Concours commun IEP 2022. 1re année.  La peur / Révolutions
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Concours commun IEP 2022. 1re année. La peur / Révolutions

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Informations

Année
2021
ISBN
9782340060326

La peur

Introduction au thème « La peur »

par René Rampnoux
« Au commencement était la peur… » (Victor Ellenberger, Afrique : Avec cette peur venue du fond des âges, sorcellerie, initiation, exorcisme). La peur suinte de partout, des phénomènes climatiques et naturels, de la famine, de la violence tous azimuts, des guerres, de l’emprise des dirigeants, des divers rituels, des féticheurs, des devins, des sorciers…
« La peur est un élément fondamental de la condition humaine » (Jean Delumeau, La peur en Occident, France culture, décembre 1978).
Peur, un mot bien simple…
De Johnny Hallyday qui chante :
« La peur Elle viendra un jour pour te bloquer le cœur »,
au célèbre historien Lucien Febvre (1878-1956) qui disait de la France ancienne : « Peur toujours, peur partout. »
… mais complexe en réalité
La peur est une notion simple que l’apport de multiples disciplines va complexifier de telle sorte que les frontières en sont désormais brouillées entre l’animal et l’humain, le normal et le pathologique, le physiologique et le psychologique.
« Hommes et bêtes, nous apportons en naissant des terreurs aussi vieilles que le monde. Aujourd’hui encore nous sentons des émotions et répétons des gestes des premiers hommes, qui eurent tant de raisons de s’effrayer quand ils commencèrent de vivre sur la terre inconnue qu’il fallait conquérir, sous le ciel mystérieux qu’il fallait comprendre. La peur est la première émotion que l’humanité ait sentie. Rien n’est plus humain que la peur » (Ernest Lavisse, historien phare de la IIIe République, Discours aux écoliers du Nouvion-en-Thiérache, 1912).
1. Cerner la peur
La peur est trop souvent analysée dans sa contextualisation : qui a peur et peur de quoi, mais rarement pour elle seule.
Champ sémantique de la peur
Il est large et polysémique ; il y a un gradient d’intensité, de la simple « inquiétude » qui trouble la quiétude, le calme, à la peur qui désigne un sentiment plus déstabilisant, un état désagréable et une émotion plus difficile à contrôler. Si la peur devient plus profonde, voire difficilement surmontable, elle peut conduire à l’angoisse. Si elle déstabilise totalement, au point de faire perdre ses capacités et le contrôle de soi, on parle de terreur. La mythologie grecque distinguait Phobos, personnification de la peur et de la panique, de son frère Déimos, représentant de l’effroi et de la terreur, les deux fils de d’Arès et d’Aphrodite. Sous l’influence de la psychiatrie, la peur est à distinguer de l’angoisse comme de l’anxiété car elle une réaction automatique déclenchée par une menace, réelle ou imaginaire. Elle est une réponse réflexe à un objet.
La peur mobilise des disciplines très diverses : celles qui touchent au psychisme (psychiatrie, psychanalyse, psychologie), au cerveau (neurologie, neurobiologie), à l’anthropologie, à l’éthologie, aux sciences politiques, à la philosophie, à l’histoire… Elle est un fondement de la culture. Le vocabulaire engendré par la peur est donc d’une abondante et riche diversité, qu’il s’agisse du langage populaire, poétique ou savant. Tout cela confirme la force évocatrice de cette onde de choc qu’est la peur avec sa forme exacerbée, l’angoisse.
« La Peur, avec une majuscule, désignera le phénomène en général, avec son arrière-fond tout en verticalité ; la peur, avec une minuscule, indiquera une peur plus spécifique, mieux identifiée, plus dans l’ordre horizontal, visible, concret des choses. La peur de la maladie, par exemple… La Peur est une leçon vivante de complexité. Elle génère le meilleur et le pire » (Pierre Migneault, psychiatre, Rendre son dû à la Peur, Frontières, 2000).
La peur diffuse
« La chose qui suscite le plus l’épouvante est l’ubiquité des peurs, qui peuvent surgir de quelque angle ou fissure de notre maison ou de notre planète, de la rue sombre ou des lueurs des écrans de télévision, du poste de travail ou du métro que nous prenons pour nous y rendre ou pour en revenir, de ceux que nous connaissons ou de quelqu’un dont nous ne nous étions même pas aperçus de la présence, de quelque chose que nous avons mangé ou avec quoi notre corps s’est trouvé en contact. La peur la plus terrible est la peur diffuse, dispersée, indistincte, libre, désamarrée, fluctuante, sans cible ni cause claires. « “Peur”, c’est le nom que nous donnons à notre absence de certitudes, à notre ignorance de la menace » (Zygmunt Bauman, sociologue polonais).
Lutter contre cette menace diffuse de l’agression, de l’attentat, de la contamination, de… explique que le vote populiste soit souvent le plus fort quand il n’y a pas d’autre moyen d’expurger une peur intérieure. Il faut lutter contre cette ignorance qui mène à la violence comme l’alcool mène à l’ivresse. La peur est aussi une dimension de la prise de conscience collective, donc de la responsabilité politique.
2. Rôle Janus – Deux faces opposées
La peur peut conduire à la vigilance comme à la honte, à la sécurité comme à la panique.
Aspects négatifs
Ce sont peut-être les antonymes du mot peur qui aident le mieux à la cerner. Sont proposés : audace, bravoure, calme, courage, espérance, euphorie, impavidité, optimisme. Que des notions positives, quand la peur entraîne des moqueries, une dépréciation. Peureux s’oppose à courageux. Le courage est une vertu associée à l’honneur et à la gloire. La peur est donc d’abord sujette à connotation négative.
La peur est un principe d’action ; le mouvement est premier… La paralysie est plutôt provoquée par l’angoisse ou l’anxiété, qui ne connaissent pas vraiment leur objet.
La peur est mal vue. Paralysante, mauvaise conseillère, émotion primaire et animale… Tout est mis en œuvre pour optimiser notre marge de manœuvre individuelle, pour que nous ne soyons empêchés par rien, ou pour réduire les risques collectifs, que nous soyons en sécurité partout. On veut transformer un signal primaire d’alerte, de survie, de doute, pour mieux s’apprivoiser, comme si on ne supportait pas que quelque chose de soi nous échappe. La peur est mauvaise, nuisible, et doit être combattue ou au moins dépassée ; le courage serait ainsi moins l’absence totale de peur que la résistance à la peur.
Enfin, la peur est dangereuse car sous son emprise, on peut commettre jusqu’au pire. Dans son film documentaire, Bowling for Columbine, Michael Moore dénonce le climat de peur aux États-Unis et les drames consécutifs à l’usage des armes à feu dans ces situations.
Aspects positifs
La peur n’est pas un problème en soi si elle reste dans sa fonction première qui est de nous avertir de l’existence d’une menace. La peur, dans beaucoup de domaines de l’existence, est légitime, utile et même nécessaire.
L’éthologie (l’étude scientifique du comportement animal en milieu naturel) montre que l’instinct de peur est non seulement utile mais parfois vital au point d’être un élément déterminant dans la sélection naturelle. La peur est liée au danger et devient fondamentale pour la survie, individuelle comme collective. Les animaux qui ont peur de leurs prédateurs fuiront plus tôt que les autres et auront plus de chances de survivre. La peur est donc à l’origine de certains comportements vitaux. A contrario, chez l’enfant, l’absence de peur du vide est parfois fatale…
En politique, Hobbes va inverser les valeurs en revalorisant la peur. « La peur, c’est un peu comme le tonus de base de tout être vivant et conscient, le tonus musculaire étant l’état de légère contraction permanente du muscle vivant » (Pierre Migneau, Rendre son dû à la Peur).
Elle met l’imagination en marche pour penser à ce qui peut arriver, souvent de manière exagérée. Cette anticipation peut engendrer des peurs, voire de l’anxiété, mais c’est une manière de se protéger et de se préparer à affronter une situation difficile.
Le nucléaire a une particularité :
la peur a été à l’origine de l’équilibre de la terreur atomique qui a maintenu la paix durant la guerre froide ;
la peur du nucléaire civil a été justifiée par les catastrophes de Tchernobyl à Fukushima.
3. Présence de la peur
Aujourd’hui, l’homme n’est plus l’objet de prédation comme il a pu l’être, et la nature des risques que nous encourons dans notre vie quotidienne a beaucoup changé. Pourtant, la peur demeure. Albert Camus va jusqu’à écrire en 1948, dans le journal Combat, un article intitulé Le siècle de la peur : « Le XVIIe siècle a été le siècle des mathématiques, le XVIIIe celui des sciences physiques, et le XIXe celui de la biologie. Notre XXe siècle est le siècle de la peur. »
« La peur de prendre l’avion, la peur des espaces trop vastes ou trop fermés, la peur de la maladie, la peur des catastrophes naturelles, la peur de la diversité et de la folie. Car ces peurs, si elles ne sont pas analysées et comprises, peuvent déboucher sur une agressivité envers autrui ou contre soi-même ; l’agressivité et la destructivité des adolescents en particulier sont dans certains cas la conséquence de fragilités et de sentiments d’insécurité, d’inquiétudes et de peurs dont les adultes ne peuvent pas ou ne veulent pas comprendre les racines psychologiques et qui se transforment alors dans des modes de vie socialement précaires » (Eugenio Borgna, psychiatre, La solitudine dell’anima).
Famine, épidémie, guerre, catastrophe naturelle, nucléaire, bactériologie, climat… la peur reste tapie au cœur de nos sociétés. Et plus la sécurité gagne, plus la peur due à l’insécurité paraît scandaleuse. La peur de la technique se généralise jusque dans la méfiance envers les algorithmes.
4. Paradoxes
La recherche de la peur
L’album Astérix chez les Normands se fonde sur les effets de la peur. En effet, la décharge d’adrénaline décuple les forces et permet de courir très vite pour s’enfuir, aussi vite que si on avait des ailes. D’où le proverbe : « La peur donne des ailes. » Les féroces guerriers normands « qui ignorent la peur », le prenant au premier degré, ne le comprennent pas. Leur objectif alors : avoir peur. « Nous pourrons dire à la face du monde admiratif : les Normands savent ce qu’est la peur ! Les Normands sont les plus peureux de tous ! » (Grossebaf). Heureusement, la sagesse revient en fin d’album : « C’est en connaissant la peur que l’on devient courageux. Le vrai courage c’est de savoir dominer sa peur ! » (Panoramix)
Cas archétypal : le cirque, autant pour le spectateur, qui a peur d’être le complice forcé et passif de l’irrévocable, que pour l’acrobate, qui a peur d’être l’acteur involontaire de son propre drame.
En plus des usages récréatifs existent une utilisation de la peur en politique – lors d’un vote – comme en marketing – lors d’un achat – car un message est d’autant mieux mémorisé qu’il est associé à l’émotion. Physiologiquement, la zone essentielle de la peur dans le cerveau, l’amygdale, est reliée à l’hippocampe, responsable de la mémoire.
La peur fait aussi prospérer tout un marché de la protection, de la sécurité, de tous ceux qui par leur...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Table des matières
  5. Liste des auteurs
  6. Introduction générale
  7. Méthodologie
  8. La peur
  9. Révolutions