Pour un monde plus humain #5 - Prison, de la condamnation à la réinsertion
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Pour un monde plus humain #5 - Prison, de la condamnation à la réinsertion

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Pour un monde plus humain #5 - Prison, de la condamnation à la réinsertion

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À propos de ce livre

La revue Pour un monde plus humain « Prison, de la condamnation à la réinsertion » rassemble les contributions et témoignages d'acteurs, chercheurs et bénéficiaires concernés de près par ces interrogations criantes d'actualité: quel est aujourd'hui le sens de la peine de prison? comment lutter contre les 63 % de taux de récidive des détenus en sortie sèche? comment refaçonner l'accompagnement des détenus et changer les regards sur les sortants de prison? En fin de revue, découvrez quelques pratiques inspirantes à essaimer pour le bien-être de notre société.

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Informations

Année
2021
ISBN
9782304052374

— POLITIQUE & SOCIÉTÉ —

« Pour comprendre la prison, il est important de regarder à la fois en amont et tout autour »

Philippe Combessie est sociologue, professeur à l’Université Paris Nanterre et actuellement président du conseil académique de la ComUE «Université Paris Lumières». Depuis 1990, il développe des recherches sur l’enfermement carcéral. Cet article reprend à la fois un entretien réalisé avec lui et certains de ses travaux publiés.
« Depuis l’Antiquité, les prisons ont eu à la fois une proximité avec les procédés d’élimination les plus drastiques – rappelons que c’est dans un cachot que François Villon a composé sa Balade des pendus – et, d’un autre côté, avec les dynamiques de resocialisation. Remarquons que les Romains dénommaient également carcer les cages en bois, au niveau de la piste des cirques, où étaient retenus les chars avant le début d’une course ; carcer dont les portes s’ouvraient toutes ensemble et d’où les chevaux s’élançaient en pleine lumière. Comme un nouveau départ1 », écrit Philippe Combessie en introduction d’un article intitulé Ambivalences des sociétés démocratiques vis-à-vis de la prison comme dispositif d’aide à la réinsertion (…).
Cette ambivalence apparaît en trame de fond lorsqu’on interroge ou qu’on lit ce sociologue ; comment se poser la question du rôle des prisons sans peser le pour et le contre, la mission d’origine et les résultats, les bienfaits et les méfaits ?
Double mission
Pour comprendre la prison, nous dit Philippe Combessie « il est important de regarder à la fois en amont et tout autour ». Aujourd’hui en France, l’administration pénitentiaire doit, selon les termes officiels : « participer à l’exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique et favoriser la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire »2.
D’après le sociologue, il peut arriver que les magistrats, au-delà du délit et de la loi, jugent juste d’incarcérer des prévenus pour des raisons plus paternalistes : « Pour sa thèse, Lara Mahi a suivi 290 procès en analysant la façon d’aborder - ou non - la santé somatique des détenus. Elle montre qu’une personne malade qui dit ne pas suivre de traitement a une probabilité d’incarcération plus forte qu’une personne soignée3 ». C’est une autre ambivalence : d’un côté il est parfois plus facile pour une personne d’être soignée en prison, et c’est nécessaire, et d’un autre côté est-ce le rôle de la prison de soigner ceux qui n’en ont pas les moyens ?
C’est à la société de répondre à ces questions, pas à l’administration pénitentiaire : « La prison n’a aucune maîtrise de ses flux d’entrées, un directeur de prison doit accepter tout détenu qui lui est envoyé. La décision est prise en amont : par les députés qui fabriquent les lois, les policiers et les magistrats qui les appliquent. On peut saisir l’ensemble de cette imbrication avec un exemple : la proportion de femmes incarcérées diminue depuis plusieurs décennies, jusqu’à atteindre en 2018 moins de 4 %. Jusqu’en 1991, l’émission de chèques sans provisions était une infraction pénale. Or ce comportement concernait majoritairement des femmes. Depuis 1991, on a délégué le traitement de ces comportements à la Banque de France. C’est une façon différente de traiter un comportement plus fréquemment féminin, qui est considéré comme posant des problèmes à l’ordre social : sanction financière non pénale plutôt que pénale voire carcérale ».
Causes sociales et conséquences pénales
« La prison est à l’extrémité d’une chaîne fort longue » indique Philippe Combessie, qui précise : « ou plus exactement, elle est à l’extrémité de multiples chaînes, qui vont du contrôle social informel au système pénal en passant par toutes les structures intermédiaires, dont chacune effectue des tris, des classifications et propose des solutions adaptées à une majorité, mais inadaptées à une minorité qui sera renvoyée à une autre structure, et ainsi de suite. […] La population carcérale se « recrute » dans celle pour qui aucune de ces structures intermédiaires n’aura su trouver la solution adaptée. La prison n’est que rarement le premier mode de traitement envisagé. C’est plus souvent la dernière solution, celle qui reste quand certains problèmes sociaux n’ont pas pu être réglés en amont. Quand l’incarcération est envisagée, les magistrats les plus optimistes imaginent qu’elle peut produire un choc bénéfique, les plus pessimistes se contentent de sa fonction de neutralisation, pour un temps donné »4.
Interrogé sur la question des statistiques des profils de prisonniers et des parcours de vie, Philippe Combessie indique que l’enquête Histoire familiale, développée lors du dernier recensement national de 1999 est particulièrement intéressante parce que les mêmes questions ont été posées en prison et dans la population non incarcérée. Une enquête qui date, certes, mais qui se révèle éclairante pour saisir certaines logiques qui croisent social et pénal. Les statistiques concernant les origines dites « ethniques » sont très délicates (et pour partie interdites) en France mais cette enquête posait certaines questions (lieux de naissance, langues utilisées en famille) qui révèlent des résultats troublants. De ces questions ressortaient que 51 % des détenus avait un père né hors de France (contre 25 % sur un groupe de citoyens « lambdas » à âge comparable). Quant à la langue, 33,5 % des détenus ayant répondu à cette enquête de l’Insee déclaraient que, lorsqu’ils avaient cinq ans, ils n’utilisai...

Table des matières

  1. — ÉDITORIAL —
  2. — POLITIQUE & SOCIÉTÉ —
  3. — SANTÉ & SOIN —
  4. — ÉDUCATION ET ACTION SOCIALE —
  5. — REGARD INTERNATIONAL —
  6. — ÉCONOMIE & ENTREPRISE —
  7. — UN MONDE PLUS HUMAIN —