Défis éthiques contemporains. Études de cas
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Défis éthiques contemporains. Études de cas

  1. 125 pages
  2. French
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Défis éthiques contemporains. Études de cas

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À propos de ce livre

Ce recueil rassemble des textes brefs décrivant des situations concrètes qui nécessitent une réflexion de nature éthique. Il s'agit de remédier à une situation de pénurie car, du côté anglophone les manuels d'études de cas ne manquent pas et ils constituent une précieuse ressource pédagogique. L'objectif est donc de mettre un outil à la disposition des professeurs et des étudiants francophones dans des cours d'éthique appliquée. Chaque texte est suivi de questions ou de prises de position destinées à alimenter des discussions en classe. Le recueil constitue donc un réservoir de cas pour la pédagogie en matière d'éthique. Grâce aux situations variées, il permet de montrer l'importance d'une réflexion au quotidien sur des dilemmes et des défis relevant effectivement de l'éthique. Les pistes de réflexion et d'analyse proposées sont très diversifiées. L'intérêt du recueil réside dans cette multiplicité de situations réalistes proposées par les auteurs. C'est ce qui lui donne une réelle pertinence comme mise en circulation, dans la francophonie, de questionnements touchant les défis éthiques du monde contemporain.

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Informations

Année
2014
ISBN
9782894238844

PREMIÈRE SECTION
ÉTHIQUE MÉDICALE ET SANTÉ PUBLIQUE

Dans cette section, la santé est au coeur des préoccupations. Plus que dans le reste de ce recueil, on aborde ici des questions de vie, de mort et de sens. Les choix éthiques qui s’imposent comportent toujours des risques importants dans des situations où il n’est pas possible de s’abstenir. On peut le constater dès le premier texte, qui est exemplaire à cet égard. Le dilemme à trancher est celui de sauver, par une césarienne, un bébé de 24 semaines dont les chances de survie sont minces, alors que, pour la mère, la taille de la cicatrice diminuerait de façon importante la capacité de mener à terme une grossesse ultérieure. Les textes abordent aussi les complications liées aux conditions de l’autre limite de la vie : notamment la fragilité des aînés et leur consommation de médicaments, les soins palliatifs et l’euthanasie passive... Mais les problèmes de santé ne concernent pas seulement les bébés et les aînés : on peut être sidéen, tomber dans le coma ou avoir besoin d’une transplantation d’organe à n’importe quel âge. En lisant ces textes, on a la nette impression qu’ils ne sont pas totalement fictifs. C’est fort probable que chacun d’eux a été inspiré par une expérience vécue.

1 : Sauvez mon bébé

Denise Bernier
Hospitalisée dans la chambre des grossesses à risques, Karinne ne dort pas malgré l’heure tardive. Elle est inquiète car ses membranes se sont rompues après 24 semaines de grossesse, ce qui n’augure pas bien pour les chances de survie de son bébé. Selon le protocole de l’hôpital, un bébé de 24 semaines est considéré viable; donc, tout sera mis en œuvre pour le sauver. Présentement, Karinne est au repos complet dans le but de prolonger la grossesse autant que possible. En effet, les chances de survie du bébé seraient très minces si Karinne accouchait aujourd’hui, alors que les probabilités de séquelles en cas de survie seraient très élevées. Ce bébé est cher au cœur de Karinne, d’autant plus que ses deux premières grossesses se sont terminées prématurément, avant même que le bébé soit viable.
Le matin vers 7 h 50, Karinne appelle l’infirmière pour le bassin de lit. Lorsque l’infirmière le lui retire pour en disposer, Karinne remarque qu’il y a « quelque chose de mouillé » entre ses jambes. L’infirmière se gante et examine la patiente. Rapidement, elle réalise qu’il s’agit d’une procidence du cordon ombilical. Elle fait donc immédiatement pression sur la tête du bébé en poussant sur le col de l’utérus et elle soulève le bassin de Karinne avec un oreiller, tout ceci dans le but de diminuer la compression du cordon.
L’infirmière réussit à atteindre la cloche d’appel pour demander de l’aide, tout en maintenant sa poussée sur la tête du bébé. Elle explique rapidement à Karinne que son bébé est en danger : si le cordon ombilical se faisait comprimer par la tête du bébé, il n’y aurait plus d’apport d’oxygène au bébé, ce qui causerait sa mort. La seule façon de le sauver maintenant est de procéder à une césarienne sur-le-champ. En apprenant que les médecins de garde sont occupés au bloc opératoire, les infirmières d’obstétrique décident de transporter immédiatement Karinne au bloc, ce qui évitera au médecin de venir pour évaluer la situation et sauvera un temps précieux pour la survie du bébé. Karinne pleure et répète incessamment : « Sauvez mon bébé! »
Au bloc opératoire, la résidente d’obstétrique évalue immédiatement la situation et sa réaction spontanée est de refuser de faire une césarienne sur un utérus gravide de tout juste 24 semaines. Ceci impliquerait une cicatrice de grandeur importante en proportion avec la dimension actuelle de l’utérus. Sans aucun doute, cette cicatrice diminuerait de façon importante la capacité de Karinne de mener à terme une grossesse future. L’opinion du médecin est que les chances de survie du bébé sont tellement minces qu’il serait préférable d’éviter une césarienne pour optimiser les chances de réussir une grossesse ultérieure. Mais Karinne pleure et demande que tout soit fait pour essayer de sauver son bébé.
La résidente explique à l’infirmière : « Karinne est bouleversée ; elle n’est pas en état, émotivement, de faire un choix rationnel. Elle croit que son bébé a peut-être des chances de survivre parce qu’il a atteint 24 semaines de vie utérine, ce qui est la limite légale pour considérer un bébé viable. Elle ne réalise pas vraiment l’effet négatif que cette césarienne aurait sur une prochaine grossesse… Mais moi, je ne me sens pas capable de lui faire cela! » La résidente contacte le gynécologue pour en discuter.
Le lendemain, à son retour au travail, l’infirmière apprend que la césarienne a été effectuée et que le bébé va bien. Les parents sont très heureux. Trois jours plus tard, le bébé décède, malgré tous les soins de très haute technologie qui lui ont été prodigués sans relâche.
Questions :
  1. Identifiez le principal conflit de valeurs qui est à l’origine du dilemme de la situation.
  2. Selon quels arguments chacune de ces valeurs pourrait-elle être considérée prioritaire dans cette situation?
  3. Quel est le rôle des émotions dans cette situation?
  4. Identifiez les professionnels de la santé qui interagissent avec Karinne et leurs positions éthiques.

2. Usage des benzodiazépines

Philippe Voyer et Danielle Blondeau
Suzanne est infirmière et travaille depuis trois ans dans un centre hospitalier de soins de longue durée. Elle aime œuvrer auprès des aînés. Le contexte actuel de pénurie d’infirmières lui a permis d’accéder à un poste à temps plein de soir. La sécurité financière que lui procure ce poste la rend heureuse et confiante dans l’avenir. Elle prévoit d’ailleurs acquérir une maison sous peu avec son conjoint.
Toujours aussi enthousiaste face à son travail et soucieuse de parfaire ses connaissances, elle s’inscrit à un cours offert à l’université et portant sur les soins à prodiguer à l’aîné. À cette occasion, elle est confrontée à des connaissances qui vont à l’encontre de ce qu’elle observe et effectue à son travail. En effet, Suzanne apprend que les benzodiazépines (ativan, serax, etc.) n’ont qu’un effet thérapeutique limité pour traiter les problèmes d’insomnie. Elle prend note qu’après 30 jours d’usage continu l’efficacité des benzodiazépines pour induire le sommeil disparaît. Non seulement leur efficacité est réduite, mais elle apprend également que les benzodiazépines diminuent la qualité du sommeil, augmentent les risques de chute avec fracture de hanche ainsi que les pertes cognitives, notamment la mémoire, développent une dépendance physiologique, etc. Ébranlée par ces nouvelles connaissances, Suzanne vérifie auprès du professeur s’il existe des solutions de rechange aux benzodiazépines. Il existe effectivement des interventions comportementales qui s’avèrent plus efficaces pour améliorer de façon continue la qualité du sommeil. En poussant ses recherches, Suzanne constate qu’on peut réaliser un sevrage de benzodiazépines de façon efficace et sécuritaire chez l’aîné.
Suzanne se réjouit des nouveaux apprentissages acquis dans ce cours. Forte de ces connaissances, elle pense pouvoir enrichir son milieu professionnel et contribuer à hausser la qualité de vie des aînés de son unité. Dès son retour au travail, elle prend note des aînés qui consomment des benzodiazépines au coucher. Elle cherche à savoir aussi si d’autres interventions ont été tentées pour améliorer le sommeil des aînés, mais constate que non.
Suzanne, qui veut s’impliquer activement dans la situation, remarque que la majorité des prescriptions de benzodiazépines sont de type « au besoin ». Ainsi, l’infirmière dispose de toute la latitude pour l’administration du médicament au coucher. Après plusieurs jours d’observation, elle constate que sept aînés dorment très peu la nuit malgré l’usage de benzodiazépines. Ceci confirme, selon Suzanne, l’inefficacité du médicament. À la suite de ces observations, elle décide donc de ne pas distribuer, au coucher, les benzodiazépines aux aînés. Elle procède de façon progressive afin de diminuer les risques liés au sevrage.
Dans les jours qui suivent, elle vérifie dans le rapport des infirmières de nuit et de jour si des commentaires sont émis à l’égard du sommeil des aînés. Or, elle n’en constate aucun. Quelques jours plus tard, elle fait part à Judith, sa collègue de soir, de son expérience et de ses observations. Judith est très surprise par une telle initiative. Le lendemain, elle en discute avec Lucie, l’infirmière responsable de l’unité, qui trouve audacieuse la décision de Suzanne puisqu’elle bouscule la routine de l’unité. Cependant, après avoir discuté avec Suzanne, Lucie réalise que l’évolution des connaissances au sujet des benzodiazépines mérite réflexion. Lucie décide donc de tenir une courte rencontre avec les infirmières. Entre-temps, Robert, le médecin traitant qui a eu vent de la situation, modifie la prescription pour tous les aînés. Il la convertit pour qu’elle soit administrée systématiquement au coucher. Il accepte mal la mise en question de ses prescriptions.
Questions :
  1. Est-ce que mettre en question et agir contre les pratiques établies représentent une brèche dans l’éthique professionnelle? Justifiez.
  2. Formulez le dilemme éthique de Suzanne sous l’angle des conflits de loyauté.
  3. Formulez les deux dilemmes suivants à l’aide de principes éthiques :
    – informer le patient de la situation ou respecter la prescription mé­­dicale;
    – respecter la norme établie ou défendre l’intérêt des patients.
  4. Discutez de la tension qui existe, ici, entre les principes de non-malfaisance et de bienfaisance.
  5. Discutez du rapport de force entre les médecins et les infirmières en tenant compte de l’autonomie professionnelle de ces dernières.
  6. Le médecin a-t-il eu raison d’agir ainsi?

3. Pas de gavage

Étudiant-e-s de troisième année,
École d’infirmiers et d’infirmières – ULB, Belgique
Mme K. est âgée de 79 ans et elle est atteinte d’un cancer généralisé en phase terminale. Elle vit avec sa fille et est soignée à domicile. Cette patiente est alitée depuis trois semaines, cachectique (de cachexie : état d’amaigrissement et de fatigue généralisée dû à une sous-alimentation ou à la phase terminale de maladies graves), sans force et nourrie par sonde nasogastrique. Une infirmière se rend tous les jours chez Mme K. pour lui prodiguer un certain nombre de soins (toilette, administration du traitement médical, soin et entretien du gavage…).
Bien que la patiente ait clairement exprimé son souhait de ne plus recevoir ni d’apports hydriques ni d’apports alimentaires, la mise en place du gavage a été maintenue, prescrite par le médecin à la demande de la famille.
L’infirmière a donc dû, contre l’avis de la patiente, replacer la poche d’alimentation entérale. Après la mise en place, la patiente a reprécisé à l’infirmière son souhait de ne plus continuer à vivre…
Questions :
  1. Quelle est la limite de la liberté individuelle (volonté du patient versus obligations professionnelles)?
  2. Comment gérer la liberté de choix du client quand ce choix diffère de la prescription médicale?
  3. Quel poids doit (ou peut) avoir la famille auprès du médecin ou des soignants lorsque ses demandes sont en conflit avec celles du malade?

4. Désobéissance à un ordre médical

Étudiant-e-s de troisième année,
École d’infirmiers et d’infirmières – ULB, Belgique
Au cours d’un stage effectué dans un service de pneumologie, une étudiante stagiaire a été confrontée la nuit à l’appel d’une patiente.
Il s’agissait d’une patiente en proie à de fortes douleurs à sa jambe gauche. Celle-ci avait considérablement gonflé. La patiente avait pris deux kilos à la suite de ces œdèmes. Connaissant bien son traitement, elle demanda à l’infirmière de nuit accompagnée de l’étudiante un comprimé de Lasix® (diurétique), ce qui l’aurait selon elle considérablement soulagée.
Le médecin de garde leur répondit de donner plutôt un anxiolytique (médicament pour combattre l’état d’angoisse). C’est ainsi qu’entre 5 et 7 h s’ensuivit une longue réflexion, à savoir : fallait-il lui dire qu’elle n’aurait pas son diurétique, ou fallait-il le lui donner contre l’avis médical?
L’infirmière et l’étudiante n’étaient pas à l’aise à la perspective de lui donner ce fameux anxiolytique. La patiente l’aurait remarqué et la confiance aurait alors été rompue. Ce médicament ne fut donc jam...

Table des matières

  1. Couverture
  2. Du même auteur
  3. Titre
  4. Crédits
  5. Introduction
  6. Première section - Éthique médicale et santé publique
  7. Deuxième section - Éthique professionnelle
  8. Troisième section - Éthique et politique
  9. Quatrième section - Éthique et recherche scientifique
  10. Cinquième section - Éthique, justice et société
  11. Sixième section - Éthique et religion
  12. Table des matières
  13. 4e de couverture