Évadée du Vél' d'Hiv'
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Évadée du Vél' d'Hiv'

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Évadée du Vél' d'Hiv'

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À propos de ce livre

Evadée du Vel' d'Hiv' retrace la rafle des Juifs parisiens de juillet 1942 opérée par des policiers français « zélés ». Anna a alors 20 ans et des rêves de jeune fille plein la tête. Elle est arrêtée à son domicile le 16 juillet et conduite au Vélodrome d'Hiver. Pressentant une issue fatale, elle n'a qu'une idée en tête: s'enfuir et rejoindre ses proches, que dans un sursaut de conscience elle avait pris soin de cacher. Les conditions extrêmes de détention, la faim, la soif et la maladie ne la détourneront jamais de ses objectifs. Par deux fois, elle échappe à la mort grâce à une remarquable présence d'esprit et à la complicité de quelques uns, policier, médecin et ouvrier.

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Informations

Année
2020
ISBN
9782304048339

Après…

La nécessité de la vie, la résolution
de tenir le coup quoi qu’il advînt,
avait donné le pas à la femme d’action.
Extrait de Lettre à Laurence (1987)
de l’académicien français
Jacques de Bourbon-Busset
Depuis juillet 1941 le cabinet dentaire de mon père, rue de Lancry dans le Xe arrondissement, fonctionnait grâce à un opérateur « aryen », Louis Arguel. Ce jeune chirurgien-dentiste faisait son service militaire à l’hôpital du Val-de-Grâce et arrivait chez nous en tenue militaire.
Une fois par mois, l’administrateur désigné par le Commissariat général aux questions juives 17, monsieur Druo, chirurgien-dentiste dans le quartier, venait vérifier les comptes et encaisser les bénéfices, compte tenu des honoraires de l’opérateur, ne nous laissant rien pour subsister.
Un jour, me trouvant face à lui, je laissai éclater ma colère et mon indignation. Il me répondit : « Vous, les Juifs, n’avez pas le droit de vivre. » Mais c’était sans compter sur l’humanité de Louis Arguel. Les comptes étaient falsifiés de telle sorte (recettes minimisées, dépenses augmentées) qu’il réussissait régulièrement à donner à mon père de quoi nous permettre de survivre. Je lui en suis reconnaissante à jamais.
Lors d’une réunion de chirurgiens-dentistes, le jeudi 19 mars 1992, suivie d’un repas au Sénat où je savais rencontrer Louis Arguel, alors président de l’Union confraternelle dentaire nationale (UCDN) pour la région parisienne, je me suis plantée devant lui, cinquante années après ! À ma grande surprise, il finit par me reconnaître, appela sa femme et lui dit : « Regarde, c’est la petite Traube… » Nous étions émus tous les trois. On s’est remémoré cette époque difficile. Je leur ai raconté ce qui s’était passé en juillet 1942 et ma vie « d’Après ». Malheureusement, ils décédèrent tous les deux à six mois d’intervalle. Louis Arguel, d’abord, son épouse, Simone, dans l’année qui suivit.
Badge du Sénat pour la réunion des chirurgiens-dentistes,
19 mars 1992.
Début août 1942, nous arrivons enfin à Limoges où notre père nous attend. Il nous emmène à Panazol, charmant petit village en pleine campagne, situé à quatre kilomètres au sud de la ville ; l’endroit s’appelait La Croix-de-la-Lieue.
Le maire et les habitants étaient au courant de notre situation. Certains n’avaient jamais vu de « juifs ». Ces paysans nous apportaient même des vivres (œufs, lait, etc.) et ne manquaient pas de nous prévenir, au péril de leur vie, lorsque des rumeurs d’arrestation circulaient après que la zone libre ait été à son tour occupée par les Allemands en novembre 1942.
J’adresse un souvenir ému et toute ma gratitude à ces Français, dignes de ce nom, surnommés les « Justes » par la suite.
Nous habitions tous les quatre une petite maison entourée d’un jardin avec une tonnelle magnifique dans laquelle je jouais avec mon chat blanc Pompon. Derrière la maison, il y avait les champs vers lesquels nous courions nous cacher en cas d’alerte. Merveilleux havre de paix. Pendant un certain temps, nous avons vécu ainsi cachés, relativement heureux. Mais les économies que mon père avait réalisées fondaient comme neige au soleil. De plus, l’inactivité devenait pesante.
Je m’inscrivis alors au cours de sténodactylographie de l’école Pigier à Limoges, cours que je suivis du 20 novembre 1942 au 30 juin 1943, date à laquelle j’obtins mon diplôme de sténodactylo.
Mais début décembre 1942, survint le drame : mon père, atteint d’un phlegmon du plancher de la bouche (angine de Ludwig, bien connue et redoutée des dentistes), meurt en l’espace de quarante-huit heures, le 11 décembre 1942, à l’hôpital de Limoges où seuls les sulfamides étaient disponibles mais insuffisants pour enrayer la septicémie.
Munie de mon diplôme, j’occupai, en juillet 1943, un emploi au Syndicat du cuir, puis chez un notaire, maître Delouis. À l’étude, je rédigeais des actes, faisant office de clerc. Les bureaux étaient situés — comble de dérision — en face de la Milice 18 de Limoges. Lorsque j’arrivais et repartais de l’étude, j’étais toujours saluée bien bas par leur sentinelle de garde…
Enfin, du 1er août 1944 au 31 août 1945, je travaillais en tant que sténodactylo secrétaire chez maître Coiffe, avoué près le tribunal civil de Limoges. Je faisais également un peu de courrier pour son beau-frère, avocat.
Entre Panazol et Limoges, je me déplaçais en vélo, une bicyclette bleue achetée au début de mes cours chez Pigier. Sur le chemin du retour, j’avais à gravir trois longues côtes et je pris l’habitude de m’accrocher derrière un camion lorsque l’occasion s’en présentait. Un soir, ne me méfiant pas, je fis une chute sévère, la route en travaux depuis mon passage du matin étant recouverte de gravillons. Je faillis perdre connaissance. On me ramassa et me conduisit chez un médecin. Je m’en sortis avec quelques contusions et points de suture à l’angle de la paupière droite sur laquelle je garde toujours une légère cicatrice.
À la Libération, en 1944, mon frère rentra à Paris préparer notre retour. Avec l’aide d’un avocat, il se battit pour récupérer notre ancien appartement, occupé après avoir été entièrement pillé. Il entreprit également les démarches nécessaires à la reprise de mes études à l’école dentaire de Garancière.
Je m’inscrivis tout de même à l’école de droit de Limoges, grâce à un acte de notoriété, établi par le juge de paix du canton Sud et Est de Limoges pour essayer de me remettre dans la peau de l’étudiante que j’avais été auparavant. De plus, cette inscription me permettait d’accéder au restaurant universitaire et de prendre mes repas de midi à moindres frais.
Je m’intégrai bientôt à un groupe d’étudiants et fis la connaissance de André Yves Bonnaud qui devait, par la suite, devenir mon mari, le 11 août 1947.
Ses parents étaient propriétaires de la carrière de kaolin dont le fameux « tas de sable blanc », situé à la Jonchère-Saint-Maurice à vingt-huit kilomètres au nord de Limoges, s’apercevait loin à la ronde.
Anna et André en haut du tas de kaolin, 1946.
Mes futurs beaux-parents, instituteurs, avaient confié l’exploitation, dont le principal client était la Porcelaine royale de Limoges, à l’aîné de leur cinq fils, Maurice.
Pendant que mon frère à Paris s’occupait des démarches administratives, je continuai à travailler chez maître Coiffe et son beau-frère, tout en préparant, seule, poussée par mon frère et ma mère, mon examen de fin de deuxième année de l’école dentaire.
J’avais ainsi perdu quatre années depuis ma première année d’études.
Enfin, début septembre 1945, ma mère et moi, nous regagnions Paris où nous réintégrions notre ancien appartement vide.
Je me souvenais avec nostalgie de ma chambre et de son cosy à étagères qui avaient contenu mes disques, mes photos, mes livres et plus particulièrement celui, reçu en prix d’excellence, l’année de mes dix ans : Les Jumeaux japonais. Ce livre à jamais perdu et qui m’avait émerveillée tant par le texte que par les illustrations vient justement de m’être offert par mon cousi...

Table des matières

  1. Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
  2. Comité de lecture de la collection (2012)
  3. Remerciements
  4. Préface
  5. Mon arrestation 16 juillet 1942
  6. Mon évasion du Vél’ d’Hiv’
  7. Avant…
  8. Après…
  9. Crédits des illustrations
  10. Titres disponibles dans la collection « Témoignages de la Shoah »