Histoire de France, volume 3
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Histoire de France, volume 3

Époque contemporaine, tome 1 (1774-1914)

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Histoire de France, volume 3

Époque contemporaine, tome 1 (1774-1914)

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À propos de ce livre

Cette histoire de France en quatre volumes fait la part belle à l'histoire évÚnementielle, à ses héros, ses légendes, ses lieux et monuments. Elle met également en valeur les grandes évolutions sociales, économiques et culturelles de chaque époque.

  • la plus rĂ©cente synthĂšse d'un rĂ©cit chronologique, d'aprĂšs les recherches des plus grands historiens.
  • des biographies des principaux personnages
  • le point sur les Ă©vĂšnements les plus marquants de l'histoire nationale et sur les principaux monuments de la mĂ©moire nationale
  • une prĂ©sentation des grands dĂ©bats historiographiques contemporains

Foire aux questions

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Informations

Année
2022
ISBN
9782340065987
Chapitre 1
La France de la RĂ©volution (1774-1799)
“Vous connaissez mon enthousiasme pour la RĂ©volution. Eh bien ! J’en ai honte. Elle est ternie par des scĂ©lĂ©rats, elle est devenue hideuse.”
Manon Roland (1754-1792), Lettre Ă  un ami, 5 septembre 1792.
Le rĂšgne interrompu de Louis XVI (1774-1789)
La mosaïque française en 1774
Selon la formule de Mirabeau, la France en 1774 est « un agrĂ©gat inconstituĂ© de peuples dĂ©sunis ». La France de Louis XVI compte toujours 40 000 paroisses environ rĂ©parties dans 139 diocĂšses. La langue française, langue des Ă©lites cultivĂ©es et de la diplomatie en Europe, n’est parlĂ©e, selon l’abbĂ© GrĂ©goire (1750-1831) qui Ă©crit vingt ans plus tard, que par moins de 80 % des 28 millions de Français et le bilinguisme est encore trĂšs dĂ©veloppĂ© dans beaucoup de provinces. La monarchie a imposĂ© la langue française pour les actes publics en 1685 en Alsace, en 1700 au Roussillon, en 1748 Ă  la Lorraine, en 1768 Ă  la Corse. En Roussillon, le Français s’impose dans l’état-civil en 1735 mais il n’est toujours pas la langue de la majoritĂ© de la population en 1789, d’ailleurs le catalan reste la langue utilisĂ©e par les prĂ©dicateurs et la catĂ©chĂšse. Si le français est loin d’ĂȘtre une rĂ©alitĂ© dans les classes populaires, il s’est imposĂ© comme langue naturelle des Ă©lites par sa diffusion dans les collĂšges des jĂ©suites. Au moment de leur expulsion en 1764, les collĂšges de la Compagnie ont largement participĂ© Ă  l’unification linguistique des Ă©lites culturelles. D’aprĂšs la signature des actes de mariage, l’alphabĂ©tisation a progressĂ©. À la fin du XVIIe siĂšcle, 80 % des Français sont encore analphabĂštes, 86 % des Ă©pouses le sont contre 71 % des Ă©poux. Mais Ă  Paris ce taux n’est plus que de 25 %. En 1789, le taux d’analphabĂ©tisme a reculĂ© Ă  63 %, avec un taux plus Ă©levĂ© au sud qu’au nord d’une ligne Saint-Malo-GenĂšve1.
85 % de la population française est encore rurale et pour les deux tiers paysanne. Selon Moheau en 1778, une ville est une agglomĂ©ration comptant au moins 2 500 habitants. Si on retient le seuil des 2 000 habitants, 20 % de la sociĂ©tĂ© française est urbaine. Quinze villes dĂ©passent le seuil des 35 00 habitants2. Paris compte 600 000 habitants, Lyon 150 000, Marseille et Bordeaux 85 000, Rouen 75 000, Lille 70 000, Nantes 60 000. Seulement 4 % de la population vit dans des villes de plus de 50 000 habitants. 95 % de la paysannerie est libre de sa personne. La catĂ©gorie des « serfs » et mainmortables, vestige de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, peut-ĂȘtre un million de personnes, est trĂšs minoritaire sans ĂȘtre marginale, surtout dans certaines rĂ©gions du centre et de l’est de la France. La France seigneuriale est loin d’avoir disparu mĂȘme si le prĂ©lĂšvement seigneurial reste trĂšs contrastĂ© d’une rĂ©gion Ă  l’autre, plus lourd au nord qu’au sud oĂč il ne reprĂ©sente que 3 Ă  4 % du produit brut. Approximativement, la propriĂ©tĂ© de la terre appartient pour au moins 20 % Ă  la noblesse, 10 % au clergĂ©, 30 % Ă  la bourgeoisie et 40 % Ă  la paysannerie. DerriĂšre, cette estimation se cache d’importantes disparitĂ©s territoriales. Dans le Nord, dans certaines rĂ©gions, le clergĂ© possĂšde 20 Ă  40 % de la terre alors que la propriĂ©tĂ© ecclĂ©siastique est beaucoup plus faible dans l’Ouest, de l’ordre de 1 Ă  4 %. Le revenu annuel du clergĂ© est estimĂ© entre 90 Ă  100 millions de livres Ă  quoi il faut ajouter 80 millions de dĂźmes prĂ©levĂ©es sur les exploitations paysannes. De mĂȘme, la propriĂ©tĂ© nobiliĂšre est forte de 30 Ă  40 % dans la rĂ©gion parisienne ou en Bourgogne, mais moins de 20 % dans le Sud. Plus on s’éloigne de la ville, plus la propriĂ©tĂ© nobiliaire s’affaisse.
En ce qui concerne le droit, l’uniformisation est loin d’ĂȘtre une rĂ©alitĂ©. La variĂ©tĂ© du droit civil reste la norme, marquĂ©e par la vieille opposition entre le nord de tradition coutumiĂšre et le sud de droit Ă©crit. Les rĂ©gimes du droit des successions sont ainsi d’une variĂ©tĂ© infinie entre des rĂšgles de partage Ă©galitaire ou qui accordent Ă  un des enfants un avantage au dĂ©triment des autres. En termes de fiscalitĂ©, la variĂ©tĂ© rĂ©gionale des impĂŽts est de rĂšgle. Dans les pays d’élection, sans autonomie fiscale, la fiscalitĂ© directe est prĂ©levĂ©e dans le cadre des vingt gĂ©nĂ©ralitĂ©s. À ces derniers s’ajoutent les pays d’États (Languedoc, Bretagne, Bourgogne, DauphinĂ©, Provence) pour lesquels des assemblĂ©es rĂ©guliĂšres « consentent » Ă  l’impĂŽt. Ces États dĂ©fendent le droit provincial de maniĂšre plus ou moins vigoureuse3. Enfin, les pays d’imposition (Franche-ComtĂ©, Alsace, Lorraine, Artois, Roussillon, Corse) sont directement sous l’administration des intendants. L’inĂ©galitĂ© entre pays d’élections plus sensiblement imposĂ©s que les pays d’État persiste. L’inĂ©galitĂ© est Ă©galement de mise pour la fiscalitĂ© indirecte. Par exemple, pour la gabelle, qui est l’impĂŽt sur le sel, il existe six rĂ©gimes diffĂ©rents avec les pays de grande gabelle correspondant aux rĂ©gions du Bassin parisien et Ă  la Bourgogne, fortement taxĂ©es et Ă  l’autre bout du spectre des rĂ©gions totalement exemptĂ©es comme la Bretagne. Au cƓur de cette diversitĂ©, on trouve la notion de privilĂšges, qui donne Ă  une rĂ©gion, un ordre (noblesse, clergĂ©), une ville, une profession ou un particulier, un rĂ©gime juridique particulier qui dĂ©roge au droit gĂ©nĂ©ral. LĂ  est tout l’Ancien RĂ©gime.
La France de Louis XVI est encore une mosaĂŻque oĂč mĂȘmes les poids et les mesures varient d’une province Ă  l’autre, le setier, le boisseau ou le muid, unitĂ© de capacitĂ© n’ont pas la mĂȘme valeur partout. C’est aussi un enchevĂȘtrement de circonscriptions peu homogĂšnes dans le domaine administratif, judiciaire et financier oĂč chaque institution peut avoir une compĂ©tence. Parlements et intendants disposent d’importants pouvoirs de police mal dĂ©finis, ce qui soulĂšve inĂ©vitablement des conflits de compĂ©tences. La France est divisĂ©e en quarante gouvernements qui correspondent souvent aux anciennes divisions fĂ©odales dont huit sont rĂ©duits Ă  des places fortes. Leur gouverneur ne rĂ©side plus sur place et un lieutenant gĂ©nĂ©ral fait office de reprĂ©sentant du roi pour les questions essentiellement militaires. L’intendant dans les trente-quatre gĂ©nĂ©ralitĂ©s, commissaire du roi et rĂ©vocable, s’est imposĂ© comme le rouage du pouvoir de la monarchie administrative du XVIIIe siĂšcle. Avec quelques subdĂ©lĂ©guĂ©s, il administre la gĂ©nĂ©ralitĂ© dans le domaine de la police au sens oĂč l’entend l’Ancien RĂ©gime, c’est-Ă -dire au sens de l’administration le plus large : application des lois, maintien de l’ordre, questions religieuses, industrie et commerce, travaux publics, communications.
Sur le plan financier, la situation budgĂ©taire s’est dĂ©gradĂ©e depuis 17514. Cette annĂ©e-lĂ , les recettes s’élĂšvent Ă  256 millions de livres et les dĂ©penses Ă  258 millions. Le service de la dette est de l’ordre 100 millions de livres. AprĂšs la guerre de Sept Ans (1756-1763), qui a coĂ»tĂ© un milliard de livres, les finances royales reviennent difficilement Ă  la situation d’avant la guerre. Les dĂ©penses s’élĂšvent Ă  plus de 410 millions de livres, les recettes Ă  350 millions, le dĂ©ficit est proche de 60 millions de livres en 1769 et le service de la dette Ă  150 millions. La politique de Terray a rĂ©duit ce dĂ©ficit Ă  27 millions en 1774. La situation financiĂšre est difficile mais pas encore catastrophique lorsque Louis XVI monte sur le trĂŽne. Sa jeunesse suscite beaucoup d’espoirs aprĂšs le trĂšs long rĂšgne de son grand-pĂšre, mort le 10 mai 1774.
Les espoirs déçus ou les années Turgot (1774-1776)
NĂ© le 23 aoĂ»t 1754, Louis XVI n’a pas encore vingt ans quand son grand-pĂšre dĂ©cĂšde5. Sa jeunesse a Ă©tĂ© marquĂ©e par le dĂ©cĂšs de son frĂšre aĂźnĂ© en 1761. Ses parents accablĂ©s par le chagrin semblent l’avoir dĂ©laissĂ© pour s’occuper des deux cadets qu’ils trouvent plus brillants6. AprĂšs la mort de ses parents, son pĂšre en 1765 et sa mĂšre en 1767, toute la cour s’accorde pour le trouver bien terne en comparaison de ses frĂšres. FormĂ© par le duc de La Vauguyon (1706-1772) qui ne nĂ©glige aucune matiĂšre sauf peut-ĂȘtre l’éducation militaire, le jeune prince chez qui on remarque une faiblesse de caractĂšre, reçoit une formation politique thĂ©orique oĂč les figures des rois qui ont Ă©tĂ© reconnus par leur autoritĂ© sont montrĂ©es en exemples. Le jeune Louis XVI Ă©crit dans ses Entretiens avec Monsieur le duc de La Vauguyon « qu’un prince faible sera toute sa vie le jouet ou la victime de ses ministres, de ses domestiques, de ses amis ; indigne d’amour et de haine, il sera la honte du trĂŽne, le flĂ©au de son peuple et le mĂ©pris de sa postĂ©ritĂ© ». Son gouverneur le met en g...

Table des matiĂšres

  1. Couverture
  2. Page de titre
  3. Page de copyright
  4. Introduction
  5. Chapitre 1
  6. Chapitre 2
  7. La France napoléonienne (1799-1815)
  8. Chapitre 3
  9. Chapitre 4
  10. Table des matiĂšres