Grammaire et stylistique - Agrégation de lettres 2022
eBook - ePub

Grammaire et stylistique - Agrégation de lettres 2022

  1. French
  2. ePUB (adapté aux mobiles)
  3. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Grammaire et stylistique - Agrégation de lettres 2022

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Joachim du Bellay, Les Regrets; Madame d'Aulnoy, Contes de fées, Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse; Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac; Jean-Paul Sartre, "Intimité" et "L'Enfance d'un chef", Le Mur

Cet ouvrage propose à la fois une approche théorique et des modèles de sujets corrigés sur chacun des programmes de l'épreuve de français moderne de l'agrégation de Lettres 2022, du XVIe au XXe siècle: Joachim du Bellay, Les Regrets; Madame d'Aulnoy, Contes de fées; Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse; Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac; Jean-Paul Sartre, "Intimité" et "L'Enfance d'un chef", Le Mur

Chaque chapitre permet de se familiariser avec les spécificités grammaticales et stylistiques de la langue des auteurs et de se préparer aux épreuves écrites et/ou orales des agrégations de Lettres Modernes, Lettres Classiques et Grammaire, à travers des sujets complets et leurs variantes pour les différentes agrégations concernées. Il couvre ainsi de nombreuses questions de grammaire.
Par la richesse et le sérieux de son contenu, par la variété des exercices corrigés et des questions traitées, cet ouvrage constitue une aide indispensable pour la préparation aux agrégations de Lettres, Modernes et Classiques, et de Grammaire.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Grammaire et stylistique - Agrégation de lettres 2022 par Diguet Magalie, Rees Agnès, Peralez Peslier Bénédicte, Delhay Corinne en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Education et Professional Development. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Année
2021
ISBN
9782340060296

Jean-Jacques Rousseau
La Nouvelle Héloïse

Bénédicte Peralez Peslier

I

La langue des émotions dans La Nouvelle Héloïse
Succès incontesté du XVIIIe siècle, particulièrement prisé du lectorat féminin, le roman épistolaire Julie ou La Nouvelle Héloïse fait date à plus d’un titre. Non seulement ce « chef-d’œuvre du sentiment1 » érige une société des cœurs destinée à déjouer les passions sociales, développant ainsi les principes qui sous-tendent l’œuvre philosophique de Rousseau, notamment le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), mais il marque les esprits par son verbe lyrique. Loin de nourrir uniquement la musicalité de la langue de Rousseau, cette puissance élégiaque sédimente toute sa théorie du langage musical et du langage parlé, eux-mêmes mis au service de la philosophie morale de l’écrivain.
Les usages lexicaux de Rousseau ressortissent en particulier d’une morale du sentiment2 qui les inscrit dans un réseau d’emplois extrêmement cohérent. Les deux sèmes majeurs qui innervent les lettres ont trait d’une part aux émotions, à la sensibilité des personnages, d’autre part à la morale. Or, la seconde est inhérente à l’exercice des deux premières.
Notre étude envisagera donc la langue de La Nouvelle Héloïse selon une approche morphologique et sémantique destinée à faire ressortir les isotopies majeures de l’œuvre.
I. Lexique
1. Le langage du cœur
Le « langage du cœur » (lettre 48, p. 166), tel qu’il est défini par St. Preux dans la lettre XLVIII, détermine non seulement le sème dominant des lettres de La Nouvelle Héloïse et de nombreuses œuvres de Rousseau, celui des sentiments, mais aussi les fondements du langage, conférant à la langue de l’écrivain une cohérence aussi réglée que celle des théories sur le langage et la musique développées dans l’Essai sur l’origine des langues, publié à titre posthume en 1781 mais commencé plusieurs décennies auparavant, et dans le Dictionnaire de musique en 1768.
Nombre des termes relevant du champ lexical de l’amour sont communs à la terminologie qu’utilise Rousseau pour rendre compte des usages de la langue mais aussi au vocabulaire moral.
a. Le vocabulaire des sentiments
Les personnages de La Nouvelle Héloïse se présentent comme des êtres affectifs. Le champ lexical et le réseau sémantique de l’amour sont dominants dans l’œuvre.
Le nom amour est très présent dans l’œuvre. Il a régulièrement un sens large, désignant un lien affectif en dehors de toute attirance sexuelle. De même, les termes de la série dérivationnelle à laquelle il appartient, aimer, aimable (lettre LXII, p. 208), peuvent s’appliquer à l’amitié comme à l’amour filial ou aux relations entre maîtres et serviteurs3. « Dans l’Héloïse, note Michel Maillard, amour et amitié entretiennent des rapports complexes d’homologie et d’opposition4 », l’amitié de Claire et de Julie, dénommées les « inséparables » à de multiples reprises, non sans agacement sous la plume de St. Preux, étant proche de l’amour, et l’amour tendant « vers la chasteté de l’amitié5 ». Le nom ami et son féminin amie, employés fréquemment en apostrophe, servent à désigner l’être aimé : St. Preux est appelé « mon digne et respectable ami » par Julie, dans la lettre XXXV (p. 143), mais aussi « mon bon ami », « mon doux ami », « mon unique ami6 » ; il écrit lui-même à sa « charmante amie » (lettre LX, p. 207). Claire aussi est désignée comme l’amie de Julie (lettre XXIX, p. 126, passim). Le titre d’amie s’offre toutefois rapidement comme un synonyme d’amante, dès la lettre V (p. 66). En revanche, si St. Preux l’utilise en apostrophe (« chère amante », lettre X, p. 79), le nom amant ne fait jamais l’objet d’un tel emploi sous la plume de Julie.
Siège de l’amour, « métonymie et métaphore du corps tout entier7 », le cœur est le thème central de La Nouvelle Héloïse. Si Rousseau fait parfois référence au cœur comme organe qui « palpite » (lettre LIII, p. 183), et dont on entend les « battements » (lettre XLVI, p. 163), l’auteur renouvelle surtout l’emploi de ce mot en en faisant le dépositaire de multiples sentiments, tel le désir, la jouissance, la souffrance, par le truchement de l’expression « au fond de mon/son/ton cœur » (lettre 37, p. 148, lettre 50, p. 174, lettre LX, p. 208 ; passim). Le cœur est, à ce titre, le « guide » des sens (lettre L, p. 174), celui qui « dicte » les discours aux hommes (lettre LX, p. 203). Comme le souligne Jean Sgard, « l’originalité de R. apparaît surtout dans la valeur morale qu’il donne aux mouvements du cœur8 », à son élan, mis en évidence par le verbe voler (lettre XLVII, p. 164, passim) et par le nom effusions (lettre LV p. 186). Les sentiments purs mènent à « l’union des cœurs » (lettre IX, p. 77). Les adjectifs vertueux (lettre III, p. 62), bon (lettre VII, p. 72), sensible (lettre XXIII, p. 106 ; lettre XXX, p. 129, passim), qualifient le cœur aimant.
Mot le plus utilisé dans les œuvres de Rousseau après les noms cœur et âme, le nom sentiment connaît, selon le recensement de Jean Sgard, 375 occurrences dans La Nouvelle Héloïse. Dans le roman en général, au XVIIIe siècle, ce dérivé du verbe sentir signifie « affection, amour, tendresse » (Trévoux, 1721), mais il tend à désigner de plus en plus, à partir de l’époque classique, « [l]es affections, [l]es passions, et […] tous les mouvements de l’âme » (Académie, 1762). On trouve à plusieurs reprises la première acception du mot, à savoir « opinion, conviction » (voir notamment lettre XXIV, p. 115), ainsi que la seconde, « faculté qu’a l’âme de recevoir l’impression des objets par les sens » (Académie 1762), comme l’atteste la lettre III (« le sentiment de vos propres peines », p. 61). Toutefois, notre étude privilégiera l’emploi proprement romanesque du mot. Dans La Nouvelle Héloïse, le terme revêt souvent une valeur galante (« le sentiment dont ton cœur se nourrit », lettre LV, p. 187), mais Rousseau distingue l’amour, source des sentiments, des sentiments eux-mêmes, qui en sont le cours9. La lettre LV témoigne à ce titre de la variabilité des sentiments, à travers les aveux de St. Preux : « Mes sentiments, n’en doute pas, ont depuis hier changé de nature ; ils ont pris je ne sais quoi de moins impétueux, mais de plus doux, de plus tendre et de plus charmant » (p. 186). Dans son dernier sens, le sentiment ressortit à la sensibilité : émanant encore une fois de l’amour, de l’amitié, de la sympathie ou de la tendresse, il se manifeste sous la forme de la pitié, de la bienveillance, de l’admiration notamment, et se voit souvent qualifié, à ce titre, d’« honnête » (lettre XXIII, p. 114 ; lettre 50, p. 174). Altéré par la société, le sentiment perd sa nature première, mais les personnages de La Nouvelle Héloïse sont en quête du sentiment « vrai », « pur » (lettre XXXV, p. 142), « naturel » (lettre LVII, p. 199) et « droit » (lettre V, p. 67), le seul qui puisse être « paisible » (lettre LV, p. 187).
L’adjectif tendre, dans son acception figurée, qualifie souvent les grands états affectifs, dans La Nouvelle Héloïse, tel l’amour (lettre XXXV, p. 143, passim) ou l’amitié (lettre LXII, p. 209), les sentiments filiaux (la « tendre mèr...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Avant-propos
  5. Joachim Du Bellay - Les Regrets
  6. Marie-Catherine d’Aulnoy - Contes de fées
  7. III. Exemple de sujet pour l’oral : remarques nécessaires
  8. Jean-Jacques Rousseau - La Nouvelle Héloïse
  9. Edmond Rostand - Cyrano de Bergerac
  10. Jean-Paul Sartre - Le Mur
  11. Bibliographie
  12. Présentation des auteurs
  13. Liste des questions de grammaire traitées