Pierre Michon, la littérature et le sacré
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Pierre Michon, la littérature et le sacré

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Pierre Michon, la littérature et le sacré

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L'oeuvre de Pierre Michon, contemporain majuscule, rencontre un public toujours grandissant. Mais alors quel'importance du sacré y est manifeste, elle n'avait encore jamais été étudiée pour elle-même. C'est à quoi s'attachecet ouvrage, parcourant les différents textes de Pierre Michon pour y mettre en évidence la nature et la fonctiondu sacré. Sacré chrétien et sacré archaïque s'y rencontrent, s'y affrontent, dans un tressage de références qui irriguela prose de Michon et participe à son identité même.Essentiel à l'élaboration d'une écriture qui voit en Dieu le dédicataire de l'art, le sacré ne saurait pourtant se réduireà la littérature: le traitement que lui réserve Michon le fait apparaître comme l'un des centres de gravité de sa visiondu monde.

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Informations

Année
2019
ISBN
9782304047851

Pierre Michon,
lecteur de l’Ancien Testament

Gaël Prigent
À Paulette Piraud, de Bernay
Introduction
L’intérêt de Pierre Michon pour la Bible n’a jamais fait de doute pour les lecteurs attentifs de son premier ouvrage, qui fut aussi son premier chef-d’œuvre : Vies minuscules, et la suite de sa production n’a fait que confirmer ce qui se laissait d’emblée pressentir. La critique s’est d’ailleurs très tôt rendue compte de cette dimension sacrée, religieuse et biblique, et il ne s’agira aucunement de refaire ici les très belles analyses d’Agnès Castiglione, par exemple, dans « Les Béatitudes de Pierre Michon35 » : mais le titre de cet article confessait déjà une orientation évangélique et néo-testamentaire qu’on peut modestement essayer de nuancer. D’ailleurs, les entretiens parus sous le titre lui-même passablement vétéro-testamentaire : Le Roi vient quand il veut, ont donné à cette intuition une confirmation on ne peut plus explicite, non seulement à travers le nombre de références scripturaires qu’ils convoquent, mais surtout grâce à l’article d’abord paru dans Le Magazine littéraire et dont le titre dit tout : « La Bible est mon pays36 ». Le texte, comme l’ensemble des entretiens, déploie une érudition scripturaire sans faille et tout à la fois de la même nature que celle que l’auteur montre à l’égard de la littérature tout entière37, en même temps qu’on ne peut plus spécifique, si l’on songe à l’affirmation finale d’une préférence pour cette littérature fondatrice sur celle que la tradition attache au nom d’Homère38. On trouve cependant dans cette confession un peu plus que dans les autres échanges qui composent le volume, et en particulier quelques éléments dont on peut faire les caractéristiques les plus saillantes de la relation de l’auteur à la Bible, à partir desquelles on pourra faire retour à l’œuvre elle-même.
Le premier élément marquant tient à la façon dont Michon dit avoir découvert l’Écriture, en deux étapes distinctes :
La Bible n’est pas pour moi une histoire d’enfance. Ma mère ne m’a envoyé au catéchisme que pour être en bons termes avec le curé du coin, celui des Vies minuscules. Du message moral qu’il a sans doute cherché à me transmettre, je ne garde à peu près aucun souvenir. Mais il m’a donné une oreille : Josué, David, Horeb, Canaan, Dieu, j’entends ces mots par sa voix. La Bible est venue plus tard, à l’âge d’homme. (RVQV : 311)
Il est facile de voir que la Bible ne se donne pas d’abord comme un texte, mais comme une Parole portée par une voix, et l’on serait tenté de souligner déjà qu’il s’agit de la voix d’un mort, qui continue à résonner pour faire entendre le texte par-delà le gouffre qui l’a enfoui(e). Mais on notera surtout que d’emblée, c’est le corpus vétéro-testamentaire qui semble se confondre avec l’idée du Livre, puisque les noms dont la puissance exotique est ici évoquée lui sont tous empruntés. On ne s’étonnera pas, dès lors, que les exemples qui suivent et qui parcourent l’entretien soient tous de même provenance, avec une curieuse prédominance du Livre des Rois, puisque sont mentionnés : la disparition d’Élie (2 R 2) deux fois, la sorcière d’En-Dor (1 S 18, dit aussi 1 R 18), l’entrée de Judas Maccabée dans le Temple (1 M 4), le sacrifice d’Isaac (Gn 22), la figure de Samson (Jg 13-14), l’affrontement d’Élie et des prophètes de Baal (1 R 18, 20-46), la mort d’Achab (1 R 22). On s’arrêtera en revanche sur ce que nous apprend cette omniprésence des livres historiques, et de ce que la critique exégétique contemporaine appelle le genre narratif. Le goût michonien pour l’Histoire juive se comprend dans la double opposition que construit la suite du propos : avec les Évangiles, d’une part, centrés sur l’idée de résurrection, mais aussi et surtout avec la littérature grecque et sa mythologie :
L’ennui avec les Grecs, c’est cette obsession méticuleuse pour l’histoire du demos. C’est leur unique objet. Or, honnêtement, le demos, moi, je m’en fous. Ce qui m’intéresse, c’est le point où la transcendance, Dieu, rencontre la contingence, l’Histoire […] D’ailleurs, tout l’effort qui traverse l’Ancien Testament consiste justement à se dégager de la mythologie proche-orientale, de ces fatras de mythes qui ont fait peser leur chape sur des millénaires. Qu’on songe aux cinq mille ans d’art stalinien qui ont embelli et plombé l’Égypte. La Bible, on le sait, sort de tout ça39. (RVQV : 314)
La littérature vétéro-testamentaire, en particulier narrative et à l’exclusion des « pinaillages40 » du Lévitique, aurait donc ceci d’exceptionnel qu’elle provoquerait une « secousse, cette espèce d’afflux insensé de sens qui vient de la lecture au premier degré » (RVQV : 316) que Michon semble pratiquer lorsqu’il emprunte, telles quelles ou presque, telle ou telle citation dont il nous dit que ses carnets sont pleins41, mais dont il donne également des exemples de leur passage dans l’œuvre (la sorcière d’En-Dor dans La Grande Beune et Judas Maccabée dans Vies minuscules42).
On aboutit ainsi à un panorama dressé par l’auteur lui-même de la présence, qu’il serait trop facile de qualifier de réelle, de la Bible sous la forme du Vieux Testament dans son œuvr...

Table des matières

  1. Dans la même collection
  2. Avant-propos
  3. Des os avec du texte autour
  4. Pierre Michon, lecteur de l’Ancien Testament
  5. David et les Psaumes chez Pierre Michon
  6. Un texte d’été
  7. Les deux corps du roi. Les mythologies d’auteur de Pierre Michon
  8. Ceci est mon corps, Minuscule et infini
  9. Sanctoral de Pierre Michon
  10. Avatars de l’expérience épiphanique dans Mythologies d’hiver
  11. Abbés : figures de la (dé)sacralisation
  12. Puissance(s) de Michon
  13. Sainteté et sacré archaïque : le saint et le « falli »
  14. Michon ou la « proximité des chairs souffrantes »
  15. De la « dévotion » à la « croyance » : à la recherche de la « présence réelle »
  16. La cruauté sacrificielle dans La Grande Beune
  17. La Grande Beune : le féminin de la mère... à tuer ou à écrire ?
  18. Les Aztèques de Pierre Michon
  19. Les monstres et le monstrueux, ou l’envers du sacré
  20. Abréviations utilisées dans l’ouvrage
  21. Bibliographie sélective
  22. Notices bio-bibliographiques des contributeurs
  23. Résumé des contributions