Crise pandémique Dangers et opportunités d'innovations
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Crise pandémique Dangers et opportunités d'innovations

Itinérances en période trouble (2020-2021)

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Crise pandémique Dangers et opportunités d'innovations

Itinérances en période trouble (2020-2021)

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À propos de ce livre

Les crises constituent des périodes d'éclosion d'innovations. La crise pandémique, systémique et mondiale de la Covid-19 met en cause nos modes de production et de consommation, transforme les liens sociaux, modifie nos schémas de pensée, d'action et de réaction. Des innovations technologiques, commerciales et organisationnelles atténuent l'ampleur de la crise, quand d'autres préparent déjà reprise et rebond.Les auteurs de ce livre s'interrogent, analysent et se prononcent sur les enjeux économiques, technologiques, sanitaires, environnementaux et sociétaux mis à jour durant les deux années (2020 et 2021) où la pandémie semblait incontrôlable. En ce dessein, l'ouvrage se compose de nombreux textes experts, mais rédigés de façon didactique, pour se destiner autant aux universitaires et chercheurs qu'aux personnes curieuses de s'initier aux mécanismes de création et d'impact de l'innovation puisant dans un contexte de crise.

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Informations

Année
2022
ISBN
9782304052558
Partie 1 : Contextes
Dessin : Alexandre Uzunidis
Les deux visages de la pandémie :
historique et hygiéniste
Michel MARCHESNAY
Tel Janus, la vision de la pandémie présente deux faces bien distinctes : historique et hygiéniste. La première, la plus spectaculaire, représente et décrit les catastrophes qui, tout au long des siècles, ont « décimé », au sens propre, les populations, tant dans les campagnes que dans les villes. L’effrayante mortalité est maintes fois dépeinte, notamment dans les œuvres religieuses. La plus célèbre est la Grande Peste, laquelle, au xvie siècle, verra un tiers de la population citadine, puis rurale (par pandémie), disparaître, comme à Montpellier. En témoignent les nombreuses archives et représentations médiévales, notamment dans les édifices religieux, pour l’édification des mécréants.
Au-delà des cataclysmes survenant « régulièrement » dans la Société féodale (aléas climatiques, invasions) les épidémies présentent un caractère spécifique, qui n’est pas sans lien avec les débats contemporains. Ce « mal qui répand la terreur » (expression éculée remontant à Ésope) conservera jusqu’à nos jours cette aura de mystère, entretenu par la diversité des modes d’apparition et de développement du virus létal : en témoignent les controverses actuelles sur leur origine, amplifiées par leurs modifications, voire leurs mutations, leur « variance ». La Société féodale va chercher une justification tout à la fois religieuse, théocratique, et repentante (« mal que le Ciel en sa fureur, etc. »). La recherche du « bouc émissaire » des « responsables », du pangolin au laborantin, communément pratiquée de nos jours, n’est qu’un prolongement des réflexes médiévaux.
Mais, à partir des Temps modernes (xiie siècle), la prépondérance de la propriété foncière, fermée, est supplantée par la logique marchande, ouverte. Le bourg se protège derrière ses murailles, les bourgeois « hiérarchisent » marchands et négociants en instituant des ordres corporatifs dans toute l’Europe. La prospérité (le profit) se fonde davantage sur les échanges que sur la production : ainsi, à Montpellier, les « bourgeois » vont « marchander » des produits en prospectant de plus en plus loin, d’abord en Europe (Italie, Flandre), puis en Orient, et, enfin, sur la route de la Chine, symbolisée par la saga des Polo. L’une des conséquences majeures (et imprévues) de ces échanges lointains sera l’apparition brutale, ou le développement « sournois » d’épidémies, la peste à Marseille et, plus largement, sur le pourtour méditerranéen, constituant un cas d’école.
La cause essentielle des épidémies réside dans le manque d’hygiène dans les villes et sur les bateaux, le bacille étant principalement transmis par les rats, qui pullulent dans les ports et dans les bourgs. Il faudra attendre la fin du xixe siècle pour que le virus soit découvert expérimentalement, et ensuite jugulé par la vaccination. Aussi, les villes décideront-elles d’adopter des mesures d’hygiène censées endiguer les épidémies (avec une efficacité médiocre).
Il est frappant d’observer combien les « Ordres » de marchands et de médecins prennent à l’époque des mesures analogues à celles qui seront adoptées de nos jours pour lutter contre la Covid-19. Ainsi l’enceinte des villes médiévales est fermée, et les habitants sont confinés chez eux. Des hôpitaux de fortune accueillent, hors les murs, les malades cloîtrés dans les maladreries, en faisant appel à des religieux (les infirmières de l’époque) et des bénévoles. Les bourgeois se sont esquivés dans leur domaine rural, et les médecins de l’époque sont protégés par une ample robe et un masque, dont le long nez est censé filtrer l’air.
Les « gagne-petit », enfermés dans le bourg, seront les premières et principales victimes. La mortalité explose du fait de l’ignorance du virus, lequel (comme dans nombre de pays de nos jours) est sous-estimé. De surcroît, les hiérarques (religieux, médecins) multiplient les attroupements, les processions, les offices. Faute de trouver un être humain expiatoire, les religieux iront jusqu’à massacrer les chats (noirs de préférence) en arguant qu’il s’agit de l’animal diabolique cher à Belzébuth. Les notables contribuent de la sorte à la prolifération des rats et des puces porteurs du virus.
Faute d’une véritable recherche expérimentale, l’épidémie sera alors considérée comme une expiation divine des péchés, alors que les bourgeois aisés et autres « gens en place et corps en crédit » se sont réfugiés hors les murs (ce qui sera reproché à Montaigne).
La peste et le choléra, et bien d’autres virus persisteront jusqu’à la fin du xixe siècle. Dans la Société industrielle, les savants instaurent la recherche expérimentale, de laboratoire, qui débouche sur l’identification des virus. Ce que l’on a appelé l’« hausmanisation » contribue à l’assainissement urbain, du moins dans les centres-villes. L’épidémiologie, créée par Adrien Proust, élargit la lutte contre les épidémies dans les pays non européens.
À l’issue de ce bref rappel historique, la question se pose : l’approche de l’épidémie a-t-elle fondamentalement changé ? Notre réponse sera nuancée. Le comportement le plus proche des plus anciens aura été l’effet de sidération, en ce sens que personne ne s’y attend, que la surprise est d’autant plus totale que le virus n’est pas détecté. Cet épisode est alors diversement abordé, selon les pays et les responsables, comme ce fut le cas lors des grandes pandémies pluriséculaires – ce que nous appellerons un comportement médiéval... En conséquence, l’épisode suivant concerne l’identification du virus par les laboratoires, lesquels se retranchent dans la « falsifiabilité », au sens de Popper – concrètement, la contestation inhérente à la recherche expérimentale.
Très vite, on revient à l’épisode médiéval, à savoir la recherche du coupable. Le pangolin est dénoncé, ce qui évite d’évoquer des incidents de laboratoire ou toutes autres causes, notamment la diffusion du virus. L’étape suivante, héritée de la fin du xixe siècle, repose sur la programmation de la recherche, sur la vie de laboratoire, sur laquelle se greffe un esprit de lucre, mercantile propre à la Société libérale. Ne sera retenu que le vaccin s’inscrivant dans les objectifs stratégiques. L’hubris l’emporte dès lors sur la phronésis, la recherche du mieux-être (le vaccin le moins cher, ouvert au monde et/ou le plus efficace) en s’appuyant sur la métis, les ruses et manœuvres pour emporter les commandes.
Au-delà des débats autour de la mondialisation, la gestion « compétitive » de la Covid-19 ne contribue certes pas au Bien commun...
(paru le 26/07/2021)
D’une pandémie, l’autre : grippe espagnole, économie et petits profits
Cédric PERRIN
Une rue désertée, des devantures closes et, dans ce décor urbain inhabituel, une file de personnes se tenant à distance les unes des autres devant une boulangerie. Ce type d’image, largement diffusé depuis le début de la pandémie de Covid-19 et des mesures de confinement, illustre les dimensions économiques de la crise. S’il serait prématuré de dresser un bilan, la compréhension de ce moment particulier que nous traversons peut être éclairée par les précédents, telle la grippe dite espagnole de 1918-1919.
Petite précision méthodologique, en raison de la fermeture des bibliothèques et des centres d’archives, ce bil...

Table des matières

  1. La collection Magna Carta
  2. Présentation générale : Crise pandémique globale et innovations – contextes complexes, constats amers, mutations forcées et transitions problématiques
  3. Partie 1 : Contextes
  4. Les deux visages de la pandémie : historique et hygiéniste
  5. D’une pandémie, l’autre : grippe espagnole, économie et petits profits
  6. Contraintes et incertitudes face à la Covid-19…
  7. Le commun scientifique dans la bataille contre la Covid-19
  8. La culture technique pour remodeler la société de l’après-crise pandémique
  9. Médecine de crise : réactivité et innovation à large échelle
  10. Partie 2 : Constats
  11. Covid-19 : l’économie de guerre face à l’économie de marché. Le système de santé dépassé
  12. La crise sanitaire comme opportunité pour le champ de la santé
  13. L’urgence hospitalière
  14. Le Vietnam et la Covid-19 : immersion dans un contexte de « succès » et d’« échec »
  15. Le conseil en santé : grâce au privé, disgrâce du public
  16. La médecine de précision pour contrer la Covid
  17. La pénurie de masques de protection révèle la désindustrialisation de la France
  18. Masques, valves, ventilateurs… L’impression 3D au secours des soins
  19. La biopharmacie, les « big pharma », les réseaux... et... les vaccins ?
  20. La pandémie questionne l’innovation ouverte
  21. L’alliance Pfizer-BioNTech et le développement du vaccin contre le SARS-CoV-2 :
  22. Vacc-invention et vacci-marketing : des inventions partagées au métamarketing des vaccins
  23. Les vaccins Covid, biens communs mondiaux ?
  24. Katalin Kariko, « l’étoile montante » de la médecine ?
  25. Scientifiques entrepreneurs : ARN messager et le message politique de BioNTech
  26. Le côté obscur de la science : l’inconduite dans la recherche biomédicale et +
  27. Partie 3 : Mutations
  28. Des bioclusters pour innover en santé : de gré ou de force ?
  29. L’appel du territoire :
  30. Covid-19 et start-up : le boom du digital ?
  31. Le virus mute ? L’entreprise aussi... Les innovations managériales
  32. Le paiement mobile : de la grippe pandémique à l’insécurité endémique
  33. Les associations en détresse face à la pandémie de la Covid-19
  34. Le petit patron sacrifié à l’autel du « sauve-qui-peut » ?
  35. Crise sanitaire, isolement, précarisation et santé mentale :
  36. L’engagement des « héros du quotidien » dans la crise sanitaire : faire ensemble
  37. Partie 4 : Transitions
  38. Innover pour se nourrir au temps du coronavirus
  39. La transition agroécologique :
  40. Coronavirus et biocarburants : les dents de la mer
  41. Un passeport pour la terre : le locatourisme
  42. Les ailes brûlées d’Icare : l’aéronautique face à la crise sanitaire
  43. Cybersécurité, technologies quantiques, intelligence artificielle :
  44. La recherche-action participative, parce que le « jour d’après » n’est pas écrit
  45. Bibliographie prospective
  46. Présentation des auteurs