il conteste les présentations passées sur un point décisif : « les humains ne se rendent absolument pas compte du pouvoir d’Éros » (189C), qui est leur véritable protecteur et médecin, garantissant leur bonheur. Tandis que les hommes étaient jadis de forme ronde, avaient quatre bras, quatre jambes et deux visages opposés l’un à l’autre, Zeus les coupa en deux pour les punir d’avoir entrepris d’escalader le ciel. Aujourd’hui séparés de la partie essentielle à leur unité primitive, les hommes sont portés par l’amour à rejoindre leur moitié perdue. Qu’un homme cherche ainsi un homme ou une femme, qu’une femme cherche à son tour une femme ou un homme, chacun aspire à se fondre en l’autre pour retrouver une complétude perdue.
Laissons de côté les détails réjouissants de ce mythe espiègle pour en dégager l’essentiel : la force de l’amour est nostalgique, et consiste à retrouver ce que nous a fait perdre notre impiété première ; Éros est le dieu bienveillant du rassemblement non tant avec l’autre qu’avec soi – la dualité n’étant qu’une unité brisée. Ce sont là les points sur lesquels Socrate va exprimer son désaccord, en commençant ironiquement par proposer un changement de méthode :
« J’ai compris que j’étai...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Avant-propos : enquête d’amour
  5. Mode d’emploi général de l’ouvrage
  6. Table des contributeurs
  7. Partie 1 - Philosophie
  8. Partie 2 - Littérature
  9. Partie 3 - Cinéma
  10. Bibliographie
  11. Table des matières