C'est leur histoire
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C'est leur histoire

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C'est leur histoire

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À propos de ce livre

Ce sont donc deux enfants à qui les nazis ont volé leurs parents du seul fait de leurs origines juives qui ici témoignent pour leur mémoire. Ils nous racontent leur histoire parce qu'eux-mêmes étaient trop jeunes pour agir, mais pas trop pour subir... La famille réside à Angoulins-sur-Mer (Charente-Maritime) qui au lendemain de la défaite française de 1940, se trouve dans la zone côtière interdite. Le grand-père, père de huit enfants, juif non pratiquant, fait partie des notables locaux. Venue de Marseille, l'une de ses filles, Francine, réfugiée depuis l'Exode avec Lilian, Réjane et leur père, arrive à Angoulins pour voir les siens. Son arrivée de la zone « libre » dans cette zone très contrôlée jette la suspicion d'espionnage sur toute la famille. La quasi-totalité de ses membres e

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Informations

Année
2020
ISBN
9782304048322
Sujet
History
Sous-sujet
World War II

Hôpital Rothschild

Notre mère rejoint l’infirmerie (bâtiment ou bloc III, escalier 18).
Dès son arrivée, les médecins juifs internés vont constituer un dossier. Les certificats établis à Poitiers en seront les pièces maîtresses. Elle va rester une semaine en observation afin que le médecin-chef du camp, un aryen nommé par la Préfecture de police, accepte son transfert à l’hôpital Rothschild, rue Santerre dans le XIIe arrondissement à Paris. Elle y sera admise le 3 juin dans le service de chirurgie dirigé par le docteur Hertz, pavillon quatre.
Le docteur Hertz, chirurgien juif de talent, d’un abord bourru, pratique avec conscience sa profession mais, en ce qui concerne la discipline, il doit se soumettre à Monsieur Tisne, médecin collaborateur délégué par les autorités françaises (Préfecture de police), qui contrôle les entrées et les sorties des patients. La sécurité de sa propre personne le contraint à prendre des mesures rigoureuses. En dépit de la surveillance renforcée, il arrive quelquefois que des internés puissent retrouver la liberté, aidés en cela par certains membres du personnel organisés en réseau, parfois en accord avec les inspecteurs français.
L’hôpital Rothschild en 1943.
Par ailleurs, notre cousine Nina (cousine germaine de notre père), femme audacieuse, entreprenante et dévouée, s’est fixé un but : faire sortir notre mère de cet enfer carcéral avant son rétablissement.
Son attitude fut exemplaire. Indépendamment de l’affection qu’elle portait à sa cousine, elle s’est entièrement investie pour assurer son bien-être durant son séjour à l’hôpital Rothschild. Avec comme arrière-pensée, la libération ou l’évasion, avant sa réintégration à Drancy.
Elle était domiciliée à proximité, au 182 avenue Daumesnil. Depuis quelque temps, elle travaillait en qualité de femme de service au sein de la Fondation Rothschild et était affectée au pavillon des personnes âgées. Elle avait ainsi la possibilité de circuler librement dans tous les services. Son objectif principal était d’atteindre le pavillon de la chirurgie réservé aux internés. Les inspecteurs toléraient sa présence en ces lieux en échange de « quelques remerciements matériels ». Les visites étaient strictement réglementées et c’est grâce à cette complicité que nous avons pu bénéficier de leur « compréhension »…
Nina passait deux fois par jour pour réconforter Maman et lui apporter le courrier tant désiré qui, par prudence, était adressé à son domicile. Elle l’approvi-sionnait en denrées rares et coûteuses, qu’elle se procurait sur le marché parallèle : café, fruits, pâtisseries, nourritures diverses et quelquefois des médicaments dont l’hôpital était démuni.
Elle était donc dans la place, et va rapidement découvrir les filières « d’évacuation ». Son action devient plus perspicace, elle entreprend tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à s’infiltrer dans ce réseau.
Tout d’abord auprès de l’administration : elle tente l’admission au service médecine, où Mlle Assou, surveillante en chef, organise une véritable résistance envers l’occupant, en liaison avec l’extérieur et contribuant ainsi à la réussite de nombreuses évasions.
Puis elle utilise ses relations : un certain M. Lesvert, personnage influent auprès des autorités. Elle s’expose aux pires dangers. Ses lettres adressées à notre père sont un témoignage convaincant sur ses courageuses prouesses.
Elle se démène aussi pour nos autres parents captifs à Drancy en leur faisant passer frauduleusement des colis et des lettres.
Elle fait preuve d’un dévouement, d’une bonté, d’un courage, allant jusqu’au sacrifice de sa personne, durant cette période si incertaine.
Nous pouvons, par la lecture de ces lettres, imaginer quelle a été l’ampleur de son affection et de son abnégation envers Francine et la famille internée.
Mardi 15 juin 1943, 3 heures
Mon cher Christian,
Hier lundi je n’ai pas pu t’écrire, mais France a eu une mauvaise journée. On lui a mis un entérotome 9, ceci est douloureux mais pas aussi compliqué au point de vue pulmonaire que si on l’avait anesthésiée. D’ailleurs, me faisant du mauvais sang car elle faisait de la température, j’ai tenu à voir Lebovici qui est l’élève de Hertz, je lui ai fait part de mes craintes ayant peur que ce soit tuberculeux ou cancéreux. Il m’a affirmé que non, de ce côté-là sois tranquille. Ce matin je lui ai apporté les cerises que nous avions reçu hier, puis 2 belles pêches que j’ai payé 10 Frs pièce - 1 œuf et 2 pains pour Drancy. Je me suis cachée car l’inspecteur et toute la clique étaient là. Je lui ai apporté aussi un pot de confiture. Ce soir Maman lui a fait un beau gâteau de riz car il faut la constiper. La fièvre tombe. Tu sais, je crois qu’il y a beaucoup de surexcitation de sa part.
Il est 4 heures et je vais repartir la voir 5 à 10 minutes. Tu sais, Hélène a du te dire, qu’elle faisait partie des grandes vernies, je suis heureuse de pouvoir le faire.
D’un autre côté, j’ai vu mon copain Chapfer qui va venir à la maison avec un is 10 de la Gestapo. Ceci est des plus sérieux et je vais m’occuper de leur libération en groupe. Je n’abandonne pas Jules, Fabienne, ni Myriam. Notre Coco aussi est à leur clinique. Quant à ta France, demain j’ai rendez-vous avec l’Administrateur pour faire la demande de libération. De son côté, je n’ai nulle inquiétude et tu sais, elle est soignée aussi bien que dans une clinique et même mieux. Qu’est ce que tu veux je donne les pourboires qu’il faut, je ne pense pas que tu m’en tiendras rigueur. Je fais comme pour une sœur.
Si elle t’écrit des lettres un peu fada ne t’en occupe pas, car moi je l’embrasse et l’engueule en même temps lorsque son esprit vagabonde.
Embrasse Réjane et mon Lilian, tante Dith et pour toi affectueusement.
Ta vieille frangine,
Nina
Samedi matin 26 juin 1943
Mon Cher Christian,
Je commence ma lettre avant de partir voir notre grand et haut ami Lesvert. Tu sais que j’ai rendez-vous à 11 h 30 à l’hôtel de la Madeleine. J’ai un peu les chocottes, tante Bébé et maman me disent : « et si tu ne revenais plus. »
Enfin j’espère que c’est un chic type et il m’accordera peut-être ce que je vais lui de...

Table des matières

  1. Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
  2. Comité de lecture de la collection
  3. Biographies de Réjane Mossé et André-Lilian Mossé
  4. Avertissement
  5. La famille Mossé
  6. Installation à Angoulins
  7. L’Exode
  8. Marseille
  9. Carpentras
  10. Le départ de notre mère
  11. La famille prise au piège
  12. Le camp de Poitiers
  13. Espoir et réflexions
  14. Drancy
  15. Hôpital Rothschild
  16. Arrestation de Christian
  17. Convoi n° 59
  18. La fuite
  19. L’affaire du tunnel d’évasion de Drancy
  20. Le convoi n° 62
  21. Auschwitz
  22. Épilogue
  23. Justes parmi les nations
  24. Appendices
  25. Annexes
  26. Crédits des illustrations