Histoire des politiques culturelles au Québec, 1855 à 1976
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Histoire des politiques culturelles au Québec, 1855 à 1976

  1. 446 pages
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Histoire des politiques culturelles au Québec, 1855 à 1976

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Révélatrice des débats qui ont animé sur plus d'un siècle les relations entre les instances politiques, les fonctionnaires et le milieu culturel en général, l'histoire des politiques culturelles au Québec permet de prendre conscience du chemin parcouru. Dans cet ouvrage, Fernand Harvey explore la période moins connue qui précède la Révolution tranquille, soit de 1855 à 1960. L'intervention encore mal assurée de l'État se manifeste alors dans le domaine de l'enseignement des arts, la création d'institutions culturelles, l'aide aux écrivains, aux artistes et aux scientifiques ainsi que dans la protection du patrimoine.La seconde partie consacrée aux années 1961-1976 met en lumière la place croissante de la culture dans le débat public, la difficile affirmation du nouveau ministère des Affaires culturelles au sein de l'appareil d'État et, également, les relations fédérales-provinciales conflictuelles en matière de culture et de communication. Cette période demeure le point de départ des politiques culturelles générales et sectorielles qui vont se développer au cours des décennies ultérieures.Historien et sociologue, Fernand Harvey est professeur associé à la Chaire Fernand-Dumont sur la culture de l'INRS, dont il a été le premier titulaire. Il est l'auteur de nombreux livres et articles qui traitent des institutions, des politiques et des régions culturelles. Il est aussi à l'origine du chantier de l'INRS sur l'histoire des régions du Québec.

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Informations

Année
2022
ISBN
9782897913281
CHAPITRE 1
Les premières initiatives de l’État dans le domaine de la culture, 1855-1892
Au cours de la seconde moitié du xixe siècle, l’action gouvernementale pour le soutien aux arts et aux lettres se met timidement en place à deux niveaux. Le premier concerne l’aide aux associations culturelles, alors que le second s’inscrit dans le cadre du système d’instruction publique.
Pierre-Joseph-Olivier Chauveau (1820-1890) en 1862. Surintendant de l’Instruction publique (1855-1867) et premier ministre du Québec (1867-1873), il a jeté les bases de l’intervention de l’État dans le domaine de l’éducation et de la culture. Photo William Notman, ©Musée McCord.
Sous le régime de l’Union, la question de l’instruction publique a suscité de longs débats qui ont fait l’objet d’une série de lois controversées (1841, 1845, 1846, 1849, 1851, 1856). Fallait-il mettre en place une structure centralisée contrôlée par les municipalités ou décentralisée qui épouserait le cadre paroissial ? La population devait-elle être taxée pour l’entretien des écoles et la rémunération du personnel enseignant ? Quelles personnes seraient admissibles à la fonction de commissaires d’école ? L’école devait-elle être neutre ou franco-catholique ? Le système scolaire se stabilise finalement autour de la loi de 1856 qui aboutit à la création du Conseil de l’instruction publique trois ans plus tard. Son orientation confessionnelle franco-catholique se dessine déjà avec la loi de 1846 qui consacre l’organisation paroissiale comme base du système1. À cet égard, les évêques catholiques ont joué un rôle de premier plan pour s’opposer à un système scolaire unique pour les deux provinces, comme le prônaient certains partisans de la neutralité de l’État, lors du débat entourant la loi de 18562. Les orientations prises dans le processus d’institutionnalisation de l’enseignement primaire au Québec au milieu du xixe siècle ne seront pas sans influencer la nature de la relation entre l’école et la culture au cours des décennies qui vont suivre.
La politique de P.-J.-O. Chauveau dans le domaine de l’éducation et de la culture
En 1842, le docteur Jean-Baptiste Meilleur devient le premier titulaire du poste de surintendant de l’Instruction publique. Au cours de son mandat qui s’étend sur une douzaine d’années, le nombre d’écoles primaires s’accroît considérablement, passant de 804 en 1841 à 2005 en 1850 ; il en va de même pour la hausse constante du nombre d’écoliers, soit 108 284 en 1853, par rapport à 4 935 en 18423. Mais le surintendant Meilleur n’obtient pas l’appui espéré du gouvernement de l’Union pour les projets qu’il met de l’avant et présente sa démission en 1855.
Successeur de Meilleur, P.-J.-O. Chauveau, occupe le poste de surintendant de l’Instruction publique pour le Bas-Canada, de 1855 à 1867, puis celui de premier ministre de la province de Québec et ministre de l’Instruction publique, de 1867 à 1873. Le long mandat de Chauveau dans le domaine de l’éducation a eu une influence culturelle non négligeable à son époque ; d’autant plus qu’il mène de front une double carrière à la fois politique et littéraire. Il est élu député en 1844 après avoir fait campagne en faveur du gouvernement responsable proposé par Louis-Hippolyte La Fontaine, lequel incluait un programme de développement économique et d’instruction du peuple. Il occupe brièvement le poste de solliciteur général en 1851, puis celui de secrétaire provincial en 1853 à 1855. De tendance conservatrice modérée, il est choisi par George-Étienne Cartier pour devenir premier ministre de la province de Québec au début de la Confédération, poste qu’il occupe jusqu’à sa démission en 1873. Parallèlement à sa carrière politique qui lui assure un revenu décent, Chauveau fréquente dès sa jeunesse les cercles littéraires ainsi que les sociétés savantes et patriotiques de Québec. Son roman Charles Guérin qu’il publie en 1853 lui vaut la notoriété. L’intrigue de l’œuvre évoque la lutte des Canadiens français pour assurer leur épanouissement individuel et collectif4.
L’apport de Chauveau dans le développement culturel du Québec est inséparable de sa conception élargie de l’éducation. Il considère l’éducation comme un processus permanent, englobant à peu près toutes les sphères de l’activité humaine, ce qui inclut, bien évidemment, les arts, les lettres et les sciences. En cela, il se distingue de son prédécesseur, le surintendant Meilleur, qui avait tendance à concevoir l’éducation dans le cadre d’une formation scolaire formelle5.
Durant son mandat, Chauveau s’active pour développer le système d’éducation. Dans son premier rapport comme surintendant de l’Instruction publique qu’il présente à la Chambre d’Assemblée en 1855, il établit un véritable plan gouvernemental pour développer le système scolaire du Bas-Canada, lequel servira de base à la loi de 1856 et à la création du Conseil de l’instruction publique. Dans ce long mémoire consacré aux nouvelles structures à mettre en place, on trouve aussi trois recommandations à caractère culturel, soit la publication d’un journal pédagogique, la mise sur pied de bibliothèques de paroisses et l’achat de livres à être donnés en prix aux élèves6.
L’en-tête du Journal de l’Instruction publique, fondé en 1857 et dirigé par P.-J.-O. Chauveau. L’illustration qui coiffe le titre constitue en soi tout un programme. En banderole : « Rendre le peuple meilleur. » Dans les pages du livre ouvert : « Religion, Science, Liberté, Progrès. » Le tout surmonté de la croix, symbole du christianisme, et entouré de la canadianité représentée par les feuilles d’érable et le castor, symbole du travail.
Outre l’influence qu’il a eue dans l’élaboration de la loi de 1856, on doit à Chauveau la création des trois premières écoles normales pour la formation des maîtres – Jacques-Cartier et McGill à Montréal, de même que Laval à Québec – ainsi que la fondation, en 1857, du Journal de l’Instruction publique dont il assure la direction et le contenu éditorial jusqu’en 1867. C’est par le contenu de cette publication destinée non seulement aux enseignants, mais aussi à un large public que Chauveau déborde d’un cadre strictement pédagogique pour sensibiliser ses lecteurs aux arts, aux découvertes scientifiques et à la littérature en puisant dans des sources non seulement locales, mais également européennes et américaines7.
Le surintendant de l’Instruction publique ne se limite pas pour autant à la publication de ce journal ; il élargit son action du côté de la promotion de la lecture auprès des jeunes et de la population en général. Inspiré par l’exemple d’Egerton Ryerson, surintendant de l’Éducation dans le Haut-Canada de 18...

Table des matières

  1. Histoire des politiques culturelles au Québec, 1855 à 1976
  2. Avant-propos
  3. Introduction
  4. PREMIÈRE PARTIE • L’action culturelle du gouvernement québécois avant 1960
  5. CHAPITRE 1 • Les premières initiatives de l’État dans le domaine de la culture, 1855-1892
  6. CHAPITRE 2 • Les compressions des conservateurs dans la culture et les actions ponctuelles des libéraux, 1892-1919
  7. CHAPITRE 3 • La politique culturelle d’Athanase David, 1919-1936
  8. CHAPITRE 4 • Le ministre Hector Perrier, l’instruction obligatoire et la culture, 1940-1944
  9. CHAPITRE 5 • La culture sous le gouvernement de l’Union nationale de 1944 à 1959 : un passage obligé par le Bien-être social, la Jeunesse et l’Éducation
  10. DEUXIÈME PARTIE • À la recherche d’une politique culturelle pour le Québec, 1961-1976
  11. CHAPITRE 6 • Georges-Émile Lapalme, fondateur déçu du ministère des Affaires culturelles
  12. CHAPITRE 7 • Pierre Laporte, les Affaires culturelles et le Livre blanc fantôme
  13. CHAPITRE 8 • Les Affaires culturelles sous Jean-Noël Tremblay : turbulences et réalisations, 1966-1970
  14. CHAPITRE 9 • Le gouvernement de Robert Bourassa et la souveraineté culturelle, 1970-1976
  15. CHAPITRE 10 • Le ministère des Affaires culturelles dans la tourmente, 1970-1976
  16. Conclusion
  17. Annexes
  18. Bibliographie des livres, thèses et articles consultés
  19. Crédits