Filles-garçons en famille et à l'école : Reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité
eBook - ePub

Filles-garçons en famille et à l'école : Reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité

  1. French
  2. ePUB (adapté aux mobiles)
  3. Disponible sur iOS et Android
eBook - ePub

Filles-garçons en famille et à l'école : Reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité

Détails du livre
Aperçu du livre
Table des matières
Citations

À propos de ce livre

Le 15 juin 2011, l'Iréa a organisé un colloque sur le thème « filles-garçons en famille et à l'école: reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité? » Dans une conférence introductive, Nicole Mosconi évoque l'histoire des recherches sur le genre en éducation. Puis elle éclaire les concepts de genre, de sexisme et de stéréotypes du sexe. Elle rappelle des résultats de recherche sur la socialisation scolaire comme transmission de stéréotypes sexistes et sur le « curriculum caché » dans la transmission des savoirs et de ses conséquences en termes de division socio-sexuée de savoirs et du travail. Cette conférence introduit parfaitement les trois tables rondes qui ont réuni des chercheures, des universitaires, des responsables d'associations. Débats passionnants et parfois passionnés autour de trois grands thèmes: les idées reçues sur le féminin-masculin, les savoirs sont-ils neutres? Pour ou contre la mixité scolaire? Si besoin était, tout au long des débats de ce colloque, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup à faire pour tendre à une véritable égalité, dans l'éducation fillesgarçons. La mixité, dans l'enseignement, se résume bien souvent à une juxtaposition, sans intégration de cette co-présence des filles et des garçons dans une même classe.

Foire aux questions

Il vous suffit de vous rendre dans la section compte dans paramètres et de cliquer sur « Résilier l’abonnement ». C’est aussi simple que cela ! Une fois que vous aurez résilié votre abonnement, il restera actif pour le reste de la période pour laquelle vous avez payé. Découvrez-en plus ici.
Pour le moment, tous nos livres en format ePub adaptés aux mobiles peuvent être téléchargés via l’application. La plupart de nos PDF sont également disponibles en téléchargement et les autres seront téléchargeables très prochainement. Découvrez-en plus ici.
Les deux abonnements vous donnent un accès complet à la bibliothèque et à toutes les fonctionnalités de Perlego. Les seules différences sont les tarifs ainsi que la période d’abonnement : avec l’abonnement annuel, vous économiserez environ 30 % par rapport à 12 mois d’abonnement mensuel.
Nous sommes un service d’abonnement à des ouvrages universitaires en ligne, où vous pouvez accéder à toute une bibliothèque pour un prix inférieur à celui d’un seul livre par mois. Avec plus d’un million de livres sur plus de 1 000 sujets, nous avons ce qu’il vous faut ! Découvrez-en plus ici.
Recherchez le symbole Écouter sur votre prochain livre pour voir si vous pouvez l’écouter. L’outil Écouter lit le texte à haute voix pour vous, en surlignant le passage qui est en cours de lecture. Vous pouvez le mettre sur pause, l’accélérer ou le ralentir. Découvrez-en plus ici.
Oui, vous pouvez accéder à Filles-garçons en famille et à l'école : Reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité par Jean-Luc Villeneuve en format PDF et/ou ePUB ainsi qu’à d’autres livres populaires dans Sciences sociales et Discrimination et relations raciales. Nous disposons de plus d’un million d’ouvrages à découvrir dans notre catalogue.

Informations

Table-ronde n°1 

 

Idées reçues sur masculin / féminin

 
Animée par Bernard VALENTINI,
Maître de conférences en sociologie du travail à Paris Ouest Nanterre La Défense
 
avec :
• Catherine VIDAL, neurobiologiste, directrice de recherche à l’institut Pasteur
• Cendrine MARRO, maîtresse de conférences en psychologie et en sciences de l’éducation à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense
• Véronique CHAUVEAU, vice-présidente de l’association « Femmes et mathématiques »
 

Bernard Valentini

Je suis très heureux d’ouvrir cette première table-ronde de la matinée sur les idées reçues sur le féminin et le masculin. Je remercie les organisateurs pour la confiance qu’il m’accorde pour l’animation de cette table-ronde. Nous allons mener une première réflexion sur l’emprise du genre sur les représentations et nos conduites.
Nous donnerons tout d’abord la parole à Catherine Vidal, directrice de recherche à l’institut Pasteur, neurobiologiste dont les travaux portent sur les mécanismes de la douleur, le rôle du cortex dans la mémoire et l’infection du cerveau par le virus du SIDA. Mais Catherine Vidal consacre également son activité à la diffusion du savoir scientifique. Elle travaille particulièrement sur la biologie du cerveau des femmes et des hommes, et lutte contre les idées reçues sur la différence cérébrale entre les sexes. Par cette activité, Catherine contribue activement à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, à la fois dans l’éducation, la vie professionnelle et la vie sociale. Catherine Vidal est membre de nombreux conseils scientifiques et de missions, dont celle du CNRS pour la place des femmes au CNRS.
Nous donnerons ensuite la parole à Cendrine Marro, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, de l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense, psychologue mais aussi spécialiste des sciences de l’éducation. Elle est responsable de l’équipe « genre-savoir-éducation ». Ces quatre concepts : genre, identité sexuée, différence des sexes et inégalités de sexe reflètent en quelque sorte ses préoccupations.
Enfin, la troisième intervention nous fera entrer dans la réalité de terrain avec l’intervention de Véronique Chauveau, professeur de mathématiques, ancienne normalienne, vice-présidente de l’association Femmes et mathématiques et membre de l’association Femmes et sciences.
Quant à moi, Bernard Valentini, maître de conférences à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense, enseignant au pôle métiers du livre que Nicole Mosconi connaît bien, nous accueillons sur ce site entre 80 et 90 % de jeunes filles. En dehors de mon appartenance à « Genre, Travail et Mobilités » vous comprendrez bien que la question du genre et les idées reçues sur féminin-masculin ne peuvent pas me laisser indifférent. Même si je ne travaille pas directement sur la question du genre, membre de l’Unité Mixte de Recherche 7217 du CNRS CRESPPA (Centre de Recherches Sociologique et Politique de Paris), je m’inscris dans l’axe « genre, travail et mobilité » et travaille sur la réception de l’écrit, la réception genrée de l’écrit. Voilà pourquoi je suis très heureux et même honoré d’animer cette table-ronde.
Rentrons maintenant dans le vif du sujet avec Catherine Vidal.

Le sexe du cerveau

Entre science et idéologie

Catherine VIDAL
À la lumière des connaissances actuelles en neurosciences, on serait tenté de croire que les vieux préjugés sur les différences biologiques entre les hommes et femmes ont été balayés. Ce n’est manifestement pas le cas dans notre réalité quotidienne. Médias, magazines, ouvrages de vulgarisation prétendent que les femmes sont « naturellement » bavardes, sensibles et incapables de lire une carte routière, alors que les hommes sont nés bons en maths, bagarreurs et compétitifs. Ces discours sont alimentés par certains milieux pseudo-scientifiques qui contribuent à véhiculer l’idée que nos aptitudes, nos émotions, nos valeurs sont câblées dans des structures mentales immuables. Or les progrès des recherches montrent le contraire : le cerveau fabrique sans cesse des nouveaux circuits de neurones en fonction de l’apprentissage et de l’expérience vécue. Ces propriétés de « plasticité cérébrale », découvertes il y a une vingtaine d’années, ont révolutionné nos conceptions du fonctionnement du cerveau. Rien n’y est à jamais figé, ni programmé à la naissance.

Intelligence et volume du cerveau

Au 19e siècle, les médecins anatomistes ont cherché avec passion à établir des relations entre le volume, le poids du cerveau et l’intelligence (Gould, 1997). Pour une majorité d’entre eux, il était évident que le cerveau des hommes était plus gros que celui des femmes. De même, ils étaient convaincus que le volume du cerveau était naturellement plus gros chez les Blancs que chez les Noirs, ainsi que chez les patrons comparativement aux ouvriers. Le médecin français Paul Broca a largement contribué à défendre ces thèses. D’après ses mesures du volume et du poids des cerveaux de cadavres, il calcula une différence de 150 g entre le poids moyen des cerveaux des hommes (1 350 g) et des femmes (1 200 g). Broca était bien conscient de l’influence de la carrure sur la taille du cerveau, mais il ne jugea pas nécessaire de la prendre en compte : « On s’est demandé si la petitesse du cerveau de la femme ne dépendait pas exclusivement de la petitesse de son corps. Pourtant, il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l’homme. Il est donc permis de supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle » (Broca, 1861).
Pourtant on savait déjà à cette époque, grâce aux rapports d’autopsie, que le volume du cerveau est extrêmement variable selon les individus, indépendamment de la taille du corps. Des cas fameux sont les cerveaux des écrivains Anatole France et Yvan Tourgueniev : le premier pesait 1 kg et le second 2 kg ! Ces exemples et bien d’autres démontrent qu’il n’existe aucun rapport entre le poids du cerveau et les aptitudes intellectuelles. En matière de cerveau, ce n’est pas la quantité qui compte mais bien la qualité des connexions entre les neurones.

Cerveau d’homme ou cerveau de femme ?

Que répondre aujourd’hui à la question : le cerveau a-t-il un sexe ? La réponse scientifique est oui et non (Vidal 2005, 2007). Oui, parce que le cerveau contrôle les fonctions associées à la reproduction sexuée, qui sont évidemment différentes chez les femmes et chez les hommes. Dans les cerveaux féminins, on trouve des neurones qui s’activent chaque mois pour déclencher l’ovulation, ce qui n’est pas le cas chez les hommes. Mais concernant les fonctions cognitives (raisonnement, mémoire, attention, langage), la diversité cérébrale est la règle, indépendamment du sexe.
En 1982, des neurologues avaient observé que le faisceau de fibres nerveuses qui relient les deux hémisphères du cerveau (le corps calleux) était plus large chez les femmes que chez les hommes. Ils en avaient déduit que les femmes seraient plus efficaces pour faire communiquer leurs deux hémisphères et donc pour faire plusieurs choses à la fois. Cette « explication » des capacités multitâches des femmes a eu beaucoup de succès et les médias en parlent toujours. On notera que l’étude de 1982 portait sur 20 cerveaux conservés dans le formol. Depuis, de nombreuses investigations ont été réalisées avec les techniques très performantes d’imagerie cérébrale par résonance magnétique ou IRM. En 1997, une synthèse de ces travaux, comparant plusieurs centaines d’hommes et de femmes, a montré qu’il n’y avait pas de différences statistiquement significatives entre les sexes dans l’épaisseur du corps calleux (Bishop, 1997).
La même constatation s’applique aux études sur le fonctionnement du cerveau. L’aptitude au langage est souvent présentée comme étant plus développée chez les femmes que chez les hommes. Cette capacité serait facilitée chez les femmes par la mobilisation des deux hémisphères cérébraux, alors que les hommes n’en utiliseraient qu’un seul. Cette affirmation est tirée d’une expérience, datant de 1995, réalisée chez 20 sujets soumis à un test de langage tandis que leur activité cérébrale était détectée par IRM. Ce résultat n’a pas été confirmé dans les études ultérieures. Une méta-analyse des expériences en IRM publiées entre 1995 à 2009 et rassemblant 2000 sujets, ne montre pas de différences statistiquement significatives entre les sexes dans la répartition des aires du langage (Kaiser, 2009). On remarquera que lorsqu’un grand nombre d’individus est analysé, les différences qui avaient pu être observées sur un petit échantillon de sujets se trouvent gommées.

La plasticité cérébrale

Grâce à l’imagerie cérébrale par IRM, on a montré que les différences entre les personnes d’un même sexe sont tellement importantes qu’elles dépassent les différences entre les deux sexes (Vidal, 2005). La raison tient au fait que nous avons toutes et tous des cerveaux différents. Un des grands apports de l’imagerie cérébrale par IRM est d’avoir révélé à quel point le fonctionnement du cerveau est variable d’un individu à l’autre. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit de manipuler en mémoire des représentations mentales pour résoudre un problème, comme dans le jeu d’échecs ou le calcul mental. Pour des performances égales, chacun de nous a sa propre façon d’activer ses neurones et d’organiser son raisonnement (Vidal, 2012). De fait, les différences entre les cerveaux de personnes d’un même sexe sont tellement importantes qu’elles l’emportent sur les différences entre les sexes qui, en conséquence, font figure d’exception.
Une question fondamentale est celle de l’origine de la variabilité individuelle dans le fonctionnement du cerveau. Est-elle innée ou est-elle acquise ? Avec le développement des recherches en neurobiologie des progrès considérables ont été réalisés dans la compréhension du rôle des gènes et des facteurs de l’environnement dans le développement du cerveau. Le petit humain vient au monde avec un cerveau largement inachevé : il possède un bon stock de neurones – 100 milliards – mais peu de voies nerveuses pour les faire se connecter entre eux. Seulement 10 % de ces connexions, appelées synapses, sont présentes à la naissance. Les 90 % restantes vont se construire progressivement au gré des influences de la famille, de l’éducation, de la culture, de la société. Chez l’adulte, on estime à un million de milliards le nombre de synapses ! Or, seulement 6 000 gènes interviennent dans la construction du cerveau. Cela signifie qu’il n’y a pas assez de gènes pour contrôler la formation de nos milliards de connexions. Le devenir de nos neurones n’est pas inscrit dans le programme génétique (Kahn, 2007).
L’imagerie cérébrale par IRM a révélé comment le cerveau se façonne en fonction de l’histoire vécue par chacun (Vidal, 2009). Par exemple, dans le cerveau de musiciens, on a pu montrer des modifications du cortex cérébral liées à la pratique intensive de leur instrument depuis l’enfance (Gaser, 2003). Des expériences ont été réalisées chez des pianistes professionnels qui en moyenne avaient commencé le piano à l’âge de 6 ans. Les images IRM ont révélé un épaississement du cortex cérébral dans les zones spécialisées dans la motricité des mains et l’audition. Ce phénomène est dû à la fabrication de connexions supplémentaires entre les neurones. Un point fondamental de cette étude est que les modifications cérébrales sont proportionnelles au temps consacré à l’apprentissage du piano pendant la petite enfance. Ce résultat montre l’impact majeur de l’apprentissage sur la construction du cerveau des enfants dont les capacités de plasticité sont particulièrement prononcées.
La plasticité cérébrale est à l’œuvre également pendant la vie d’adulte. Une étude en IRM réalisée chez des chauffeurs de taxi a montré que les zones du cerveau qui contrôlent la représentation de l’espace sont plus développées, et ce proportionnellement au nombre d’années d’expérience de la conduite du taxi (Maguire, 2001). L’apprentissage de notions abstraites peut aussi entraîner des modification cérébrales. Chez des mathématiciens professionnels, l’IRM a montré un épaississement des régions qui sont mises en jeu dans la manipulation des nombres et la représentation visuelle et spatiale. De plus, l’épaississement du cortex était présent aussi bien chez les hommes que chez les femmes mathématiciennes (Aydin, 2007). Un autre exemple éloquent de plasticité cérébrale a été observé chez des sujets qui apprennent à jongler avec trois balles (Draganski, 2004). Après deux mois de pratique, l’IRM montre un épaississement des régions spécialisées dans la vision et la coordination des mouvements des bras et des mains. Et si l’entraînement cesse, les zones précédemment épaissies rétrécissent.
Ainsi, la plasticité cérébrale se traduit non seulement par la mobilisation accrue de régions du cortex pour assurer une nouvelle fonction, mais aussi par des capacités de réversibilité quand la fonction n’est plus sollicitée.
Les propriétés de plasticité du cerveau apportent un éclairage nouveau sur les processus qui contribuent à forger nos identités. À la naissance, le petit humain n’a pas conscience de son sexe. Il va l’apprendre progressivement à mesure que ses capacités cérébrales se développent. Ce n’est qu’à partir de l’âge de deux ans et demi que l’enfant devient capable de s’identifier à l’un des deux sexes (Le Maner-Idrissi, 1997). Or, depuis la naissance, il évolue dans un environnement sexué : la chambre, les jouets, les vêtements différents selon le sexe de l’enfant. Des expériences de psychologie ont montré que les adultes, de façon inconsciente, n’ont pas les mêmes façons de se comporter avec les bébés. Ils ont plus d’interactions physiques avec les bébés garçons, alors qu’ils parlent davantage aux filles. C’est l’interaction avec l’environnement familial, social, culturel qui va orienter les goûts, les aptitudes et contribuer à forger les traits de personnalité en fonction des modèles du masculin et du féminin donnés par la société (Héritier, 2002). Dans cette dynamique, la structuration de la matière cérébrale est le reflet intime de l’expérience vécue. Le dilemme classique d’une opposition entre nature et culture est dépassé.
Mais tout n’est pas joué pendant l’enfance. À tous les âges de la vie, la plasticité du cerveau permet de changer d’habitudes, d’acquérir de nouveaux talents, de choisir différents itinéraires de vie (Vidal, 2009).

Aptitudes cognitives et identité sexuée

L’ensemble de ces arguments plaide en faveur d’un rôle majeur des facteurs socioculturels dans les différences entre les sexes. C’est cependant la position contraire qui est défendue dans certains milieux scientifiques adeptes de la psychologie évolutionniste, très en vogue en Amérique du Nord (Pinker, 2005). Pour eux, les différences de comportement entre les sexes s’expliquent par des prédispositions génétiques et cérébrales différentes. Ainsi, pour la psychologue Doreen Kimura, « rien se sert d’inciter les filles à suivre des filières scientifiques et mathématiques. Si elles n’y vont pas, c’est que leur tendance naturelle ne les y pousse pas puisqu’elles y réussissent moins bien que les garçons » (Kimura, 2001). En janvier 2005, le président de l’Université américaine de Harvard, Laurence Summers, a déclaré que « le faible nombre de femmes dans les disciplines scientifiques s’explique par leur incapacité innée à réussir dans ces domaines » (Time Magasine, mars 2005).
Les arguments à l’appui de ces thèses reposent principalement sur les différences de performances entre les sexes dans certains tests cognitifs. Des études ont montré qu’en moyenne les femmes réussissent mieux dans des exercices de langage, tandis que les hommes sont meilleurs dans des tests d’orientation dans l’espace (Kimura, 2001). Comment interpréter ces observations ? Il s’avère que les différences de scores entre les sexes ne sont détectables qu’à partir de l’adolescence, et pas avant. De plus, avec l’apprentissage, les différences disparaissent. Si l’on répète les tests pendant une semaine, hommes et femmes finissent par réussir également dans les tâches de langage et d’orientation, et si l’entraînement continue, les deux sexes progressent au même rythme (Spelke, 2005). Ces résultats montrent bien que les différences d’aptitudes verbales et spatiales entre hommes et femmes n’ont rien d’irréductible ou d’inné. De nombreux arguments vont dans le même sens, avec en particulier la démonstration de l’influence du contexte dans lequel se déroule l’évaluation des performanc...

Table des matières

  1. Crédits
  2. Table des matières
  3. Avertissement
  4. Conférence introductive
  5. Table-ronde n°1
  6. Le sexe du cerveau
  7. Dépasser l'illusion de la différence pour se construire dans l'égalité
  8. Idées reçues sur les différences filles / garçons en maths et sciences
  9. Sexisme dans le langage
  10. Table-ronde n°2
  11. Filles et garçons
  12. Sexuation durable des pratiques physiques et sportives
  13. Aventure intellectuelle de l'histoire des femmes et du genre
  14. Table-ronde n°3
  15. La mixité est-elle nocive ?
  16. La mixité aux Etats-Unis
  17. Juxtaposition ou co-édition ? Egalité ou complémentarité ?
  18. Synthèse du colloque
  19. Bibliographie
  20. Couverture