Pour un monde plus humain #3 - Spiritualité(s) et société
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Pour un monde plus humain #3 - Spiritualité(s) et société

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Pour un monde plus humain #3 - Spiritualité(s) et société

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À propos de ce livre

Le troisième numéro de la revue de recherche-action de l'association UP for Humanness propose un ensemble d'analyses de chercheurs et d'acteurs de terrain concernés par les questions de spiritualité(s). S'appuyant sur leurs formations, expériences et convictions complémentaires et variées, ils abordent le Spirituel à travers l'angle international, politique, sanitaire, éducatif ou encore celui de l'entreprise. La spiritualité y est traitée à la fois dans sa dimension philosophique et religieuse mais aussi dans le vécu concret de chacun et dans son rôle dans la construction de la société. Vous y découvrirez des contributions inédites de Ghaleb Bencheikh, Dominique Potier, Pauline Bebe, Valentine Zuber, Éric Fiat...

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Informations

Année
2021
ISBN
9782304049077

— POLITIQUE & SOCIÉTÉ —

La spiritualité au service du politique, et vice-versa

Florence Fossé a été élue plus de 10 ans à la municipalité de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), elle est d’appartenance Divers Droite et de confession musulmane. Dominique Potier a été maire de Lay-Saint-Remy (Meurthe-et-Moselle), il est député depuis 2012, membre du Parti socialiste et de confession catholique. Nous leur avons donné l’occasion de confronter leurs points de vue sur la question de la spiritualité en tant qu’élus.
Peut-on aborder la spiritualité en France sans parler de religion ni de foi ? Quelle différence faites-vous entre religion et spiritualité ?
Dominique Potier : Sans parler de foi ?!
Florence Fossé : Je suis étonnée aussi ! Je rapproche la foi à la spiritualité et la croyance à la religion. Pour moi, un croyant n’a pas forcément la foi… Un croyant au sens du « pratiquant », j’entends. Être croyant répond à des dogmes, à l’application de rites et de pratiques. Avoir la foi, c’est réaliser un chemin intérieur pour trouver ce qui nous anime, ce qui donne sens à notre vie professionnelle, personnelle, politique. Je crois que vous pouvez être croyant, aller à la mosquée ou à l’église sans développer de spiritualité. Il y en a qui en ont besoin, d’autres non.
Je vis ma vie spirituelle plus que je ne vis ma vie religieuse. C’est ma foi que j’essaye de travailler au quotidien avec mes proches, ma famille, mes amis, mes collègues, dans mes engagements. Travailler sur ses comportements pour apporter ce qu’il y a de mieux aux autres, c’est un enrichissement personnel et collectif. Mais je ne détache pas le mot « foi » du mot « spiritualité ».
DP : Je suis étonné qu’une spiritualité puisse ne pas se traduire dans la foi. Ce pourrait être très superficiel, relever du sentimental, d’un état de l’être... Tandis que la foi est quelque chose qui nous projette. Une spiritualité sans foi me paraît être comme dissocier le corps et l’âme. Je pense que spiritualité et foi se répondent, dessinent le même mouvement. Toute religion est sous-tendue par une spiritualité, elle vise à l’organiser dans le temps et dans l’espace. Selon moi, la spiritualité et la foi sont de l’ordre de la marche, et la religion de l’ordre de la carte : une institution qui nous permet de partager et de cultiver une spiritualité et une foi commune. La religion est, sur le plan étymologique ce qui nous relie. À Dieu au sens universel, mais aussi les uns aux autres dans cette relation à Dieu.
FF : Le fait d’avoir une grande spiritualité permet d’aller à la rencontre de l’autre dans nos différences. La religion comporte le risque de s’enfermer. Par la spiritualité, je crois que nous rayonnons vers les autres.
DP : Personnellement je résiste à ce type d’opposition… J’ai envie de faire une petite provocation, à ce moment-là ! Nous savons tous le péril d’une religion sans liberté de conscience mais je tiens à partager que sans religion, la spiritualité peut devenir un totalitarisme pour nous-même. Si je suis seul dans ma relation à Dieu, seul dans l’interprétation que je donne à mes désirs, je peux en devenir prisonnier. La religion c’est aussi le pacte qui vise à me libérer de cette forme d’esclavage. L’ego, le narcissisme… m’enferment. J’aime bien cette formule : « Un chrétien isolé est un chrétien en danger ».
FF : Ah je ne vois pas du tout ça comme ça…
DP : Attends, je vais jusqu’au bout de ma provocation. Et c’est d’ailleurs drôle qu’un chrétien dise ça à une musulmane… ! (Rires) Ça commence bien ! Alors comme catho qui par ailleurs est politiquement engagé à gauche, je te dis que le dogme nous libère de l’empire du moi. Tu vois ?
FF : Et moi, je dis l’inverse ! Et c’est aussi la musulmane qui parle à un catholique ! Certaines pratiques religieuses enferment les gens, je le vois en Islam... Le rigorisme est dangereux, c’est une barrière dans l’ouverture vers l’autre. À titre d’exemple, certains voient la prière très différemment des autres. La prière se vit intensément, seul ou avec d’autres, mais elle ne doit pas se laisser enfermer dans des gestes ou une manière de faire.
La foi est un cheminement intérieur que nous vivons et que nous partageons avec les autres. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de dogmes mais je souligne le risque de s’enfermer dedans. Ils ne doivent pas être frein et empêcher l’individu d’évoluer dans sa spiritualité. C’est un équilibre juste à trouver entre la pratique et la façon de vivre sa spiritualité.
DP : Avec le temps, je découvre la force du rite comme quelque chose qui nous éveille et nous libère. Je crois au besoin d’une carte ou plutôt d’un itinéraire que l’on suit librement, et c’est comme ça que je vois la religion.
Quelles valeurs universelles sont liées à la spiritualité selon vous ?
DP : Je crois que la majeure partie, sinon la totalité, des grandes valeurs universelles qui nous rassemblent ont des racines spirituelles. Je pense à l’universalisme qui dit l’unité de notre humanité dans sa diversité. Il s’est incarné dans de nouvelles institutions comme une résurrection après les guerres mondiales. Je pense à ces fruits de l’ONU et du multilatéralisme que sont l’OMS et la FAO qui ensemble aujourd’hui nous invitent à penser « one health ». Autant d’innovations inouïes, signe d’une volonté de réconciliation.
J’ai eu la chance de rencontrer l’évêque de Guyane, Emmanuel Lafont, qui a été une figure de l’engagement contre l’Apartheid en Afrique du Sud. Un chrétien, disait-il, ne peut pas ne pas choisir son camp mais il sait que ce camp n’est pas le lieu du sacré.
Sur la colline de Sion, sur les terres de Lorraine labourées par trois guerres figurent des appels patriotiques à la revanche jusqu’après la Guerre de 14-18. Il faut attendre 1950 pour y lire un mot qui évoque la paix et la réconciliation.
Dans les valeurs qui nous réunissent il y a la capacité à dépasser la tyrannie de la tribu, sans pour autant renoncer à nos racines. Je retrouve cette réflexion chez Régis Debray dans son Éloge des frontières, « des limites hospitalières garantes de la diversité du monde ». Toute cette tension entre identité et altérité est constitutive de la fondation du projet européen, dans nos valeurs communes, elle est même à l’œuvre aujourd’hui à bas bruit en Israël et Palestine…
Les européens représentaient un humain sur 5 dans les années 1950, à l’heure de Schumann et un siècle plus tard, en 2050 nous ne serons plus qu’un humain sur 20 ! Alors que nous avons été culturellement dominants, l’un des enjeux contemporains est de permettre à la singularité de nos héritages spirituels d’être féconds dans la mondialisation.
© Andrei-Ianovskiili
FF : Il y aura toujours des hommes et d...

Table des matières

  1. — EDITORIAL —
  2. — REGARD INTERNATIONAL —
  3. — POLITIQUE & SOCIÉTÉ —
  4. — SANTÉ & SOIN —
  5. — ÉCONOMIE & ENTREPRISE —
  6. — ÉDUCATION & ACTION SOCIALE —
  7. — UN MONDE PLUS HUMAIN —
  8. ACTUALITÉS UP FOR HU