Actu 2022 - Comprendre le monde du XXIe siècle
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Actu 2022 - Comprendre le monde du XXIe siècle

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Actu 2022 - Comprendre le monde du XXIe siècle

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Table des matières
Citations

À propos de ce livre

50 questions: Culture générale, relations internationales, géopolitique

En 50 questions, ce livre éclaire les grands enjeux du monde du XXIe siècle, en lien avec les sujets suivants:

  • Mondialisation,
  • Mutations politiques,
  • Conflits,
  • Europe et Russie,
  • Moyen-Orient et Afrique,
  • Asie,
  • Amérique,
  • Durabilité.

Cet ouvrage est destiné aux étudiants en classes préparatoires ECS, en sciences politiques, en droit, en école de journalisme, à ceux qui préparent les concours administratifs ainsi qu'à tous ceux qui veulent mieux comprendre notre monde en pleine mutation.

Foire aux questions

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Informations

Année
2021
ISBN
9782340059832

Cinquième partie

Moyen-Orient et Afrique

20.

Le monde arabe est-il passé du printemps à l’hiver ?
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur de rue tentant en vain de récupérer sa carriole saisie par les forces de l’ordre, s’immole devant le gouvernorat de Sidi Bouzid, dans le Sud de la Tunisie. Cette étincelle déclenche la révolte de la jeunesse du pays. Le président Ben Ali est poussé à la fuite. Ce précédent tunisien galvanise particulièrement les Égyptiens, les Libyens, les Bahreïnis, les Yéménites et les Syriens mais aucun pays arabe n’échappe à la contestation au cours de l’année 2011. On a nommé « printemps arabes » ce vent de révolte par allusion au printemps des peuples de 1848 en Europe, mais cinq ans plus tard, seule la Tunisie est en voie de démocratisation. Le monde arabe est-il tout de même sur le chemin de la liberté ?

1. Avant 2011 : des peuples cadenassés

Des dominations claniques

Suite à la décolonisation (hors Arabie souhaite qui n’a jamais subi de domination occidentale), des régimes autoritaires se sont installés dans l’ensemble du monde arabe.
Les États arabes sont des États forts s’appuyant sur la tradition islamique de l’État (Mahomet était prophète et chef politique) et la structure sociale arabe patriarcale.
Ils sont accaparés sans partage par des clans : familles nobles des monarchies islamiques, clans ou tribus des dictatures séculières (comme les Tikriti pour Sadam Hussein, originaire de Tikrit).
Les minorités religieuses ou ethniques y sont généralement oppressées (sauf au Liban).

Des monarchies islamiques

Des familles chérifiennes (descendant de Mahomet) règnent encore au Maroc et en Jordanie. Des dynasties bédouines ont formé des États dans la péninsule arabique (Arabie saoudite, Koweït, Bahrein, Qatar, Émirats arabes unis, Oman). Le crime de lèse-majesté y est puni par la loi.
L’islam y est la base de la législation (charia) et la source de la légitimité pour les familles chérifiennes.
L’islamisme est la norme dans les monarchies du Golfe arabo-persique : wahhabisme saoudien proscrivant le cinéma, la musique, le jeu et tutorat masculin sur les femmes ; appui sur les Frères musulmans au Qatar.

Des dictatures arabes

Dès l’indépendance mais plus souvent suite à des coups de force, des régimes nationalistes arabes se sont aussi installés au pouvoir. Au nom de l’arabisme, ils oppriment les minorités non arabes comme les Kurdes en Irak ou les Berbères en Algérie, mais leur nationalisme se réduit avec le temps à l’échelle territoriale de l’État sans l’aspiration panarabe des années 1950 et 1960.
Ce sont des régimes laïcs et hostiles au mouvement islamiste qu’ils répriment (Sayid Qotb pendu par Nasser en 1966, suspension des élections algériennes en 1991…) avant de devoir souvent composer avec eux à partir des années 1970.
Un culte de la personnalité est développé : portraits du souverain dans tout le pays, mausolée construit pour lui-même par le « combattant suprême » Habib Bourguiba (président de la Tunisie de l’indépendance à 1987)…

2. Les causes de la révolte

Le déclin du patriarcat comme cause profonde

L’allongement de l’espérance de vie est mal vécu dans des sociétés maintenant les enfants dans un statut de minorité jusqu’au décès du père, détenteur de l’autorité et gardien du capital (familles communautaires) ; le manque de travail accentuant les difficultés.
L’éducation des femmes ainsi que la réduction (corrélée) de la natalité érodent également ce modèle.

La perte de légitimité des régimes politiques comme cause moyenne

Longévité et tentation dynastique : Mouammar Kadhafi est au pouvoir en Libye depuis 1969, Ali Abdallah Saleh au Yémen depuis 1978 (Yémen du Nord puis Yémen unifié), Hosni Moubarak en Égypte depuis 1981, Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie depuis 1987… Ils mettent de plus en place des projets de transmission dynastique. En Syrie, Bachar el-Assad a succédé en 2000 à son père Hafez qui a pris le pouvoir en 1970.
Tentation dynastique et corruption généralisée aliènent les classes sociales bénéficiant traditionnellement des régimes.
La fin des rentes stratégiques de la guerre froide et l’absence de dynamisme économique ont transformé les régimes politiques en prédateurs dont les périphéries (sociales comme géographiques) sont les principales victimes.

La crise économique comme cause directe

La crise mondiale débutée en 2007 impacte durement des systèmes économiques mal insérés dans la mondialisation (sinon en position rentière pour les États pétroliers) fragilisés par une explosion démographique se traduisant par un chômage massif des jeunes arabes (deux fois supérieur à la moyenne mondiale), notamment des jeunes diplômés.
La baisse des cours du pétrole en 2008 frappe directement les pays pétroliers et indirectement ceux bénéficiant des remises des migrants (nombreux de l’ensemble du monde arabe vers les monarchies pétrolières).
L’envolée mondiale des prix alimentaires à partir de 2008 a accentué la crise dans une région dépendante des importations de céréales. La hausse du prix du pain avait précipité la Révolution française en 1789…

3. Des révolutions détournées

Des étés islamistes et des automnes contre-révolutionnaires

Là où les révoltes de 2011 sont parvenues à renverser les régimes en place et que des élections ont été organisées, ces dernières ont été remportées par les partis islamistes liés aux Frères musulmans. On peut l’expliquer par la force de l’islamisme dans des sociétés abandonnées par les régimes politiques et où les islamistes avaient pris en charge le social, d’où une séduction opérant en particulier dans les milieux populaires et ruraux. Par ailleurs, les Frères musulmans sont présentés favorablement par la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera qui remporte alors un succès considérable dans le monde arabe dont elle est le seul média encourageant à la révolte. En Tunisie, suite à la fuite de Ben Ali, Ennahda de Rached Ghannouchi s’impose. En Égypte, alors que suite à l’occupation par des dizaines milliers de jeunes égyptiens de la place Tahrir, Moubarak, lâché par l’armée, a dû quitter le pouvoir, Mohamed Morsi est devenu président.
Là où les mouvements de révolte ont débouché sur des guerres civiles, c’est-à-dire en Libye, au Yémen et en Syrie, des groupes rebelles islamistes, de nature certes très hétérogène, jouent un rôle central dans les conflits : Daesh, front al-Nousra en Syrie, Houthistes au Yémen… Ailleurs, là où les soulèvements populaires n’ont pas été suffisamment puissants pour ébranler le pouvoir ou bien où une contre-révolution a repris le pouvoir, on observe la prégnance de groupes salafistes dans la vie politique, comme en Égypte où les chrétiens Coptes sont menacés.
En Égypte, en effet, l’hostilité populaire à Mohamed Morsi a permis à l’armée de reprendre le pouvoir en 2013, comme elle l’avait d’ailleurs prévu selon les révélations de Gilles Kepel (2018). Le général Abdelfattah Sissi tient le pays d’une main de fer. Avec 60 000 prisonniers politiques, on peut parler d’un régime hyperrépressif.
À Bahrein, enfin, la famille régnante al-Khalifa a été sauvée par l’intervention de l’armée saoudienne.

Des hivers de violence dans les sociétés fragmentées

En Libye, au Yémen et en Syrie, les révoltes populaires sont à l’origine de guerres civiles qui ne sont pas aujourd’hui achevées. Les processus les ayant entraînés sont différents : en Libye, Kadhafi a été renversé avec l’appui des armées de l’OTAN alors qu’il était en passe de massacrer les rebelles ; au Yémen, Saleh a fui le pays (avant d’y revenir puis de finir assassiné) ; En Syrie, Assad s’est maintenu au pouvoir par une répression impitoyable et grâce à des soutiens externes. Le point commun entre ces trois États est de réunir des sociétés fragmentées...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Copyright
  4. Table des matières
  5. Première partie - Mondialisation
  6. Deuxième partie - Politique
  7. Troisième partie - Conflits
  8. Quatrième partie - Europe et Russie
  9. Cinquième partie - Moyen-Orient et Afrique
  10. Sixième partie - Asie
  11. Septième partie - Amérique
  12. Huitième partie - Durabilités
  13. Références